Le Petit Journal de Joyenval - Brunswick Société d`Avocats
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Le Petit Journal de Joyenval - Brunswick Société d`Avocats
Le Petit Journal de Joyenval Paris, le 14 septembre 2015 Les Rencontres de De prestigieux intervenants ont brillamment animé le déjeuner précédant une partie qui s’est déroulée, comme à l’accoutumée, sous une météo favorable. Les douzièmes Rencontres de Joyenval (les RdJ) se sont tenues un peu plus tôt dans le mois de septembre sans que cela nuise au succès de cet événement annuel. La douzième édition des RdJ s’est déroulée le 8 septembre 2015, au Golf de JOYENVAL. L’édition a connu un beau succès puisque quelques 50 convives ont partagé le déjeuner et 30 golfeurs ont affronté le parcours au cours du tournoi. L’actualité des réformes – des intervenants prestigieux Comme à l’accoutumée, la conférence-débat du déjeuner a précédé le tournoi. L’actualité technique de l’année ayant été mouvementée - avec les débats qui ont précédé l’entrée en vigueur de la Loi Macron et ceux relatifs à la réforme de la justice ce sont naturellement ces réformes des tribunaux de commerce et des professions de mandataires de justice qui ont constitué le thème du jour. Les convives ont ainsi pu recueillir les positions de deux acteurs prestigieux du dispositif de consultation préalable à ces réformes : Monsieur Yves Lelièvre, ancien Président du Tribunal de commerce de Nanterre, Président de la Conférence Générale des Juges Consulaires et Monsieur Marc Sénéchal, Mandataire judiciaire, ancien président du Conseil National des Administrateurs Judiciaires et Mandataires Judiciaires (CNAJMJ). Monsieur le Président Lelièvre a ouvert la conférence en évoquant, d’une part, la création de Tribunaux de commerce spécialisés initiée dans la Loi Macron et, d’autre part, la réforme du statut des juges dans le cadre du projet « Justice du 21ème siècle ». Il a indiqué que ces réformes étaient globalement conduites par voie d’ordonnances ratifiées par le Sénat. Il a déploré en premier lieu que ces textes aient été rédigés par et pour des spécialistes, alors que ce mode opératoire est inadapté au tissu économique français ainsi soumis à des textes incompréhensibles pour la majorité des acteurs. Ensuite, ces projets de textes ont été rédigés avant toute consultation des professionnels représentatifs, de sorte que la concertation évoquée par les pouvoirs publics n’est en réalité que très limitée. S’agissant de la création des Tribunaux de commerce spécialisés pour connaître des dossiers aux enjeux les plus importants (notamment pour ceux comptant au moins 250 salariés et réalisant au moins 20 M€ de chiffre d’affaires), alors que tous les juges s’accordent sur la nécessité de réformer la gestion de la spécialisation relative aux dossiers les plus complexes, la concertation a été d’autant plus malaisée que : (i) chaque Tribunal de commerce dispose d’une voix au sein de la Conférence Générale, de sorte qu’il est difficile de parvenir à un consensus entre les membres, chacun souhaitant conserver sa compétence pour les dossiers les plus intéressants (ii) la Chancellerie et Bercy se sont opposés sur les seuils de compétence pour les tribunaux spécialisés et s’opposent toujours quant à leur nombre – celui-ci devant être fixé par un décret qui doit être publié dans les 6 mois de l’entrée en vigueur de la Loi. A cet égard, Bercy souhaiterait 6 à 8 juridictions spécialisées selon le schéma des JIRS (Juridictions Interrégionales Spécialisées), alors que la Chancellerie en souhaiterait une dans le ressort de chaque Cour d’Appel. S’agissant de la réforme « Justice du 21ème siècle » en cours d’élaboration, il a -1- salué la reconnaissance d’un statut pour les juges consulaires. Il a rappelé que le critère d’éligibilité au régime applicable aux magistrats est celui de l’activité juridictionnelle et qu’en conséquence, l’activité consulaire étant évidemment juridictionnelle, le statut s’applique naturellement aux membres de l’institution. Il a en revanche regretté qu’il soit projeté de fixer une limite d'âge à 70 ans, l'âge étant plutôt gage d’expérience et donc de compétence. Là encore, le projet de texte a été adressé pour consultation le lendemain de sa présentation en conseil des ministres, de sorte qu’il a été rédigé sans concertation préalable. Monsieur Marc Sénéchal a ensuite évoqué les dispositions de la Loi Macron affectant les professions de mandataires de justice. Il a rappelé que celles-ci comptent 440 professionnels en France, de sorte que leur pouvoir d’influence face au mouvement imprimé par les pouvoirs publics tendant à faire tomber les cloisons entre certaines professions réglementées est nécessairement limité. Pour les professions judiciaires, deux voies étaient envisagées : l’une était la création d’une grande profession du droit regroupant avocats, notaires, administrateurs judiciaires, etc… chaque