de la 5e façade - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité

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de la 5e façade - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité
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S E P T E M B R E
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ETANCHEITE
NFO
ETANCHÉITÉ INFO 11
le magazine des professionnels de l’étanchéité et de l’isolation
www.etancheite.com
ÉDITORIAL
PA G E 3
Vive la rentrée !
DALLES SUR PLOTS
PA G E 1 1
Les bonnes pratiques du propriétaire
Q U A L I F I C AT I O N
PA G E 1 4
CQP : pourquoi pas vous ?
MÉTIER
PA G E 1 6
Dessinateur-projeteur
M U S É E D U Q U A I B R A N LY
PA G E 3 0
TOITURE-TERRASSE
Une brève histoire
e
L’étanchéité
à l’épreuve du style
Plus de soixante jours d’études, deux cents plans
d’exécution et un budget étanchéité de deux millions d’euros… Au-delà des chiffres, le chantier du
musée des arts premiers aura surtout représenté un
véritable défi en matière d’ingénierie. Deux ans et
demi seront nécessaires pour concevoir et mettre
en œuvre l’étanchéité des 15 000 m 2 de terrasses.
de la 5 façade
Le toit-terrasse, aujourd’hui symbole de modernité, certes.
Mais aussi un élément du bâtiment mésestimé, le plus souvent
abandonné aux antennes et aux gaines de ventilation.
C’est oublier qu’il y a plus d’un demi-siècle, il était au cœur
d’une vive polémique. Une controverse architecturale,
avec ses pionniers, ses théoriciens et ses rebondissements.
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ACTUALITÉS >
Vive la rentrée !
O
Le toit plat,
objet quotidien
de notre
travail,
revient
aujourd’hui
sur le devant
de la scène.
n a rangé les vacances dans des valises en carton », chantait BB, sur un air mi-amusé mimélancolique. Et la rentrée, en effet, pourrait sembler bien triste aux juillettistes, qui ont connu
soleil et chaleur pour ne retrouver que pluie et fraîcheur, comme aux aoûtiens, pour qui les vacances
avaient déjà des relents d’automne. Pourtant, ce
numéro d’Étanchéité Info en témoigne, la rentrée
peut être l’occasion de concrétiser des projets, de réaliser toutes les bonnes résolutions de début d’année
encore en sourdine.
Au fil du dossier sur l’évolution des toitures-terrasses
dans le bâtiment, on constatera que le toit plat, objet
quotidien de notre travail, a longtemps été au cœur
des enjeux de l’architecture. Dans les années 1920, il
fut même l’un des porte-drapeaux de l’architecture
moderne qui se voulait alors en rupture avec les références et les formes du passé. Aujourd’hui, il revient
sur le devant de la scène. Architectes, urbanistes et
constructeurs semblent renouer avec les qualités
esthétiques de cette « cinquième façade » et lui redécouvrent des fonctions d’usage à travers la végétalisation extensive des toitures.
Dans un domaine qui, lui, concerne la société toute
entière, celui de l’emploi, il faut saluer la mise en
place de trois CQP dans nos métiers, un moyen pertinent de reconnaître et de valider l’acquisition de
compétences sur le terrain. Ainsi, pour le salarié
est une publication trimestrielle
de L’Association pour la Promotion
des Métiers de l’Etanchéité APMEPROMETHÉE, éditée sous l’égide
de la CSFE.
6-14 rue La Pérouse,
75784 Paris cedex 16
Tél. : 01 56 62 13 20
Fax : 01 56 62 13 21
www.etancheite.com
comme pour l’employeur, cette initiative fournit un
véritable outil de valorisation du savoir-faire.
Côté métiers, gros plan ce trimestre sur le dessinateur-projeteur, un métier à part entière dans le bâtiment en général et dans l’étanchéité en particulier,
un métier qui a pour mission de faciliter la bonne
anticipation des chantiers jusque dans ses moindres
points singuliers. Un métier, enfin, comme un point
de convergence des différents intervenants, qui
illustre comment, aujourd’hui plus que jamais, nos
hommes sont en interaction les uns avec les autres.
Actualité européenne oblige, l’heure est à l’explication de texte pour le Groupe technique Feuilles bitumineuses. Car le 1er septembre, c’est aussi la date de
lancement du marquage CE pour ces produits, sujet
principal des travaux du groupe au cours de ces derniers mois.
