La C te Amalfitaine - BB

Transcription

La C te Amalfitaine - BB
La C te
Amalfitaine
93
92
La beauté incomparable de la Côte Amalfitaine a
enchanté les voyageurs de toutes les parties du
monde. Ses terrasses d’un vert luxuriant,
suspendues au-dessus d’une mer scintillante, son
patrimoine artistique et architectural, tout contribue
à en faire l’un des sites mondiaux les plus célèbres.
Sauvage et romantique, la Côte Amalfitaine est une
étape obligatoire de tout voyage en Italie.
D’un point de vue géographique, la «Côte des
Sirènes» est le versant sud de la Péninsule de
Sorrente qui ferme au nord le golfe de Salerne.
Le paysage est caractérisé par d’imposantes falaises,
des plages, des criques et de petits estuaires,
comme la magnifique Grotta dello Smeraldo à
Conca dei Marini et le Fjord de Furore. Entre les
pentes vertigineuses, les surplombs et les rochers
impétueux, on ne compte pas les lieux où la nature
est restée complètement vierge, comme dans l’oasis
de Vallone di Porto.
Les villages qui ponctuent la corniche sont tous à
visiter. On y profitera du bleu de la mer, des
paysages merveilleux, des beautés artistiques et de
la vitalité de la vie mondaine. On pourra également
faire des achats dans les boutiques à la mode de
Positano et dans les magasins de céramiques, ou
s’arrêter dans un restaurant typique pour déguster la
cuisine traditionnelle.
i
Azienda Autonoma
di Cura Soggiorno
e Turismo di Positano
via del Saracino 4
tél. 089 875067
www.aziendaturismopositano.it
Azienda Autonoma
di Cura Soggiorno
e Turismo di Amalfi
via delle Repubbliche
Marinare 27
tél. 089 871107
www.aziendaturismoamalfi.com
Azienda Autonoma
di Cura Soggiorno
e Turismo di Ravello
via Roma 18 bis
tél. 089 857096
www.ravellotime.it
Azienda Autonoma
di Cura Soggiorno
e Turismo di Maiori
corso Reginna 73
tél. 089 877452
www.aziendaturismo-maiori.it
Comunità Montana
dei Monti Lattari
tél. 081 8025811
Amalfi
Museo Civico
Palazzo Morelli
piazza Municipio 1
tél. 089 8736211
Museo della Carta
Palazzo Pagliata
via delle Cartiere 23
tél. 089 830456
Vue de la Côte
Amalfitaine
voyageurs célèbres
Le jour du Jugement, pour les Amalfitains qui iront au
paradis, sera un jour comme les autres.
Renato Fucini, 1878
le Parc Régional
des Monts Lattari
Le Parc Régional des Monts
Lattari comprend la
Péninsule de Sorrente et la
Côte Amalfitaine. Il sépare
le golfe de Naples de celui
de Salerne et s’étend sur un
territoire très accidenté, aux
fortes dénivellations (plus
de 1000 mètres).
Les amateurs d’excursions
trouveront un réseau de 34
sentiers balisés, dont le
“Sentier des Dieux”,
probablement le plus
suggestif.
La douceur du climat en
toutes saisons et la nature
préservée de
l’environnement favorisent
la faune terrestre et marine,
ainsi qu’une flore spontanée
luxuriante qui s’intègre
parfaitement aux cultures
(vignes, oliviers et agrumes
disposés en terrasses).
Conca dei Marini
On accède à la grotte dello
Smeraldo (de l’Émeraude)
de la route SS 163, par un
ascenseur ou un escalier.
