saint laurent - Les Cinémas du Grütli
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saint laurent - Les Cinémas du Grütli
SAINT LAURENT de Bertrand Bonello Reprise dès le 20 octobre 2014 - n°88 Titre original Réalisation Scénario Image Musique Avec Saint Laurent Bertrand Bonello Thomas Bidegain Bertrand Bonello Josée Deshaies Bertrand Bonello Gaspard Ulliel Jérémie Renier Louis Garrel Amira Casar Aymeline Valade Helmut Berger Saint Laurent n’est pas un biopic. C’est une obsession esthétique, une idée fixe de la simplification comme geste artistique parfait. (...) Une chorégraphie flirtant aussi avec le suicide et la pulsion de vie. Le film déconstruit la narration à travers la chronologie du hasard, défait un ordre qui va de soi (un événement en amenant un autre, puis un autre comme pour tout un chacun dans l’existence), autant pour décomposer ce portrait qui n’en est pas un, et revenir aux fondamentaux de Saint Laurent. A savoir : 1) la mode ; 2) la négoce ; 3) l’érotisme le plus cru. Jacques de Bascher (Louis Garrel) est la figure morbide et tentatrice d’une sexualité assoiffée, (...) un opium puissant. Saint Laurent, un drogué compulsif et consentant. Leur passion narcotique soumet par le manque. (...) Par contraste, Pierre Bergé (Jérémie Renier) travaille, négocie la mode pour en faire un empire. un sigle. Trois lettres, YSL, que Bonello ne filme pas, mais dont les embrassades © 2014 Les Cinémas du Grütli Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch SAINT LAURENT France - 2014 - couleur - vf - 150’ Entre 1967 et 1976 : les années les plus créatives de la carrière du grand couturier Yves Saint-Laurent. Une période où tout se révèle chez le génie français de la hautecouture, un créateur aux prises avec ses démons et ceux de son époque. Homme pétri de contrastes, entre créativité et morbidité, Yves Saint-Laurent vit d’amours éperdues et conflictuelles avec Pierre Bergé ou Jacques de Basher et révèle autant de solitude que d’envie d’être aimé. Sa dépression chronique et son rapport si singulier à la réalité n’altèrent pas la star qu’il est déjà à cette période de sa vie même si son statut de génie lui en coûte chaque jour... et les entrelacs décrochent l’identité du couturier de sa marque. Dans le long métrage, la parole de Bergé creuse cette bipolarité marketing où la déclinaison des produits, la haute-couture, le prêt à porter, les cosmétiques prolongent le corps de Saint Laurent et le découpent. (...) Ces dernières années, le cinéma français a convoqué ces deux griffes de la mode (Coco Chanel et YSL) pour repenser son propre rapport à la perspective (...), à la couleur (...) et à la ligne. (...) Le réalisateur de Tiresia livre ainsi un film qui se joue de la psychologie (...) et de la narration traditionnelle (...) pour des données picturales pures. (...) pas se laisser prendre dans les glaces déséspérantes de la pédagogie timorée ou de l’hagiographie mièvre. Semblable à un peintre classique, Bonello réalise le portrait demandé sans trahier le contrat, mais en y projettant toutes ses obsessions (l’enfermement, la dépression, le couple la peur du monde, le deuil d’une époque (...)) et en y appliquant sa touche (le basculement, à mi-film, dans une vision plus « mentale » du sujet). Musical autant que visuel Saint Laurent est aussi un ballet construisant savamment un effet de vertige en mêlant l’harmonie des figures imposées et le chaos des figures libres. Incontestablement, donc, l’exercice de style est digne, personnel et virtuose. (...) Nicolas Bauche, Positif Nicolas Marcadé, Les Fiches du Cinéma (...) Saint Laurent illustre de façon exemplaire comment un film de commande peut devenir un film personnel, et comment un biopic peut être suffisamment véloce pour ne Salle associée de la Salle associée de la