Le phénomène El Niño
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Le phénomène El Niño
Le phénomène El Niño El Niño est le phénomène climatique le plus spectaculaire : il se développe dans le Pacifique Equatorial vers Noël (d’où son nom, qui signifie Enfant Jésus en espagnol), mais on sait depuis une bonne dizaine d’années que son impact sur le climat est global et touche non seulement toute la ceinture équatoriale, mais aussi les latitudes tempérées, en particulier le climat en Amérique du Nord et dans les régions asiatiques, en relation avec la mousson. Les mécanismes qui régulent ce phénomène ne sont pas encore entièrement connus, mais ils font intervenir les interactions couplées entre l’atmosphère et l’océan : surtout dans les régions équatoriales, où la température de l’océan est très élevée, l’atmosphère et l’océan sont en continuelle interaction, la température de surface affectant les vents, qui eux même affectent les courants et la température de surface. El Niño apparaît environ une à deux fois par décennies, avec une intensité particulièrement importante lors de ces dernières manifestations et sa durée est d’environ 18 mois. En régime normale (figure A), soufflant vers l’ouest, les alizés poussent les eaux chaudes vers l’Australie, où se forme la « warm pool » (piscine d’eau chaude) : cette accumulation d’eaux chaudes provoque des échanges de chaleur intenses avec l’atmosphère et la formation de système de cumulonimbus associé à de très fortes précipitations. D’autre part, cette accumulation est compensée par une remontée (upwelling) d’eau le long de l’équateur et au niveau du continent sud américain, à l’est du bassin (langue bleue sur la figure A). Cette remontée est accompagnée d’un apport de sels nutriments (nitrate, phosphate) de l’océan de sub-surface, qui fertilise la surface de l’océan et rend les côtes péruviennes extrêmement riches en poissons. Lorsque, pour des raisons non entièrement élucidées à l’heure actuelle, l’intensité de ces alizés s’affaiblit, un reflux rapide des eaux de la warm pool vers l’est se développe (langue rouge sur la figure B). Cela entraîne un déplacement vers le Pacifique central et est des systèmes de nuages convectifs équatoriaux et une forte diminution de l’intensité de l’upwelling à l’est : c’est El Niño. Les conséquences directes de ce déséquilibre est une série de pluies diluviennes sur les pays andins et un arrêt total de la production biologique et donc des pêches sur les côtes péruviennes, et au contraire, des périodes de sécheresses, souvent accompagnées d’incendies importants en Australie et en Indonésie. Ce phénomène s’arrête généralement par la mise en place du phénomène « inverse », appelé La Niña, qui, par l’intermédiaire d’une intensification très importante des alizés, repoussent de nouveau les eaux chaudes vers l’ouest. Depuis les années 1990, un réseau d’observation extrêmement complet a été mis en place dans le but de surveiller l’apparition de ce phénomène dont les impacts naturels, humains, et économiques sont colossaux. Associées au progrès de la modélisation sur ordinateur du système couplé océan – atmosphère, ces observations devraient permettre d’anticiper le déclenchement de El Niño, de manière à se prémunir le mieux possible de ces impacts. Actuellement, une des questions scientifiques qui est de plus en plus étudiée et qui reste largement ouverte concerne le lien éventuel entre l’intensité du phénomène El Niño et le réchauffement climatique global, les phénomènes les plus ième ième intenses ayant eu lieu à la fin du XX siècle et au début du XXI siècle. Figure A : année non El Niño Figure B : année El Niño Traduction/explication : Trade winds : alizés strong : forts H : High (haute pression) L : Low (basse pression) weak : faibles