De la mer, par un ponton
artificiel. Excursions guidées
en bateau au départ d’Amalfi
(tél. 089 873190)
Maiori
Museo della Collegiata
di S. Maria a Mare
largo Campo
tél. 089 877090
à ne pas manquer
Duomo d’Amalfi
Positano
Duomo de Ravello
la côte amalfitaine
en 1 jour
Amalfi
Positano
la côte amalfitaine
en 3 jours
Amalfi
Ravello
Positano
Fjord de Furore
Vietri sul Mare
Archipel Li Galli
shopping
Céramiques de Vietri
sul Mare
Limoncello d’Amalfi
Mode de Positano
Vins
en vacances avec les enfants
Musée du papier à Amalfi
Positano
Réserve Naturelle Nationale
Valle delle Ferriere
Plages de Maiori
95
94
événements
juin ou juillet
_Régate des quatre
Républiques marines
Amalfi
(tous les quatre ans)
juillet-septembre
_Festival de Ravello
Ravello
juin-juillet
_Musique de Chambre
sur la côte d’Amalfi
Côte Amalfitaine
juin-septembre
_Minori a colori
(musique, art, spectacle,
culture)
Minori
juillet
_Fête du thon
Cetara
juillet-août
_Jazz sur la Côte
Minori
_Danse et Théâtre musical
Minori
août
_Fête du “pesce azzurro”
Atrani
14 août
_«Débarquement
des Sarrasins»
Positano
Conca dei Marini
art et archéologie
Duomo d’Amalfi
Duomo de Ravello
San Giovanni del Toro
(Ravello)
Villa Rufolo (Ravello)
Abbaye de Santa Maria
de Olearia (Maiori)
nature et parcs
Parc Naturel Régional
des Monts Lattari
Réserve Naturelle Marine
de Punta Campanella
Réserve Naturelle Nationale
Valle delle Ferriere
pour les jeunes
Amalfi
Maiori
Positano
Praiano
saveurs et arômes
Colatura traditionnelle
d’anchois (Cetara)
Citrons d’Amalfi
Pâtes de Minori
Thon rouge de Cetara
Vin Costa d’Amalfi Doc
thermes et bien-être
Centres de beauté des grands
hôtels
juillet-octobre
_L’estate Positano
(l’été à Positano)
Positano
août-septembre
_Festival des Arts
Côte Amalfitaine et Agro
Nocerino Sarnese
_Amalfi by Night
Parcours de musiques
et spectacles
août-octobre
_Positano Opera Prima
Positano
décembre
_Premier jour de l’an byzantin
Amalfi
voyageurs célèbres
De Positano
Amalfi
Positano frappe profondément. C’est un lieu féérique qui vous semblera irréel
tant que vous y serez mais dont vous sentirez avec nostalgie toute la profonde
réalité dès que vous l’aurez quitté. Ses maisons accrochées sur une pente
tellement raide qu’on dirait une falaise, si elles n’étaient creusées d’escaliers. …
L’eau de la petite crique, d’un bleu - vert incroyable, vient doucement lécher une
petite plage de galets.
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Encaissé dans la montagne, entouré d’une riche
végétation méditerranéenne, Positano est un petit
bourg si pittoresque que l’on se croirait dans un
décor de théâtre. Vu de la mer, il apparaît comme
une grande crèche, une cascade de petites maisons
multicolores descendant vers la mer.
Tout le village se développe verticalement.
Les habitations, adossées les unes aux autres,
caractérisées par de petits portiques orientés vers la
mer, présentent des teintes pastel, donnant ainsi
l’impression d’un ensemble de pierres précieuses
aux mille facettes. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard
si Positano a été baptisée «le joyau de la côte
divine».
Ses ruelles étroites, bordées de nombreuses
boutiques, descendent entre les maisons pour
déboucher sur la plage de Marina Grande.
D’en bas la vue sur la mer et sur le village qui gravit
la montagne est magnifique.
L’église paroissiale de Santa Maria Assunta s’élève
sur la place principale de Positano depuis déjà plus
de mille ans. Sa grande coupole couverte de
majoliques colorées fait qu’elle reste visible de tout
le village. Les petites criques de Positano,
accessibles à pied en quelques minutes, sont
magnifiques: Fornillo, Fiumicello, Arienzo.
Positano est une destination appréciée pour des
«vacances Vip»: autour de 1940, la Villa Sette
Santi fut la résidence du peintre Irène Kowaliska qui
s’inspira de Positano pour ses œuvres sur tissu;
quant à la Villa Stella Romana, elle accueillit, entre
autres, le Pape Jean-Paul II. Des personnalités
illustres du monde des arts, de la mode et du
spectacle aiment venir y passer quelques jours de
détente.
John Steinbeck, 1953
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A quelques milles de distance de la côte, le
minuscule archipel Li Galli (ou «Sirénuses») est
composé de trois îlots: le Gallo Lungo, la Rotonda et
le Castelluccio, considérés depuis toujours comme
la demeure mythique des Sirènes enchanteresses.
