ACTUALITÉS > - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité
Transcription
ACTUALITÉS > - Chambre Syndicale Française de l`Etanchéité
EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 13 ACTUALITÉS > J É R Ô M E G AT I E R Objectifs ambitieux pour le tertiaire Incitations et obligations pour le tertiaire sont au programme du Grenelle, comme l’explique le directeur du comité stratégique du plan bâtiment. Dès juillet 2011, les bâtiments tertiaires neufs auront un objectif de 50 kWh/m2 par an d’énergie primaire. « our le tertiaire, la RT 2012 devrait être appliquée avec dix-huit mois d’avance », a rappelé Jérôme Gatier, directeur du comité stratégique du plan bâtiment Grenelle, lors d’une conférence organisée le 22 juin par la société Pages Énergie. Ainsi l’objectif de 50 kWh/m2 par an d’énergie primaire sera instauré pour les bâtiments tertiaires neufs en juillet 2011, et en janvier 2013 pour tous les permis de construire. Pour la rénovation, le tertiaire sera concerné entre 2012 et 2020 (Grenelle 2 voté en juillet 2010). « Réaliser des travaux d’amélioration énergétique dans les bâtiments tertiaires devrait devenir obligatoire à cette période, précise Jérôme Gatier. Pour l’instant, il n’existe pas d’outils réglementaires. C’est le futur décret, dont on ne connaît pas encore la date de publication, qui fixera les objectifs quantifiés d’amélioration énergétique. » P Inciter avant de contraindre Le directeur reconnaît que les objectifs sont ambitieux : « Nous souhaitons d’abord inciter, avant de contraindre dans une seconde phase. » Parmi les formes d’incitation, une annexe environnementale devrait être introduite au niveau du bail pour les locaux Jérôme Gatier : « Les acteurs d’un projet de construction d’immeuble doivent se demander jusqu’où ils peuvent le faire évoluer. » à usage de commerce ou de bureaux de plus de 2 000 m2 : c’est le « bail vert ». L’obligation de réaliser un bilan carbone devrait aussi être instaurée. Pour Jérôme Gatier, le parc tertiaire privé doit se mobiliser pour, dans un premier temps, connaître son patrimoine, mesurer les consommations, expérimenter les actions efficaces et mesurer leurs impacts. « En plus de l’utilisation et de l’exploitation d’un bâtiment, il est fondamental de mesurer », insiste-t-il. Il est également important d’intégrer la performance énergétique dans la gestion du patrimoine. « Les acteurs d’un projet de construction d’immeuble doivent se demander jusqu’où ils peuvent le faire évoluer et éventuellement programmer des travaux », estime le directeur du comité stratégique. Une réflexion doit aussi être conduite par rapport à la ville durable. De son côté, l’État se veut exemplaire et effectue audits et travaux dans le secteur du tertiaire public sur ses bâtiments, ainsi que les collectivités territoriales. Il a lancé des audits approfondis sur 22 millions de mètres carrés, portant sur les thèmes énergie, entretien et accessibilité. Une première campagne de travaux a été menée en 2009 (150 millions d’euros) et le contrat de performance énergétique (CPE), des outils de suivi des fluides et un fonds bonus/malus pour intéresser les administrations ont été mis en œuvre. En Rhône-Alpes, une expérimentation a été conduite sur 300 000 m2 du patrimoine de l’État. Conclusions : les objectifs du Grenelle peuvent être atteints, les coûts de rénovation moyens ont été validés (260 €/m2 toutes dépenses comprises pour la rénovation énergétique et l’entretien général). « Avec le Grenelle de l’environnement, les habitudes de construction, de rénovation et d’exploitation vont changer d’ici quelques mois, quelques années, conclut Jérôme Gatier. Désormais, on ne développe plus et on n’exploite plus les bâtiments comme avant. » SW ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 · 13 EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 15 ACTUALITÉS > R E C O M M A N D AT I O N S P R O F E S S I O N N E L L E S L’isolation des parois enterrées enfin encadrée Fin 2010, la chambre syndicale éditera ses recommandations concernant l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) des parois enterrées avec revêtement d’étanchéité. Une publication qui fait suite à la mise à jour du DTU 20.1 de fin 2008. révues pour le dernier trimestre 2010, les recommandations professionnelles concernant l’isolation thermique par l’extérieur des parois enterrées avec revêtement d’étanchéité sont en