Reproduire le phénomène El Niño à échelle réduite
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Reproduire le phénomène El Niño à échelle réduite
Reproduire le phénomène El Niño à échelle réduite Gaël Alory, Thierry Delcroix, Isabelle Dadou Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, Université de Toulouse / Institut de recherche pour le développement / Conseil national des astronomes et physiciens, Toulouse [email protected] ’expérience proposée ici a pour but de reproduire à échelle réduite le phénomène El Niño-Oscillation australe (ENSO en anglais) qui génère de fortes anomalies climatiques d’une année à l’autre, dans l’océan Pacifique tropical et au-delà, et d’en comprendre les principaux mécanismes. Elle peut être présentée à un public de collégiens, lycéens ou étudiants ou être mise en place par ceux-ci dans le cadre de travaux personnels encadrés. Elle s’est aussi avérée pertinente lors de manifestations scientif iques pour le grand public. L Préparation de l’expérience But pédagogique : comprendre les principaux mécanismes du phénomène El Niño. Public : du collège à l’enseignement supérieur, discours adaptable. L’expérience est un bon support pour un travail personnel encadré. Matériel nécessaire : un aquarium, 15 litres d’eau, 3 litres d’alcool ménager à 95%, 4 litres d’huile alimentaire, du colorant, un sèche-cheveux (à brancher sur une prise avec disjoncteur différentiel), un tuyau flexible transparent de 1 mètre de long ; éventuellement 3 bacs séparés, de l’eau, du sel, un glaçon, une seringue, une bouilloire, un sac plastique. Site internet : une vidéo est disponible sur le site de la revue : http://irevues.inist.fr/la-meteorologie Le matériel principal nécessaire pour réaliser l’expérience est un aquarium, que l’on peut fabriquer soi-même à partir de plaques de verre assemblées avec de la colle silicone en prenant soin d’assurer une bonne étanchéité. Dans notre cas, l’aquarium a été construit avec des plaques de 5 mm d’épaisseur avec pour dimensions une longueur de 70 cm, une largeur de 10 cm et une hauteur de 30 cm. Il est bien sûr possible d’utiliser un aquarium du commerce qui respecte à peu près ces proportions. L’aquarium représente une large section équatoriale de l’océan Pacifique, dont la longueur est délimitée à l’ouest par l’archipel indonésien et à l’est par le continent sud-américain. L’aquarium est rempli avec deux liquides de nature différente. Pour représenter les eaux froides profondes, on verse d’abord l’alcool et l’eau dans des proportions d’un volume d’alcool pour cinq volumes d’eau (soit respectivement 2,5 et 12,5 litres dans notre cas), un peu de colorant bleu, puis on mélange le tout. Pour représenter les eaux chaudes de surface, on ajoute ensuite de l’huile alimentaire (3,5 litres dans notre cas) jusqu’à obtenir une couche d’environ 5 cm de hauteur, flottant au-dessus du mélange eau-alcool. On veillera à ne pas trop remplir l’aquarium pour limiter les risques d’éclaboussures lors de l’expérience. Il peut se créer lors du remplissage une émulsion entre les deux liquides, qui disparaît au bout de quelques minutes pour laisser place à une interface bien nette. Cette interface représente la thermocline, zone de transition entre les eaux chaudes (légères) et froides (plus denses) de l’océan. L’ajout d’alcool ménager à 95% (de masse volumique ~810 kg/m3) à l’eau permet d’obtenir un liquide de masse volumique (~970 kg/m3) plus proche de celle de l’huile (~920 kg/m3) L’interface entre les deux couches est alors plus facile à mettre en mouvement, ce qui permettra de mieux visualiser le résultat de l’expérience. L’accessoire final pour mettre en mouvement cet océan équatorial miniature est un sèche-cheveux, de préférence à vitesse et température réglable (choisir l’air froid) et avec un embout plat. Il représente l’action du vent sur l’océan. Déroulement de l’expérience La mise en action se déroule en deux phases. D’abord, l’expérimentateur se place à la droite de l’aquarium (schématisant les côtes sud-américaines) avec le sèche-cheveux en main, son embout étant légèrement incliné vers la surface du liquide, en maintenant bien sûr une distance de sécurité avec le liquide d’au moins 5 cm (figure 1a). Cette phase Enseignement 11 La Météorologie - n° 89 - mai 2015 12 reproduit l’action des alizés soufflant de l’est vers l’ouest à la surface de l’océan : les eaux chaudes sont poussées du côté gauche de l’aquarium (schématisant l’ouest du bassin et l’archipel indonésien) : la thermocline s’incline, devenant plus profonde à l’ouest et moins profonde à l’est. L’équilibre qui s’établit représente les conditions moyennes du Pacifique tropical (figure 2a). Ensuite, l’expérimentateur éteint le sèche-cheveux (figure 1b), ce qui représente l’affaiblissement des alizés lors d’un événement El Niño (figure 2b). La thermocline s’aplatit alors, puis oscille légèrement autour de la position horizontale avant de se stabiliser. L’expérience peut être répétée à volonté. À la fin de l’expérience, les liquides peuvent être récupérés dans des bidons par siphonage de l’aquarium à l’aide d’un tuyau flexible, pour être réutilisés ultérieurement. Préparation de l’expérience L’expérience permet d’introduire des notions océanographiques en lien avec les phases El Niño et La Niña du phénomène ENSO (Aceituno, 1993) telles que l’effet du vent sur l’océan, la thermocline et la stratification verticale. Ce peut aussi être le point de départ pour des notions plus complexes qu’on ne peut reproduire dans l’aquarium comme les ondes équatoriales, les couplages entre l’océan et l’atmosphère, les téléconnexions ou encore le rôle des océans sur le climat. Avant même la mise en mouvement de l’expérience, la superposition des deux couches liquides met en évidence le phénomène de stratification verticale. Dans la réalité, l’océan tropical est effectivement constitué d’une couche superf icielle chauffée par le soleil, « flottant » au-dessus d’eaux profondes plus froides, donc plus denses, entre lesquelles il y a peu d’échanges. L’interface entre ces deux couches, appelée thermocline, est une zone de fort gradient de température ; elle se situe dans le Pacifique équatorial autour de l’isotherme 20 °C. Pour l’expérience, c’est l’utilisation de deux liquides à la même température mais de densités différentes et non miscibles qui permet d’assurer une stratification très stable. Pour se rapprocher de la réalité et illustrer le rôle de la température et de la salinité sur la densité de l’eau de mer et sa stratification, des expériences complémentaires peuvent être réalisées. On La Météorologie - n° 89 - mai 2015 a b Figure 1. Expérience reproduisant dans l’aquarium (a) les conditions moyennes et (b) les conditions El Niño dans l’océan Pacifique tropical. peut commencer par introduire dans un bac d’eau à température ambiante un glaçon d’eau colorée. Celui-ci flotte, la glace étant de densité plus faible que l’eau liquide, mais libère en fondant de l’eau plus froide (donc plus dense) que l’eau environnante, finissant par former au fond du bac une couche colorée. À l’inverse, si l’on introduit au fond du bac à l’aide d’une seringue de l’eau colorée très chaude (que l’on aura préalablement chauffée dans une bouilloire), celle-ci, moins dense, va remonter pour former une couche colorée en surface. L’influence de la salinité peut être montrée en utilisant trois bacs de salinités et donc de densités croissantes : un premier bac est rempli d’eau douce, un deuxième d’eau de salinité moyenne (par exemple, 35 g/l, qui correspond à la salinité moyenne dans l’océan) et un troisième d’eau de salinité élevée (par exemple, plus de 200 g/l, comme pour la mer Morte). Si l’on remplit d’eau provenant du deuxième bac un petit sac plastique que l’on noue ensuite soigneusement (ou mieux, une bulle d’eau utilisée pour la pêche), celui-ci plongera au fond du premier bac, mais flottera à la surface du troisième. warm pool, un réservoir d’eaux à plus de 28 °C