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Saint Laurent a bien sur quelque Pascal Gavillet Deux filrns sino n rien. En janvier sortait Yves Saint Laurent de ]alli Lespert, a vec Pierre Niney dans le ròle-titre. Une hagiographie en bonne et due forme, adoubée par Pierre Bergé, vitrine honorable d'un cinéma français qui sai t s'exporter. Changement de trip avec le Saint Laurent de Bertrand Bonello, ovationné ce week-end sur la Croisette. Biographie non autorisée et désapprouvée par Bergé, le film aura nécessité des semaines de montage et fait naltre quelques polémiques. Le parrainage de Visconti Campé par Gaspard Ulliel, YSL parait encore plus insaisissable que dans le film de Lespert. Mais son còté noir y est davantage mis en avant. Bonello s'arréte très peu sur ses créations et la relation avec Bergé (joué par jeremie Renier) parait plus univoque, Bergé passant pour un homme d'affaires qui contròle tout. Au-delà de ces différences, Saint Laurent est une <Euvre d'auteur là où le Yves Saint Laurent de Lespert n'était lìnalement qu'un film d'acteurs. Bonello adopte un point de vue, plaçant son film sous le parrainage à peine voilé d'un autre esthète de génie, Luchino Visconti. Le raffinement dans la déchéance Oes dérives d'YSL sous l'emprise de diverses substances, ses appétits homosexuels), comme chez Visconti, y est d'abord atTaire de mise en scène. Ensuite, deux acteurs viscontiens tiennent ici un ròle clé: Dominique Sanda dans celui de la mère du couturier, et surtout Helmut Berger dans celui de Saint Laurent vieillissant. Impossible dès lors de ne pas penser aux Damnés de Vis· conti, l'un des grands ròles de Berger. Détoumant la biographie - les chose de crépusculaire. Léa Seydoux en Loulou de La Fal<1ise, Louis Garre) en jacques de Bas- nul entre les deux comédiens. Après Tiresia en 2003 et L'Apollo- nide- Souvenìrs de la maison dose en 2011, il s'agit de la troisième Duvent dans es palmes Par Pascal Gavillet DSK, la page est bel et bien tournée uf! On va pouvoir tourner la page DSK. Sauf si ce demier so n ex-femme Anne Sinclair a déjà renoncé - décide de porter plainte con tre Ferrara ou Mara val, auteur et producteur de Welcome to Nf!W York. La page est tournée, disais-je. Le fìlm a été projeté en marge du festival et il est foireux, à l'unanimité. Mise en scène aux abonnés absents, comédiens en roue libre, et puis rien qu'on ne sache déjà sur DSK. Dans la foulée, pouroprofiter à fond du buzz, une conférence de presse a été organisée sur la Croisette samedi à minuit. Gérard Depardieu s'y est montré tour à tour paradoxal: «.le n'ai pas pensé à DSK mais il était là sans arret», ou cynique: «La dernière scène du film est ma préférée, car c'est la seule où il est un peu humain.» Abel Ferr<1ra a fai t des révélations explosives sur sa méthode: «O n lançait la can1éra et cela libérait l'espace pour que !es comédiens puissent intprqviser.» Et Vincent Maraval, producteur du film, a sans surprise joué les intéressés: «li s'agi t d'une production américaine qui tombe sous le coup de la loi américaine. Mais si on veut porter plainte con tre nous et nous faire de la pub, bienvenue! A cette heure, j'imagine que DSK et ses prod1es essaient de télécharger le tìlm en VOD. il ne leur en coùtera que 7 euroS.>> Le destin de Welcome to New York est ainsi scellé depuis dimanche, minuit et une minute. Il ne sortira pas en salle, mais est désormais disponible e n VOD sur différentes plateformes de téléchargement. Mais pas en Suisse, le film n'ayant pas été acquis sur notre territoire. Et An ne Sinclair ne fera donc pas le plaisir à Ferrara et Marava! de relancer la machine juridique: «lls n'attendent que cela. je n'attaque pas la saleté, je la vomi.<>», écrit elle sur son blog du Hu.f]ìngton . Welcume to New York'? Ce n'est qu 'un pétard mouillé, au fond! Les surprises du concours Car le cinéaste turc Nmi Bilge Cey- lan a lui aussi fait forte impression. Sommeil d'hiver est sa cinquìème sélection en cornpétition à Cannes après Uzak en 2002 L~ eli mals e n 2006, Les trois singes e n 2008 et 11 était unejo~ en Anatolie en 20IL Et malgré s<1 longueur (3 h 16) et une programmation acrobatique (projection umque en plein après-midi) . le film a su s'imposer. L'action se centre sur un petit hòtel d'Anatolie centrale tenu par un comédien à la retraite qui y vit avec sa sreur et s<1 jeune épouse. Tensions, non-dits et ranc<Eurs ressurgissent dans de longues séquences où on parle énormément. Moìns contemplatif que ses précédents opus, Sommeil d'hiver est un film extrèmement bavard dans lequella parole suffit à contenir le monde, ceux qui le peuplent, la mémoire collective, la souffrance individuelle et le destin des hommes. Bilge Ceylan délivre une fois de plus une sorrune, presque d 'ordre philosophique, qui lui a valu pour l' instant la plus longue salve d 'applaudissemenls du festival. Autre beau moment, la découverte du second film d 'Alice Ro· hrwacher, Le Meraviglie, coproduction enn-e l'ltalie, l' Allemagne et la Suisse (lire rws éditions du 14 mai). Dans une sorte de nattu·alisme tranquille, la réalisatrice y dépeint la vie d'une farnille d'Ombrie partagée entre son activité d'apiculture, sa participation à un jeu télévisé ringard et les règles étranges qui semblent unir tous les membres du groupe. Scènes fortes et ellipses psychologiques alternent avec un vrai sens de l'irnage. Le film n'a donc pas à rougir de figurer dans la cour des grands. Trop petit pour la compétition , sdon certains? Un espère que le palmarès se chargera de les démentlr