cours de finalisation. Suivant la révision du DTU 20.1 (Ouvrages en maçonnerie de petits éléments), qui a mis à jour les règles applicables à la réalisation des parois de soubassement, ce nouveau document élaboré par la CSFE vise essentiellement à faire le point sur le volet isolation. Il n’existait en effet jusqu’ici aucun référentiel en la matière. Or, entre l’essor des bâtiments HQE et BBC et l’arrivée prochaine de la RT 2012, les entreprises étaient de plus en plus confrontées à des problématiques d’isolation par l’extérieur de parois enterrées, en l’absence de règles d’exécution, hormis les préconisations fournies au cas par cas par les industriels de l’isolation. La chambre syndicale a donc constitué fin 2007, au sein de sa sous-commission « Parois enterrées », un groupe de travail « Isolation et étanchéité des parois enterrées » chargé de la rédaction d’un document venant pallier l’absence de référentiel dans ce domaine. Les travaux viennent d’aboutir. P Un document de référence « La dernière difficulté concernait la caractérisation des performances thermiques des isolants, signale Lise Boussert, déléguée technique de la CSFE. Ces performances sont en effet plus ou moins impactées par la pose enterrée en raison de l’humidité du terrain, or aucune étude n’a été menée en France sur le sujet. Les fabricants concernés se sont donc concertés et sont parvenus, à partir de mesures in situ et de données bibliographiques, à établir des règles forfaitaires en la matière. » Le texte concerne naturellement les murs de catégorie 1 au sens du DTU 20.1, soit ceux bordant les locaux où aucune trace d’humidité n’est acceptée sur la face intérieure : locaux habitables mais aussi cer- Publiées d’ici à la fin de l’année, les recommandations seront téléchargeables sur le site www.etancheite.com tains locaux techniques sensibles comme les salles de serveurs de données par exemple. Le document définit les caractéristiques des éléments constituant le complexe, étanchéité - isolation - drainage - protection, et précise les dispositions de mise en œuvre en parties courantes. Par ailleurs, des schémas présentent des exemples de solutions permettant de traiter les points singuliers. En annexe, on trouvera un rappel du mode de calcul du coefficient de transmission surfacique équivalent d’une paroi verticale enterrée, issu de la RT 2005, des exemples de solutions et un tableau de résultats montrant l’influence sur ce coefficient, de la résistance thermique de l’isolant, ainsi que des exemples de calcul de détermination de la profondeur maximale de pose de panneaux isolants. « Nous sommes dans un domaine non traditionnel, rappelle Lise Boussert, il est donc probable que les industriels en demande d’un Avis technique auprès du CSTB s’appuieront sur ce document pour établir le dossier technique de leur procédé. Pour l’instant, ce ne sont que des recommandations, mais elles pourraient à terme devenir des règles professionnelles. » Ce document sera disponible sur le site de la CSFE (www.etancheite.com) et fera également l’objet d’une publication papier. JM Pour plus d’informations, consultez également la fiche pratique du n° 23 d’Étanchéité.info (octobre 2009). ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 · 15 EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 16 ACTUALITÉS > > Si soulever une dalle sur plots est relativement facile, la remettre en place est une affaire de professionnel : cela implique de bien vérifier les calages, les affleurements et la stabilité… < Le désherbage doit employer un produit sélectionné en fonction du type de terrasse. TOITURES-TERRASSES Six contrats d’entretien pour six types d’ouvrages Les contrats-types pour l’entretien des toitures-terrasses sont désormais déclinés en six versions, une par type d’accessibilité. Objectif : mieux répondre aux spécificités de chaque ouvrage et promouvoir la mise en place d’une démarche qui peine à se développer. lus de six ans après leur élaboration, les contratstypes d’entretien pour les toitures-terrasses viennent d’être remis au goût du jour. Le dernier document en date, remontant à 2006, restait général et visait indifféremment tous les systèmes. Désormais, six contrats adaptés à chaque niveau d’accessibilité sont téléchargeables sur le site de la CSFE* : toitures-terrasses jardin, végétalisée, accessible avec dalles sur plots, accessible avec protection dure (hors dalles sur