1939 grand orient de france grand collège des rites suprême conseil

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1939 grand orient de france grand collège des rites suprême conseil
1939
GRAND ORIENT DE FRANCE
GRAND COLLÈGE DES RITES
SUPRÊME CONSEIL ET GRAND DIRECTOIRE DU
REGIME ECOSSAIS RECTIFIE POUR LA FRANCE
ET LES POSSESSIONS FRANÇAISES
RAPPORT DE G.-H. LUQUET
LE SERMENT DU SECRET MAÇONNIQUE.
COMMENT LE CONCEVEZ-VOUS ?
J'ai la faveur de rapporter devant vous la question soumise à l'étude des Ateliers
Supérieurs par le Grand Collège des Rites pour le présent Grand Chapitre, savoir: Le serment
du secret maçonnique. Comment le concevez-vous ?
Cette question n'a pas suscité moins de 61 rapports, dont 47 émanant de Souverains
Chapitres, 5 de Conseils Philosophiques, et 9 élaborés en commun par un Chapitre et un
Conseil. En voici le détail :
CHAPITRES
Alger (Bélisaire) (2 rapports) ; Amiens (Picardie) ; Avignon (La sincère Union et Les
Vrais Amis Réunis) ; Bayonne-Pau (L'idéal humain) ; Beauvais (Etoile de l'espérance) ;
Bordeaux (L'Espérance bordelaise ; Française d'Aquitaine et Candeur réunies) ; Brest (Les
Amis de Sully) ; Caen (Thémis) ; Cannes (Science et solidarité) ; Dijon (Solidarité et progrès)
: Epinal (Fraternité vosgienne) ; Fort-de-France (Droit et justice) ; Grenoble (Le
Dauphinois) ; Hanoï (La Fraternité tonkinoise) ; Le Havre (Les 3 H...) ; Laon (Les Frères du
Mont-Laonnois) ; Lille (La Lumière du Nord) ; Limoges (Les Artistes réunis) ; Lyon (Vallée
de Lyon) ; Le Mans (Les Amis du Progrès) ; Mantes (Liberté par le Travail) (5 rapports) ;
Montluçon-Bourges (Union et solidarité) ; Montpellier (Les Vrais Fidèles) ; Nantes (Paix et
union} ; Neuilly-sur-Seine (La Lumière) ; Paris (Les Amis Bienfaisants et les Vrais Amis
Réunis ; Art, Science, Action ; L'Avenir ; Clémente amitié ; Etoile polaire ; Unité
maçonnique) ; Le Perreux (La Vallée de la Marne) ; Reims (La Sincérité) ; Saint-Etienne (Les
Elus) ; Toulon (La Réunion) ; Toulouse (Les Cœurs Réunis ; L'Encyclopédique) ; Tours (Les
Démophiles) ; Tunis (Nouvelle Carthage) ; Versailles (Amis Philanthropes et Discrets
Réunis) ; Vichy (Le Cosmopolite).
CONSEILS
Marseille (Réunion des Amis Choisis) ; Paris (L'avenir ; Clémente Amitié ; Etoile
polaire) ; Rouen (Conseil Philosophique de Neustrie).
CHAPITRES ET CONSEILS
Besançon (Sincérité, Union Parfaite et Constante Amitié Réunies) ; Bône (Hippone) ;
Casablanca (Le phare de la Chaouïa et du Maroc); Chaumont (L'étoile de la Haute-Marne);
Clermont-Ferrand (Les enfants de Gergovie) ; Metz (Les Amis de la Vérité) ; Nice (France
démocratique) ; Oran (Chapitre L'Union de l'Oranie et Conseil l'Union Africaine) ; Rennes
(Parfaite union).
La question du secret maçonnique est en ce moment à l'ordre du jour dans les
Obédiences du monde entier. La Grande Loge Unie d'Angleterre, dans sa dernière assemblée
trimestrielle du 7 décembre 1938, a insisté sur les précautions que doivent prendre les FF...
lorsqu'ils parlent de sujets maçonniques en présence de profanes, et sur la nécessité d'un
tuilage serré des visiteurs. Il convient de rappeler en même temps que le manifeste de fin août
1938, établi en commun par les trois Grandes Loges d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande,
déclare que « aucun des principes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie, dont plusieurs ont
été énoncés dans ce document, ne constitue un secret ».
Aux Etats-Unis, où nombre de Grandes Loges admettent les profanes à la cérémonie
d'installation des Officiers, la Grande Loge de l'Ohio a décidé la suppression de ces
installations publiques à dater du 1er janvier 1938, estimant que cette cérémonie doit être aussi
sacrée que celle de l'initiation aux différents grades.
La « Déclaration de principes » adoptée à mains levées, en février dernier, par la
Conférence des Grands Maîtres, à laquelle ont participé 44 des 49 Grandes Loges des EtatsUnis et deux Grandes Loges du Canada, contient la phrase suivante : « La Franc-Maçonnerie
n'a pas d'autres secrets que ses procédés de reconnaissance et d'enseignement symbolique ».
