Vipère… ou couleuvre ?

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Vipère… ou couleuvre ?
Vipère… ou couleuvre ?
Une promenade à la campagne peut être l’occasion d’un « tête à tête » avec un serpent… Oui, mais
est-ce une couleuvre ? ou une vipère ?
Quelques indices pour vous permettre de différencier l’une de l’autre, à condition que vous ayez eu le
temps de regarder ce reptile.
1er indice : les écailles
La couleuvre a de grosses écailles
COULEUVRE
VIPERE
ECAILLES
Grosses écailles
Toutes petites écailles
1 rangée d’écailles entre l’œil 2 rangées d’écailles entre
et la bouche
l’œil et la bouche
ŒIL
Pupille ronde (comme un œil Pupille verticale (comme un
de chien)
œil de chat)
Les indices : écailles, pupille et queue
Le reptile le plus courant en France est la couleuvre à collier, qui élit souvent domicile près des plans
d’eau où elle trouve des grenouilles à manger. «On les reconnaît car elles ont des grosses écailles sur
la tête, alors que la vipère a de toutes petites écailles, explique Françoise Serre-Collet, médiatrice
scientifique au Muséum national d’histoire naturelle. De plus, la couleuvre a une rangée d’écailles
entre l’œil et la bouche, tandis que la vipère en a deux.»
Une tête de couleuvre.
Une tête de vipère.
Deuxième indice: la couleuvre a une pupille ronde (comme un œil de chien) alors que la vipère a une
pupille verticale (comme un œil de chat). Si vous hésitez encore, regardez la queue du serpent: celle
de la couleuvre est longue et très effilée, tandis que celle de la vipère est brusquement rétrécie. En
général, la couleuvre est un peu plus longue que la vipère.
Un œil de vipère.
Un œil de couleuvre.
Une queue de vipère.
Une queue de couleuvre.
Mais oubliez tout de suite «la tête en V», les zébrures ou la couleur: ce ne sont pas des critères
distinctifs, assure la spécialiste des serpents.
Espèces protégées: interdiction d’y toucher
Les vipères et les couleuvres vivent dans toutes les régions françaises, mais n’ont pas tout à fait les
mêmes habitudes: les couleuvres aiment se dorer en plein soleil, tandis que les vipères sortent tôt le
matin ou en début de soirée. «Attention si vous soulevez des cailloux, prévient Françoise Serre-Collet.
Quand il fait trop chaud, les serpents se cachent en dessous.»
Si vous allez vous balader, prenez quelques mesures de précaution: porter des chaussures
montantes est toujours plus prudent, et faire vibrer le sol avec un bâton peut effrayer les serpents.
«N’essayez pas de les attraper, c’est là que vous risquez de vous faire mordre, rappelle Françoise
Serre-Collet. Quand elle est inquiète, la couleuvre fait la morte: elle se met sur le dos, ouvre la gueule,
tire la langue et vide son cloaque, dégageant une très mauvaise odeur. Ne vous y fiez pas, et ne la
ramassez pas.» D’autant plus que c’est une espèce protégée: interdiction absolue de tuer, ramasser
ou déplacer les serpents, même morts.
Que faire en cas de rencontre avec un serpent?
«La première chose à faire est de s’en aller, de le laisser tranquille. Les serpents ne courent pas après
les gens pour les mordre», explique Françoise Serre-Collet.
Contrairement aux idées reçues, vipères et couleuvres sont venimeuses, leur venin leur servant à
immobiliser leurs proies et à les digérer. Mais une morsure ne s’accompagne pas toujours d’une
injection de venin: pour le savoir, direction l’hôpital. «Il faut rester calme, ôter les bagues et les bijoux
qui pourraient serrer le membre mordu (souvent la main ou le pied), immobiliser le membre en
question pour éviter que le venin ne se répande dans le corps, le désinfecter avec du savon de
Marseille et le refroidir. Et surtout on va à l’hôpital, les médecins et les pharmaciens n’ont pas de
sérum antivenimeux», préconise Françoise Serre-Collet, qui déconseille absolument les garrots, les
incisions, les aspirations avec la bouche ou les Aspivenin (totalement inefficaces, car le venin de
serpents est injecté trop profondément). Inutile également d’uriner sur la morsure, ce qui risquerait
d’infecter la plaie, ou de l’approcher d’une source de chaleur: le venin des serpents n’est pas
thermolabile. Et pour vous rassurer, il reste les statistiques: il y a en moyenne moins d’un mort par an
en France à cause des serpents.
20 Minutes
Audrey Chauvet

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