plots), technique ou avec zones techniques et, enfin, inaccessible. Ainsi que le préconisent les DTU, les contrats proposent un entretien annuel (semestriel pour les TTV), de préférence en fin d’automne. Seules toitures non couvertes par les documents : les étanchéités photovoltaïques. « Nous attendons les retours d’expérience des professionnels pour fixer les bonnes pra- P 16 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 tiques dans ce domaine », confie Lise Boussert, déléguée technique de la chambre syndicale. Cette actualisation a permis de recadrer précisément la liste des prestations en fonction des différents types de terrasses. Ainsi, la référence aux protections collectives a été retirée du document sur les terrasses accessibles, celles-ci en disposant systématiquement. Un suivi indispensable Pour éviter toute confusion, la maintenance des complexes végétalisés a été exclue des contrats portant sur la TTV. Celle-ci devra faire l’objet d’un contrat spécifique par ailleurs. De même pour les toitures-terrasses jardin : il est désormais bien précisé que leur entretien ne comprend pas celui de l’aménagement planté. Avec ces six nouveaux documents, la CSFE espère promou- EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 17 voir le principe de l’entretien, qui peine à se développer alors qu’il demeure indispensable à la pérennité des ouvrages. Les DTU de la série 43 précisent bien qu’il « est recommandé qu’un contrat d’entretien soit passé entre le maître d’ouvrage et l’entreprise, définissant la nature des prestations ». Comme le précise Maurice Boulling, de la SMABTP : « S’il est avéré qu’un dommage sur une toiture est dû à un entretien insuffisant, inapproprié, voire inexistant, il est probable que le maître d’ouvrage devra en supporter une partie. » Un argument de poids que les étancheurs doivent faire valoir auprès de leurs clients. L’entretien reste une affaire de professionnels : « On ne désherbe pas n’importe quelle terrasse avec n’importe quel produit, rappelle Lise Boussert. En outre, il faut contrôler les écoulements d’eaux pluviales. Soulever une dalle sur plots est relativement facile, mais la remettre en place implique de bien vérifier les calages, les affleurements et la stabilité… Par ailleurs, le spécialiste saura identifier un décollement de relevé, même infime, qui passerait inaperçu aux yeux du profane, et saura comment réagir. » Les étancheurs disposent ainsi d’un outil de plus pour inciter leurs clients à initier une démarche de maintenance. À condition bien entendu qu’ils proposent systématiquement le contrat afin qu’il puisse prendre effet dès la réception des travaux. JM * www.etancheite.com, espace Adhérents. COUPLER ENTRETIEN ET MAINTENANCE «Les sinistres trouvent le plus souvent leur origine dans des décollements de relevé, des dégradations de maçonnerie, des perforations dues à des chutes d’éléments de couverture en surplomb… des problèmes qui relèvent plus de la maintenance que de l’entretien», précise Alain Decorniquet, responsable du pôle étanchéité et couverture au sein de la direction technique de Saretec. Certes, des écoulements d’eaux pluviales bouchés peuvent provoquer de gros dommages, notamment sur les toitures industrielles en bac acier, mais en dehors de ces cas relativement rares, les défauts d’entretien au sens strict sont plutôt à l’origine de désordres que de sinistres impliquant des dommages importants. «Les étancheurs couplent désormais les deux activités, reprend Alain Decorniquet. L’équipe qui se déplace dans le cadre du contrat d’entretien en profite pour constater les éventuels dégâts et proposer un devis de réparation.» Une démarche formalisée en toutes lettres dans les contrats-types de la CSFE, qui imposent l’envoi d’un rapport post-entretien au propriétaire de l’immeuble, dans lequel sont suggérés les éventuels travaux nécessaires. EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 18 ACTUALITÉS > CONJONCTURE Une embellie à confirmer À en croire les récents indicateurs du secteur de la construction, il semblerait que le plus dur de la crise économique soit passé. Les mises en chantier dans le neuf augmentant, tout comme les ventes de logements anciens, l’activité des entreprises du bâtiment affiche un léger mieux. u deuxième trimestre, le nombre de mises en chantier de logements en France a progressé de 2,5 % et celui de permis de construire a grimpé de 21,3 %. De juillet 2009 à juin 2010, il s’est établi à 296 000 pour le neuf (+ 13 %). On reste loin de l’objectif fixé par le gouvernement de 500 000 nouveaux logements par an. Sur ce seul trimestre, l’évolution est contrastée : + 0,3 % pour les mises en chantier, + 25 % pour les permis de construire. Cette amélioration, observée depuis le début de l’année, est notamment due au boom des ventes (+ 33 %) réalisées par les promoteurs en 2009. Celles-ci n’ayant progressé que de 5,3 % au premier trimestre, ils restent néanmoins prudents. Les professionnels s’inquiètent également de la baisse des mises en chantier de logements collectifs, notamment en raison des problèmes du locatif social. Au deuxième trimestre, elles reculent en effet de 8,4 % (- 9 % sur un an). Le premier semestre a aussi été marqué par une embellie de l’immobilier ancien. Les Notaires de France comptabilisent une hausse de 1,4 % pour les appartements et 1,2 % pour les maisons sur les six premiers mois de l’année. La reprise est soutenue par deux facteurs : des taux d’intérêt qui restent bas et le décalage entre l’offre et la demande de logements. Ainsi les notaires estiment que le volume annuel de transactions dans l’ancien devrait avoisiner les 700 000 ventes en 2010, comme en 2008. Conséquence directe de la reprise immobilière : les prix des logements anciens en France ont progressé de 8,5 % au premier semestre, par rapport à la même période de 2009, selon Century 21. Le prix moyen s’est élevé à 2 508 €/m2 (+ 8,5 %). Sur l’année, le réseau d’agences immobilières prévoit A 18 · Les chiffres de la construction montrent la poursuite du recul des mises en chantier dans le non-résidentiel neuf (– 13,1 % sur les trois derniers mois). une hausse des prix de 6 %. À Paris, après une flambée des prix de 10 % au cours des six derniers mois, le record est même battu avec un prix moyen de 7 079 €/m2. Les volumes de ventes enregistrent une hausse de 11,3 % sur un an. BASTIEN CANY PTZ : CHANGEMENT DE FORMULE Le cap des 130 000 prêts à taux zéro a été franchi en juillet dernier. Cependant, il disparaîtra en 2011 et le PTZ+ prendra sa place. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, et le secrétaire d’État au Logement, Benoist Apparu, ont confirmé le démarrage du nouveau prêt à taux zéro (PTZ+) dès 2011. Il correspondra à la fusion du prêt à taux zéro actuel, du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt et du Pass-foncier. Le PTZ+ sera réservé aux primo-accédants sans conditions de ressources pour l’achat d’un bien neuf ou ancien. Les gagnants seront ceux qui achèteront un logement neuf BBC car plus le bien sera économe, plus le montant du prêt sera élevé. Benoist Apparu a d’ailleurs souligné qu’il s’agit de la « reconnaissance de la valeur verte des logements ». Le montant et la durée du prêt seront déterminés selon le type de logement, le lieu, la composition de la famille et les revenus. Dans tous les cas, il ne pourra dépasser 50 % du total des crédits souscrits par l’acquéreur. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 20 ACTUALITÉS > © Schüco Depuis le 1er janvier 2008, les balcons, terrasses et loggias doivent se conformer à des critères d’accessibilité dès lors qu’ils présentent une profondeur de plus de 60 cm. P U B L I C AT I O N Accessibilité : enfin un cadre concret pour les terrasses Alors que les nouvelles exigences d’accessibilité continuent d’alimenter le débat dans le monde du bâtiment, le CSTB publie un carnet de détails clarifiant le cadre technique à respecter, notamment pour les terrasses. L’étanchéité y est directement concernée. inq ans après la publication de la loi instaurant les grands principes de l’accessibilité « partout et pour tous », les premiers référentiels techniques commencent enfin à voir le jour. Sur commande du ministère du Développement durable, le CSTB vient ainsi de publier un document de 45 pages offrant des réponses concrètes à ces nouvelles obligations pour les balcons, terrasses et loggias dans les constructions neuves de logement. Depuis le 1er janvier 2008, ces ouvrages, dès lors qu’ils présentent une profondeur de plus de 60 cm, doivent en effet se conformer à des critères d’accessibilité, qu’il s’agisse d’habitation collective ou de maison individuelle autre que celle réalisée pour l’usage propre du maître d’ouvrage. Après plusieurs mois de flou technique, le référentiel présenté sous la forme C 20 