1 Débat N° 3 DEBAT ORGANISE EN SYNERGIE : DES RUMEURS

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1 Débat N° 3 DEBAT ORGANISE EN SYNERGIE : DES RUMEURS
Débat N° 3
DEBAT ORGANISE EN SYNERGIE : DES RUMEURS DOMINENT LE DEBAT
POLITIQUE : IMPACT DE LA RUMEUR SUR LA SECURITE EN PERIODE ELECTORALE
SAMEDI 19 JUIN 2010 DE 10.00 A 11.00 SUR LES RADIOS : ISANGANIRO, SALAMA,
RPA, REMA FM, BONESHA, UMUCO, STAR, RENAISSANCE, CCIB, RTNB (diffusion en
différée mardi matin)
CONDUCTEUR :
Contexte : Depuis le premier scrutin des élections communales au Burundi, plusieurs
débats s’engagent entre des partenaires impliqués. Un constat s’impose. Dans le
déroulement des discussions, dialogues et négociations entre tous les partenaires
mentionnés en haut, le facteur « rumeur » est souvent à la une. Plusieurs déclarations et
accusations sont faites sur base des rumeurs et non sur base des faits. Le « pool » des
journalistes du PACAM, propose un débat en synergie sur la gestion de ces rumeurs. Ce
débat porte sur les conséquences négatives de création, d’utilisation et de manipulation
de ces rumeurs dans cette phase post-électorale (mais également électorale).
Introduction (5 minutes) : nature de la rumeur : les participants expliquent la
définition et les origines des rumeurs en précisant ce qui est une « rumeur » (voir les
exemples donnés par Athanase dans un document) et en rappelant comment et quand
sont créées ces rumeurs dans des situations d’incertitude.
Elément sonore 1. explication des rumeurs (Désiré – EIRENE)
Thème 1. Les problèmes, effets et dangers des rumeurs (15 minutes)
Élément sonore 2. Introduction historique des dangers des rumeurs pendant la période
électorale par un historien (Christophe Sebudandi)
Les trois participants discutent sur :
a) le problème des rumeurs : difficulté de connaître la véracité, danger de manipuler des
groupes cibles, des militant politiques, l’exagération des faits qui souvent utilisés dans
les rumeurs.
b) le danger des rumeurs : les conflits démarrent toujours sur base des rumeurs.
Pourquoi est-ce que la population/le militant suit ces rumeurs, pourquoi il y croit ?
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Les participants peuvent faire référence à quelques rumeurs récentes qui perturbent la
sécurité, comme : les déplacements à cause de la peur à Cibitoke, les incidents autour de
la rumeur du mandat d’arrêt à la maison de Rwasa, les accusations mutuelles pour les
grenades, etc)
Thème 2. Des rumeurs dans la sphère des partis politiques (15 minutes)
Elémént sonore 3. Introduction par Vox pop : est-ce que les politiciens en utilisent des
rumeurs ? La population, souffre t’elle des conséquences de ces rumeurs ?
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Les participants discutent les deux questions suivantes : est-ce que les
partis politiques s’en servent en période électorale ?
y a-t-il une loi ou déontologie chez les partis politiques pour lutter contre
les rumeurs
Thème 3. Les rumeurs dans les médias avec éclairage sur la période électoral :
quel rôle pour les médias ? (15 minutes)
Elément sonore 4. Introduction par Vox pop qui explique le rôle qui joue les médias.
Les participants discutent si les médias, ces jours ci, jouent correctement leur rôle en
véhiculant (ou pas) les rumeurs. Ils discutent également du rôle des nouveaux canaux de
diffusion des rumeurs (des "spams" de la démocratie qui peuvent véhiculer comme des
virus mortels).
Conclusion (5 minutes) : que faire/ quel remède face aux rumeurs en période
électorale : chez les politiques, dans les médias et surtout dans la population.
Les participants donnent des outils concrets et efficaces à la population pour ne pas
suivre (aveuglement) des rumeurs, pour limiter leurs conséquences néfastes.