Mais Positano, ce n’est pas seulement la mer: c’est
aussi les Monts Lattari avec Montepertuso, où la
légende raconte que la Madone apparut dans un
trou de la roche. Un escalier de 1700 marches
permet d’arriver jusqu’à Nocelle. C’est là que part le
fameux Sentier des Dieux qui réserve au
randonneur de superbes panoramas sur toute la
Côte. Il est possible aussi de rejoindre la côte de la
belle Punta San Pietro, caractérisée par une petite
église surplombant la mer.
Positano
Li Galli
shopping à Positano
Positano est synonyme de
mode estivale. Dans le dédale
des ruelles, le miracle de la
mode «made in Positano»
s’est réalisé: des dizaines de
boutiques présentent des
vêtements originaux,
désormais célèbres dans le
monde entier. Étoffes et
couleurs font la loi dans le
monde de la mode balnéaire:
des paréos aux bikinis, des
robes de plage aux robes de
gala, et jusqu’aux robes de
mariée. Les chaussures en
cuir fait main peuvent se
commander sur mesure.
Parmi les souvenirs de
Positano on pourra choisir,
outre les céramiques
multicolores, les tableaux
d’artistes représentant des
vues du golfe. Bien
entendu, on n’oubliera pas
de goûter toute la gamme
des produits typiques.
le mythe des Sirènes
Face à Positano, l’archipel
des Galli est composé de
trois îlots solitaires et
rocheux. Il était considéré
comme la résidence des
Sirènes, personnages
mythiques qui attiraient les
marins par leur chant et les
conduisaient au naufrage.
Le mythe servait peut-être
d’avertissement car les îles
devaient être un point de
repère pour les marins qui
ne devaient pas s’en
approcher de trop près sous
peine de fracasser leur
bateau sur les récifs.
En 1924, le danseur et
chorégraphe russe Léonide
Massine construisit sur l’île
de Gallo Lungo une villa
(réaménagée en 1927 par
Le Corbusier), plus tard
rachetée par Rudolf
Noureiev. Tous les ans, un
festival de danse a lieu à
Positano en mémoire de
ces artistes.
Amalfi
Vallée des Ferriere
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Furore se trouve sur un versant couvert de vigne et
d’oliviers. Le nom antique de toute la zone était Terra
Furoris, à cause du vacarme assourdissant que
produisaient, pendant les nuits de tempête, la mer et
le vent en battant les hautes parois du fjord qui
descend pratiquement à pic du haut du plateau
d’Agerola. Un escalier abrupt descend jusqu’à la
mer.
Le charme de cet endroit est irrésistible avec le fjord
enfoncé au milieu des vignes, des rochers, des
petites maisons et de la mer.
A mi-chemin de la Côte Amalfitaine, Praiano, située
sur le promontoire de Capo Sottile, était la résidence
d’été du doge d’Amalfi. La partie basse du village
s’allonge vers Marina di Praia, une plage creusée
entre deux hautes parois rocheuses. Comme on en
trouve tout au long de la côte, une tour
d’observation (tour génoise) se dresse devant le
petit port.
Amalfi est le centre principal et l’âme historique de
la côte. Vu du port, Amalfi semble véritablement
enfermé dans le creux d’une main. En toile de fond,
la montagne constellée de maisons. Dans le bas, un
lacis pittoresque de ruelles et d’escaliers tortueux, la
grande place et l’escalier en haut duquel se dresse le
Duomo (cathédrale) dans toute sa majesté. Un
paysage unique, où les témoignages historiques se
mêlent à d’inoubliables beautés naturelles.
Suspendues entre les versants des Monts Lattari et
la mer, les ruelles pittoresques d’Amalfi accueillent
aujourd’hui un grand nombre d’artistes; elles
vécurent jadis les fastes de la puissante République
maritime qui connut son apogée entre le Xème et le
XIIème siècles, réussissant à résister aux Lombards et
aux Sarrasins. Riche et peuplé, Amalfi entretenait
d’importants trafics avec l’Orient. En souvenir de son
ancienne puissance, Amalfi organise tous les quatre
ans au mois de juin la “Régate historique des
antiques Républiques maritimes”.
Conca dei Marini est une petite bourgade de
pêcheurs nichée dans une anse littorale très
pittoresque.
