Communiqué de presse Le 12 février l`association de Défense des
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Communiqué de presse Le 12 février l`association de Défense des
Communiqué de presse Le 12 février l’association de Défense des métiers du Livre sera reçue à l’Assemblée Nationale par M. Jean-Marie Beffara, Rapporteur spécial de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, en présence de Pascal Cherki député maire du 14ème arrondissement de Paris, en vue d’une prochaine audition par la commission Média, livre et industries culturelles. En préambule à cette réunion et à l’appui de sa demande d’audition par la commission des finances de l’Assemblée Nationale, l’association a communiqué un certain nombre de pièces et documents (disponibles auprès de l’association, sur simple demande), notamment : • La brochure « Correspondance avec la classe dirigeante sur la destruction du livre et de ses métiers », publiée au mois d’août 2012 et déjà réimprimée après épuisement du tirage initial. Cette brochure militante, désormais largement diffusée par déjà plus de 200 libraires (soit une bonne partie des librairies indépendantes de France) fut le point de départ du mouvement qui s’est constitué autour de la plainte et des propositions législatives qu’elle porte à l’attention de la représentation nationale. • Une plaquette de présentation de l’Association de Défense des Métiers du Livre • Le texte du projet « Demain chez mon libraire » qui peut constituer la base d’un « plan livre » démocratique, social et efficace. • Le compte rendu de notre réunion d’octobre 2012 avec les hauts fonctionnaires missionnés par la Rue de Valois, validé par ces hauts fonctionnaires, admettant que notre projet était le seul qui soit susceptible d’être présenté au terme de leur mission (voir lettre de mission). • Une synthèse des questions et débats suscités par ces documents et projets. • Une série de témoignages, articles et coupures de presse à l’appui de nos positions ou attestant de l’écho grandissant de notre protestation et de nos propositions. 1 Pour témoigner du soutien général des mesures correctives que nous proposons, les libraires et éditeurs indépendants suivants représenteront les métiers du livre : • Anaïs Massola et Sylvie Labas , libraires indépendantes membres de l’ADML, également mandataires de l’Association Internationale des libraires francophones (A.I.L.F.) • Laurence Tutello libraire indépendante, adhérente de l’ADML et présidente de l'Association des Librairies Spécialisées Jeunesse (A.L.S.J.) • Edmond Jansen adhérent de l’ADML et de l’association « L’autre livre » qui rassemble 150 des principaux éditeurs indépendants français, organisateurs du salon de l’édition indépendante « l’autre livre ». • Dominique Mazuet, libraire indépendant, co-fondateur de l’ADML Ces professionnels des métiers du livre sont représentatifs de plusieurs centaines de leurs confrères, actifs et organisés, qui ont résolu de soutenir le projet de Plan livre : « demain chez mon libraire ». Le réel le plus actuel atteste aux yeux de tous de la déconfiture de ce qui est dénoncé dans la brochure « Correspondance avec la classe dirigeante », à savoir le fiasco des champions des « nouvelles pratiques » de lecture et de consommation culturelle : feu 1001libraires.com il y a peu, Virgin aujourd’hui, la Fnac livre et autres « agitateurs culturels » … demain. Les récentes déclarations de Mme la Ministre de la Culture sont symptomatiques de sa profonde méconnaissance du sujet, et révélatrices de l'état de complète déréliction dans lequel se trouve l'administration de la Culture et du Livre face aux conséquences désastreuses de la politique numérique conduite depuis déjà plusieurs années. Deux points peuvent être circonstanciellement soulignés, parmi ceux mis en exergue des propos de Mme Le Ministre tels que rapportés ces derniers jours par Livres Hebdo : 1. « Le label LIR pour 2000 librairies » … Ce genre de proposition fait au mieux sourire quiconque a quelques notions de la réalité concrète des librairies. Car la conséquence logique de ce genre de promesse est qu'alors Mme le Ministre devra créer elle-même la moitié de ces 2000 librairies. Chacun sait ( en dehors du cabinet de Mme La Ministre ?) qu’en France on compte au mieux 8 à 900 librairies indépendantes. Par conséquent, pour arriver à 2000 bénéficiaires du label de « librairie indépendante de référence », il faudrait l'attribuer à bon nombre de Relais H ou succursales multiples du même genre, auxquels il faudrait encore ajouter pas mal de rayons livre de supermarchés … 2 Comme nous approuvons naturellement le vœu de Mme Filipetti «d’irriguer le réseau » de librairies indépendantes mais que son annonce de parvenir aux 2000 librairies (que nous souhaitons comme elle) ne pourra se réaliser sur ses seules vertus performatives, nous lui proposons un « Plan Livre » concret qui produira ce doublement espéré des librairies indépendantes, sur des bases réalistes, économiques et rationnelles. 