professionnel pouvant exercer tous les types de mission, sauf lorsqu’un conflit d’intérêt s’y oppose. La seconde était de faciliter l'accès aux professions règlementées pour créer de la concurrence. C’est la seconde voie qui a été choisie. Jusque récemment, le recrutement des mandataires de justice se faisait sur examen - en réalité un concours - qui nécessitait une double compétence comparable à celles des avocats et des experts comptables. Les promotions annuelles comptaient alors un ou deux administrateurs judiciaires et cinq ou six mandataires judiciaires. La réforme de la Loi Macron permet désormais aux titulaires d’un M2 (diplôme de troisième cycle) labellisé par la Chancellerie de s'inscrire sur la liste des professionnels après un stage ou une expérience professionnelle dont la nature sera déterminée par décret. Il faut savoir que la jurisprudence actuelle du Conseil d'Etat refuse la sélection à l'entrée d'un M2, de sorte que les universités ont théoriquement l’obligation d'accueillir toutes les candidatures. Faute de sélection effective à l’entrée, la qualité de la formation des professionnels, qui, pour l’heure, n’a rien à envier à l’élite des dirigeants d’entreprise, pourrait s’en trouver affectée. Dans ce contexte, ces points n’étant pas fixés, les professionnels demandent à avoir une liberté de prendre des stagiaires et que la validation des acquis de l'expérience soit appréciée par un jury national de professionnels. Par ailleurs, la Loi Macron ouvre à d’autres professionnels que les mandataires judiciaires la possibilité d’être désignés dans des dossiers sans salarié et avec un chiffre d’affaires ne dépassant pas 100 K€. La Loi crée ainsi une profession de Commissaire de Justice réunissant les huissiers de justice et les CommissairesPriseurs, les Mandataires Judiciaires intégrés dans le projet de Loi ayant été exclus dans le texte définitif. Cet accès aux dossiers « par le bas » a été orchestré par les instances représentatives des huissiers de justice. Si les dossiers concernés présentent a priori des enjeux de moindre importance, ils pourraient toutefois en avoir s’ils concernent des holdings financières. Ensuite, la Loi Macron prévoit une révision, vraisemblablement à la baisse, du tarif des mandataires de justice par un décret qui devrait être pris dans les six mois. Le texte retient le critère d’une rémunération« raisonnable » au regard du service rendu et une révision quinquennale du tarif. La notion de service rendu se retrouve par ailleurs dans la désignation désormais obligatoire de deux administrateurs et mandataires judiciaires dans certains dossiers à enjeux complexes, les pouvoirs publics ayant considéré que certaines désignations sont incompatibles avec le niveau de service nécessaire. Monsieur Sénéchal a enfin signalé la possibilité pour les études de professionnels d’être constituées en sociétés commerciales et d’ouvrir leur capital à des sociétés étrangères (ressortissantes européennes et suisses, notamment). Une société de mandataires judiciaires pourra ainsi être détenue à 100% par une société britannique et exercer en France, ce qui peut paraître étrange dès lors que le métier est avant tout celui de l’application d’une loi interne de police économique. Par ailleurs, la -2- détention du capital est désormais ouverte. C’est ainsi que l’interprofessionnalité est finalement traduite puisqu'on pourra avoir au capital d'une société de mandataires de justice des avocats, des experts comptables, des notaires etc... A l’instar de ce qui a été exprimé par Monsieur Lelièvre pour les Tribunaux de commerce, les Mandataires de justice sont peu satisfaits de la manière dont la réforme a été conduite. Une compétition au niveau relevé. Toujours selon la formule traditionnelle du scramble à trois stabbleford, les équipes ont été constituées conformément au thème des Rencontres de Joyenval, à savoir : un juge au Tribunal de commerce ou un mandataire de justice, un capital investisseur et un professionnel du droit ou du chiffre spécialisé en restructuring. Cette année, dix équipes ont affronté le parcours de Marly. 7 participants se sont initiés au practice avant de s’essayer sur le même parcours. Le palmarès de cette douzième édition est ainsi constitué : - en score brut : premier prix : Monsieur Philippe Tabouis, Monsieur Jacques Joakimides et Monsieur Noël Pouderoux; deuxième prix : Monsieur Xavier Bertrand, Monsieur Michel Duval et Monsieur Olivier Huon ; - en score net : premier prix : Madame Elisabeth Duval, Monsieur Martial Papineau, et Monsieur Christian Peugeot ; deuxième prix : Monsieur Gabriel Fossorier, Monsieur Serge Vigier et Monsieur Jérôme Cabooter. Rendez-vous 13ème édition pour la Le succès de la formule ne se dément pas d’année en année et les RDJ demeurent un rendez-vous incontournable des professionnels golfeurs du restructuring qui, sont attendus nombreux à la 13ème édition. ******* **** -3-