Les reptiles

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Les reptiles
Les reptiles
D'où vient cette haine, que l'on croit innée, vouée aux serpents ? Est-elle justifiée ?
Lorsqu'un enfant de 2-3 ans voit pour la première fois un serpent, la réaction des adultes qui
l’environnement influe d’une façon décisive. Comme c'est généralement une attitude de défiance,
l’enfant en pleine période d'apprentissage, enregistrera ce comportement et réagira par la suite de la
même façon.
Bon nombre de mammifères agissent de même. Lorsque des
chimpanzés rencontrent un serpent, leur réaction d’hostilité,
voire de panique, sera enregistrée par les plus jeunes du
groupe, et sera appliquée ensuite par imitation des adultes.
Celte attitude de répulsion à l’encontre des reptiles s’admet
lorsque l’on sait que c’est parmi les représentants de cet ordre
que l’on rencontre le animaux les plus dangereux, puisque
capables d’infliger la mort par empoisonnement dans les délais
extrêmement brefs. Par prudence, on étend à tout animal ayant
Couleuvre à collier
Photo : Xavier Boutolleau
un aspect serpentiforme cette notion de « dangereux ».
C'est ce que font la plupart des animaux qui, ne sachant
reconnaître un serpent dangereux d’un serpent inoffensif, les considèrent tous comme dangereux,
évitant ainsi un accident.
C'est ce que font également la plupart des humains, qui, incapables de différencier vipères et
couleuvres, « traitent » tous les serpents de vipères. Mais, ici s’arrête l’analogie de comportement
entre hommes et animaux, car, si ces derniers rencontrent un serpent, ils fuient tandis que les
hommes ont une réaction agressive à l’encontre du reptile et l’écrasent.
Résultat : chaque année, des milliers de serpents sont écrasés à coup de pierres, de triques, ou par
voiture interposée. Il en résulte un appauvrissement de la faune erpétologique de France.
Pour remédier à ce déplorable état de fait, comparable en bien des points à celui concernant les
rapaces, on ne peut agir que par l’éducation. Evidemment, il ne s’agit pas de faire du : « Daktarisme ».
Si le couleuvres sont inoffensives, la vipère reste un animal dangereux, et il serait stupide de
provoquer un accident par des manipulations intempestives. Le meilleur moyen d’éviter cela implique
respect et connaissance.
Le respect, c’est de laisser vivre tout être vivant, quel qu’il soit,
pour autant qu’il ne nous menace pas directement. Mais ce
respect peut procéder de la connaissance du rôle de l’animal
dans une chaîne de la vie, complexe à l’infini. Il n’y a qu’à
prendre connaissance du spectre de prédation de chaque
espèce de serpents pour se rendre compte de ce rôle et pour
comprendre que les concepts « nuisible », « utile » sont
périmés. La vipère est-elle utile parce qu’elle se nourrit
presque exclusivement de rongeurs ? la couleuvre vipérine estelle nuisible parce qu’elle préfère les poissons ?
Couleuvre de Montpellier
Cette connaissance du rôle d’un animal donné a pour base la
« reconnaissance » de cet animal comme appartenant à ne espèce déterminée. Si l’on ne sait pas
différencier une couleuvre à échelons d’une coronelle, ou un choucas d’une corneille, on n’aura vu
qu’un « oiseau »ou un « serpent ». Les termes d’oiseau ou de serpent sont trop vagues pour que l’on
puisse y accorder des références culturelles précises, car que dire d’un oiseau sinon qu’il vole et qu’il
chante, ou d’un serpent qu’il rampe et qu’il fascine. Tandis que, lorsqu’on est capable de nommer
précisément une espèce, chaque individu de cette espèce rencontrée sera « chargé » des
connaissances que nous avons sur cette espèce. Par là même, l’attention que nous lui porterons sera
plus soutenue, plus enrichissante.
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