VILLENEUVE LèS MAGUELONE (34)
Transcription
VILLENEUVE LèS MAGUELONE (34)
Fiche expérience N°19 MAISON D’ARRET DE VILLENEUVE LèS MAGUELONE (34) Pour un approvisionnement à hauteur de 19% en produits bio Fiche Technique ▷▷Convives : Détenus de la Maison d’Arrêt et personnels administratifs ▷▷Taille : 800 détenus incarcérés + 70 personnels ▷▷Type de gestion : Cuisine en gestion déléguée ▷▷Personnels : 2 chefs de production + 25 détenus + 1 personnel pénitentiaire ▷▷Équipement : Présence d’une légumerie Caractéristiques de l’approvisionnement de qualité Maison d’arrêt de Villeneuve lès Maguelone source : cda30-chunimes ▷▷Pourcentage d’approvisionnement en bio : 19% La restauration collective du milieu pénitentiaire se doit de proposer des repas équilibrés mêmes si certains ne sont que très peu consommés par les détenus. Dans ce contexte carcéral particulier, l’alimentation joue un rôle particulièrement important et les droits des détenus sur l’alimentation sont très réglementés. Allant au-delà de la règlementation, la Maison d’Arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone propose à ses détenus une alimentation de qualité via la société de restauration qui a répondu au marché, en s’approvisionnant notamment pour 19% en produits bio. Les clés de la réussite Engagement de la société de restauration dans un cahier des charges incluant le bio Le cahier des charges pour la restauration de la Maison d’Arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone a été rédigé de manière à respecter la réglementation en vigueur et les recommandations pour une alimentation de qualité en restauration collective. Pour cela, elle a fait apparaître dans son cahier des charges la fourniture de produits bio aux détenus pour 20% de l’approvisionnement. Le bio consommé par les détenus regroupe surtout des produits de la famille des féculents comme les pâtes, le riz, les pommes de terre. Cela constitue également des produits dont la différence de prix entre le bio et le non bio n’est pas très élevée et donc pour lesquels l’approvisionnement en bio se fait régulièrement. D’autres produits comme le sauté de boeuf ou les escalopes bios sont bien consommées. L’implication des détenus dans la restauration carcérale est également un point décisif car elle leur permet de reprendre confiance dans l’alimentation qui leur est servie. De plus, cette participation à l’élaboration des repas étant volontaire, elle est rémunérée et des formations sont dispensées sur les règles d’hygiène. Pour obliger le prestataire à tenir ses engagements, l’administration pénitentiaire charge un référent « Restauration/Hôtellerie » du contrôle du cahier des charges. En cas de non-respect de celui-ci, l’établissement a la possibilité d’appliquer des pénalités financières. q Malgré les conditions difficiles pour encourager une alimentation de qualité, des solutions existent comme la rédaction d’un cahier des charges dans ce sens et l’implication des détenus dans la confection des repas. Contexte : La démarche : L’alimentation a une place particulièrement importante en prison L’article D.354 du code de procédure pénale indique que les personnes incarcérées doivent recevoir « une alimentation variée, bien préparée et présentée, répondant tant en ce qui concerne la qualité et la quantité aux règles de la diététique et de l’hygiène, compte tenu de leur âge, de leur état de santé, de la nature de leur travail et, dans la mesure du possible, de leurs convictions philosophiques ou religieuses ». Le rapport des personnes détenues à leur alimentation est déterminé par des besoins nutritionnels spécifiques à l’incarcération, par des motivations qui renvoient à leur qualité de consommateurs, tout en revêtant également une forte dimension sociale et culturelle. En prison, plusieurs systèmes de distribution de nourriture coexistent et se complètent. Offre alimentaire à la maison d’arrêt de Villeneuve lès Maguelone Cantine : boutique où les détenus peuvent acheter des produits alimentaires et non alimentaires Restaurant collectif : repas proposés par l’établissement pénitenciaire Restaurant du MESS : lieu de restauration des employés de l’établissement pénitenciaire Cahier des charges engageant la société de restauration à respecter la réglementation L’Administration Pénitentiaire réalise un appel d’offre concédant la gestion complète de la restauration à une société privée qui s’engage alors à respecter un cahier des charges établi par le pouvoir adjudicateur. Dans ce cahier des charges, les établissements y inscrivent les conditions réglementaires que la société doit respecter : • la marge prestataire limitée à 9.09% sur les produits vendus à la cantine, avec un catalogue aux prix inférieurs ou égaux à l’hypermarché le plus proche. • les recommandations nutritionnelles du GEMRCN* dans les portions alimentaires servies au restaurant collectif. La santé des personnes incarcérées étant sous la responsabilité de l’état, prévenir toute forme de carence, prendre en compte des besoins nutritionnels propres à l‘incarcération comme les besoins liés à l’activité des détenus (majoritairement hommes), le travail ou l’activité sportive (les condamnés de longue durée peuvent y avoir accès) et les conditions sanitaires dans lesquelles arrivent les détenus, sont des obligations de l’établissement de détention. • la qualité de certains produits servis par le service « Restauration Détenus » : viande bovine provenant de races à viandes de type charolais, 50% de la volaille fraiche, le service d’un produit reconstitué maximum par famille de produits par cycle de 20 jours, un poulet bio par cycle… • fournir un goûter aux personnes de moins de 21 ans. Les motifs de rejet de la nourriture proposée par le service de restauration collective sont divers: intention identitaire, opposition à l’institution exerçant une contrainte, manque de confiance envers l’alimentation fournie par cette institution, affirmation d’une position sociale, et aussi bien souvent éloignement avec les habitudes alimentaires des détenus. * Groupe d’étude de marchés de restauration collective et de nutrition http://agriculture.gouv.fr/ameliorer-la-restauration-collective Contacts : • M. Fabrice Brésil, responsable hotellerie de la Maison d’Arrêt (MA) de Villeneuve-lès-Maguelone Email : [email protected] • M. Fabrice Kozloff, attaché d’administration MA de Villeneuve-lès-Maguelone Tél. : 04.67.07.80.12 - Email :[email protected] • M. Christian Livolsi, responsable restauration pour la Direction interrégionale des services pénitentiaires Réalisé en 2013 par : DRAAF Languedoc Roussillon - Rémi Prudhomme, Virginie Grzesiak Remerciements : M. Brésil et M. Kozloff Conception Le restaurant collectif propose un repas fixé dans un menu proposé par la société de restauration et validé par l’administration de la maison d’arrêt. Certains types de plats sont peu consommés (légumes verts, poissons en sauce, crudités, produits à base d’oeufs…) au profit de la nourriture achetée dans la cantine. Cette cantine permet aux détenus d’être libres de choisir leur nourriture. Ce système de cantinage est préféré en France à des menus à plusieurs choix que l’on retrouve dans les pays anglo-saxons pour une meilleure observance des libertés individuelles.