Dossier de Presse
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Dossier de Presse
F REE D OLPHIN , Z OOTROPE F ILMS , T ILDE C ORSI ET G IANNI R OMOLI P RÉSENTENT GIOVANNA MEZZOGIORNO MASSIMO GIROTTI DANS UN FILM DE RAOUL BOVA F ERZAN OZPETEK IT A L IE - 2 00 4 - 1 H46 - C O UL E URS - DO L BY S RD – CI N ÉM AS C OP E N° DE VISA : 108986 SORTIE LE 14 DÉCEMBRE 2005 FILIPPO NIGRO Rome 1943 : Aux heures les plus sombres de la guerre, un jeune apprenti boulanger tue son employeur avant de disparaître dans les rues de la ville endormie. Soixante ans plus tard, un vieux Monsieur élégant, Davide (Massimo GIROTTI), de l’argent à la main, erre dans Rome sans savoir qui il est. Un jeune couple en crise, Giovanna (Giovanna MEZZOGIORNO) et Filippo (Filippo NIGRO) le croisent par hasard. Filippo décide de le ramener dans leur appartement malgré les réticences de sa femme. Au fil des jours, elle se prend d’amitié pour lui et décide de découvrir le secret de cet homme solitaire avec l’aide de son voisin d’en face, Lorenzo (Raoul BOVA). Les souvenirs commencent à affleurer. La mémoire de Davide se réveille. Au fur et à mesure que les événements tragiques qui ont marqué l’esprit du vieil homme ressurgissent, Giovanna et Lorenzo se rapprochent enivrés par leur propre attirance et captivés par l’esprit et le passé du vieil homme. “Il faut exiger de vivre une existence heureuse et ne pas se contenter d’en rêver. Moi, je n’ai pas pu.” Né à Istanbul en 1959, il s’établit à Rome en 1978 pour suivre des études d’Histoire de l’Art et de cinéma. Il collabore avec Julian Beck au Living Theatre, occupe le poste de premier assistant réalisateur aux côtés de Massimo Troisi sur Scusate il ritardo, puis de Maurizio Ponzi sur Son contento. Il travaille à plusieurs reprises avec Lamberto Bava, Ricky Tognazzi, Francesco Nuti, Sergio Citti et Marco Risi. Hammam (1996), son premier film, est présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 1997. Il réalise ensuite Le Dernier Harem (1999), Tableau de famille (2001) et La Fenêtre d’en face (2003). Cuore sacro (2005), son dernier film, vient de sortir en Italie. Comment est née l’idée de La Fenêtre d’en face ? D’un événement qui s’est réellement déroulé, comme pour tous mes films. Il y a une quinzaine d’années, alors que nous étions, mon ami et moi, en train de nous disputer sur le pont où dans le film on découvre le personnage de Davide, nous avons aperçu un vieil homme qui semblait perdu. Nous l’avons pris dans notre voiture. Au départ, je pensais que c’était un escroc, mais il était bel et bien perdu. Nous avons fait le tour de Rome pour trouver sa maison, puis il s’est rappelé qu’il habitait à côté du Colisée. Et nous l’avons laissé là. Il nous a expliqué qu’il ne sortait plus de chez lui depuis plus de vingt ans, mais qu’à la suite d’une dispute avec sa belle-fille, il était tellement énervé qu’il avait décidé de sortir et de marcher sans s’arrêter. Puis il avait été pris de panique par le trafic et la vie moderne, et s’était retrouvé complètement déboussolé. Cet homme m’a profondément marqué. Il m’est même souvent arrivé de pleurer en repensant à son visage. Et bien que les années aient passé, je me suis toujours demandé pourquoi ce type avait décidé de ne plus sortir de chez lui. Je me suis aussi inspiré d’un couple d’amis pour les personnages de Filippo et Giovanna. Autant cette amie est très active et très intelligente, autant son mari bloque ses envies. L’autre personnage principal du film, c’est la mémoire. Oui, j’ai cette manie du passé et des souvenirs. A Rome, j’habite dans une maison du XVIIIe siècle, et je me demande souvent qui habitait là à cette époque, ce que les gens y faisaient ? Et je cherche à imaginer leur vie. Il y aussi l’histoire du vieux Juif qui a survécu à l’Holocauste… C’est moi qui en ai eu l’idée, mais on l’a développé à deux, avec mon co-scénariste, Gianni Romoli. On a fait beaucoup de recherches sur la rafle du 16 octobre 1943 [lors de cette rafle, plus d’un millier de Juifs furent déportés Giovanna, le personnage principal du film, mène une vie qui à Auschwitz, NdT]. Une