En Suisse, la revue Alpina, organe officiel de la Grande Loge du même nom, est en
vente chez les libraires et dans les kiosques depuis le 1er janvier 1938.
En Hollande, la question du secret maçonnique donne lieu, dans la Revue Algemeen
Maçonniek Tijdschrift, subventionnée par le Grand Orient des Pays-Bas, à des débats
passionnés, bien que toujours fraternels, où s'opposent les opinions les plus différentes :
certains FF... vont jusqu'à préconiser l'admission des profanes aux tenues des Loges et la vente
des Rituels à tout venant.
Pour la France enfin, le nombre et la qualité de vos rapports témoignent de l'intérêt que
vous attachez à cette question. J'ai été très frappé de la concordance générale des opinions
exprimées par les Ateliers sans entente préalable entre eux ; les divergences se réduisent à des
nuances de détail et, à ce qu'il m'a semblé, pourront disparaître après discussion dans ce
Grand Chapitre.
Pour économiser notre temps, je n'insisterai pas sur différents points traités avec plus
ou moins de développement dans un assez grand nombre de rapports, et qui, malgré leur
intérêt, ne concernent pas directement notre question précise et ses solutions pratiques. Tel est
d'abord l'historique du secret, non seulement depuis la phase spéculative de la Maçonnerie,
mais aussi dans la période opérative antérieure, en remontant même (par exemple Cannes,
Hanoï, Montluçon) jusqu'aux sociétés initiatiques de l'Antiquité.
Je laisserai également de côté l'accusation, sans cesse lancée contre la FrancMaçonnerie d'être une société secrète1, sous prétexte qu'elle a des secrets. Nous n'avons point
ici à polémiquer avec des adversaires de plus ou moins bonne foi, et nous savons tous à quoi
nous en tenir sur ce point. Une dizaine de rapports (Beauvais, Clémente amitié,
L'encyclopédique, Etoile polaire, Limoges, Montluçon, Le Perreux, Tunis, Versailles), qui ont
C’est bien évidemment une allusion à l’anti-maçonnisme classique comme à sa recrudescence aux
approches de la seconde Guerre Mondiale.
1
traité ce point en détail, ont montré sans peine que nous sommes simplement une association
fermée, comme tant d'autres, et que le secret maçonnique est tout aussi justifié que le secret
des affaires pour les sociétés industrielles ou financières, les secrets diplomatiques ou
militaires pour les Etats, le secret de la vie privée pour les familles.
Le point qui nous intéresse spécialement est le suivant. En acceptant librement le texte
de l'obligation, d'abord de vive voix, puis en y apposant sa signature, le candidat reçu
Apprenti s'est engagé à observer le secret maçonnique. Cet engagement est contracté suivant
une certaine formule. Y a-t-il lieu de conserver telles quelles la formule de l'obligation et la
définition du secret, précisée par divers articles de la Constitution et du Règlement général, ou
y aurait-il avantage à y apporter telles ou telles modifications déterminées ?
Formule de l'obligation.
Le nouveau Rituel d'Apprenti, qui n'était pas encore paru lors de la rédaction des
rapports dont je vous présente la synthèse, a apporté au texte de l'obligation quelques
changements. Mais comme ils ne touchent pas le fond, les appréciations portées sur l'ancien
texte s'appliquent sensiblement au nouveau. La formule de l'obligation est approuvée par
presque tous les Ateliers ; les critiques énoncées dans quelques rapports ne témoignant pas
d'une hostilité fort énergique et semblent dictées uniquement par le désir du mieux, qui est
parfois l'ennemi du bien.
II est entendu, pour répondre aux scrupules d'un ou deux rapports, que le mot serment
n'est qu'un moyen commode pour nous entendre entre nous ; il ne figure plus aujourd'hui ni
dans le texte ni dans aucun des passages de l'initiation qui y font allusion (Clémente Amitié).
Bien plus, après avoir été d'un usage constant dans les Rituels, antérieurs, il a été proscrit
expressément par le Rituel de 1887, qui lui a substitué le mot « promesse ». Je ne vois aucun
inconvénient à employer au lieu de l'expression « serment du secret », la formule rituelle « loi
du silence » (Brest, Clémente Amitié). Mais sous un nom ou sous un autre l'obligation
conserve le caractère qui distingue le serment d'une simple promesse, à laquelle celui qui la
reçoit comme celui qui la fait n'attache qu'une valeur mitigée. Le serment est une promesse
solennelle et sacrée : serment n'est que le doublet, la forme populaire du mot savant sacrement
(Clémente amitié, Montluçon). Ce caractère sacramentel est conféré au serment par deux
éléments : d'une part l'invocation d'un témoin considéré comme infiniment respectable à la
fois par celui qui prend l'engagement et par celui qui le reçoit, d'autre part l'énoncé de
sanctions auxquelles se soumet d'avance celui qui prend l'engagement pour le cas où il le
violerait.
