Industrie du gaz et du pétrole en Ouzbékistan

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Industrie du gaz et du pétrole en Ouzbékistan
Ambassade de Suisse auprès de l'Ouzbékistan et de
la République Kirghize
Tachkent, le 28 février 2011
Industrie du gaz et du pétrole en Ouzbékistan
Production de combustibles fossiles et d’uranium
L’Ouzbékistan est un pays riche en ressources naturelles tels que le gaz, le pétrole et l’uranium.
Le pays couvre par sa propre production quasiment tous ses besoins intérieurs en énergie.
Gaz
L’Ouzbékistan est le 13e producteur mondial de gaz. Dans la CEI, le pays est au 3e rang après
la Russie et le Turkménistan. La compagnie holding «Uzbekneftegaz» («Pétrole et gaz
ouzbeks»), groupement de quelque 190 entreprises, y compris des investisseurs étrangers
comme Gazprom et Lukoil (Russie), Petronas Carigali Overseas (Malaisie), CNPC IN (Chine) et
Korea National Oil Corporation (Corée du Sud), produit chaque année environ de 65 milliards
de m3 de gaz, la capacité technique annuelle de production étant actuellement de
70 milliards m3.
Selon les réserves prouvées de gaz naturel, l’Ouzbékistan occupe la 18e place dans le monde
(1'841 milliards m3). 60% du territoire sont considérés comme exploitables pour l’extraction du
gaz et du pétrole. Des travaux d’exploration sont effectués actuellement également sur le
territoire, désormais asséché, de la mer d’Aral.
Pétrole
Les réserves pétrolières prouvées de l’Ouzbékistan sont estimées à 530 mio de tonnes. Le
pays dispose de deux raffineries, près des villes de Fergana et Boukhara, d’une capacité de
traitement de 8,7 et 2,5 mio de tonnes par an respectivement. Ces deux usines ont été
modernisées après l’indépendance de l’Ouzbékistan en 1991. Pourtant leur capacité de
production actuelle ne permet pas de satisfaire entièrement la demande interne, qui s’est
accrue ces dernières années notamment à cause de la forte augmentation du nombre
d’automobiles. Une petite partie du pétrole brut est importée du Kazakhstan. L’industrie
automobile ouzbek envisage de mettre sur le marché dès 2011 des automobiles à gaz
(méthane).
Uranium
L’AIEA place l’Ouzbékistan au 7e rang mondial pour ses réserves d’uranium (estimations :
200’000 t) et au 5e rang en tant que producteur (2’400 t par an). Le pays n’a pas d’industrie
nucléaire. Il exporte de l’uranium peu enrichi («yellow cake») vers l’Union européenne et le
Japon. Lors de la visite au Japon du Président Karimov le 7 février 2011, un accord a été signé
pour porter les livraisons d’uranium jusqu’à 1’000 t par an. La majeure partie de l’uranium est
produite par une entreprise d’Etat, le «Combinat minier et métallurgique de Navoï».
Charbon
L’Ouzbékistan produit environ 3,7 millions t de charbon par an, principalement du charbon brun,
qui est extrait dans des mines à ciel ouvert. La totalité du charbon est consommée dans le
pays, dont 95% par l’entreprise d’Etat «Uzbekenergo» (anciennement Ministère de l’énergie).
Les réserves sont estimées à environ 7 milliards de tonnes, les réserves prouvées à
1,9 milliards de tonnes. Tout le charbon est produit par l’entreprise d’Etat «O’zbekko’mir»
(«charbon ouzbek»).
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Production d’électricité
Energie électrique
L’électricité, dont la production annuelle atteint environ 55 milliards kW, est générée dans les 37
stations thermiques et hydrauliques du pays. La plus grande, «Syr-Daria», a une capacité de 3
millions kilowattheure.