Le débat se déroule autour de 3 invités :
a) un expert en rumeur/psychologue/politologue : Prof. Gaudence Sindayigaha de
l’Université de Ngozi.
b) un expert « politologue/médias » : Christian Sebudandi
c) un journaliste, expert en rumeurs : Désiré Niyondiko
RESUME DU DEBAT
La rumeur est souvent utilisée comme une arme subtile par certains politiciens qui ont
des visées particulières. Cette arme est souvent très sollicitée quand une société donnée
ou un pays traverse une période de crise. Aujourd’hui le Burundi est en proie à une crise
politique suite à la contestation des partis de l’opposition et dans ce contexte de tension,
les rumeurs se multiplient et leur impact sur la sécurité se fait de plus en plus sentir. Les
medias burundais jouent un rôle clé soit dans la propagation et soit dans le freinage de
la rumeur.
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Afin de contribuer au maintien de la paix et de la stabilité, les journalistes du POOL
burundais appuyés par le projet PACAM, se sont approchés de la population et des
experts sur la rumeur pour évaluer l’impact de ce phénomène sur la sécurité, surtout en
période de crise politique comme celle que traverse le pays actuellement. Les
intervenants au cours de cette émission réservée à l’impact de la rumeur en période
électorale sont : Le professeur à l’Université du Burundi, Dr Sebudandi Christophe, le
professeur à l’Université Lumière de Bujumbura, Dr Sindayigaya Gaudence, le
journaliste Niyondiko Désiré (rejoint par téléphone) ainsi qu’une partie de la population
qui a pu répondre aux questions d’interview.
Pour la population, interpellée par Vox-Pop, la rumeur est étroitement liée à une
situation critique et elle est motivée par des intérêts à caractères politiques. Selon les
propos des gens interviewés parmi la population, les rumeurs qui circulent actuellement
sur le territoire burundais sont connectées à la crise politique issue du processus
électoral. Une chose est certaine pour cette population : la rumeur cause la peur et elle
influence sensiblement et d’une façon négative la vie quotidienne. Les « motards » (qui
font du taxi avec la moto) de Bujumbura, par exemple, se plaignent et disent que la
détérioration de la sécurité les empêche de gagner leur vie normalement. Les difficultés
viennent surtout du fait que selon « les rumeurs » ces motards sont impliqués dans le
lancement des grenades qui déstabilisent la ville. Autrefois ils travaillaient jusqu’à 20
heures. Aujourd’hui ils sont obligés de clôturer leur journée de travail à 18 heures et,
pour conséquence, leur revenue connaît une nette réduction.
Le professeur Sebudandi Christophe, co-auteur de « Les Mots qui tuent »,1 une étude
faite sur commande de l’ONG International Alert, fait savoir que selon les études qu’il a
faites récemment, la rumeur trouve sa raison d’être pendant les périodes de tension et
d’incertitudes au sein d’une société donnée. Ceci peut se rapporter à la guerre, aux
périodes électorales ainsi qu’aux différentes crises socio-politiques. Le professeur
remarque que les rumeurs ne sont nullement une nouveauté au Burundi. A titre
d’exemple il rappelle la rumeur qui circula pendant les élections burundaises de 1960.
Pendant cette période tout le monde parlait d’un cachet qui causait la mort. Un homme
accusé faussement de posséder ce cachet fut brulé vif. En 2005, on parlait aussi d’une
certaine piqûre capable de donner la mort. L’évocation d’une telle piqûre causait
réellement de la peur et beaucoup de personnes ont du souffrir à cause de cette rumeur.
L’exemple des badauds du marché central de Bujumbura qui utilisaient cette rumeur
pour faire fuir les gens afin de voler, parle par soi même. De même aujourd’hui les
rumeurs ne manquent pas de marquer la société burundaise de leurs empreintes.
Partout les gens entendent parler d’une guerre imminente ou de détérioration de la
situation socio politique. Et tout cela fait bien peur aux burundais. On constate que la
rumeur peut être considérée comme un messager du mal.
Le professeur Sindayigaya Gaudence estime que les rumeurs font partie de la vie
quotidienne. On les trouve dans chaque société. Seulement les effets d’une rumeur sur
une société donnée diffèrent. Les rumeurs elles mêmes se présentent sous plusieurs
formes et n’ont pas le seul caractère politique. Parlant de leur origine, les rumeurs sont
généralement liées aux changements sociaux et d’une façon specifique, aux crises
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Dr. Sebudandi Christophe et Antoine Ntirandekura Les Mots qui tuent : Les rumeurs, préjugés et stéréotypes
entre Burundais, et entre Burundais et les populations voisines du Rwanda et de la RDC / Les ressorts de la
méfiance et de la confrontation // International Alert. Ascent Limited, 2007.