Tous les rapports sont d'accord que l'obligation ne peut plus faire appel au Dieu
personnel invoqué comme témoin et vengeur éventuel du serment dans les siècles de foi,
puisqu'au G... O... aussi bien le récipiendaire que tel ou tel des FF... qui reçoivent son
engagement peuvent ne pas croire à ce Dieu, même désigné par un nom plus anodin. Mais
certains se sont demandés s'il ne conviendrait pas d'introduire dans la formule de l'obligation
quelque expression qui en marquerait fortement, quoique d'une façon différente, le caractère
sacramentel. Lille et Montluçon proposent : « Je m'engage solennellement ». Cette précision,
si elle n'est pas dans le texte de l'obligation, se trouve dans des passages de l'initiation qui font
allusion à la gravité de cet engagement ; et en outre la façon cérémonielle dont l'obligation est
prêtée en souligne suffisamment, je crois, le caractère solennel.
Caen, Etoile polaire, Montluçon, proposent la formule empruntée au serment profane :
« sur mon honneur et ma conscience ». A mon avis, cette addition, loin de renforcer
l'obligation, l'affaiblirait. En effet, dans la formule actuelle, l'autorité supérieure prise à
témoin de l'obligation est la Franc-Maçonnerie universelle, représentée à la fois par les FF...
devant qui elle est prêtée et par les outils symboliques et le Livre de la Loi des Francs-Maçons
sur lesquels elle est prêtée. Cette autorité a pour des Maçons et pour le candidat une valeur
éminente, supérieure à toute individualité, même à l'honneur et à la conscience qui
représentent ce qu'il y a de plus noble dans l'individu. Au surplus, l'obligation est prêtée sur
l'épée, et le Rituel précise un peu plus loin (pour ne pas alourdir l'obligation) que l'épée est le
symbole de l'honneur.
De même les sanctions prévues sont exclusivement maçonniques. Il ne saurait s'agir de
sanctions divines et posthumes, et pas davantage (Etoile polaire) de la mort et des supplices
contenus dans les anciennes formules du serment et dont les adversaires de l'Ordre ont pris
texte, de plus ou moins bonne foi, pour dénoncer dans la Franc-Maçonnerie une bande
d'assassins. La Maçonnerie étant une réunion d'hommes d'honneur et de probité, la seule
sanction qui convienne pour une violation éventuelle de l'obligation est celle que prévoient
nos règlements pour les fautes contre l'honneur, à savoir l'exclusion pour cause d'indignité.
Relevons encore quelques points de détail. Si la Loge juge utile d'insister sur le
caractère sacré de l'obligation du secret, et lui est toujours loisible de le faire, comme le
suggère Lille, dans le discours de l'Orateur, ou plutôt, la tenue de réception étant déjà
suffisamment chargée, dans les tenues d'instruction subséquentes.
Lille propose également de scinder l'obligation en deux engagements distincts, relatifs
l'un au secret, l'autre aux autres devoirs maçonniques. A mon avis, tous ces devoirs sont
également impératifs, l'obligation qui les énonce forme un tout, et ce serait l'affaiblir que de la
diviser. Je crois que ce serait également l'affaiblir que de remplacer, comme le suggère
Beauvais, « secret » par « discrétion ».
Nature du secret.
Nous arrivons à la définition du secret. Il convient de commencer par mettre à part,
avec une douzaine de rapports (Art, science, action, Bayonne, Beauvais, Caen, Casablanca,
Chaumont, Clermont-Ferrand, Espérance bordelaise, Marseille, Toulon, Unité maçonnique.
Vichy), ce qu'on pourrait appeler le grand secret ou le vrai mystère, parce qu'il est par nature
incommunicable ; celui dont notre célèbre F... Lessing écrivait, dans le premier de ses
dialogues d'Ernst et Falk : « Le secret de la Franc-Maçonnerie est ce que le Franc-Maçon ne
peut faire sortir de ses lèvres, même s'il était possible qu'il le voulût. La plupart de ceux qui
font une réception n'en savent rien eux-mêmes, et ceux qui le savent ne peuvent pas le dire ».
Ce secret, c'est la révélation que confère l'initiation, non pas seulement l'initiation rituelle,
mais l'initiation à laquelle les vrais Maçons parviennent à la longue, d'une manière toujours
incomplète, par leur méditation personnelle, aidée de la collaboration de leurs FF..., sur nos
symboles. C'est en un mot l'esprit maçonnique, dont plus d'un Maçon déplore que nous
parlions sans cesse, sans jamais le définir. Essayons cependant d'en indiquer les éléments les
plus manifestes. C'est la croyance à la possibilité de se rapprocher, sans jamais espérer
l'atteindre, du but de la Maçonnerie, et la volonté tenace de collaborer au Grand Œuvre, le
développement intellectuel et moral de l'individu, et l'amélioration matérielle et sociale de
l'humanité, l'aspiration à la vérité et à l'amour fraternel, par la proscription de toutes les
formes de préjugé, de parti pris, de sectarisme et d'intolérance, d'origine intellectuelle ou
passionnelle2.