L’Ouzbékistan, qui se trouve en aval des fleuves Syr-Daria et Amou-Daria, n’est pas un grand
producteur d’énergie hydraulique (il couvre par là 13% de la production totale d’électricité, soit
environ 7 milliards kW par an).
Energie solaire
L'Ouzbékistan possède un seul four solaire, situé dans les montagnes de la région de
Tachkent. Le pays dispose de bonnes conditions pour la production d’énergie solaire :
gisements de silicium, nécessaire pour la production des panneaux solaires, nombre important
de jours ensoleillés par an (environ 300). Pourtant ce secteur reste encore sous-développé à
cause du coût relativement élevé de l’énergie solaire par rapport à celui de d’électricité produite
par les stations thermiques.
Stratégie à long terme: accroissement et diversification des exportations
Le Kazakhstan est le principal producteur de pétrole de la région, tandis que le Turkménistan et
l’Ouzbékistan sont les principaux producteurs de gaz (voir tableau en annexe).
Après l’indépendance, les autorités de l’Ouzbékistan ont eut pour stratégie d’assurer
l’autonomie énergétique du pays. L’industrie gazière et pétrolière a ainsi été développée en
priorité. Les autorités, toujours en quête de devises, souhaiteraient parallèlement développer
au maximum l’exportation de cette énergie. Pour le moment, les exportations restent en
dessous des attentes, principalement en raison de l’obsolescence des équipements et de
l’insuffisance des investissements.
Seul le gaz est exporté, pour un quart de la production actuelle, principalement vers la Russie,
ainsi que vers le Kirghizstan et le Tadjikistan.
De l’électricité produite en Ouzbékistan est acheminée aussi en Afghanistan, et elle alimente
actuellement même la ville de Kaboul.
Les pays de l’Asie centrale étant sans débouché vers une mer ouverte, ils acheminent leur
production par des pipelines à travers des pays voisins. Jusqu’ici la Russie en était le principal
destinataire.
Ces dernières années une diversification des sources et des débouchés a été recherchée par
la plupart des acteurs.
Les pays producteurs de gaz et pétrole de l’Asie centrale (Kazakhstan, Turkménistan et
Ouzbékistan) tentent ainsi d’exploiter au mieux les besoins en énergie de la Chine, de l’EU, et
des Etats-Unis face à leurs concurrents, la Russie, l’Irak et l’Iran.
BTC
L’oléoduc Baku-Tbilisi-Ceyhan, ouvert en 2005, permet au Kazakhstan et au Turkménistan
d’exporter leur pétrole vers les pays de l’UE en contournant la Russie.
Gazoduc Turkménistan - Chine
La Chine a investi dans le secteur gazier en Asie centrale et construit à une vitesse record le
gazoduc Turkménistan – Ouzbékistan – Kazakhstan – Chine, en fonction depuis le début de
2010. La longueur de la partie ouzbek est de 530 km. Il fut construit à l’origine uniquement pour
acheminer le gaz turkmène vers la Chine, mais les autorités chinoises ont décidé en 2010 de
connecter le complexe gazier ouzbek «Shurtan» à ce gazoduc, ce qui devrait leur permettre à
terme d’importer jusqu’à 10 milliards de m3 du gaz ouzbek par an.
Perspective pour l’UE
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2
En janvier 2011, le président de la Commission européenne J. M. Barroso et le commissaire à
l'Energie G. Oettinger ont fait une visite à Bakou et Achkhabad, notamment pour promouvoir le
projet de gazoduc «Nabucco», l’un des différents pipelines à l’étude visant à réduire la
dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie.
Ce gazoduc est en concurrence avec le projet TAB (Trans Adriatic Pipeline), réunissant des
entreprises privées de Suisse, Norvège et Allemagne. Les promoteurs de Nabucco cherchent à
obtenir du gaz d’Azerbaïdjan et du Turkménistan, afin de porter sa capacité à quelque à 31
milliards de m3 par an. Le président de l’Ouzbékistan, M. I. Karimov, s’est pour sa part rendu à
Bruxelles le 25 janvier 2011 pour parler également, entre autres, d’énergie.