occupant une surface comparable à celle de l’Europe et dont l’épaisseur peut dépasser 100 m. À l’est du Pacifique, les alizés, combinés à la force de Coriolis, génèrent des courants de surface qui divergent à l’équateur et entraînent une remontée d’eaux froides par upwelling. Ce mécanisme ne peut être fidèlement reproduit ici, la force de Coriolis étant négligeable à l’échelle de l’aquarium. Toutefois, il est possible, pour s’en approcher, de faire remonter la couche inférieure jusqu’à la surface en augmentant légèrement l’inclinaison du sèche-cheveux (gare aux éclaboussures !). Pour résumer, les alizés sont responsables de la constitution à l’ouest de la warm pool et de la pente de la thermocline caractéristiques des conditions moyennes de l’océan Pacifique tropical (figure 2a), reproduites dans la première phase de l’expérience (figure 1a). Le phénomène El Niño se caractérise par un affaiblissement ou même une inversion des alizés qui se traduit par un étalement vers l’est des eaux chaudes et un aplatissement de la thermocline (figure 1b) reproduits dans la deuxième phase de l’expérience (figure 2b). Le vent agit sur l’océan par la force de friction qu’il exerce à sa surface, ce qui transfère de la quantité de mouvement. L’effet du vent le plus visible dans la réalité est la création de vagues à la surface de la mer. On observe ce phénomène dans notre expérience : des ondulations apparaissent et se propagent à la surface de l’aquarium, de la même façon qu’un vent suffisamment puissant et établi peut générer une houle à la surface de l’océan. Un autre effet du vent, moins superficiel et difficilement observable dans la réalité, est la création de courants océaniques. Dans notre expérience, cet effet est mis en évidence par le déplacement de l’huile qui, poussée par le souffle du sèche-cheveux, s’accumule vers la gauche de l’aquarium. Dans la réalité, les alizés soufflant de l’est concentrent les eaux chaudes à l’ouest du Pacifique tropical, formant la Le vent génère aussi dans l’océan des ondes longues équatoriales : des ondes de Kelvin qui se propagent d’ouest en est et des ondes de Rossby qui se propagent d’est en ouest. Les premières traversent tout le Pacif ique en 2 à 3 mois, les secondes plus lentes en 6 à 9 mois. En se propageant, elles déplacent la thermocline vers le haut (upwelling) ou vers le bas (downwelling). Les ondes de Kelvin peuvent se transformer en ondes de Rossby de même signe en se réfléchissant contre une côte et vice versa. Ces ondes jouent un rôle important dans le développement du phénomène El Niño qui peut être initié, dans l’ouest du bassin, par des anomalies de vent d’ouest, que ce soit des coups de vent d’ouest ou un affaiblissement des alizés (Belamari et al., 2005). Ces anomalies génèrent des ondes de Kelvin de downwelling entraînant à l’est un 13 La Météorologie - n° 89 - mai 2015 Figure 2. Schéma du Pacifique tropical (a) dans des conditions moyennes et (b) en période El Niño : la circulation générale atmosphérique est représentée par des flèches noires, les températures de surface de l’océan par le code de couleurs (du vert au rouge), la thermocline est indiquée par la surface bleue. approfondissement de la thermocline et des ondes de Rossby d’upwelling entraînant à l’ouest une remontée de celle-ci. C’est donc par le biais de ces ondes que la baisse des alizés entraîne un aplatissement de la thermocline. De plus, la réflexion au bord ouest des ondes de Rossby en ondes de Kelvin et/ou la réflexion au bord est des ondes de Kelvin en ondes de Rossby pourraient contribuer à mettre fin à un épisode El Niño, selon les théories de l’oscillateur retardé ou de l’oscillateur advectif-réflectif (Suarez et Schopf, 1988 ; Picaut et al., 1997). Ces ondes ne peuvent exister sans force de Coriolis et ne sont donc pas reproduites dans l’expérience. En revanche, un autre type d’onde longue est généré dans notre expérience : il s’agit d’une seiche interne, qui est couramment observée dans les lacs (par ex. Lemmin et al., 2005). C’est cette onde qui, après l’arrêt du sèche-cheveux, fait basculer de droite à gauche l’interface entre nos deux liquides avant de s’amortir. Il est possible de faire l’analogie avec les ondes de Kelvin et Rossby : ce basculement correspond aussi à la propagation d’un approfondissement de thermocline vers la droite puis vers la gauche après réflexion sur le bord et ainsi de suite, il évoque la succession des deux phases El Niño et La Niña du phénomène ENSO. Le point faible de cette expérience est de présenter ENSO comme un phénomène océanique forcé par l’atmosphère : les eaux chaudes, d’abord concentrées à l’ouest par les alizés, se mettraient à osciller d’ouest en est lorsque ceux-ci s’arrêtent jusqu’à amortissement du mouvement, tel un ressort comprimé qui est brusquement relâché. Il convient de corriger cette image, car le couplage océan-atmosphère, difficile à reproduire à échelle réduite, est en réalité au cœur du phénomène ENSO. L’état moyen (figure 2a) n’est pas maintenu uniquement par les vents et la force de Coriolis. La remontée de la thermocline à l’est sous l’effet du vent provoque un refroidissement en surface qui entraîne, entre l’ouest et l’est, une différence de température de l’eau et par conséquent aussi de l’air au-dessus de l’océan. La pression de l’air à la surface de l’océan est donc plus forte à l’est qu’à l’ouest, ce qui génère des vents d’est, les alizés : la boucle est bouclée. L’interaction entre le vent et la pente de la thermocline est telle que l’on peut se demander, comme dans le cas de l’œuf et de la poule, lequel est apparu en premier. Au-dessus de la warm pool, il y a convection atmosphérique : l’air chaud et humide apporté par les alizés monte et forme des nuages de type cumulonimbus qui entraînent de fortes pluies. Au contraire, les hautes pressions de l’est du Pacifique sont associées à la descente d’air sec. Complété par des vents d’ouest en altitude, ce circuit atmosphérique définit ce que l’on appelle la cellule de Walker (figure 2). Le couplage océan-atmosphère opère aussi pendant le développement d’un phénomène El Niño : l’affaiblissement des alizés entraîne une réduction de la pente de la thermocline, donc de la différence de température entre l’est et l’ouest, ce qui affaiblit davantage les alizés. C’est une rétroaction positive qui amplifie le développement du phénomène. Ce phénomène est amorti par différentes rétroactions négatives selon les théories oscillatoires (Wang et Picaut, 2004), dont certaines impliquent le retour des ondes réfléchies au bord ouest comme mentionné ci-dessus. L’expérience permet aussi de sensibiliser le public aux méthodes et au besoin vital d’observations de l’océan pour comprendre ENSO. Suite au phénomène El Niño particulièrement fort de 1982-1983, un réseau d’observation a été développé dans le Pacifique tropical. Les mouillages instrumentés TAO-Triton, qui mesurent l’évolution des conditions météo-océaniques dans la bande équatoriale, épicentre du phénomène El Niño, en sont l’élément central. Leur site internet (http://www.pmel.noaa.gov/tao/), très bien conçu, donne accès à des informations grand public sur El Niño et permet de réaliser, de façon interactive, graphiques et animations à partir des observations les plus récentes. En particulier, il est possible de réaliser des sections équatoriales de la structure thermique de l’océan, comparables à l’image que renvoie notre aquarium. Aussi, des sections longitude-temps de la température de surface de la mer et du vent de surface permettent de voir le développement du phénomène, son irrégularité et sa période interannuelle (de 2 à 7 ans). Il est très utile de parcourir ce site en complément de l’expérience. Lors de notre expérience, il peut paraître surprenant que le souffle du sèchecheveux affecte beaucoup plus l’interface entre les deux couches liquides que la surface de notre océan miniature. Ceci s’explique par la différence de densité beaucoup plus faible