Enfin, après un retour sur les règles de bonne utilisation d’une terrasse avec dalles sur plots, nous irons à
Issy-les-Moulineaux puis à Toulouse pour visiter deux
réalisations, originales à la fois par leur conception
architecturale et par la réponse « étanchéité » qui leur
a été apportée.
Bien que les intempéries nous rappellent que notre
métier se fait grâce – et contre ! – elles, nous vous
souhaitons une rentrée dynamique, pleine de projets
et ensoleillée pour le bon déroulement des chantiers.
DOMINIQUE DE BRAY - PRÉSIDENT DE LA CSFE
Étanchéité.info est
éditée par Pyc Édition
16-18 place de la Chapelle,
75018 Paris
Tél. : 01 53 26 48 00
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Henri Desgouilles, Alain Duthé,
Secrétaire de rédaction :
Pierre Pannetier, Yann Schuler.
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Impression : Edips (Quetigny)
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Dépôt légal à parution
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© Telmo Cruz, © J.-F. Chapuis/SMAC
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EN BREF…
> La quatrième édition des Coulisses
du bâtiment, organisée par la FFB,
se déroulera les 6 et 7 octobre prochain.
Durant ces deux jours, plus de trois cents
chantiers seront ouverts au public :
édifice à vocation culturelle, sociale,
industrielle, monuments historiques, etc.
En trois ans, plus de 300 000 personnes
ont visité près de 1 000 chantiers.
Concours de l’étanchéité :
une sixième édition pédagogique
> L’AQC suspend son communiqué sur
> Qualibat vient de réduire la durée
de validité des qualifications de cinq
à quatre ans. Cette modification est l’une
des premières conséquences du plan
de réforme qui vise trois objectifs : une
réorganisation territoriale, la validation
des certifications par le Cofrac et la
création d’une « identification » pour
faciliter l’accès de la qualification aux
petites entreprises.
> À l’occasion des Journées techniques
Ouvrages d’art, organisées en juin dernier
à Rouen par le Laboratoire des ponts
et chaussées, Hervé Cannard et
Marie-Paule Thaveau, du laboratoire
régional d’Autun, ont présenté une étude
évaluant l’intérêt de la thermographie
infrarouge pour le contrôle de
l’adhérence des chapes d’étanchéité.
La présentation est consultable sur
www.lcpc.fr/fr/sources/seminaires.
> Selon Le Moniteur du 18 août,
la nouvelle subvention aux toitures
végétalisées votée en mai dernier par
le Conseil régional d’Île-de-France
bénéficierait, d’ici à trois ans, d’un budget
annuel de trois à cinq millions d’euros.
> Le décret sur la formation d’apprenti
junior instituant l’apprentissage à
quatorze ans, décret prévu par la loi
sur l’égalité des chances, a été publié
samedi 1er juillet au Journal officiel.
Il devrait entrer en vigueur en septembre.
4·
©DR
les «revêtements d’étanchéité de toiture
collés à froid en adhérence totale sur
isolant polyuréthanne» faute d’Atec valide.
Cette sixième édition est venue le rappeler : intéresser des étudiants en architecture à
l’étanchéité et les mobiliser autour de ce sujet n’est jamais un pari gagné d’avance, loin
de là. Et c’est justement ce qui fait l’enjeu et l’originalité de ce concours organisé en
juin dernier par la CSFE avec les élèves de l’École d’architecture de Paris Val-de-Seine.
L’objectif : les inciter à intégrer, dès le départ, l’étanchéité dans leur projet, même si au
final les résultats sont parfois inégaux. Il est vrai que, cette année, les membres du jury
ont regretté un niveau de technicité, en ce qui concerne du moins l’étanchéité, plutôt
en baisse par rapport aux éditions précédentes. Un constat plus qu’une déception pour
ces professionnels qui mesurent d’abord l’intérêt de l’opération à l’aune de ses visées
pédagogiques. Et savent pertinemment qu’il faudra du temps, et encore de nombreuses actions de ce genre, avant que l’étanchéité soit convenablement prise en
compte. Parmi la dizaine de candidats inscrits, deux se sont distingués. Lauréat du
concours, Jean-Baptiste Coltier, étudiant en cinquième année, a été récompensé pour
son projet de « passerelle culturelle » (voir photo) reliant les deux rives de Rouen. Le
deuxième prix a été attribué à Adeline Brichard pour son travail sur la transformation
des ateliers des services des canaux à la limite du parc de la Villette, dans le
XIXe arrondissement de Paris.