Concurrence dans l’utilisation de l’eau
Le Tadjikistan et le Kirghizstan, placés en amont des fleuves Amou Daria et Syr Daria,
manquent de gaz et pétrole, mais possèdent d’importantes ressources hydroélectriques
(estimées potentiellement à 300 et 160 milliards kW par an respectivement). Ils doivent importer
gaz et pétrole de leurs voisins et souhaitent par conséquent développer leur énergie
hydroélectrique afin de pouvoir l’exporter.
L’Ouzbékistan, pays le plus peuplé d’Asie centrale (28 mio d’habitants), en aval, qui a
développé la culture du coton par irrigation et s’est hissé à la 2e place mondiale comme pays
d’exportation de fibres de coton, s’oppose depuis plusieurs années à la construction de grandes
centrales hydroélectriques chez ses voisins car il craint de voir diminuer le volume d’eau dans
les fleuves pendant la période d’irrigation. Il préconise une étude indépendante sur l’ensemble
des conséquences économiques, sociales et environnementales de nouveaux barrages dans la
région.
Perspective pour les entreprises suisses
Le secteur énergétique de l’Ouzbékistan est en pleine croissance et des projets ambitieux sont
annoncés par le gouvernement dans le cadre du Programme de développement industriel pour
les années 2011-2015.
Les entreprises étrangères sont invitées à coopérer dans de nombreux projets
d’investissements, publiés sur le site de l’Agence ouzbek pour l’information et la protection des
investissements étrangers:
http://www.uzinfoinvest.uz/eng/investment_opportunities/by_industry/
La compagnie holding «Uzbekneftegaz» gère le domaine du gaz et du pétrole tandis que
l’organisation étatique «Ouzbekenergo» domine la production d’énergie électrique. L’ensemble
de l’industrie énergétique est sous le contrôle du gouvernement de l’Ouzbékistan.
Comme dans d’autres pays en transition, le cadre de travail, la législation et son application, le
règlement des différends et les usages en Ouzbékistan diffèrent de ceux en Suisse. II est
recommandé aux entreprises suisses, en particulier à celles qui entrent sur ce marché pour la
première fois, de respecter certaines règles de prudence et de se faire conseiller par des
personnes connaissant déjà la région.
Il est notamment indiqué de prévoir des conditions de paiement appropriées, par exemple avec
prépaiement des livraisons en devises ou garantie de paiement.
Sources :
- Uzbekneftegaz
- Comité des statistiques des pays concernés
- CIA Factbook
- Agence internationale de l’énergie
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Tableaux
1. Répartition de la production dans le secteur de énergie de l’Ouzbékistan
2. Ressources naturelles des pays de l’Asie centrale
Pétrole
Pays
Kazakhstan
Gaz
Réserves
Production 2010
prouvées
(millions de
( millions tonnes)
tonnes)
Uranium
Réserves
prouvées
(milliards m3)
Production
2010 ( milliards
m3)
Réserves
prouvées
( tonnes)
Production 2010
(tonnes)
4’500
80
1’820
32
817’000
13’600
Turkménistan
200
10,4
7’940
36,4**
-
-
Ouzbékistan
530
3,5
1’841
64
111’000
2’400
Tadjikistan
4
0,0048
5,6
0,002
-
-
Kirghizstan
13
7,3
0,03*
20’000
0,07
(pour 2009)
2'000
(pour 2009)
Autre pays
Arabie
Saoudite
36’000
no 1 mondial
Fédération de
Russie
480
43’300
no 1 mondial
620
1’673’000
Australie
no 1 mondial
9’700
** Le Turkménistan produit en moyenne par an plus de 70 milliards m3 du gaz, dont plus de trois quarts
est exportés. La baisse de production en 2010 est due à une réduction des importations de l’entreprise
russe «Gazprom».
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Ambassade de Suisse
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