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sociales et à la guerre. La rumeur dans la plupart des cas est une histoire fausse mais elle
peut aussi être une histoire vraie qui a subie de sérieuses modifications au cours de sa
retransmission d’une personne à l’autre. La rumeur est créée le plus souvent pour
causer la peur. La force de la rumeur est dans ses transformations. Cela s’illustre bien
par le jeu qui consiste à se passer une nouvelle et constater quelles transformations elle
subit une fois arrivée au dernier récepteur. Le jeu montre bien que les gens sont
capables de transformer une nouvelle reçue en raison de motifs qui leur sont propres.
Une autre chose à remarquer est que la rumeur s’accompagne le plus souvent de
mensonge et d’un sentiment fort de peur. C’est surtout la peur qui joue un rôle
important dans la propagation et la transformation de la rumeur.
Pour le professeur Sebudandi, la rumeur n’est pas nécessairement un mensonge. Elle
peut être fondée sur une situation réelle. Les nouvelles diffusées sur la mauvaise santé
de Pompidou, l’ex-président français, constituèrent un cas typique de situation réelle à
partir de laquelle se forma et se propagea une rumeur sur sa mort, ce qui arriva un peu
plus tard. Ceci pour montrer que la rumeur peut avoir une base réelle.
Par ailleurs le professeur Sebudandi admet que le contenu du message véhiculé par la
rumeur ne doit pas être nécessairement négatif. Il arrive que le message véhiculé ait un
contenu tout à fait positif. Si par exemple les enseignants parlent d’une possible
augmentation de salaire, cela peut constituer un cas de rumeur mais son contenu n’a
rien de mauvais. Ainsi, on peut affirmer que certaines rumeurs peuvent avoir un
caractère positif. Mais en cas de guerre, la rumeur est essentiellement considérée
comme une arme stratégique de déstabilisation. Au besoin, il se crée une sorte
d’industrie dont le but principal est de produire des rumeurs. En tant qu’arme, la
rumeur s’avère pour les services secrets, être très indispensable. C’est ainsi que
pendant la deuxième guerre mondiale l’armée allemande eut recours à la rumeur pour
déstabiliser les soldats anglais. Un autre exemple est celui des rumeurs transmises sur
les ondes de la radio RTLM et qui jouèrent un rôle important dans la mise en exécution
du génocide rwandais. Tout cela montre bien que la rumeur, se propageant grâce à
toutes sortes de canaux de communication incluant la presse orale et écrite, reste une
arme redoutable. La rumeur devient une arme puissante et acquiert de la force surtout
quand la population n’a pas accès à l’information équilibrée lui permettant d’être au
courant de ce qui se passe réellement.
Pour Désiré Niyondiko, journaliste burundais et coordinateur de l’ONG EIRENE, en
mission à Bukavu (en RDC), la rumeur fait bien partie de la vie sociétale. Niyondiko tente
une définition de la rumeur : il s’agit d’une information qui passe de bouche à oreille et
basée essentiellement sur des « on dit ». Cette information peut être vraie ou fausse.
Mais il est difficile d’en déterminer la source. Désiré Niyondiko lui aussi confirme que la
rumeur est une arme très redoutable surtout au cours d’une période comme celle que
traverse le Burundi. Les controverses à propos des résultats des communaux et le
boycott des partis de l’opposition, la tension politique qui règne actuellement dans le
pays sont autant d’éléments qui favorisent la floraison et la propagation des rumeurs.
Tout cela influence énormément la situation sécuritaire et peut conduire à des
conséquences néfastes.
Pour le cas du Burundi la population estime que la rumeur est actuellement motivée par
les intérêts d’hommes politiques impliqués dans le processus électoral. Leur objectif est
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de contrebalancer le rapport de force entre les différentes formations politiques en
compétition en agissant sur la conscience de l’électorat. Ici l’élément clé est la peur. La
peur empêche de prendre une décision rationnelle et cela crée une occasion propice
pour un politicien de faire passer son message. Ainsi on peut dire que la rumeur peut
être créée pour influencer le comportement des gens.
- En période électorale, la rumeur peut être utilisée pour influencer le choix des
électeurs en faveur ou contre un candidat donné.