Les deux extrémités de cette merveilleuse baie sont
Capo di Conca, dominé par la Torre di Conca
érigée au XVIème siècle lorsqu’il fallait se protéger
des terribles attaques des pirates, et la Grotta dello
Smeraldo. A l’intérieur de la grotte, la mer prend
une couleur verte très intense, due à la réfraction de
la lumière par l’eau. Les nombreuses stalactites et
stalagmites s’unissent parfois pour former des
colonnes de calcaire de plus de dix mètres de
hauteur.
De Conca, on peut remonter sur le plateau
d’Agerola, à une altitude de 650 mètres, entre bois
et campagne. La zone, connue pour ses herbages
verdoyants depuis l’antiquité, est célèbre pour la
production de produits laitiers et le caractère
exceptionnel de son panorama sur la côte.
Le centre d’Amalfi est caractérisé par son célèbre
Duomo (cathédrale, IXème siècle). Sa position très
spectaculaire, au sommet d’un escalier abrupt,
donne une note toute particulière au centre
historique. On est frappé par l’imposante façade
polychrome, illuminée par les carreaux vernissés,
les mosaïques et le tympan doré. On retrouvera
quelques vestiges du Moyen Age dans l’élégant
Cloître du Paradis de style arabe. Du cloître, on
accède à la Chapelle du Crucifix (Cappella del
Crocifisso), où se trouve installé le Musée
Diocésain. L’accès à la Crypte XIIIème se fait par la
chapelle. L’ensemble est un des principaux exemples
du style roman amalfitain.
Une découverte d’Amalfi devra comprendre une
visite du vieil arsenal, où étaient construites les
fameuses galères de plus de cent rames, destinées à
transporter les chargements de marchandises en
provenance de l’Orient.
les niches votives
de Praiano
De nombreuses niches
votives, sortes de petites
chapelles miniature
recouvertes de majoliques
ou de fresques, sont
disséminées sur le territoire
de Praiano et témoignent
d’une dévotion populaire
spontanée: elles étaient
réalisées sur les murs des
habitations ou sur les
murets de séparation des
propriétés pour invoquer la
protection divine.
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le papier d’Amalfi
On ne dispose pas, à l’heure
actuelle, de documents sur
les débuts de la production de
papier, mais un témoignage
nous est parvenu, celui de
Frédéric II: en 1220, il interdit
aux notaires du Royaume, et
principalement aux
Amalfitains d’utiliser leur
papier ouaté pour la rédaction
de leurs actes car réputé
moins résistant que le
parchemin. Mais sa diffusion
ne s’arrêta pas pour autant et
l’art du papier se répandit sur
toute la côte, en particulier
après le Concile de Trente qui
décréta l’obligation pour les
paroisses de transcrire les
actes des sacrements, des
morts et des événements
religieux.
Au XVème siècle, le papier
d’Amalfi atteignit une telle
réputation que beaucoup
d’écrivains étrangers
publiaient leurs ouvrages à
Naples pour utiliser cette
précieuse matière.
Aujourd’hui encore, les
usines d’Amalfi, les plus
vieilles d’Europe, continuent
de produire, bien que de
façon réduite, ce papier
prestigieux fabriqué à la
main et utilisé dans les arts
ou pour les éditions de luxe.
Praiano
voyageurs célèbres
Le précipice aérien d’Amalfi est plongé dans les filets de couleurs pures qui ne
répètent pas les contrastes paresseux et nauséabonds de certaines saisons
tropicales célèbres dans les itinéraires des grands voyages. C’est ici que se
trouve le jardin que nous continuons de chercher, en vain, après les lieux
parfaits de notre enfance.
Salvatore Quasimodo, 1966
101
100
Siège de l’Hôtel de Ville et du Musée municipal, le
Palazzo Morelli conserve la “Tabula Amalphitana”,
le premier code de navigation rédigé aux temps de
la République et autrefois appliqué dans toute la
Méditerranée. On peut également y admirer les
célèbres cartons de Domenico Morelli, peintre
célèbre du XIXème siècle, qui furent utilisés pour la
réalisation des mosaïques du Duomo.
Amalfi est célèbre aussi pour la fabrication du
papier.
Les premières usines furent construites dans la
Valle dei Mulini, où se trouve actuellement le
Musée du Papier.
Cette vallée, traversée par le torrent Canneto,
constitue, avec la magnifique Valle delle Ferriere
voisine, la Réserve Naturelle Biogénétique.
