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présente en partenariat avec le Cercle Lyrique de Metz Saison 2011-2012 En direct de The Metropolitan Opera Anne Boleyn (Anna Bolena) Opéra en 2 actes (6 tableaux), Musique de Gaetano Donizetti Livret de Felice Romani DIRECTION MUSICALE Yannick Nézet-Séguin MISE EN SCENE Des McAnuff L’argument : Le roi d’Angleterre Henri VIII est lassé de sa deuxième épouse Anne Boleyn, et aime une dame de compagnie de la reine, Jeanne Seymour, qui bien que se sentant coupable ne peut nier l’amour qu’elle ressent pour le roi. Le roi rappelle d’exil Henry Percy, ancien fiancé de la reine, et profite de cette situation pour inventer une accusation d’adultère. La reine et Percy sont donc arrêtés, emprisonnés, jugés et condamnés à mort. Henry VIII (Enrico), roi d’Angleterre // Ildar Abdrazakov (basse) Anne Boleyn (Anna Bolena)// Anna Netrebko (soprano) Jane Seymour (Giovanna) // Elina Garanca (mezzo-soprano) Lord Richard Percy (Riccardo) // Stephen Costello (ténor) En savoir plus : Anna Bolena (1830), trentième des soixante-sept opéras écrits par Donizetti, lui valut son premier triomphe en Italie comme à l’étranger. Avec Maria Stuarda (1835) et Roberto Devereux (1837), il constitue la trilogie donizettienne que les anglo-saxons appellent les opéras des « Trois reines » (Elisabeth Ière apparaît dans les deux derniers). C’est, avec Lucia di Lammermoor (1835), la création la plus célèbre dans le genre de l’opera seria du Maître de Bergame. Donizetti s’approprie l’art du canto fiorito, chant ornementé, hérité de Rossini : à l’acte I, le duo, Tutta in voi la luce mia, entre Enrico et Giovanna, en donne un parfait exemple ; l’évocation du premier amour d’Anna, Come innocente giovane, pleine de nostalgie, en remontre à Bellini dans la maîtrise de la cantilène. Ce dernier, dans Norma en 1831, calque la confrontation entre son héroïne et Adalgisa, sur le duo de l’acte II, Sul suo capo aggravi un dio, entre Anna et Giovanna, considéré comme un des plus beaux du répertoire lyrique. Les pages les plus réussies d’Anna Bolena -quintette central du 1er acte, Io sentii sulla mia mano ; finale du dernier acte, composé d’un récitatif de l’héroïne, Al dolce guidami, s’imaginant très loin de sa prison, suivi d’une cabalette déchirante, Coppia iniqua, l’estrema vendetta-, annoncent le célèbre sextuor de l’acte II et la fameuse scène de la folie de Lucia, cinq ans plus tard. Le livret de Felice Romani, un des plus grands librettistes de son temps, s’appuie non pas sur la chronique historique mais sur deux drames italiens défendant la thèse de l’innocence de l’épouse d’Henri VIII. Si l’action se fonde sur des situations mélodramatiques efficaces, son évolution suit avant tout celle des sentiments des personnages, d’une complexité rare dans les livrets du temps : Anna, injustement accusée et condamnée à l’échafaud, passe par toutes les affres de la souffrance jusqu’à plonger dans la folie. Mais c’est avec toute sa dignité retrouvée de reine, qu’elle accepte la mort. Le traitement musical se permet certaines audaces comme celle d’un Enrico muet dans l’ensemble final de l’acte I, pour mieux souligner sa colère. L’œuvre fut écrite pour la grande cantatrice Giuditta Pasta (1797-1865), créatrice des rôles titres de Semiramide (Rossini, 1823), La Sonnambula, Norma, Béatrice de Tende (Bellini, 1831 et 1833). Elle garda son timbre chaud de mezzo en devenant soprano dramatique. Le rôle de Percy fut confié au plus célèbre des ténors de son temps, Rubini (1794-1854), admiré pour sa virtuosité et son art fait de nuances et de force. Resté à l’affiche pendant cinquante ans, l’opéra disparut du répertoire à la fin du XIXème siècle, jusqu’à la prestigieuse reprise avec Maria Callas, royale dans la production de Luchino Visconti de 1957, à La Scala de Milan. Joan Sutherland (à 62 ans), Montserrat Caballé, Beverly Sills lui succédèrent. Giuletta Simionato, Marilyn Horne, Shirley Verrett, ont chanté Giovanna, pourtant créée par une soprano, et Samuel Ramey, Nicolai Ghiaurov, Nicola Rossi-Lemeni, Enrico. Les habitués des retransmissions du MET, retrouveront avec plaisir les Russes Anna Netrebko et Ildar Abdrazakov, la Lettone Elina Garanča, l’Américain Stephen Costello, spécialistes de ce répertoire. A écouter chez EMI : Callas, Simionato, Raimondi, dir. Gavazzeni. Danielle Pister, Vice-présidente du Cercle lyrique de Metz, http://www.associationlyriquemetz.com/ Votre prochain Rendez-vous : samedi 29 octobre 2011 à 18h55 Don Giovanni