Le non-résidentiel
confirme sa bonne orientation
Comme prévu, le secteur du logement confirme cette année le mouvement de reprise
amorcé en 2005 avec plus de 410 000 logements mis en chantier. La surprise de 2006
vient plutôt du secteur non résidentiel qui avait, l’an passé, été marqué par une hausse
des demandes de permis mais sans effets notables sur les mises en chantier. Par rapport aux cinq premiers mois de 2005, les autorisations continuent de croître (+ 10,5 %
hors bâtiments agricoles) et les mises en chantiers de progresser (+ 13,9 %). Ce qui
est nettement plus remarquable selon la note conjoncturelle de la FFB, c’est la hausse
frappante des mises en chantier des bâtiments administratifs (+ 25,7 %) et des
bureaux (+ 21,7 %). Les bâtiments industriels progressent quant à eux de 13,5 % et
les commerces, après une année 2005 très dynamique, marquent un temps d’arrêt
avec une baisse de 6,1 % des mises en chantier.
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Le nouveau Code
des marchés publics
Depuis le 1er septembre est entré en vigueur le nouveau Code des
marchés publics qui devrait, entre autres, faciliter l’accès des
PME à la commande publique. La FFB avait plaidé pour que soit
prise en compte la fluctuation des prix des matières premières.
De fait, elle s’est réjouie de l’obligation d’insérer une clause de
révision des prix dans les marchés ayant recours à une part
importante de fournitures dont le prix est directement affecté par
les fluctuations des cours mondiaux. Parmi les autres points
notables de ce nouveau Code : l’actualisation du prix calculée par
rapport à la date de l’offre du candidat ou encore la possibilité
d’obtenir une avance supérieure à 5 % du montant du marché.
Un guide pour
la végétalisation extensive
Des supermarchés aux bâtiments industriels, l’ouvrage passe en
revue trente-quatre exemples de toitures-terrasses végétalisées, en
France et dans le monde. Auparavant, François Lassalle, président
de l’Adivet et directeur du département végétalisation de
Soprema, aura donné un panorama complet du concept de végétalisation de toitures. Après un bref historique, il fait le point sur
ses textes réglementaires français et européens. Puis dresse l’inventaire des techniques utilisées, avant d’examiner toutes les étapes de la réalisation. De même
décrypte-t-il les objectifs économiques et écologiques visés par ce type de système. Et termine
son état des lieux avec les perspectives de développement de ces techniques.
François Lassalle, Végétalisation extensive des
terrasses et toitures, Éd. Le Moniteur, 60 euros.
Disparition de Gérard Roux
Gérard Roux, dirigeant de la société Rossi, est décédé le 16 août
dernier. Après des débuts de dessinateur, c’est en tant que responsable technique qu’il était entré dans l’entreprise en 1971,
pour en devenir, en moins de cinq ans, le pdg. L’année 1976 est
ainsi une date charnière dans son parcours professionnel, puisqu’il transforme alors cette structure de main-d’œuvre en une
entreprise à part entière de fourniture et de pose. Au cours de sa
carrière, Gérard Roux a multiplié les casquettes : administrateur à
la CSFE, membre de la section Val-d’Oise de la FFB, il était de
toutes les opérations de promotion du bâtiment. Williams
Stassen, président du directoire de l’entreprise Rossi, pour qui il
était « un père spirituel », a souligné qu’« il se devait de continuer sur
ses traces », rendant ainsi hommage à trente ans de collaboration.
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© Photos : Pyc
ACTUALITÉS >
< Le 9 juin dernier,
plus de cent quarante
professionnels avaient
fait le déplacement
à Reims. La chambre
syndicale rassemble
aujourd’hui plus de
deux cent quatrevingts entreprises
adhérentes.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
La CSFE dresse
le bilan de ses actions
<
Dominique de Bray,
président de la CSFE :
« Il faut relancer la
dynamique des CSRE »
Sécurité, fiabilité, environnement ou encore toitures-terrasses végétalisées : chaque année,
l’assemblée générale de la CSFE fait le point sur les grands dossiers de la profession.
En juin dernier, l’heure était au bilan des premiers résultats des actions engagées en 2004.
D
<
Catherine Vautrin,
ministre déléguée
à la Cohésion sociale,
s’est exprimée sur le rôle
joué par le secteur
du bâtiment dans
l’intégration et l’emploi.