- La rumeur peut être utilisée pour attirer vers un mouvement politique une partie de
l’électorat.
Sebudandi dit être d’accord avec la population qui dit que la rumeur profite pour la
plupart des cas aux politiciens seulement. Par exemple en parlant de lancement de
grenades le jour du scrutin, ceux qui étaient derrière cette rumeur auraient
probablement voulu orienter la pensée des électeurs à considérer le problème de
sécurité comme la chose la plus importante pendant les élections. Or, il y a une grande
probabilité que ces gens, en agissant ainsi, voulaient tout simplement détourner
l’attention du public vers une chose alors qu’ils pouvaient bien avoir une autre idée
derrière la tête. Le cas de la rumeur sur l’arrestation de Rwasa peut aussi avoir une visée
beaucoup plus subtile. Il pourrait avoir pour objectif d’attirer des foules de partisans
pour faire une démonstration de force. C’était une occasion de montrer à ceux qui sont
au pouvoir que sa force et celle du FNL reste assez importante.
Sindayigaya Gaudence lui aussi affirme que la rumeur a une place particulière dans
chaque compétition politique. Car après tout, le fait de revêtir un caractère politique
n’empêche pas à la compétition électorale de rester une lutte comme tant d’autres. Donc
la rumeur y trouve bien sa place comme arme de lutte. Au Burundi la rumeur est une
arme très néfaste à cause du conflit qui a marqué l’esprit des burundais et duquel le pays
se remet difficilement. Le mauvais impact de la rumeur est surtout dû au fait que les
plaies sur la conscience des burundais ne sont pas complètement cicatrisées.
Sur la question de savoir comment faire face à la rumeur, Sindayigaya Gaudence
remarque qu’il faudrait s’appuyer sur une éthique, un sentiment moral de bonne foi qui
devrait pousser les burundais à surpasser les rumeurs. Il faut aussi se souvenir que la loi
interdit la propagation de rumeurs. Il faut remarquer que l’un des grands problèmes en
rapport avec la rumeur résulte de la difficulté d’en déterminer la source. D’une seule
chose on peut être sur : c’est que la rumeur est très souvent créée pour un but bien
déterminé et que beaucoup d’hommes politiques sans scrupules l’utilisent facilement
pour atteindre des objectifs précis.
Niyondiko Désiré appuie la position de Sindayigaya Gaudence et affirme que quand il y a
circulation de rumeur, certains politiciens font bien passer leur message car la
population est alors très ouverte pour recevoir n’importe quelle information.
Les medias et la rumeur
Sindayigaya Gaudence rappelle que la position de la presse par rapport à la diffusion et
la propagation de la rumeur est très importante. En fait la presse, soit orale ou écrite,
peut aider à contrecarrer comme à diffuser la rumeur. La presse burundaise a fait un
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travail remarquable dans la consolidation de la paix. Dans ce cadre il faut
particulièrement apprécier le travail fourni par la synergie des medias. Le travail
d’équipe a limité l’impact négatif de la rumeur. Malheureusement il arrive que certains
journalistes se laissent utiliser par des hommes politiques et deviennent ainsi des
instruments de propagation de rumeurs. Ceci est très déplorable et risque de discréditer
les medias impliqués.
Sebudandi lui aussi apprécie le travail de la synergie des medias surtout dans la
consolidation de la démocratie. Il reconnaît néanmoins que les problèmes ne manquent
pas. Mais il faut que l’exemple de la radio rwandaise RTLM et le journal Kangura ne se
répète pas au Burundi. Il faut se souvenir que le mauvais travail de ces organes de
presse a amené leurs responsables jusqu’au Tribunal International d’Arusha.
Parlant de la place des nouvelles technologies de communication, elles contribuent
également à la propagation des rumeurs. Selon l’avis de Sebudandi, l’influence de la
rumeur transmise au moyen de l’internet a généralement le même effet que celle des
autres formes de presse. L’internet est très utilisé pour propager la rumeur surtout dans
les pays développés. Au Burundi l’impact de la rumeur par internet est très limité car la
majeure partie de la population n’a pas accès aux NTIC.