La montée vers Amalfi est laborieuse mais
fascinante et vous fera découvrir les vestiges des
moulins qui alimentaient en eau les vieilles usines à
papier; une nature riante avec des ruisseaux et des
cascades, des vues sur la mer encadrées par la
végétation luxuriante du maquis méditerranéen.
Grotte
dello Smeraldo
(de l’Emeraude)
Ses ruelles, ses arches, ses cours et ses escaliers
typiques en font une sorte de crèche de Noël
effleurée par la mer.
La silhouette d’Atrani est caractérisée par l’église de
la Maddalena (1274) dont le campanile et la
coupole sont décorés de majoliques de couleurs
vives. Sur la piazzetta Umberto Ier, l’église San
Salvatore de’Bireto est de style néo-classique
mais sa fondation remonte à 940. C’est dans cette
église que se déroulaient les cérémonies d’élection
et d’intronisation des doges de la République.
On accède à la Grotte des Saints (Grotta dei Santi)
par la route nationale. A cet endroit, on peut voir
encore les ruines de l’ancien monastère bénédictin
de Saint Quirico et Sainte Giulitta, fondé en 986.
Quant à la petite grotte, elle est ornée de fresques de
style byzantin du XIIème siècle.
Jouxtant Amalfi, Atrani conserve, dans son plan
urbain tourmenté, son empreinte médiévale. Du
temps de la République Amalfitaine, Atrani était
habitée par les familles les plus nobles. C’est là que
les doges étaient couronnés et enterrés.
les escaliers de la Côte
Que serait la Côte amalfitaine
sans ses escaliers? Ils sont
partout? Caractéristiques de
ses bourgades, ils sont le
moyen de communication
pratique et indispensable
pour faire face aux fortes
dénivellations. Le visiteur
s’habitue rapidement à cet
effort de tous les instants et
en apprécie l’aspect
pittoresque et surtout
“écologique”, efficace pour
se désintoxiquer du stress et
des bruits de la ville.
la Route du Vin
de la Côte amalfitaine
La Route serpente entre les
terrasses surplombant la
mer, les vallées et les
éperons rocheux sur
lesquels sont accrochés les
villages de la côte. C’est sur
ces terres que sont produits
les cépages traditionnels
aux noms colorés: la
Falanghina, devenue la
Bianca Zita; la Biancolella,
la Bianca Tenera; lo
Sciascinoso, Olivella. Quant
aux vins, ils sont regroupés
sous la dénomination DOC
Costa d’Amalfi et Ravello
DOC
(www.sito.regione.campania.it
/agricoltura/home.htm).
Duomo
d’Amalfi
voyageurs célèbres
De Ravello Vietri
Il existe non loin de Salerne une côte au-dessus de la mer que les habitants
appellent la côte d’Amalfi, pleine de petites villes, de jardins et de fontaines, et
d’hommes riches et affairés. Parmi ces villes, il en est une appelée Ravello.
Giovanni Boccaccio, 1351
103
102
Un des joyaux de la Côte amalfitaine est Ravello
(359 mètres d’altitude), où les jeux de lumière et les
architectures magiques s’allient pour créer une
vision d’une rare intensité. Son nom figurait déjà
dans le Décaméron de Boccace.
Célèbre pour son atmosphère tranquille et sereine,
Ravello présente de petits bijoux d’architecture d’une
rare élégance. Il suffit de jeter un œil au Duomo
(cathédrale, XIème siècle) consacré à Saint
Pantaleone, richement décoré. Parmi ses trésors
artistiques, la porte centrale en bronze, ornée de 54
panneaux. A la droite du Duomo, une tour carrée
marque l’entrée de la Villa Rufolo. Immergées dans
un vaste parc à la flore méditerranéenne et exotique,
les constructions d’origine remontent au XIIIème
siècle. A noter que les influences siculo-arabes sont
encore bien visibles aujourd’hui, comme dans le
cloître, caractérisé par de splendides colonnes
polychromes. Quant au jardin, c’est l’un des plus
beaux de Campanie.
La nature et l’œuvre de l’homme concourent à la
création d’une atmosphère envoûtante: les allées
bordées de tilleuls et de cyprès, des cascades de
fleurs. Du belvédère la mer s’étend à l’infini. Tous
les étés, les concerts du Festival de Ravello sont
organisés dans le jardin de la Villa. C’est ici aussi
que Wagner trouva l’inspiration pour le jardin de
Klingsor de son Parsifal.