Ce secret ne pouvant être révélé du dehors, mais tout au plus entrevu par la
fréquentation assidue de nos Temples, les profanes seraient hors d'état de s'en faire la
moindre idée, quoi qu'on pût leur en dire. C'est pourquoi, dès le début de la Maçonnerie
spéculative, ils déclaraient à -maintes reprises que le prétendu secret de la Maçonnerie était un
pur néant, un « non secret ».
Les rapports que nous venons d'utiliser ajoutent que ce grand mystère de la
Maçonnerie, s'il ne peut être divulgué aux profanes, devrait en revanche s'épanouir dans les
2
Ici Luquet s’inscrit dans la lignée des Lumières.
Loges; ils déplorent que l'esprit maçonnique s'efface de plus en plus dans nos Temples devant
l'esprit profane, par suite d'une sévérité insuffisante dans le recrutement et dans les
augmentations de salaire. Que le mal soit ou non aussi profond s'ils le disent, il y a lieu d'en
noter le remède. Une réforme de l'esprit des Loges ne peut venir que de leurs membres, où
figurent en bonne place, tant pour le nombre que pour l'autorité morale, des membres des
Ateliers supérieurs : c'est à eux qu'il appartient, par leurs avis fraternels et au besoin par leurs
suffrages, de combattre le relâchement signalé.
Une fois mis à part ce mystère incommunicable, en quoi consiste ce qu'on appelle
couramment le secret maçonnique? Une quinzaine de rapports (Avignon, Bayonne, Cannes,
Casablanca, Clémente Amitié, Les cœurs réunis, l'Encyclopédique, Etoile polaire, Fort-deFrance, le Havre, Marseille, Metz, le Perreux, Montpellier) ont signalé les textes de la
Constitution, du Règlement général et du Rituel qui s'y rapportent. Ce dont la divulgation aux
profanes est interdit peut se résumer sous trois grands chefs : symboles et pratiques rituels,
qualité maçonnique des F..., détails sur les travaux.
Pour les diverses pratiques rituelles, il est incontestable, comme le signalent plusieurs
rapports, que les profanes qui désireraient s'en instruire peuvent en trouver sans peine non
seulement la description, mais même en une certaine mesure l'interprétation symbolique, dans
des livres accessibles à tout venant. Il est également vrai que les signes de reconnaissance
comme procédé de tuilage n'ont jamais été d'une grande efficacité. La divulgation de nos rites
n'offrirait pas grande utilité aux profanes, ni pour eux, ni contre nous. Mais n'est-ce pas
précisément une raison de les tenir secrets ? Pour nous Maçons, ils ont une signification que
nous sommes seuls en état de comprendre, ou plus exactement de sentir. Ils affirment la
pérennité de notre Ordre en conservant les traditions instituées par ses fondateurs; et en même
temps ils créent l'ambiance qui distingue nos travaux des réunions profanes (Etoile polaire).
En révéler quoi que ce soit à un profane, c'est à quelque degré l'initier; cette sorte d'initiation
clandestine serait une profanation, dans les deux sens, étymologique et religieux, du mot
(Montpellier).
En ce qui concerne la qualité maçonnique, les rapports sont unanimes à en interdire la
divulgation par un autre F..., pour des raisons sur lesquelles il est inutile d'insister, tant elles
sont évidentes. C'est uniquement dans le Temple que nous nous sommes connus comme
Maçons ; et nombre de nos FF... ne seraient pas venus à nous s'ils n'avaient eu confiance dans
notre fidélité à garder ce secret, qui ne nous appartient pas, et dont la révélation peut porter les
plus graves préjudices, et, dans plusieurs pays voisins3, a récemment coûté la vie, à eux et à
leurs familles.
Sur la déclaration publique par un F... de sa propre qualité maçonnique, les opinions
ont été plus nuancées, mais paraissent pouvoir se concilier sans grande difficulté. Il lui
appartient sans doute de passer outre aux inconvénients que peut entraîner pour lui la
connaissance de sa qualité de Maçon. Mais il y a une autre question, qui le dépasse. En se
déclarant Maçon, il assume de lui-même la position de représentant de la Franc-Maçonnerie.