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 d’un carnet de détails permet désormais aux entreprises d’identifier clairement les solutions admises. Une quarantaine de configurations différentes y sont présentées, sans toutefois interdire d’autres dispositions à condition qu’elles respectent à la fois les règles de l’art et les exigences générales sur l’accessibilité. Les dalles sur plots privilégiées Pour le ministère, l’objectif est avant tout de permettre la transition entre les pratiques actuellement constatées sur le terrain et les évolutions souhaitées par l’État. Ainsi, côté intérieur, la possibilité d’une rampe intérieure mobile ou de toute autre solution d’accès (tolérance jusqu’à hauteur de 35 cm) est maintenue, restant alignée sur le texte de l’arrêté du 30 novembre 2007 qui décrit les dispositions EI27_P13-22:EI10_version 15/10/10 15:29 Page 22 ACTUALITÉS > Caillebotis Dallettes La mise en place de dalles sur plots ou la pose de carrelage scellé avec caniveau devant la porte-fenêtre sont des solutions privilégiées pour assurer un ressaut extérieur de moins de 2 cm. architecturales et les aménagements propres à assurer l’accessibilité des bâtiments d’habitation collectifs neufs. Côté extérieur, le ressaut doit toujours être limité à 2 cm. Des solutions comme la mise en place de dalles sur plots, y compris sur des balcons non étanchés, ou la pose de carrelage scellé avec caniveaux devant la porte-fenêtre sont privilégiées, de même que les systèmes d’étanchéité liquide en l’absence d’isolation. Pour autant ce référentiel pour- LES ERP À LA TRAÎNE 15 milliards d’euros : c’est le montant de la facture à payer pour la mise en conformité des 175 000 ERP publics concernés par la loi sur l’accessibilité selon une étude réalisée en 2008 par Accèsmétrie, Dexia, la FFB et l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés). « Ces travaux représentent pour une petite commune un budget d’environ 100 millions d’euros et c’est parfois le montant de tout un mandat », témoigne Caroline Cayeux, maire UMP de Beauvais (60), ville pilote pour le handicap en 2004. Conséquence, toujours selon Accèsmétrie, à peine 15 à 20 % des travaux à réaliser par les collectivités seraient effectués alors que 65 % des bâtiments municipaux existants et diagnostiqués sont inadaptés à l’accueil de personnes à mobilité réduite (PMR). Un retard qui s’explique par le coût financier des opérations mais aussi par la complexité des textes et les interprétations contradictoires qui en résultent. Si bien qu’aujourd’hui seuls 20 % des 650 000 ERP publics et privés auraient réalisé un diagnostic des travaux à effectuer alors que l’échéance se rapproche… Au 1er janvier 2015, la totalité des ERP existants devront répondre aux exigences de l’accessibilité ! 22 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 27 · OCTOBRE 2010 rait rapidement évoluer, les autorités publiques se réservant la possibilité de rehausser les exigences d’ici deux à trois ans en fonction des progrès techniques. Le dossier est donc encore loin d’être clos. D’autant que le sujet reste sensible compte tenu des enjeux économiques et sociaux qu’il soulève. Si la prise en compte de l’accessibilité dans les constructions neuves a connu des progrès très sensibles, elle s’avère plus difficile dans les établissements recevant du public (ERP) existants (voir encadré). Par ailleurs, les changements culturels n’avancent pas sur cette question au même rythme que la législation. Et si les acteurs de l’immobilier évaluent aisément les bénéfices des mesures de performances énergétiques, ils perçoivent mal encore l’intérêt des retombées sociales liées à l’accessibilité, vécues comme une contrainte de plus. Dans une lettre ouverte adressée mi-septembre à Benoist Apparu, secrétaire d’État chargé du Logement, les architectes Emmanuelle Colboc, Cristina Conrad et Dominique Tessier* ont ainsi dénoncé les incohérences de la réglementation et un « jusqu’au-boutisme normatif et borné » qui « porte en substance les germes d’un appauvrissement social et architectural de l’habitat ». BASTIEN CANY * Emmanuelle Colboc, architecte, vice-présidente du Syndicat de l’architecture, membre du conseil d’administration du CSTB. Cristina Conrad, architecte, présidente des Architectes-conseils de l’État. Dominique Tessier, architecte, président du conseil régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France.