La Villa Cimbrone n’était à l’origine qu’une simple
propriété de campagne. Après son rachat en 1904
par Ernest William Beckett, elle fut transformée en
une villa au charme exceptionnel. Elle accueillit
plusieurs personnalités célèbres, de Winston
Churchill à Greta Garbo. On respire une atmosphère
toute particulière dans le cloître, qui présente lui
aussi des éléments de style siculo-arabe.
Le belvédère est une terrasse incomparable donnant
sur l’infini.
artistes à Ravello
Wagner, mais aussi bien
d’autres musiciens,
écrivains et artistes
trouvèrent à Ravello un
“lieu de l’âme”. Ainsi, les
inventions de Peer Gynt de
Grieg doivent beaucoup aux
bois de Ravello. Toscanini,
Leonard Bernstein,
Rostropovich, Bruno Walter
y passèrent des jours
sereins. Ravello accueillit
entre autres, Mirò, Escher
et, au début du XIXème,
Turner, dont les
À visiter, l’église San Giovanni del Toro, construite
au XIIème siècle, avec sa chaire décorée de riches
mosaïques, et celle de Santa Maria a Gradillo, elle
aussi du XIIème siècle.
Intéressant, le Musée du Corail, où sont exposés
des objets en corail, des camaïeux, des nacres
sculptées et des coquillages, de l’époque romaine au
siècle dernier. Tout à côté de Ravello, Scala est un
des coins les plus pittoresques de la Côte.
Son Duomo conserve une Déposition en bois datant
du XIIIème siècle.
Adorable petite localité balnéaire aux maisons roses
dominant la plage, Minori offre au touriste un
paysage merveilleux. Du fait de sa position
avantageuse sur la côte, elle fut choisie par les
Romains comme lieu consacré à «l’otium» (le
loisir), comme le montre l’immense site
archéologique de la Villa Romana (Ier siècle ap. JC.; 2 500 m2). On admirera en particulier le
viridarium, le triclinium et les splendides
mosaïques. Le Musée de l’Antiquarium conserve
des vestiges remontant au Ier siècle av. J-C. Dans le
centre, située non loin du port, la basilique de Santa
Trofimena, patronne de la ville, protège ses habitants
depuis le XIIème siècle. La ville compte encore de
nombreuses petites églises et tours.
mémorables vues de la côte
sont exposées à la Tate
Gallery, mais aussi Ruskin,
écrivain et critique d’art.
Forster, l’auteur de Chambre
avec vue, décrit quelques
panoramas du village;
David Herbert Lawrence y
écrivit de nombreux
chapitres de L’Amant de
lady Chatterley et André
Gide le choisit comme
cadre de son roman
L’immoraliste. Mais bien
d’autres vinrent tout
simplement profiter de ses
paysages à la beauté inouïe:
Virginia Woolf, Paul Valéry,
Graham Greene, Tennessee
Williams, Rafael Alberti,
Gore Vidal.
Villa Rufolo
Villa Cimbrone
Duomo de Ravello
voyageurs célèbres
Jamais je ne vis de lieux plus gracieux. Le premier que l’on rencontre est
Maiori… Les routes et les chemins solitaires et tranquilles s’enfoncent dans les
monts d’où jaillissent des eaux limpides et fraîches. Tant de solitude romantique
recrée l’âme et fait naître le désir de vivre en tranquillité, ou tout au moins d’y
passer un été.
Ferdinand Gregorovius, 1861
Villa Romana de Minori
104
Avec sa très longue plage et son magnifique bord de
mer, Maiori peut se vanter de posséder le
patrimoine touristique et hôtelier le plus
remarquable de la région. Des ruines de châteaux et
de tours témoignent de sa grandeur passée, alors
qu’elle était entourée et défendue par des murs
d’enceinte fortifiés. L’église Santa Maria a Mare
domine les maisons. Le 15 août, on commémore un
événement de 1204, lorsque des marins repêchèrent
une statue de la Vierge qu’un bateau venant de
Constantinople et réfugié à Maiori à cause d’une
tempête, avait été contraint de jeter à la mer. Sur le
grand autel, une sculpture en bois du XVème siècle
représente la Vierge et l’Enfant; une collection
d’œuvres d’art est conservée au Musée de la
Sacristie et dans la crypte. Très populaire, le
sanctuaire dédié à la Madonna delle Grazie est
d’origine médiévale mais fut reconstruit au XVIIIème
siècle.