L'Ordre ne risque-t-il pas d'en souffrir ? Aux yeux de maints profanes la qualité maçonnique
est une tare. Plus d'un qui l'estimait et l'écoutait auparavant se défiera de lui ensuite ; il se sera
privé lui-même des armes qu'il possédait pour propager notre idéal (Lille, Rennes). S'il nous
défend contre des calomnies, son plaidoyer paraîtra intéressé. S'il est connu dans le monde
profane comme militant d'un certain parti, ne donnera-t-il pas prise au soupçon, aussi
dangereux qu'injustifié, que la Maçonnerie est inféodée à ce parti (l'Avenir)? En somme, pour
prétendre, ne fût-ce qu'implicitement, représenter la Maçonnerie, il faut être plus
qu'irréprochable, posséder, à plusieurs points de vue, des qualités éminentes, qui ne sont pas
le partage de tous (Etoile polaire. Le Perreux); et un vrai Maçon hésitera à avoir en soi une
3
Allusion directe aux persécutions antimaçonniques dans les pays sous l’influence du nazisme.
telle confiance.
Pour les travaux, ce qui ne peut en transpirer en public que par suite d'indiscrétions de
.
FF. ., se réduit aux discussions relatives d'une part aux admissions et augmentations de salaire,
d'autre part aux questions étudiées. Dans un cas comme dans l'autre, la divulgation peut
porter, soit sur les opinions exprimées, soit sur les noms des FF... qui les ont émises. Sur le
détail de ces travaux, tel qu'il vient d'être défini, le secret absolu s'impose, pour des raisons
générales que j'extrais de vos rapports.
Une première, qui à elle seule dispenserait presque de toutes les autres, est la nécessité
du secret pour les travaux maçonniques eux-mêmes, indépendamment de l'effet que leur
révélation pourrait avoir dans le monde profane. Nos travaux reposent sur un échange
d'opinions différentes, parfois opposées, mais appuyées sur des arguments, exprimées et
écoutées dans une atmosphère fraternelle. Il ne serait plus possible à chacun de parler à cœur
ouvert s'il n'était convaincu que rien de ce qu'il aura pu dire ne sortira du Temple (Amiens,
Besançon, Montluçon, Rennes, St Etienne).
Si nous passons maintenant aux résultats possibles de ces divulgations à l'extérieur, il
faut d'abord signaler (Le Havre) qu'un récit individuel du détail des travaux est sujet aux
déformations et aux erreurs de tout témoignage, quelle que soit la bonne foi du narrateur. Il
peut avoir mal entendu ou mal compris telle ou telle partie de ce qu'il raconte, qui prend un
aspect tout différent dans le procès-verbal établi après approbation de tous les FF... présents.
Même si ces divulgations sont exactes, elles conservent encore de graves
inconvénients. Selon une opinion exprimée en termes voilés dans plusieurs rapports, et d'une
façon particulièrement énergique par le Chapitre Art, Science, Action, les travaux sont trop
souvent d'une telle médiocrité que leur révélation serait de nature à faire tort à la réputation de
la Franc-Maçonnerie, et en particulier à diminuer davantage encore son recrutement du côté
des esprits éclairés, c'est-à-dire des profanes particulièrement aptes à faire de bons Maçons.
Sans insister davantage sur cet argument, auquel nous ne voudrions attribuer qu'une
portée limitée, nous passerons à une raison plus générale. Ces révélations exposeraient les
matériaux de notre travail, mais ces matériaux seulement, devant des profanes qui, même sans
être hostiles ou prévenus contre nous, risquent souvent de ne point partager et comprendre
notre esprit de libre examen (Clermont-Ferrand, Lille). De deux choses l'une: ou on leur
présentera les diverses opinions qui ont été successivement soutenues sur une question
donnée, ou on ne leur en signalera qu'une, soit celle qui a les préférences personnelles du
narrateur, soit celle qui lui aura semblé obtenir l'adhésion de la majorité. Dans un cas comme
dans l'autre, son récit supprimera des travaux ce qui en fait le caractère essentiellement
maçonnique. L'auditeur à qui l'on n'aura présenté qu'une opinion sera incliné à y voir la
« doctrine » de la Loge, sinon de la Franc-Maçonnerie tout entière (Rennes). Si au contraire
on lui en a présenté plusieurs, il trouvera dans notre absence de dogmatisme un indice de
divergences irréductible entre les Francs-Maçons, et tiendra nos travaux pour des controverses
stériles (Amiens).
Un ou deux rapports ont trouvé bien sévère l'interdiction énoncée par l'article 215 du
Règlement général de renseigner un F... sur les travaux d'une tenue à laquelle il n'assistait pas.
L'observation stricte de cette prescription paraît avoir plus d'avantages que d'inconvénients ;
en tout cas, j'estime, avec le Havre, que le Vénérable seul est qualifié pour apprécier
l'opportunité d'une dérogation, compte tenu des divers éléments du problème dans chaque cas
particulier.
Après avoir examiné les différents objets auxquels s'applique le secret maçonnique, je
terminerai par quelques considérations générales qui valent pour tous ensemble.
