Nouvelle gouvernance pour EADS sans Lagardère

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Nouvelle gouvernance pour EADS sans Lagardère
Nouvelle gouvernance pour EADS sans Lagardère
Écrit par RFI
Jeudi, 28 Mars 2013 00:37
Les actionnaires du groupe européen d’aéronautique et défense EADS ont approuvé,
mercredi 27 mars 2013, un changement de gouvernance historique lors d’une assemblée
générale extraordinaire. Une réforme qui permet à l’Allemand Daimler et au Français
Lagardère de se désengager complètement du capital d'EADS.
Réunis à Amsterdam, les
actionnaires du géant EADS ont donc adopté à une très large majorité la dissolution du pacte
d’actionnaires qui donnait aux trois Etats fondateurs - France, Allemagne et Espagne - un droit
de veto sur ses décisions stratégiques. Cela va surtout permettre aux deux industriels
fondateurs, l'Allemand Daimler et au Français Lagardère de se retirer du capital d’EADS
comme ils le souhaitaient. La participation des Etats sera désormais limitée à 28%. La France
et l’Allemagne sont sur un pied d’égalité, avec chacune 12% des parts. Quant à l’Espagne,
elle devrait ramener sa participation à près de 4%. Et surtout, les Etats n'auront plus leur mot
à dire sur les nominations et sur les décisions industrielles du groupe, comme l’a indiqué le
directeur exécutif d’EADS, Tom Enders. Un géant mondial de l’aérospatial L’Allemand Daimler
a décidé de se recentrer sur ses activités dans le secteur automobile. Pour le Français
Lagardère, une page se tourne. En entérinant la cession du dernier bloc de participation, 7,4%
que son groupe possède dans le géant européen EADS, il met surtout fin à l’incroyable
aventure industrielle que son père Jean-Luc a construite en près d’une quarantaine d’années.
L’européen EADS est devenu l’un des géants mondiaux du secteur aérospatial. A son actif, la
fabrication d’avions, comme notamment l’Airbus A380, des hélicoptères, des missiles et la
fusée Ariane. EADS, qui emploie 130 000 personnes, est formé de divisions : Airbus fabrique
les avions commerciaux et militaires, Eurocopter les hélicoptères, Astrium les fusées et les
satellites. La quatrième et la moins performante, Cassidian, regroupe les activités militaires qui
ne sont pas assurées par les trois autres, comme les radars et les drones. 10% du capital
d’EADS Un retrait qui correspond, pour Lagardère, à une stratégie de recentrage sur les
médias, et le contrôle total de toutes les entreprises qu'il possède. Aujourd'hui, le groupe
Lagardère détient 100% de ses quatre branches : médias, éditions, services et sport. Des
activités qu'il n'a aucune intention de vendre, comme il l’a déclaré dans une interview publiée
ce 27 mars dans le quotidien économique Les Echos : « Mon groupe repose sur une structure
en commandite par actions à laquelle je n’ai aucune intention de renoncer, à quelque prix que
ce soit. On m’a proposé maintes fois de vendre par appartements : ma réponse est toujours la
même, c’est non ! ». En sortant d'EADS, Arnaud Lagardère va également faire une très bonne
plus-value : plus de 2 milliards d’euros. Une partie de cette somme doit être répartie entre
prime aux salariés et investissements. Le reste doit aller en dividendes aux actionnaires, à
commencer par lui-même. Arnaud Lagardère détient en effet 10% du capital. Un dividende qui
lui permettra d'alléger sa lourde dette personnelle, qui s'élève à plus de 300 millions d'euros.
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