PIJ Narbonne

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PIJ Narbonne
Compte rendu du groupe de parole « Audevant les jeunes ! » Lieu : Point Information Jeunesse de la Maison des Potes à Narbonne
Date : mercredi 20 juin 2012 de 14h00 à 16h30
Animateurs : Céline MICOULAUD (animatrice socioculturelle), Ahmed MADI (médiateur de quartier), et Margot CHENAL (animatrice socioculturelle)
Profil des participants : de 14 à 21 ans ; 6 jeunes majeurs et 6 jeunes mineurs ; 7 Narbonnais dont trois quartier Centre Ville, 1 quartier Razimbaud, et 3 quartier Saint‐Jean‐
Saint‐Pierre et 5 jeunes issus des alentours de Narbonne (Cruzy, Lézignan‐Corbières, Port‐
La‐Nouvelle, Mirepeïsset, Fontcouverte)
Effectifs : 12 jeunes: 7 filles et 5 garçons en discussion libre et 7 jeunes en entretiens collectifs
Déroulement : Céline Micoulaud a présenté le projet et le déroulement de lʹaprès midi. Suite à cela, il y a eu un tour de table où chacun sʹest présenté (prénom, âge, lieu dʹhabitation, etc.)
Cette journée sʹest déroulée en deux temps :
• Animation dʹune discussion libre avec les jeunes par Ahmed Madi et Margot Chenal – prise de note par une jeune
• Entretiens collectifs en groupe réduit (2 groupes de 4 jeunes) filmés par le délégué – prise de note par lʹanimatrice
La discussion libre avec tout le groupe a permis à chaque individu de faire connaissance avec lʹensemble des participants, a favorisé les échanges et la cohésion du groupe. Deux thématiques principales ont été abordées : •
Emploi : Tous les participants ont peur de lʹavenir en raison du chômage. Six dʹentre eux venaient à peine de passer lʹexamen du baccalauréat, mais pour eux, ce diplôme nʹest pas une garantie pour lʹavenir, il représente peu de chose. En effet, chacun exprime le fait que les études ne permettent plus aujourdʹhui de trouver un emploi stable.
« Nous avons peur. Certaines personnes aujourdʹhui ayant un bac+7 se retrouvent sans emploi. Ça ne veut rien dire... On a pas confiance en la société. On ne dit rien mais on pense ça très fort. »
Chacun est dʹaccord pour dire quʹaujourdʹhui il faut penser à soi, être dans lʹindividualisme, et sauver sa peau. Et ils ajoutent : « Cʹest la société qui veut ça... »
Ils ont ensuite enchainé sur la politique.
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Politique : La moitié des participants était en âge de voter, mais aucun ne se sent pour autant concerné par ce sujet. Ils paraissent être spectateurs et ne se sentent pas impliqués. Lʹun dʹentre a dit : « Personne ici nʹa confiance en un quelconque représentant national, dʹailleurs, ce silence veut tout dire... »
« On y croit plus, ni pour lʹemploi, ni pour le logement! »
Une autre participante rajoute : « On attend le soit disant changement, on a des craintes. »
Chacun sʹinforme par le biais de la télévision ou des journaux locaux. Lʹinformation vient à eux en allumant la télévision, mais jamais les jeunes eux‐mêmes vont rechercher une information politique. De ce fait, ils nʹont pas un regard critique, une véritable idéologie politique.
« Actuellement, si on écoute les médias, soit ils font des éloges sur la politique actuelle, soit ils se moquent. Cʹest difficile de se faire sa propre opinion. »
Les entretiens collectifs en petit groupe de 4 personnes ont favorisé la parole par une certaine intimité. Les entretiens se sont déroulés selon le mode de la semi‐directivité. Trois questions ont été posées en trois temps:
1. Quelle est votre vie actuellement?
2. Comment envisagez‐vous votre vie plus tard?
3. Quelles propositions politiques feriez‐vous pour améliorer le quotidien et lʹavenir des jeunes?
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La plupart des jeunes avaient une idée précise de ce quʹils voulaient faire plus tard dans le domaine professionnel. Leur projection était uniquement sur lʹemploi, dont tout découle (le bonheur...). Ils évoquent leurs craintes quant à la situation économique qui ne leur permet pas de rêver ou de se projeter vers un idéal. Sans emploi, aucune vie nʹest possible et le taux de chômage, les difficultés à sʹinsérer professionnellement leur fait peur, les paralysent.
Deux jeunes, toutefois, ayant le sentiment de discrimination, tendent vers un idéal qui va leur permettre de sʹaffirmer, de sʹintégrer, dʹextérioriser un mal être et de partager leur expérience (la musique).
Les thématiques principales abordées furent:
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Les discriminations / Le rapport à la différence dans une société « normée » : Lorsquʹon vient dʹun quartier « sensible », lorsquʹon est une fille ou quʹon est porteur dʹun handicap, on se sent isolé et cela influe sur son parcours, ses choix (scolaires, professionnels, personnels...). L’éducation nationale est adaptée à certains élèves, pas à dʹautres. De même, lorsquʹon est jeune, il est très difficile de trouver un emploi en raison du manque dʹexpérience mais aussi des représentations envers la jeunesse qui entraînent parfois des discriminations. –
Lʹinégalité des chances : Cette problématique est récurrente au sein du deuxième groupe. Chacun nʹa pas les mêmes capitaux et lorsquʹon vient dʹune famille modeste on a pas accès aux mêmes écoles et il est difficile de faire des études. Les mesures de discrimination positive qui sont mises en place concernent une minorité et accentuent souvent les inégalités. –
Les difficultés dʹinsertion lorsquʹon est jeune et sans emploi (pas de ressource, pas accès au logement).
Au niveau des propositions, il est dit notamment quʹil faut faire plus de place à la différence au sein de notre société pour que lʹon puisse mieux vivre ensemble, quʹil faut œuvrer en faveur de lʹégalité des chances et permettre à la jeunesse de rêver.