Quelques Ateliers ont cru apercevoir une opposition entre le secret et la propagande
ou, comme on dit, l'extériorisation maçonnique. Mais, les deux étant réunis dans l'art. II de la
Constitution, il est vraisemblable qu'ils ne sont pas inconciliables, et la généralité des rapports
a été de cet avis. D'abord, les principes et les buts généraux de la Maçonnerie, publiés soit
directement par le Conseil de l'Ordre soit sous son contrôle, sont explicitement exclus du
secret. Pour le reste, il est toujours possible de propager l'esprit maçonnique par la parole et
par l'exemple, sans se déclarer soi-même Maçon (Amiens, Caen, Le Perreux). Selon le mot
bien connu et défiguré par nos adversaires, « on doit sentir la Franc-Maçonnerie partout, et ne
la voir nulle part ». Tous les rapports sont d'accord qu'en cette matière, tout est question, de
mesure et d'opportunité. Le mieux semble donc d'en laisser juges les dirigeants de l'Ordre, en
évitant toute initiative individuelle qui, quoique bien intentionnée, pourrait être imprudente
(Hanoï, Tunis).
En fait, au jugement même du public, c'est le secret qui constitue la caractéristique
propre de la Franc-Maçonnerie; c'est lui qui nous distingue des groupements profanes dont
l'esprit est le plus voisin du nôtre et auxquels nous participons souvent à titre individuel4.
Notre mystère, si des adversaires de mauvaise foi ou trompés y voient la preuve de noires
conspirations contre l'Etat, exerce en revanche sur d'autres une certaine séduction, nous assure
un prestige indéniable (Montluçon, Rennes). D'autre part, dans la guerre que, de maints côtés,
on fait à la Franc-Maçonnerie, le silence est une arme; nous pouvons reprendre à notre compte
la formule : « Taisez-vous, méfiez-vous : les oreilles ennemies nous écoutent »5
(L'encyclopédique, Etoile polaire, Montpellier).
Le silence est donc une force; mais c'est aussi une vertu (Bayonne). La parole est une
extériorisation instinctive, irréfléchie, parfois suscitée par le désir de se faire valoir.
Apprendre à se taire, même sur des matières non secrètes, est un des moyens d'acquérir la
circonspection et la maîtrise de soi (Amiens, Avignon, L'Espérance bordelaise, Neuilly). Et
enfin, même les profanes, qui ne sont pas soumis à la loi du silence, n'ont pas grande estime
pour les indiscrets; nous, qui avons pris pour modèle Hiram, nous nous déconsidérerions
doublement à leurs yeux en manquant à ce qui est à la fois une vertu profane et un devoir
maçonnique.
Je m'excuse d'avoir dû laisser de côté quantité de remarques intéressantes que j'avais
recueillies dans vos rapports. Mais celui-ci, même raccourci, vous semble sans doute déjà
bien long. J'en arrive donc à mes conclusions que je soumets à votre critique fraternelle.
CONCLUSIONS
1° Peu importe la formule de l'engagement au secret, qu'on l'appelle serment ou
obligation. L'essentiel est que celui qui le prend affirme solennellement qu'il ne pourrait y
manquer sans forfaire à l'honneur, qui est le même pour un profane honnête homme que pour
un Maçon.
2° Le Maçon est soumis à une discipline librement acceptée. Dans l'organisation
démocratique du G... O... D... F..., la direction appartient à des chefs qui ne tiennent leur
autorité que du suffrage de leurs FF..., le Vénérable, pour la Loge, le Conseil de l'Ordre pour
la Fédération.
3° Dans tous les cas litigieux, une chose est indiscutable. Le Maçon s'est engagé à ne
rien révéler à aucun profane de ce qui concerne les Maçons et la Maçonnerie. Cette règle est
impérative; sur aucun point le Maçon ne peut s'y soustraire de lui-même. Il doit s'interdire
toute initiative, même dictée par les intentions les plus pures, et pour chaque cas d'espèce en
référer à l'autorité compétente et lui obéir. Le pouvoir de décision n'appartient qu'à ceux qui
ont été chargés de la responsabilité.
4
5
Allusion aux clubs caritatifs comme le Rotary ou le Lions.
Chacun pourra mesurer le caractère lucide, voire prémonitoire, de ce rapport de Luquet.
DEBATS
Le T... P... S... Grand Commandeur. — Avant de donner la parole à ceux de nos FF...
qui la demanderont, je tiens à remercier notre F... Luquet du travail qu'il vient de nous donner,
dans lequel il a apporté — comme il avait le droit de le faire — des idées personnelles et des
conclusions.
Si vous voulez que nous discutions tout de suite sur ce point, nous allons le faire sans
plus tarder.
Mais, pour l'instant, j'estime que le Rapporteur a analysé les travaux soumis à son
examen avec beaucoup d'attention. J'estime par surcroît qu'il a le droit de donner son opinion.
Cette opinion n'engage personne, elle est susceptible d'être discutée par vous, et j'espère que
ceux qui auront des observations à faire au sujet du Rapport qui vient de nous être présenté
n'attendront pas de trop longs mois pour nous les faire connaître.