2. Le soutien réaffirmé aux groupements ne vise rien d’autre que des obligés (Fnac -via sa filiale Sfl-, Générale Librest, Decitre, etc.), des structures opportunistes qui n'ont aucune activité significative en dehors des commandes publiques via Intenet. Leur seule détermination (et résultat) est de piquer les marchés publics aux librairies indépendantes locales qui jusque là en étaient adjudicatrices ( et qui du coup … connaissent de sérieuses difficultés). On pourrait donc raisonnablement en inférer qu’il s’agit de promouvoir officiellement ces monopoles de complaisance, totalement étrangers aux intérêts des librairies indépendantes, et le clientélisme et le favoritisme intéressé dont ils procèdent. Or ce soutien est non seulement parfaitement contradictoire avec la promotion du réseau national de libraires indépendants ( objectif pourtant affiché par Mme la Ministre), mais il est également pour le moins hasardeux et impécunieux des deniers publics au moment où (en dehors de la fourniture des marchés publics) disparaît de la distribution du livre le modèle économique sur lequel reposent ces groupements. En réalité tous ces projets économiquement et commercialement aberrants sont engendrés « sui generis » par les dérives des commandes publiques. Désormais chacun peut mesurer à quel point la logomachie en vogue sur les « nouvelles pratiques de lecture » relève simplement de la prophétie autoréalisatrice mais qui (heureusement pour nous) ne se réalise pas. Ces projections dans l’avenir radieux de la nouvelle économie dématérialisée (et par le fait déshumanisée et désocialisée) sont contredites par les faits et par les chiffres : plus que jamais la demande de téléchargement de fichiers numériques de textes est nulle (ventes de fin d’année : zéro, alors que les livres sont en tête des cadeaux de fin d’année, y compris sur Internet ), et de même les prêts ou locations en bibliothèque : échec total. Le prétendu « tsunami du livre numérique » ( 1,8% du marché du livre, dont 80% de commandes publiques) annoncé en fanfare par la nomenklaculture et la presse lors du dernier salon du livre, et jusqu’aux radios publiques (France Inter, France culture notamment), s’est avéré un « frémissement de l’été» (cf. Libération il y a quelques jours), qui n’en est même plus un (frémissement) : en fin d’année la courbe des ventes de téléchargements de livres numériques a toujours l’aspect d’un électroencéphalogramme …plat. 3 Comme l’actualité du livre nous en assène quotidiennement la démonstration, toute cette compulsion numérique de la bureaucratie culturelle se révèle complètement décalée de la réalité et des attentes sociales et démocratiques qui s’y manifestent en matière de culture populaire ( et non sous-culture de masse). Face à l’amas zone et aux dérives bureaucratiques nous avons des solutions, des propositions rationnelles, concrètes, réalistes, pourvoyeuses d’emplois socialement gratifiants, et qui font désormais l’objet d’un vaste accord parmi les libraires et éditeurs indépendants, des propositions enfin qui expriment le souci scrupuleux de justice sociale et d’un usage économe et pérenne des fonds publics (a contrario du faramineux gaspillage de ces dernières années, sur lequel nous souhaitons que la commission diligente une enquête). Contre amazon les pouvoirs publics pourraient déjà très avantageusement mettre un terme au comportement schizophrénique consistant d’une part à constater et déplorer (à juste titre) les détournements fiscaux de cette entreprise « délocalisée » et dans le même temps la subventionner. Partant de ce constat de simple bon sens, il conviendrait de commencer par faire respecter la loi : imposer la non-gratuité des frais de livraison aux clients finaux. Gratuité qui comme chacun sait est une remise déguisée, contrevenant au plafonnement de remises (à 5%) qui est un des points fondamentaux de la Loi. Au delà de ces mesures « défensives » ce sont les métiers du livre qui font euxmêmes des propositions « offensives », tel le Comptoir National Coopératif de la Librairie Indépendante, pour faire pièce à amazon sans légitimer ses pratiques, et en faisant autrement et bien mieux en regard du service offert aux citoyens lecteurs. Quand au problème crucial des dérives qui s’aggravent en matière de marchés publics, nous avons des solutions aussi simples de mise en œuvre que décisivement économiques, et d’effet immédiat. Nous souhaitons donc porter ces projets à l’attention de la représentation nationale et obtenir de sa commission ad hoc un examen attentif des mésusages de fonds publics (plusieurs millions d’euros pris sur les budgets destinés au soutien des librairies se sont volatilisés dans le « soutien au livre numérique » aux dépens de la librairie et en parfaite contradiction avec l’esprit de la loi), des impasses législatives dont ils résultent, aussi bien que des mesures positives que nous proposons pour les corriger, inspirant un véritable « Plan Livre » populaire, et démocratique, fondé sur la demande raisonnée des producteurs, diffuseurs et lecteurs de livres , avec le projet de soutenir le livre, la lecture, la diversité, le lien social, l’activité, la vie culturelle et … l’emploi. l’Association de Défense des Métiers du Livre. 4