Club de la presse
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Club de la presse
Club de la presse Numéro 180 Animateurs - Alice Hakizimana Christian Bigirimana Invités - Innocent Muhozi, Directeur général de la radiotélévion Renaissance Papien Ruhotora, Secrétaire exécutif du conseil national de la communication (CNC) Jérôme Nzokirantevye, Porte-parole du sénat Première partie Introduction La première partie de club de la presse numéro 180 a été dominée par le feuilleton sur la présence supposée de jeunes affiliés au parti au pouvoir en République démocratique du Congo voisine pour des entrainements paramilitaires à des fins non encore clairement connues. Des informations restent contradictoires sur cette présence à la lumière du récent rapport de la mission des nations unies d’observation et de stabilisation du Congo (MONUSCO) a conclut sur l’absence de ces jeunes en République démocratique du Congo. D’un autre côté, le CNC a mis en garde la radio publique africaine (RPA) contre d’éventuelles sanctions si elle continuait à diffuser des témoignages d’un individu qui affirme être un des lauréats de ces entrainements militaires au Congo pour le compte des services spéciaux du Burundi. Débat Innocent Muhozi : Je ne sais pas s’il y a eu une enquête ou pas de la part de la MONUSCO. On entend, par ailleurs, deux sons de cloche à la MONUSCO entre ceux qui disent qu’il n’y a pas eu d’enquête à proprement parler et d’autres qui soutiennent que des investigations ont bel et bien eu lieu. La RPA a diffusé, de son côté, des témoignages d’un certain Pascal Bizimana, qui abonde dans le sens de la présence de paramilitaires burundais sur le sol congolais. La meilleure chose est d’enquêter pour lever toute équivoque à ce sujet. Le Congo est l’objet de beaucoup d’enjeux qui peuvent expliquer cette cacophonie. Il faut, de toute façon, arriver à un minimum de consensus en espérant que tout ce qui a été dit sur le sujet soit faux. Jérôme Nzokirantevye : Je ne peux pas mettre en doute un rapport des nations unies qui a été présenté au conseil de sécurité. Les burundais devraient prendre le rapport pour un message de réconfort. Papien Ruhotora : Des personnes aussi crédibles que le porte-parole de la MONUSCO ont parlé de quatre missions d’enquête et on n’a pas à remettre en cause le rapport même s’il y a une certaine confusion autour. Au niveau des médias, il faut faire attention de donner une information avec des sources crédibles. Sinon, il faut procéder par le dialogue en vue d’une vision commune. Dans le cas contraire, on ne s’en sortira pas et nous allons rester dans le brouillard. Seconde partie Introduction La seconde partie a été dominée par un récent rappel à l’ordre du conseil national de la communication en direction de la radio publique africaine (RPA) qui ne doit plus continuer à diffuser les témoignages d’un individu qui se fait passer pour un lauréat des entrainements paramilitaires de jeunes burundais affiliés au parti au pouvoir au Burundi en République démocratique du Congo voisine à des fins inconnues. Le CNC s’est basé, dans sa correspondance du 14 août 2014 à la RPA, aux articles 17 et 18 de la nouvelle loi controversée sur la presse au Burundi. L’article 17 stipule que « le journaliste est tenu à ne diffuser que des informations équilibrées et dont les sources sont rigoureusement vérifiées». L’article 18 prescrit, quant à lui, que « le journaliste est tenu de s’abstenir de publier, dans un journal, ou de diffuser, dans une émission audiovisuelle, ou dans tout autre organe de presse, des informations qui portent atteinte à l’unité nationale, l’ordre et la sécurité publics, la moralité et aux bonnes mœurs, l’honneur et la dignité humaine, la souveraineté nationale, la vie privée des personnes et la présomption d’innocence». Le directeur de la RPA, Bob Rugurika, a parlé d’une tentative d’intimidation de la part du CNC. Débat Papien Ruhotora : La lettre rentre dans les missions du CNC de réguler les médias pour plus de respecter de la loi sur la presse. Il s’agissait d’un clin d’œil à la RPA qui vise à amener la radio à se demander si une telle information a été diffusée après vérification des sources. Les propos en cause du témoin prêtent à confusion. Les personnes citées avaient aussi le droit de s’expliquer. Autre chose, quand la RPA dit avoir parlé au porte-parole de la MONUSCO, les auditeurs avaient aussi le droit d’entendre sa voix et cela n’a pas été le cas. Pour le reste, nous restons ouverts au dialogue. Le problème est cependant d’avoir des interlocuteurs de bonne foi en face de nous. Nous cherchons à organiser des rencontres avec les responsables des médias pour qu’on ait la même vision de la pratique professionnelle du métier de journaliste. Jérôme Nzokirantevye : Depuis que ce feuilleton de Kiliba Ondes existe, on n’entend que le son de cloche de la RPA. Où sont les autres médias ? D’un autre côté, la RPA indexe certaines autorités policières et militaires sans leur accorder le droit de s’exprimer à leur tour. Par ailleurs, on se demande comment un militaire ou un policier peut sortir du pays sans ordre de mission officielle. Estce qu’en fin de compte, la RPA est en train de faire son travail avec professionnalisme ? Innocent Muhozi : Quoi que l’on dise, les médias ne doivent pas faire le travail à la place du gouvernement. Surtout qu’il y a un disfonctionnement de l’Etat. Autre chose, si quelqu’un dit : je détiens telle information, le premier réflexe est de vérifier. De ce point de vue, la RPA a fait son travail. Maintenant, le CNC a la prétention de pouvoir régler ce que le gouvernement n’a pas été capable à faire à ce jour ! Et puis, les références du CNC à certains articles de la loi sur la presse qui reste controversée donne aussi à réfléchir. Troisième partie Introduction La troisième partie a été dominée par la pandémie d’Ebola qui est en train de prendre des proportions inquiétantes à travers certains pays de l’Afrique de l’Ouest où on recense déjà quelques 1069 cas de décès sur près de 2000 personnes déjà contaminées au Libéria, En Guinée Conakry, en Sierra Léone et au Nigéria malgré l’intensification de mesures de prévention. Débat Jérôme Nzokirantevye : Cette pandémie fait peur au monde entier et avec raison étant donné qu’elle tue vite et n’a pas de médicament connu à ce jour. Si on ne prend pas toutes les mesures prophylactiques, les choses risquent de se compliquer encore d’avantage. Au niveau du Burundi, cette éventualité est d’autant plus effrayante que nous savons déjà difficilement faire face au choléra. Innocent Muhozi : Avec Ebola, le monde entier panique. Tout le monde est concerné. Quand il y a un malheur planétaire comme celui là, tout le monde doit se sentir concerné. Le sérum pour vacciner contre la maladie n’est pas encore expérimenté mais je salue le fait qu’on a commencé à l’essayer sur certains malades. Mais le mieux serait d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur les méfaits de la maladie et les moyens de s’en prémunir. Papien Ruhotora : La manière dont chaque Etat fonctionne est déterminante face à ce fléau. Le choléra fait des ravages chez-nous alors que toutes les conditions devraient être réunies pour y faire face. Si le choléra persiste, c’est à la fois un problème d’organisation et de mentalité. A ce propos, si le virus Ebola se transmet au contact, nous devons revoir nos habitudes de nous saluer tout le temps.