Un ami qui vous veut du bien
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Un ami qui vous veut du bien
Par Michel Bélair* L’été dernier, ce fut la folie furieuse. Tous les grands journaux du monde ont souligné l’événement en insistant avec délectation sur le complot du secret Un ami qui vous veut du bien... entourant la publication du dernier livre de J.K. Rowling. Le 8 juillet, après quelques fuites savamment orchestrées et fortement médiatisées, Harry Potter and The Goblet of Fire était lancé d’un geste d’éclat à des millions d’exemplaires – 5,3 millions de copies tirées ! –, simultanément à Londres, à New York et dans toutes les grandes villes de « l’anglophonie ». En français, c’est le 29 novembre sur fond de lancement costumé dans un décor « potteresque » à souhait que l’événement avait lieu, directement de « Pèrisse », « Frènnce » … La littérature jeunesse vit à l’heure de l’an 2000. Elle parle toutes les langues. Elle touche les enfants de partout. Et c’est en vendant des rêves de dépassement et de réalisation personnelle qu’elle réussit à prendre toute sa place. Intéressant, non ? Littérature jeunesse à l’UQTR C’est dans ce contexte qu’il faut souligner une acquisition importante de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). La Bibliothèque de l’UQTR recevait, en effet, l’automne dernier les cinq mille livres de littérature pour la jeunesse de la Collection Louisette-Bergeron. Le précieux chargement vient étoffer les programmes en littérature jeunesse (il s’agit d’un certificat en littérature de jeunesse et d’un programme court en littérature enfantine) offerts par l’Université. Rappelons que Louisette Bergeron enseignait à l’UQTR où elle est arrivée en 1981 avec un doctorat en éducation de l’Université Laval. Mme Bergeron était une spécialiste de littérature enfantine et c’est en bonne partie grâce à elle que l’UQTR a développé son programme de certificat en littérature jeunesse. Elle est décédée en 1996. La collection a élu domicile au pavillon Albert-Tessier et elle est dorénavant accessible à toutes les personnes possédant une carte d’usager de la Bibliothèque. SOURCE : ENTÊTE, (JOURNAL DE L’UQTR.), VOL. 18, NO 8. Louisette Bergeron enseignait à l’UQTR où elle est arrivée en 1981 avec un doctorat en éducation. 12 RÉSEAU / PRINTEMPS 2001 Mais il n’y a pas que les livres ; les voyages aussi forment la jeunesse, c’est bien connu. Et depuis plus d’un quart de siècle déjà, les étudiants et les jeunes Québécois en général ont la possibilité d’élargir leurs horizons en « tâtant le monde » grâce aux programmes de l’Office franco-québécois pour la jeunesse et de l’Agence Québec-Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse. Voilà maintenant que de nouvelles destinations se profilent à l’horizon. Depuis juin dernier, dans la foulée des retombées du Sommet de la jeunesse, le gouvernement québécois a mis sur pied un tout nouveau programme ouvert celui-là sur les Amériques. Il s’agit de l’OQAJ, l’Office Québec-Amérique pour la jeunesse. L’initiative vise aussi à donner forme à la volonté du ministère des Relations internationales de faire de cette décennie celle de l’ouverture sur les Amériques. Le but avoué : ouvrir les jeunes Québécois à la richesse culturelle des Amériques et plus précisément de l’Amérique latine. Le programme est ambitieux et touche toutes les catégories de jeunes de dix-huit à trentecinq ans désireux de présenter un projet se rapportant d’une façon ou d’une autre aux Amériques. Chacun y trouvera des possibilités intéressantes. Les étudiants d’abord, (du secteur professionnel, collégial ou universitaire) à travers le programme Praxis, qui leur permet d’effectuer des stages à l’étranger. Les jeunes travailleurs, avec ou sans emploi, pourront à travers le programme Curriculum aller faire de la prospection à l’étranger, participer à des foires ou amorcer des partenariats. Quant aux artistes, ils peuvent désormais, avec Portfolio, participer à des manifestations culturelles ou diffuser leurs œuvres. Même les organismes s’occupant de la réinsertion sociale des jeunes en difficulté peuvent profiter d’un programme spécial, Passerelle, pour concrétiser davantage leurs objectifs. On peut se renseigner sur les différents programmes de l’OQAJ sur le site Web de l’organisme. Soulignons par ailleurs que la directrice de l’OQAJ, Lucie Latulippe, amorçait en novembre une « tournée universitaire » d’information sur les programmes de l’Office en visitant l’Université du Québec à Rimouski. Les Amériques seront bientôt près de chez vous… Esquisse d’une vision du Québec au passé et au présent * A près avoir reçu l’été dernier la médaille François-Xavier-Garneau de la Société historique du Canada pour son ouvrage Quelques arpents d’Amérique : population, économie, f a m i l l e a u S a g u e n a y, 1838-1971 (Boréal), l’historien Gérard Bouchard, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi, se voyait attribuer à la minovembre le Prix du Gouverneur général du Canada pour son essai historique Genèse des nations et cultures du Nouveau Monde. En recevant son prix, le lauréat déclarait avoir « essayé d’esquisser une vision du Québec au passé et au présent, qui pourrait mieux le faire comprendre auprès de l’autre solitude ». RÉSEAU / PRINTEMPS 2001 SOURCE : WWW.OQAJ.GOUV.QC.CA *Michel Bélair est journaliste et chroniqueur multimédia au journal Le Devoir. On peut le rejoindre par courriel à [email protected] 13