ès 2004, Dominique De Bray, président de la
CSFE, avait prévenu : les grandes orientations prises par la chambre syndicale sont
appelées à être suivies et menées sur plusieurs mois
voire plusieurs années. Confirmation deux ans plus
tard, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue en
juin dernier à Reims. Pas de changement de cap mais
plutôt la poursuite des travaux engagés et la concrétisation des premiers résultats. D’abord sur le dossier
de la sécurité pour lequel, depuis 2004, la publication du décret sur les travaux en hauteur est venue
brouiller les règles du jeu en exigeant l’installation
de protections rigides en rives. Après un an de discussions entre la profession et les organismes de pré-
vention, une solution semble aujourd’hui se dessiner.
Fin septembre, la Direction des relations du travail
devrait ainsi examiner une requête de la CSFE. Une
demande qui vise à obtenir la possibilité pour le secteur de recourir à des « dispositifs équivalents »,
comme le prévoit d’ailleurs, pour certaines activités,
la circulaire de septembre 2005 (voir Étanchéité Info
n°10, page 15).
Au plan de la prévention des incendies, une charte
de la sous-traitance est actuellement en cours de
validation par les assureurs. Elle engage chaque
entreprise à respecter, mais aussi à faire respecter, les
mesures de sécurité sur les chantiers. Enfin, second
grand dossier : la réduction de la sinistralité, qui
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ACTUALITÉS >
<
Pierre Possémé,
président de la FFB
Champagne-Ardenne,
est revenu sur
la qualification
du personnel et
la garantie décennale.
figure toujours au rang des priorités syndicales.
Ainsi, après un important effort de communication
autour du renforcement des dispositions relatives
aux relevés d’étanchéité, la CSFE vient de participer
à la mise au point d’un calepin de chantier. Conçu
comme un document pratique, il rappelle les principales prescriptions d’exécution de l’étanchéité,
notamment sur les ouvrages présentant des risques
plus élevés de sinistres.
Continuité de la stratégie également du côté des toitures-terrasses végétalisées avec le renforcement des
moyens de promotion (plaquettes, affiches) et surtout l’étude d’un vaste programme de recherche.
Celui-ci permettra, à terme, de mieux caractériser les
performances des systèmes. Un dossier confié à la
nouvelle commission Toitures-terrasses végétalisées
qui travaille dans le même temps à la réactualisation
des règles professionnelles. Au total, en 2006, ce
sont donc quatorze commissions qui animent les travaux de la CSFE. Huit d’entre elles sont regroupées
au sein de la Commission nationale technique, engagée depuis trois ans dans un
réexamen complet des techPour les toituresniques à travers la révision de
terrasses
plusieurs DTU et l’élaboration de
végétalisées,
nouveaux CPT. Un dynamisme
les stratégies de
salué par Dominique De Bray,
développement
qui a toutefois rappelé la nécesse poursuivent,
sité, sur l’ensemble des dossiers,
avec des moyens
de disposer enfin de relais réde promotion
gionaux actifs. Renforcer la morenforcés.
bilisation, améliorer le retour
d’information, relancer la communication régionale : en 2007, c’est d’ores et déjà
annoncé, l’activité des CSRE sera au cœur des préoccupations syndicales.
BC
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© Te l l i e r
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T E R R A S S E AV E C D A L L E S S U R P L O T S
du propriétaire
<
Les bonnes pratiques
Les promoteurs
ont bien compris
l’attrait de la terrasse
pour les urbains.
Une tendance
favorable au secteur
de l’étanchéité
et qui a profité
au développement
des dalles sur plots.
Promoteurs et professionnels du jardin le savent : les Français veulent profiter
de leur terrasse. Au point parfois de négliger les quelques précautions élémentaires
d’utilisation. C’est pour leur éviter nuisances et désagréments que la CSFE publie
un rappel des règles à respecter.
I
l suffit de lever les yeux au ciel pour le vérifier :
les citadins rêvent de jardins. Çà et là, balcons,
patios et autres terrasses se transforment en véritables refuges de verdure où fleurissent des jardinières dont les ventes ont explosé en dix ans. Plus
qu’un effet de mode, ces aspirations horticoles s’affirment déjà, selon les professionnels du secteur,
comme un phénomène de consommation durablement établi. Entre 1990 et 2000, la vente de végétaux
à destination des terrasses a ainsi augmenté de 52 %.
La plus forte progression sur le marché du jardin, au
point de représenter aujourd’hui près de 30 % des
ventes. Convoitée, souvent payée au prix fort, la ter-
rasse en ville est plus que jamais considérée comme
un luxe par des urbains en manque de chlorophylle.
