Maladies professionnelles
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Maladies professionnelles : enjeux actuels et futurs Symposium d'apprentissage 2010 de l'ACATC Le 7 octobre 2010 Alice Peter Directrice, Politiques et recherche sur les maladies professionnelles Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail Objectifs ■ Voir comment la recherche dans le domaine des maladies professionnelles est utilisée pour : – Élaborer et clarifier des politiques liées aux maladies professionnelles – Rendre des décisions sur les demandes sans politique – Identifier les enjeux émergents Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 2 Historique ■ Il est plus compliqué d’élaborer des politiques et de rendre des décisions sur les dossiers de maladies professionnelles que sur les lésions reliées au travail parce que : – Rapport de cause à effet pas toujours évident entre expositions et maladies – Certaines maladies apparaissent longtemps après l'exposition – L'exposition intense et (ou) prolongée souvent nécessaire – La plupart des maladies ont plusieurs causes, qui ne sont pas toutes professionnelles Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 3 Clarification des politiques existantes Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 4 Cancer gastro-intestinal et amiante (1) Cancer gastro-intestinal - Exposition à l'amiante (16-02-11) ■ Principaux cancers touchant l'œsophage, l'estomac, le petit intestin, le côlon et le rectum – Antécédents clairs et adéquats d'exposition professionnelle à la poussière d'amiante – L'exposition doit être de nature continue et répétitive, et doit représenter la composante majeure des activités professionnelles – Intervalle minimal de 20 ans entre la 1re exposition à l'amiante et le diagnostic de cancer gastrointestinal Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 5 Cancer gastro-intestinal et amiante (2) ■ Semblable à l'Annexe B de la C.-B. et aux politiques du Manitoba et de Terre-Neuve ■ Enjeux : – Les cancers du tube digestif ont diverses causes – L'exposition professionnelle n'est pas quantitativement définie – Les termes clair et adéquat et continu et répétitif dans les politiques de l’Ontario sont difficiles à interpréter pour les agents d’indemnisation – Les politiques de l’Ontario sont fondées sur des preuves épidémiologiques d’avant 1976 Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 6 Cancer gastro-intestinal et amiante (3) ■ Clarification en 2009 des politiques sur le cancer gastro-intestinal et l'amiante ■ Fortement inspirée d'une étude exhaustive de 2006 par l'Institute of Medicine (IOM)* – L'IOM a établi des preuves scientifiques suggérant une relation de cause à effet entre l'exposition à l'amiante et les cancers de l'estomac et colorectal (côlon et rectum) – Pour le cancer de l'œsophage, les preuves étaient inadéquates à la conclusion d'un rapport de cause à effet *Institute of Medicine (2006). Asbestos: Selected Cancers. Committee on Asbestos: Selected Health Effects, The National Academies Press. Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 7 Cancer gastro-intestinal et amiante (4) ■ Les analyses de la CSPAAT des preuves existantes sur l'intensité et la durée d'exposition à l'amiante, une forte exposition cumulative est nécessaire. – La meilleure estimation se situe à une exposition à vie de plus de 100 f/mL-année pour les cancers de l'estomac, du côlon et du rectum – Les preuves d'un lien causal entre le cancer de l'œsophage et l'exposition à l'amiante sont inadéquates, quels que soient le degré et la durée d'exposition Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 8 Stress traumatique (1) ■ Politique ontarienne : Stress traumatique (15-0302) – Un travailleur a droit à des prestations pour un état de stress traumatique s’il s’agit d’une réaction aiguë à un événement traumatisant soudain et imprévu qui est survenu du fait et au cours de l’emploi ■ Opinion scientifique sollicitée pour déterminer si les agents de police sont plus exposés aux risques du syndrome de stress post-traumatique Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 9 Stress traumatique (2) ■ Examen en cours de la documentation qualitative ■ Constatations : – Les agents de police courent un plus grand risque d'être exposés à des évènements traumatisants – Aucune étude trouvée pouvant déterminer directement si les agents de police courent ou non un plus grand risque d'être atteints de stress posttraumatique que les autres travailleurs ou la population en général. Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 10 Processus décisionnel sans politique Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 11 Silice, silicose et cancer du poumon (1) 1. L'exposition à la silice entraîne-t-elle le cancer du poumon? 2. L'exposition à la silice entraîne-t-elle le cancer du poumon en absence de silicose? 