A voir, l’étrange ensemble rupestre de Santa
Maria de Olearia, une abbaye bénédictine édifiée
au XIème siècle. Dans les édifices accrochés à la
roche, dans une des grottes naturelles, on découvre
des chambres, des chapelles et de petits portiques
recouverts de fresques.
Une excursion en bateau permet de visiter la Grotte
Sulfurea et la Grotte Pandora. La première est
caractérisée par une eau sulfureuse, riche en
magnésium et aux propriétés curatives; dans la
seconde, tout se colore d’un vert émeraude et les
stalactites créent une atmosphère incroyable.
Les environs de Minori possèdent aussi de
nombreux vestiges du passé.
105
donna son nom au lieu, aujourd’hui destination
touristique, surtout pendant les mois d’été. Cette
petite bourgade aux maisons blanches, aux
délicieuses petites plages et à la mer cristalline est
un lieu idéal pour les vacanciers qui veulent se
détendre et rester au contact de la nature.
Peu avant Vietri, Cetara a toujours été un village de
pêcheurs comme le laisse deviner son nom qui
dérive du latin cetaria, «thonaire». Ce petit village
pittoresque, avec sa petite plage discrète, constitue
l’un des joyaux de la Côte. Parmi les blanches
constructions du pays, l’église San Pietro se détache
avec sa coupole de majolique et son campanile du
XIIIème siècle.
Au départ de la Côte Amalfitaine, du côté de Salerne,
Vietri sul Mare domine la petite Valle di Bonea.
Avec ses petites églises aux coupoles recouvertes de
majoliques et ses petites maisons aux toits en terre
cuite, Vietri semble suspendue entre ciel et mer.
Ancienne cité étrusque, elle subit successivement la
domination des Samnites, des Lucans et pour finir
des Romains. L’église San Giovanni Battista
(XVIIème siècle), avec sa majestueuse coupole et son
haut campanile, est située au point le plus élevé du
centre historique.
L’industrie de la céramique, qui a rendu Vietri
célèbre dans le monde, était déjà florissante au
Moyen Age. Au fil des siècles, artisans et artistes
ont fabriqué des pièces prestigieuses, dont une
partie est exposée au Musée de la Céramique de
Vietri, situé dans la tour du belvédère de la Villa
Guariglia, dans la commune de Raito.
A quelques kilomètres de Maiori, on trouve Erchie,
avec sa tour campée sur un rocher séparant les deux
petites plages. L’abbaye bénédictine de Santa Maria
de Erchie, fondée en 980 et supprimée en 1451,
Vue de la Côte
Amalfitaine
Vue de Cetara
la céramique de Vietri
La position avantageuse de
la ville, l’abondance en eau,
les collines riches en bois
de chauffage, sont autant
d’éléments qui ont favorisé,
au fil des ans, le
développement des usines.
Le jaune et le bleu, les
couleurs de la nature et de
la mer, les citrons et les
grappes de raisin se
retrouvent naturellement
dans les décorations vives
des céramiques de Vietri, de
véritables petits chefs-
d’œuvre. Il est amusant de
faire le tour des différents
magasins, d’entrer dans les
usines et de s’étourdir de
toutes ces couleurs, jusqu’à
ce que quelque chose nous
frappe plus particulièrement.
Le choix est vaste et chaque
boutique se distingue par
son style et sa palette des
couleurs.
pâtes de Minori
Céramiques
de Vietri
Grâce au torrent Farinola o
Reginna Minor qui
actionnait les moulins,
Minori développa une
grande tradition dans la
fabrication des pâtes
alimentaires. Au début du
XXème siècle, sa réputation
dépassait même celle de
Gragnano, dans la province
de Naples.
Les fusilli, à base de
semoule de blé dur et d’eau,
sont entortillés sur une fine
tige de fer.
la «colatura» d’anchois
de Cetara
Cetara est connue des
gourmets pour cet
«extrait», obtenu par un
procédé particulier de
salage des anchois pêchés
dans le golfe de Salerne.
La colatura serait la
descendante du garum, une
sauce de poisson utilisée
par les Romains pour
donner du goût à leurs
plats. Le précieux liquide
s’obtient en écrasant les
anchois.

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