fois le scénario finalisé, une de ne la satisfait pas. Pour tromper son ennui, elle observe son mes voisines m’a dit qu’à cette époque, le propriétaire de voisin d’en face — un principe très hitchcockien. Vous consi- ma maison était un Juif, et qu’il s’était caché à l’intérieur dérez-vous comme un cinéaste voyeuriste ? pendant deux ans. Ça m’a fait un choc ! Pas du tout, mais je suis fasciné par la vie et les expériences d’autrui. Un jour, je suis allé chez des amis qui habitaient Vous avez fait aussi le choix de traiter son histoire sur un mode en face de chez moi. J’ai vu ma maison à travers leur fenê- sentimental, d’éviter toute reconstitution historique vériste. tre, et cela m’a fait une impression vraiment curieuse. Ça Il y a déjà eu beaucoup de films réalistes sur cette période. m’a donné l’idée de créer deux vies l’une en face de l’autre. J’ai donc préféré raconter son histoire en flash-backs et les Une fenêtre qui se trouve en face, c’est un peu comme un incorporer dans un environnement actuel. D’ailleurs, si tu te miroir ou comme un écran de cinéma. rends à Rome dans le quartier où le ghetto se trouvait, rien n’a changé, excepté l’éclairage et le nombre de voitures. Qu’en a-t-il été de Filippo Nigro, qui incarne le mari de Giovanna ? Toutes les maisons sont encore imprégnées des souvenirs C’est un rôle plus facile, qui n’est pas lisse. Filippo est un garçon qui n’a pas grandi. Dans la scène où il pleure, de cette époque. il ne pleure pas parce qu’il sait qu’elle le trompe, mais parce Vous avez travaillé avec deux générations d’acteurs sur ce film. qu’elle a changé et qu’il est contraint de changer lui aussi pour sauver son mariage. C’est la première fois de sa vie Comment se sont passés vos rapports ? Massimo Girotti, qui a été une icône du cinéma italien, qu’il comprend qu’il doit grandir. Et ça le désespère. m’a dit un jour sur le tournage : “Ecoute, Ferzan, je voulais te dire qu’à plus de 80 ans, c’est la première fois que je me Quel était votre but avec La Fenêtre d’en face ? sens un grand acteur !” Ça m’a fait énormément plaisir. Il est, Je voulais raconter une histoire d’amour quasi-impossible hélas !, décédé dix jours après que j’ai fini le pré-montage du entre un vieil homosexuel et une jeune femme. S’il avait film. Avec Giovanna Mezzogiorno, j’ai un peu un rapport été jeune, Davide serait probablement tombé amoureux père/fille. On s’appelle souvent. Je lui ai demandé de jouer à de Giovanna, même s’il est homosexuel. Les vrais amoul’opposé du film qu’elle avait tourné précédemment, autre- reux du film, ce sont eux. Avec chacun dans leur bagage, ment dit de retenir toutes ses émotions et de les exprimer un amour perdu. L’amour n’a pas de règles. avec son regard. Il m’est arrivé plusieurs fois de lui enlever Ce n’est pas parce qu’on est homosexuel qu’on ne peut une réplique pour qu’elle l’exprime juste avec ses yeux. pas tomber amoureux d’une personne du sexe opposé. Idem pour les hétérosexuels. On ne peut jamais dire jamais. Raoul Bova joue un peu le beau mec sans personnalité. A-t-il Croyez-en mon expérience ! accepté le rôle sans tiquer ? Il s’est plaint un peu de ça. Mais c’est pour cette raison précise que je l’ai choisi. Je voulais un très beau garçon que Giovanna pourrait regarder comme si elle regardait la télévision en faisant la vaisselle. C’est un héros de soap-opéra. Et Raoul a été parfait. Née à Rome le 9 novembre 1974, Giovanna Mezzogiorno est la fille des acteurs Cecilia Sacchi et Vittorio Mezzogiorno. A l’âge de neuf ans, elle suit son père en France et y reste trois ans avant de retourner avec lui en Italie. En 1994, à la suite du décès de son père, elle revient en France pour “être en paix”. Elle fait des stages à Paris, est auditrice au Conservatoire, travaille au Centre international de créations théâtrales, puis débute aux Bouffes du Nord, lors de la saison 1995-1996, dans le rôle d’Ofélia dans Qui est là ?, pièce créée et mise en scène par Peter Brook, inspirée de Hamlet de Shakespeare et des textes d’Artaud, Brecht, Craig, Mayerhold, Stanislavski et Zeami. née en Somalie, puis apparaît