3. Quel degré d'exposition à la silice entraîne une augmentation du risque de cancer du poumon? Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 12 Silice, silicose et cancer du poumon (2) 1. L'exposition à la silice entraîne-t-elle le cancer du poumon? – Le CIRC a classé la silice cristalline comme étant un carcinogène humain confirmé en 1997 (groupe 1) – Des recherches récentes prouvent l'existence d'une relation causale entre l'exposition professionnelle à la silice et un risque accru de cancer du poumon Réponse : OUI Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 13 Silice, silicose et cancer du poumon (3) 2. L'exposition à la silice entraîne-t-elle le cancer du poumon en absence de silicose? – Lien étroit entre la silicose et le cancer du poumon – Les preuves scientifiques sont inadéquates à déterminer si l'exposition à la silice augmente le risque du cancer du poumon en absence de silicose Réponse : INCERTITUDE Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 14 Silice, silicose et cancer du poumon (4) 3. Quel degré d'exposition à la silice entraîne une augmentation du risque de cancer du poumon? – Certaines preuves d'augmentation du risque lors d'expositions dépassant 2,0 mg/m3-année – Fortes preuves pour les expositions cumulatives à la silice dépassant 5,0 mg/m3-année Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 15 Silice, silicose et cancer du poumon (5) Conseils généraux pour les décisions à rendre : 1. Fortes preuves : cancer du poumon avec silicose préexistante 2. Certaines preuves : cancer du poumon en absence de silicose ou d'autres facteurs de risque importants lors d'expositions professionnelles cumulatives dépassant 2,0 mg/m3-année 3. Plus fortes preuves : cancer du poumon en absence de silicose lors d'expositions professionnelles cumulatives équivalant ou dépassant 5,0 mg/m3-année Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 16 Arthrite rhumatoïde et exposition à la silice (1) L'exposition à la silice augmente-t-elle le risques d’apparition de l'arthrite rhumatoïde (AR)? ■ Méta-analyse en cours ■ Résultats : – Il existe des preuves manifestes d'un lien entre l'exposition à la silice et le risque de développer l'AR, appuyé par des preuves d'une relation entre la dose et la réaction – Risque accru observé après plus de 20 ans d'exposition à la silice (p. ex., industrie du granite) – Durées plus courtes, autour de 10 ans, observées chez les travailleurs à des taux d'expositions exceptionnellement élevés (exploitation aurifère ou industrie du sable) avant les années 1950 Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 17 Arthrite rhumatoïde et exposition à la silice (2) Estimations des risques ■ Méta-analyse – taux global de 3,43 (95% CI:2,255,22) ■ Études cohortes – taux de 2,19 à 8,3, tous statistiquement significatifs ■ Études cas-témoin – augmentation statistiquement significative de 2 à 3 fois du risque d'arthrite rhumatoïde (AR) ■ Silicose et AR – taux de 2,73 à 8,3 ■ Industrie du granite – taux de 2,01 à 5,08 Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 18 Enjeux émergents Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 19 Cancer du sein et travail par quarts ■ Le CIRC a déterminé que le travail par quarts qui comprend une perturbation circadienne est probablement cancérogène pour l'humain (groupe 2A) (Monographie du CIRC 98) ■ Examen interne : – Preuves expérimentales et mécanistes irréfutables du lien entre le travail par quarts de nuit et le cancer du sein – Preuves moins nettes chez l'humain, mais certaines preuves tangibles chez des infirmières ayant longtemps travaillé par quarts de nuit (20 à 30 ans) – Il serait prématuré de donner des conseils concernant les décisions à rendre, il convient de suivre les résultats scientifiques. Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 20 Cancer du sein et travail par quarts ■ Implications potentielles pour les commissions d'accident du travail : – Environ 20 % des travailleuses travaillent le soir ou la nuit ou par quarts alternants – Le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue chez les femmes. Une femme sur 9 se verra diagnostiquer un cancer du sein dans sa vie. Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 21 Conclusions ■ En matière de processus décisionnel et d’élaboration de politiques, l'évaluation des preuves scientifiques actuelles est cruciale ■ Souvent, il n'y a pas de réponses simples aux enjeux liés à la causalité, à la durée d'exposition ou aux types de travail ■ Les connaissances scientifiques sont en constante évolution. Il est important que les commissions des accidents du travail demeurent au fait des nouvelles preuves et de leurs implications potentielles. Workplace Safety and Insurance Board | Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail 22