Les promoteurs l’ont bien compris. Et, du deux aux
cinq pièces, rares sont les appartements neufs à ne
pas proposer quelques mètres carrés de béton à aménager à l’extérieur. Une tendance favorable au secteur
P O U R E N S AV O I R P L U S
- Télécharger la notice au format PDF sur
www.etancheite.com, rubrique publications/informations.
- DTU 43.1, Partie 3 : guide à l’attention
des maîtres d’ouvrage, http://e-cahiers.cstb.fr.
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ACTUALITÉS >
de l’étanchéité et qui, dans le même temps, a largement profité au développement des dalles sur plots.
Face aux revêtements posés à sec ou sur mortier, de
tels systèmes ont fait valoir sur ce créneau au moins
deux avantages clés.
Une pièce à part entière
D’abord, la liberté laissée à l’architecte de concevoir
des supports avec des pentes nulles et, ensuite, la possibilité de réaliser aisément des seuils à niveau, atout
esthétique apprécié tant par les concepteurs que par
La notice
apporte une
réponse claire
à la question
du poids
acceptable pour
les jardinières
amovibles.
D O U Z E R E C O M M A N D AT I O N S À S U I V R E
Ce que vous DEVEZ faire
1. Nettoyer périodiquement votre terrasse. Enlever les mousses et végétations
pouvant obstruer les joints.
2. Après déplacement des dalles amovibles situées au-dessus des évacuations
d’eaux pluviales et éventuellement des trop-pleins, en vérifier le bon
écoulement. Nettoyer les grilles de protection ainsi que les trop-pleins,
dégager les détritus qui pourraient les obstruer par un lavage au jet,
en évitant toute projection au-dessus des relevés. Cette opération doit être
effectuée régulièrement (une ou deux fois par an).
3. Dans le cas de dalles en bois, celles-ci peuvent nécessiter un entretien
spécifique suivant l’essence du bois, notamment pour des raisons d’aspect
et de conservation.
Ce que vous POUVEZ faire
4. Installer des jardinières amovibles de moins de 90 kg (pleines).
Ce que vous ne DEVEZ PAS faire
5. Ne pas déposer vous-même les dalles autres que celles citées ci-dessus
mais faire appel à un spécialiste.
6. Ne rien fixer dans les joints des dalles. Par exemple, utiliser des piètements
du commerce pour l’installation de vos parasols.
7. Ne jamais faire de feu directement sur les dalles, mais installer un barbecue
avec pieds, interposition d’une tôle de protection et d’un bac à braises.
8. Ne pas jeter de mégots incandescents qui pourraient s’introduire
dans les joints.
9. Ne jamais déverser de produits agressifs, même en les vidant
dans les évacuations d’eaux pluviales (solvant, huile, essence).
10. Ne pas utiliser de produits herbicides.
11. Ne pas installer de charges lourdes dont le poids total et permanent
dépasse les 90 kg.
12. N’apporter aucune modification au revêtement de la terrasse sans l’avis
d’un spécialiste, car elles sont susceptibles d’entraîner des surcharges
et une réduction de hauteur (seuils). Des désordres pourraient en résulter qui
engageraient votre responsabilité. Pour tout aménagement (installation de
pergolas, serre, couverture de loggia), adressez-vous à votre syndic.
12 ·
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les utilisateurs. Mais cette double évolution de la terrasse privative n’est pas sans conséquence. Une fois
décorée, aménagée, fleurie, son utilisation s’apparente
à celle d’une pièce à part entière. Poussés par une
envie bien légitime de jouir pleinement de ce petit
coin d’air libre, les propriétaires en font un usage toujours plus intensif, voire parfois abusif. Et ignorent du
même coup les quelques règles à respecter en matière
d’entretien et d’emploi. Installation de jardinières au
poids excessif, parasols fixés dans les joints ou encore
barbecue utilisé sans protection : c’est justement pour
éviter ce type de mauvaises pratiques que la CSFE
vient de mettre au point une notice d’utilisation des
terrasses avec dalles sur plots (voir encadré). « Il s’agissait de compléter les recommandations décrites dans la
partie 3 du DTU 43.1 et de les adapter aux dérives que
nous avons pu constater sur le terrain. De plus, cette
partie du DTU s’adresse en priorité aux maîtres d’ouvrage et non aux utilisateurs directs des terrasses »,
explique Dominique Zoccoli, président de la commission Entretien.