Je le répète, j'ai dit à notre F... Luquet que son travail a su à la fois analyser et
représenter les opinions de la plupart des travaux soumis à son examen. Je ne sais, mes FF...,
si vous auriez demandé qu'il vous donnât pour chacun des 61 travaux qu'il avait à examiner
une analyse détaillée, car cela nous aurait peut-être entraînés un peu trop loin, et peut-être n'y
auriez-vous pas attaché autant d'intérêt. Donc notre F... Luquet a fait une analyse très
consciencieuse des travaux qui lui étaient soumis. Il a présenté ensuite, en son nom personnel,
comme Rapporteur, ainsi que cela se fait à l'Assemblée Générale annuelle, dans cette même
salle, son opinion personnelle.
Si vous avez des observations à faire, vous les formulerez. Mais vous ne pourrez pas
discuter sur ce qui a été fait dans les Chapitres et Conseils Philosophiques, naturellement.
Donc, si vous avez des observations à présenter sur le rapport que vous venez
d'entendre, vous voudrez bien demander la parole, et je vous la donnerai immédiatement.
Le F... Chev... Albert. — Le Rapport de notre F... Luquet a posé une question qui est
pour nous primordiale : Un Atelier qui admet un profane n'engage pas seulement l'Atelier,
mais la Maçonnerie tout entière.
Je vous demande de réfléchir à la question suivante : est-il normal, en ce qui concerne
l'admission d'un profane, que l'autonomie des Loges subsiste longtemps?
Le F... Luquet, Rapporteur. — Je crois qu'il vaut mieux, pour le bon ordre de nos
Travaux, que je réponde immédiatement à une question précise, qui risquerait, autrement,
d'être plus ou moins perdue de vue dans la suite.
Il me semble que la question qui nous est posée par notre F... Albert, malgré son grand
intérêt, est en dehors de l'ordre du jour actuel. Notre programme c'est le serment du secret
maçonnique.
J'ai fait allusion, dans mon rapport, à la question conjointe, mais secondairement, du
recrutement des Loges. Mais, de proche en proche, nous serions amenés à traiter toutes les
questions maçonniques, et nous n'en sortirions pas.
La question soulevée par notre F... Albert est extrêmement intéressante, mais j'estime
qu'elle est en dehors de nos travaux actuels. Son importance même exige qu'elle sort traitée à
part, et non au pied levé.
Le T... P... S... Grand Commandeur. — Nous sommes, en présence des conclusions
présentées par notre F... Luquet, qui est aujourd'hui un peu un cumulard, puisqu'il est à la fois
Rapporteur Général et Chevalier d'Eloquence. Par conséquent, je ne peux pas lui demander de
donner des conclusions sur le travail que vient de nous présenter le F... Luquet, Rapporteur.
Le F... Luquet. — C'est pourtant réglementaire.
Le T... P... S... Grand Commandeur. — Alors, je demande les conclusions.
Le F... Luquet. — Comme Chev... d'Eloquence, je donne un avis favorable aux
conclusions que j'ai présentées comme Rapporteur. (…)
Le T... P... S... Grand Commandeur. (…) — Je suppose maintenant que notre F...
Luquet s'est, un peu reposé, et je vais lui donner la parole en qualité de Chevalier
d'Eloquence.
Le F... Luquet, Chevalier d'Eloquence. — Ce n'est pas sans appréhension que j'ai
appris — je ne dirai pas à l'improviste puisque cela ne serait pas vrai, mais il y a exactement
quatre jours — que je devais passer aujourd'hui du poste de tout repos qu'est celui d'Orateur
Adjoint à la fonction moins effacée, mais par là même plus périlleuse, d'Orateur qui doit
parler effectivement.
Je regrette pour lui, pour vous et pour moi, que notre T... Ill... . et T...C... F... Calmel,
Grand Orateur du Grand Collège des Rites n'ait pas pu être présent aujourd'hui et remplir son
office normal. Je le regrette d'autant plus, que c'est pour des raisons de santé et que nous
l'aimons bien tous, et je sais bien que je ne pourrai pas le remplacer.
S'il a, comme nous tous, des défauts, il a aussi des qualités que plus d'un de ceux qui le
critiquent ne possèdent pas. C'est un parfait galant homme, et c'est un excellent Maçon.
Qu'à côté de cela il ait des opinions personnelles dont il fait peut-être un peu trop
étalage dans des circonstances où il vaudrait mieux qu'il n'en parle pas, c'est possible ; mais
cela n'empêche pas que je veux le prendre comme modèle et que je chercherai à être digne de
lui.
Je vous promets d'être bref, et je tiendrai cette promesse. C'est d'ailleurs maçonnique.
Dès le début de notre Ordre en France, dans la mesure où nous possédons des documents trop
négligés par ceux qui écrivent sur la Maçonnerie, on voit que l'une des qualités exigées de
tous ceux qui parlent dans les réunions maçonniques à titre officiel, c'est d'être bref.