avec Klaus Maria Brandauer, sous la direction de Giacomo Battiato, dans Daddy, un téléfilm tiré du best seller de Loup Duran. Depuis elle a tourné La Fenêtre d’en face (2003) de Ferzan Ozpetek, pour lequel elle a reçu le David di Donatello, le Ciak d’Oro, le Nastro d’Argento et le Globo d’Oro, Au secours, j’ai trente ans de Marie-Anne Chazel (2004) avec Pierre Palmade et La Bestia nel Cuore (2005) de Cristina Comencini qui lui a permis de remporter la très convoitée coupe Volpi de la meilleure actrice au Festival de Venise, récompense qu’elle a dédiée à Peter Brook : “Quand j’ai commencé à travailler au théâtre, je doutais encore de moi, de l’envie de faire ce métier et c’est Peter qui m’a encouragée. C’est lui qui m’a dit que c’était ma voie. Je lui devais bien ça. ” En 1997, elle débute au cinéma dans Le Voyage de la mariée de et avec Sergio Rubini, et engrange les récompenses pour son interprétation. Elle enchaîne l’année suivante sur Del perduto amore de Michele Placido, qui sera primé à Venise. En 2000, elle joue aux côtés de Gérard Depardieu et John Malkovich dans la mini-série Les Misérables puis tourne en Italie Tutta la conoscenza del mondo d’Eros Puglielli et Juste un baiser de Gabriele Muccino, avec Stefano Accorsi et Stefania Sandrelli, pour lequel elle reçoit le prix de la meilleure actrice de l’année. Deux ans plus tard, elle incarne le rôle de Ilaria Alpi dans Ilaria Alpi - Il più crudele dei giorni de Elle tourne actuellement à Paris, en compagnie de MiouFerdinando Vicentini Orgnani, reconstitution de l’affaire Miou et Charles Berling, le premier film de Cyril Gelblat, tragique et obscure de la journaliste du Rai Trade assassi- Les Murs porteurs. Comment avez-vous rencontré Ferzan Ozpetek ? On se connaissait déjà. On s’était croisé quelquefois. Mais on n’avait jamais eu l’occasion de travailler ensemble parce que dans ses précédents films il n’y avait pas nécessairement de rôle pour une femme de mon âge. Quand il a écrit ce film et qu’il me l’a proposé, j’ai été tout de suite très emballée par le scénario. Il avait vraiment la structure d’un roman. Ferzan n’était pas sûr que je puisse interpréter le rôle d’une mère de famille ayant 2 enfants de 7 à 8 ans. Après en avoir parlé avec lui, on s’est finalement dit que mon âge, 27 ans à l’époque, ne posait pas tant de problèmes que cela car le personnage de Giovanna vient d’un milieu populaire. Il était donc assez réaliste qu’elle ait eu des enfants très jeune. Comment définiriez-vous Giovanna ? C’est une femme plutôt enragée, très nerveuse et mécontente. Pour être avec sa famille, elle a renoncé à devenir pâtissière, une activité qui a beaucoup à voir avec la création et avec le goût. Ça a été une frustration énorme pour elle, car une partie d’elle n’a pas pu s’exprimer. La rencontre avec Davide (Massimo Girotti) va changer complètement cela. Vous êtes-vous sentie proche du rôle ? Contrairement à Giovanna, j’ai réalisé mes rêves jusqu’à maintenant. Mais, en même temps, Giovanna, moi, toutes les femmes et le genre humain en général, avons dû faire à un moment de notre vie des compromis qui ne nous rendent pas heureux. Et c’est ça le sujet de La Fenêtre d’en face. Le film parle de toutes les choses auxquelles on a dû renoncer mais pour lesquelles il faut toujours lutter. C’est cette idée qu’exprime Davide à la fin quand il dit à Giovanna : “Ne vous contentez pas de survivre. Essayez de toujours réaliser vos rêves”. C’est important de ne pas avoir de regrets. Le film parle aussi de la responsabilité qu’on a envers ce qu’on a construit. Giovanna comprend, en effet, qu’il est plus important de préserver ce qu’elle a et de trouver ce qu’il y a de beau dans sa vie, même si elle lui paraît plate et banale, que de partir avec l’homme de ses rêves qui habite en face. C’est beauqui sont beaucoup plus connus du public, mais Ferzan coup plus intense d’essayer de trouver ça que de s’enfuir. voulait Massimo car il amenait quelque chose d’intemporel, Le titre du film est à double sens. Le mot “fenêtre” signifie une “atmosphère” qui était en lui et qu’il a mis dans le film. Massimo était