Pour Niyondiko Désiré le rôle des journalistes n’est pas à ignorer dans la réduction ou
l’accroissement de l’impact de la rumeur. Il ne faut pas oublier qu’au Burundi la grande
partie de la population utilise la radio comme source principale d’information. Chaque
nouvelle qui passe par les ondes devient crédible aux yeux de la population. Alors quand
une fausse nouvelle passe par les ondes il faut s’attendre à ce que la population réponde
conformément à l’interpellation reçue. La réponse peut être positive ou négative et dans
une certaine mesure la réaction peut fortement influencer la situation sécuritaire. Le
journaliste est, dans cette perspective, appelé à prendre des responsabilités sur
l’information qu’il transmet. Ce qui est très déplorable au Burundi c’est le fait que
jusqu’à présent beaucoup de journalistes ne peuvent pas encore dépasser leur
appartenance politique ou même ethnique pour donner une information équilibrée. A
cause de ce problème, il arrive que certains journalistes se comportent comme des
porte-paroles des partis qu’ils soutiennent ou avec lesquels ils sympathisent. Dans un
cas pareil, les journalistes aident facilement dans la propagation de rumeurs.
Sebudandi constate deux catégories de journalistes impliqués dans la propagation de
rumeur. La première catégorie concerne ceux qui propagent des rumeurs sans s’en
rendre compte. Leur problème est de ne pas s’assurer de la provenance de l’information.
Ceux-ci peuvent se corriger facilement. La deuxième catégorie est celle des journalistes
qui lancent des rumeurs consciemment. Pour cette catégorie, le problème est beaucoup
plus compliqué car ils ont une position beaucoup plus engagée. Il leur est difficile de
changer d’avis.
Que faire donc pour limiter l’impact de la rumeur?
Pour le professeur Sebudandi Christophe :
1) Il faut s’adresser à la population pour lui rappeler de faire très attention à
l’information qu’elle reçoit. La rumeur comporte en soi des lacunes qui servent
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de signaux quant à la fausseté de la nouvelle que l’on vient de recevoir. La
population doit tirer attention sur cet aspect de la rumeur. Quand on parle par
exemple de cartes qui changent de couleur une fois dans l’enveloppe, il faut
essayer d’être raisonnable pour comprendre que cela n’est vraiment pas possible.
2) Il y a aussi une nécessité d’apprendre à la population comment différencier une
vraie information d’une fausse.
3) Les hommes de bonne foi doivent se lever pour apporter la lumière et montrer la
vérité quand il y a des rumeurs. (par exemple des hommes d’églises, des
politiciens soucieux de préserver la stabilité et tous ceux qui veulent le bien du
pays)
Pour Gaudence Sindayigaya, afin de limiter l’impact des rumeurs :
1) Il faut d’abord apprendre à reconnaître que l’information reçue est une rumeur
ou non. Ceci est possible lorsqu’on examine attentivement le contenu du message
reçu.
2) Ensuite il faut que les politiciens dignes de ce nom, la société civile et surtout la
presse, prennent les devants pour stopper la propagation des rumeurs en
précisant là où se trouve la vérité.
3) Les hommes intègres doivent se lever pour contrecarrer la rumeur en
proclamant la vérité. Il ne faut pas garder silence quant la rumeur circule comme
si l’on était pas concerné
S’adressant aux hommes politiques qui font recours à la rumeur pour leurs propres fins,
Sindayigaya Gaudence prévient que ce phénomène peut produire un effet qui dépasse
largement ce que l’on escomptait. Les conséquences peuvent même se retourner contre
ceux-là même qui sont à la source de cette rumeur.
Niyondiko Désiré, quant à lui, estime que la population doit se ressaisir et agir avec
responsabilité afin de ne pas se laisser influencer par une information qui a trait de
rumeur. Il lance en même temps un appel aux journalistes de faire très attention aux
sources d’information qu’ils reçoivent. La prudence des journalistes doit être maximale
surtout quand l’information vient d’une source non dévoilée. Quand par exemple celui
qui donne l’information refuse de décliner son identité, cela devrait servir de feu rouge
pour mettre en garde le journaliste quant à la véracité de l’information reçue.
Dernières remarques : le recours à la rumeur par les politiciens est un signe de leur
manque de maturité et de responsabilité. La meilleure façon de contrecarrer la
propagation de la rumeur et de limiter son impact négatif, c’est en réalité de déployer
des efforts suffisants pour assurer la sécurité et la paix à tous.
© POOL PACAM – Juin 2010
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