151104_Communiqué_Étude Christian Joyal

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151104_Communiqué_Étude Christian Joyal
Définition des intérêts sexuels anormaux
L’Association américaine de psychiatrie va-t-elle trop loin
avec sa notion de « normalité » sexuelle?
Trois-Rivières, le 4 novembre 2015 – La plus récente édition du Manuel diagnostique des troubles
mentaux (DSM-5) de l’Association américaine de psychiatrie introduit une nouvelle définition d’« intérêts
sexuels déviants » (paraphilies). En se basant sur cette définition, plus de la moitié de la population aurait
des intérêts sexuels « anormaux », selon une étude menée par M. Christian Joyal, professeur au
Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), publiée aujourd’hui dans
le journal Sexual Medicine.
Selon le DSM-5, un fantasme sexuel est « anormal » s’il est intense, persistent, et différent d’un fantasme
« normophilique », c’est-à-dire un fantasme associé à « la stimulation génitale ou les préliminaires avec
un partenaire humain phénotypiquement normal, sexuellement mature et consentant ». Ainsi, les
fantasmes concernant le voyeurisme, le fétichisme, la domination et la soumission, non liés à la
procréation, deviennent « anormaux ». À l’aide d’analyses statistiques multivariées basées sur la nature et
l’intensité des fantasmes sexuels d’adultes recrutés auprès de la population générale, l’étude démontre
que 57 % d’entre eux, hommes et femmes, auraient des intérêts sexuels « anormaux ».
« La nouvelle définition du manuel psychiatrique américain est trop inclusive. La distinction doit être faite
entre un fantasme et un comportement, sinon plus de la moitié de la population répondrait aux critères de
déviance sexuelle. De toute façon, l’idée même de qualifier un acte sexuel non criminel et consentant
d’ “anormal” doit être remise en question. Cette définition est très importante puisqu’on peut l’utiliser pour
étiqueter des individus, par exemple, de personnes paraphiliques », explique M. Joyal dans son étude
intitulée Defining “normophilic” and “paraphilic” sexual fantasies in a population-based sample: On the
importance of considering subgroups.
Formation en ligne et conférence
En plus d’être professeur à l’UQTR, Christian Joyal est docteur en neuropsychologie et chercheur à
l’Institut Philippe-Pinel de Montréal. Ses travaux portent notamment sur la neurobiologie de la pédophilie.
M. Joyal offrira un nouveau cours en ligne intitulé Déviances et agressions sexuelles (SEX-1006), au
trimestre d’hiver 2016.
Finalement, les personnes intéressées aux résultats de la plus récente étude du professeur Joyal, portant
sur la normalité des comportements sexuels, sont invitées à une conférence qui se tiendra le mardi
24 novembre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Rodolphe-Mathieu (2063, pavillon Michel-Sarrazin) de l’UQTR.
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Source
Département de psychologie, UQTR
Renseignements et coordination d’entrevues
Jean-François Hinse - Conseiller en communication
Responsable des relations avec les médias
Service des communications – UQTR
Tél. : 819 376-5011, poste 2536
Courriel : [email protected]
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