quelqu’un d’adorable, un vrai gentleman. également “miroir” ? Oui, bien sûr. Giovanna voit dans Davide quelque chose qu’elle n’a pas et Davide voit dans la famille de Giovanna Vos parents ont-ils tenté d’influencer votre carrière ? quelque chose que lui n’a pas eu. Il s’agit de personnages Pas du tout. Mon père est décédé quand j’avais 19 ans avant qui se renvoient tout le temps quelque chose qu’ils n’ont pas même que j’ai débuté dans ce métier. Et ma mère ne m’a ni encouragée, ni dissuadée. Elle a attendu avec une légère vécu et qu’ils voient dans les autres. angoisse, car c’est vrai que c’est beaucoup plus dur quand on a eu des parents comédiens. Mais elle n’a pas vraiment Comment s’est passée la rencontre avec Massimo Girotti ? Une légende, une vraie légende ! Il a été une icône, un mythe interféré, elle a attendu de voir si ça marchait. en Italie dans les années 50-60. Ensuite, en vieillissant, il a moins travaillé. Ferzan, à mon avis, a eu une intuition Ferzan est-il très directif avec ses comédiens ? incroyable en voulant Massimo pour le rôle du vieux mon- Très directif, en effet. Moi, ça me convient, car j’aime qu’on sieur. C’est vrai qu’il y a des acteurs de la même génération me donne des directions précises. Je pense que les acteurs ne peuvent pas se diriger eux-mêmes, mais tout le monde n’est pas d’accord sur ce point. Comme Ferzan ne fait pas des films d’action, mais plutôt des films psychologiques, il travaille de manière très rapprochée avec les acteurs sur leur interprétation. Est-ce que vous pensiez que le film rencontrerait un tel succès en Italie ? Rien n’était moins sûr. Le film parle d’un amour frustré, d’un Juif homosexuel qui a survécu à la Seconde guerre mondiale, autant d’éléments qui ne sont pas très populaires. Mais si finalement La Fenêtre d’en face a rencontré un tel succès c’est parce qu’il a été tourné avec beaucoup de sincérité par Ferzan. Le public a été happé par les sentiments qui passent dans ce film et ils en sont tombés complètement amoureux. S E R R A Y ILMAZ Serra Yilmaz commence sa carrière en Turquie, apparaissant dans de nombreux films et programmes télévisés dans les M A S S I M O GIR OT TI années 80. En 1999, on la retrouve dans le film de Ferzan Athlète et étudiant en ingénierie avant de devenir acteuren Ozpetek, Le Dernier Harem puis dans Tableau de famille 1939, Girotti est un acteur incontournable du cinéma italien en 2001. Aujourd’hui, elle partage son temps et son travail avec plus de 100 films à son actif. Il a travaillé avec les plus entre la Turquie et l’Italie. grands : Roberto Rossellini (Desiderio en 1943), Luchino Visconti (Les Amants diaboliques, 1943 et L’Innocent, 1976), Vittorio de Sica (La Porte du ciel, 1946) et Bernardo Bertolucci (Le Dernier tango à Paris, 1972). La Fenêtre d’en face est son dernier film. Il meurt le 5 janvier 2003. R A O U L B O VA GIANNI ROMOLI Né le 14 août 1971 à Rome, Raoul Bova est une star en Italie. Il se fait d’abord remarquer dans des séries télévisées telles que La Mafia, Ultimo et Francesco. On le retrouve ensuite dans Mafia Love de Martyn Burke en 2002, Sous le soleil de Toscane de Audrey Wells en 2003 et Alien Vs Predator de Paul Anderson en 2004. Gianni Romoli (scénariste et producteur) écrit d’abord pour la télévision italienne. En 1994, il signe, Dellamorte Dellamore de Michele Soavi. En 1999, en tant que co-scénariste et producteur, il s’associe à Ferzan Ozpetek pour Le Dernier Harem. Il fait de même pour Tableau de famille (2001) et La Fenêtre d’en face (2003). Romoli est également co-producteur de Eden réalisé par Amos Gitai en 2001, avec Samantha Morton et Thomas Jane. F I L I P P O NI GRO Filippo Nigro apparaît pour la première fois dans la série La Dottoressa Giò et fait ses débuts au cinéma dans Tableau de famille de Ferzan Ozpetek. Il vient de tenir un des rôles principaux de la série télévisée R.I.S. - Delitti Imperfetti qui remporte actuellement un gros succès d’audience en Italie. T I L D E CORSI Tilde Corsi a commencé dans la pub avant de devenir productrice. Elle travaille de concert avec Romoli depuis Le Dernier Harem.