Des gestes simples
Plus précise, la notice apporte enfin une réponse claire
à la question du poids acceptable pour les jardinières
amovibles. Pas plus de 90 kg : c’est la limite que
devront désormais respecter les amateurs de plantes
vertes. « L’objectif, ajoute Dominique Zoccoli, consiste
également à dissuader les propriétaires de se lancer dans
des aménagements importants sans études ou sans
consulter un professionnel. » En réalité, il s’agit moins
de prévenir d’éventuels désordres sur l’étanchéité que
de garantir le confort des utilisateurs et le bon fonctionnement des terrasses. Dalles cassées ou déséquilibrées, odeurs désagréables : ces petites nuisances peuvent être évitées avec un minimum d’entretien. Des
gestes simples qui consistent, par exemple, à laver au
jet les grilles de protection et les trop-pleins ou encore
à enlever régulièrement les mousses et la végétation
obstruant les joints. Un nettoyage certes plus fréquent
que sur une terrasse carrelée mais qui reste peu
contraignant. « On le sait, l’entretien des terrasses privatives ne se heurte pas à une question de coût ou de
moyens mais bien à la méconnaissance des propriétaires », résume Dominique Zoccoli. Le plus dur reste
donc à faire : sensibiliser et toucher directement les
particuliers. Et, du côté de la CSFE, le message est
clair : entreprises d’étanchéité, syndics, promoteurs,
paysagistes, c’est désormais à eux d’exploiter ce document et de le diffuser auprès de leurs clients.
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Q U A L I F I C AT I O N
CQP : pourquoi pas vous ?
En se dotant cette année de trois certificats de qualification professionnelle, l’étanchéité vise deux objectifs.
D’abord, pouvoir enfin reconnaître la compétence de salariés sans formation initiale et surtout apporter
une réponse supplémentaire aux difficultés de recrutement des entreprises. Encore faut-il désormais que
salariés et dirigeants saisissent cette nouvelle opportunité.
14 ·
©CSFE
L
e constat est connu, rabâché et partagé par
tous : face au départ massif, ces dix prochaines
années, des salariés de plus cinquante ans, les
entreprises d’étanchéité doivent recruter rapidement
et en nombre de nouveaux professionnels. Et dans
l’étanchéité, on sait encore plus qu’ailleurs que les
jeunes diplômés issus de l’apprentissage ne suffiront
pas à répondre aux besoins du secteur. Bon gré mal
gré, toutes les filières du bâtiment tentent de prévenir
l’érosion des effectifs sans pour autant avoir trouvé la
solution miracle. Aujourd’hui, toutes cherchent au
moins dans la même direction : la forLa validation
mation et la qualification. Deux argudes acquis de
ments qui ne laissent plus personne
l’expérience ?
insensible sur le marché de l’emploi.
Une aubaine
Du coup, beaucoup dans le bâtiment
pour des
voudraient en faire une nouvelle
métiers où le
arme de séduction mais aussi de fidésavoir-faire
lisation. Mais sur ce terrain, la
s’évalue
concurrence promet d’être de plus en
d’abord
plus rude. C’est pourquoi, la CSFE et
sur le terrain.
l’Office des Asphaltes complètent leur
offre en proposant depuis janvier trois nouveaux certificats de qualification professionnelle (CQP) : applicateur asphalte, étancheur et bardeur.
Instauré par la loi de modernisation sociale de 2002,
le principe de validation des acquis de l’expérience
laisse désormais la possibilité aux branches professionnelles de créer et de délivrer des CQP sanctionnant les compétences de leurs salariés. Une aubaine
pour des métiers où le savoir-faire s’évalue d’abord
sur le terrain. Et où aucun dispositif ne permettait
jusqu’à présent de reconnaître l’aptitude de personnels qualifiés mais sans formation initiale. Reste
toutefois à savoir quelle sorte de réponse ils apporteront aux difficultés de recrutement des entreprises.
Une chose est sûre : cette réponse ne sera pas automatique et encore moins immédiate. « Les CQP sont
T R O I S C Q P, D E U X B R A N C H E S
ET CINQ OPTIONS
Opérationnels depuis janvier 2006, les trois CQP ont été élaborés par la CSFE et
l’Office des Asphaltes, avec le concours de professionnels et du CPO-FC (Centre
promotionnel d’Orcemont-formation continue) à travers Pierre Forgas.
> CQP Étancheur
- BRANCHE BÉTON : option poseur de membranes bitumineuses ;
option poseur de membranes synthétiques ;
option applicateur de système d’étanchéité liquide.
- BRANCHE ACIER : option poseur de membranes bitumineuses ;
option poseur de membranes synthétiques.
> CQP Bardeur
> CQP Applicateur asphalte
ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 11 · SEPTEMBRE 2006
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