Je serai bref, et je rattacherai ceci à ce que je vous disais tout à l'heure comme
rapporteur : le silence n'est pas seulement une force ; c'est une vertu à l'égard des profanes,
c'est aussi une vertu entre nous.
Vous en avez donné l'exemple aujourd'hui, et je tiens d'autant plus à vous en féliciter
que certaines réunions antérieures ont été encombrées de vains débats qui ne portaient que sur
des mots, tel F... venant critiquer longuement le préopinant pour des opinions qu'il lui prêtait
alors que celui-ci ne les avait nullement exprimées, si même il n'avait pas dit exactement le
contraire.
La parole est faite pour exprimer la pensée ; mais, trop souvent, elle a pour résultat de
l'empêcher.
Permettez-moi de parler en Nestor, qualité dont je ne suis pas fier, et que j'ai
chèrement acquise, mais qui doit bien, en revanche, me servir à quelque chose. Notre premier
mouvement, c'est de parler. Si vous y cédez, souvent vous dites une... sottise. Alors il vaut
mieux ne rien dire; et vous-même, non pas un autre que vous pourriez soupçonner de jalousie,
vous-même vous reconnaîtrez quelques secondes plus tard que vous auriez mieux fait de
vous taire.
Mes FF..., mettons maçonniquement en pratique cette vieille règle de notre Ordre que
les Apprentis, pendant un nombre d'années qui était officiellement fixé à trois, mais qu'on
raccourcissait ou rallongeait, comme toujours, selon la cote d'amour, devaient écouter sans
rien dire.
Ici, nous sommes, par définition, des Maçons supérieurs. Nous devons donc conserver
la sagesse de nos Anciens. Parler est le privilège du Maître, de celui qui est capable
d'enseigner. Nous sommes, ne l'oublions pas, d'éternels Apprentis, et la règle de l'Apprenti,
c'était de se taire. Eh bien, continuons à l'observer, et demandons-nous en toute conscience de
brave homme, même qui ne serait pas Maçon, si, quand nous éprouvons la démangeaison de
parler, nous ne serions pas plus utiles aux autres et à nous-mêmes en nous taisant.
Et maintenant, parce que dans les fonctions d'Orateur, je n'ai pas le droit de me taire
trop vite, je voudrais traiter un second thème.
Je me place, je le répète, sous l'invocation de notre T...C... F... Calmel. Il y a une chose
qu'il a toujours prêchée et pratiquée : c'est la Fraternité et l'Union.
Mon Dieu, bien que je ne veuille pas faire de politique, on peut très bien penser qu'il a
de l'union une certaine conception, mais, c'est son affaire et cela ne nous regarde pas.
Ce qui nous regarde ici, c'est que notre Confrérie est née sous le signe de l'Union.
Anderson, qui était un Anglais, et Desaguliers, qui était un Français, ont créé la FrancMaçonnerie spéculative, qui est ainsi, pour ainsi dire, 5o % de chez nous. Elle a pour principe
que nous devons faire l'union sur ce qui nous rapproche et écarter soigneusement de nos
discussions ce qui peut nous diviser.
Or, nous sommes tous d'accord sur une foule de points. Je ne voudrais pas introduire
dans nos Temples sereins les ennuis que nous venons ici pour oublier, mais tout de même il y
a des choses qu'il ne dépend pas de nous de supprimer. Nous pouvons bien reconnaître que
non seulement au dehors, mais au sein même de nôtre pays, ce qui nous fait du tort et nous
gêne dans la situation internationale actuelle, c'est que nos ennemis escomptent et nos amis
redoutent nos dissensions.
Et pourtant, si nous laissions de côté les apparences pour aller au fond des choses, je
suis persuadé que nous nous entendons de beaucoup plus près que nous n'en avons l'air.
Pour ma part, je ne veux pas sortir du Temple, et chacun de vous, rentré dans la vie
profane après avoir été éclairé par l'esprit maçonnique, agira dans sa sphère d'influence selon
ce que lui dictera sa conscience de Français et de Maçon.
Mais ici, entre nous, il y a un point central dont nous ne devons point nous écarter.
Nous sommes unis par ce que le vieux pasteur Anderson appelait le ciment de la Loge, par
l'aspiration vers la Fraternité, vers la Paix, vers la tranquillité, vers la possibilité pour tous
d'être au moins assurés de leur vie, quoi qu'ils pensent, quelle que soit la couleur de leur peau
ou le tortillement de leurs cheveux.
Eh bien, cela, mes FF..., c'est le bien capital que nous possédons en commun.
La tenue de cette Tenue a montré combien l'esprit maçonnique dominait parmi nous.
Tout a été aussi calme, aussi digne que dans une basilique pendant un office célébré
par un nonce.
Et cela n'est pas aussi négligeable qu'on pourrait le supposer.
Je vous en rends hommage, et pour vous récompenser et vous remercier véritablement
de l'esprit maçonnique dont vous avez fait preuve au cours de cette Assemblée, je termine ici.