entre deux liquides qu’entre un liquide et un gaz comme l’air, qui rend l’interface liquide plus facile à mettre en mouvement. Il existe bien dans la réalité des variations de niveau de la mer (détectables par satellites) associées à ENSO, plus faibles, mais qui reflètent celles de la thermocline. Un approfondissement de 20 m de la thermocline correspond à environ 10 cm d’augmentation du niveau de la mer (Rébert et al., 1985), en raison des différences de densité entre les eaux situées en dessous et audessus de la thermocline. En effet, un La Météorologie - n° 89 - mai 2015 14 approfondissement local de la thermocline dans une colonne d’eau augmente la proportion d’eaux chaudes donc la température moyenne, et, par dilatation, la hauteur de cette colonne d’eau, comme pour une colonne de mercure dans un thermomètre. Cette propriété permet de suivre de façon continue la propagation des ondes équatoriales impliquées dans le développement d’El Niño grâce aux satellites altimétriques qui mesurent les variations locales du niveau de la mer avec une précision centimétrique. El Niño entraîne également des variations interannuelles du niveau moyen global de la mer (Cazenave et al., 2012). Pour finir, le phénomène El Niño ne pourra être présenté sans évoquer au moins quelques-unes de ses conséquences, qui ont largement motivé l’étude du phénomène (McPhaden et al., 2006). Les remontées d’eaux froides et riches en nutriments à l’est du Pacif ique sont très favorables à la pêche, notamment celle de l’anchois au Pérou. L’affaiblissement de cet upwelling pendant El Niño frappe durement cette pêcherie. Ce sont d’ailleurs les pêcheurs péruviens qui ont baptisé le phénomène El Niño (« l’enfant [Jésus] »), en remarquant qu’il atteint généralement son pic aux alentours de Noël. Comme le montre la cellule de Walker, en conditions moyennes (figure 2a), le climat du Pacifique tropical est humide à l’ouest (Indonésie, Papouasie-Nouvelle Guinée, nord de l’Australie) du fait de la convection atmosphérique au-dessus des eaux chaudes, mais aride à l’est (Pérou, Chili). Les zones de convection et les pluies associées se déplacent avec les eaux chaudes vers l’est pendant El Niño, ce qui entraîne sécheresses à l’ouest et inondations à l’est du bassin océanique (figure 2b). De même, les cyclones se forment généralement à l’ouest du Pacifique tropical, mais plutôt dans le centre du bassin pendant El Niño, suivant le déplacement de la zone d’eaux chaudes propices à leur génération. De nombreux autres impacts plus lointains ont pu être attribués à El Niño. Lors d’El Niño exceptionnels tels que ceux de 1982-1983 et 19971998, ces impacts ont des conséquences graves en termes d’économie et de vies humaines. Reconstruire les événements El Niño du passé en analysant des paléo-enregistrements (Cobb et al., 2003) et anticiper les modifications des principales caractéristiques d’El Niño sous l’effet du réchauffement global (Collins et al., 2010) sont des questions difficiles qui font l’objet de nombreuses recherches. Des études récentes suggèrent que le changement climatique pourrait doubler la fréquence des événements El Niño extrêmes (Cai et al., 2014). Bibliographie Aceituno P., 1993. El Niño, l’oscillation australe, et ENSO : des noms qui prêtent à confusion pour une interaction complexe entre l’océan et l’atmosphère. La Météorologie, 3, 44-48. Belamari S., Redelsperger J.-L., Pontaud M., 2005. Rôle des coups de vent d’ouest dans le déclenchement d’El Niño. La Météorologie, 49, 28-37. Conclusion L’expérience décrite ici permet de mettre en scène de façon simple le phénomène El Niño et quelques-uns de ses principaux mécanismes. Elle peut être présentée en utilisant les différents éléments pédagogiques fournis et en adaptant le niveau de vocabulaire et les explications selon le public. La notion de couplage océan-atmosphère est sans doute un point clé sur lequel on peut insister pour corriger l’image un peu réductrice qu’elle donne d’ENSO. L’expérience est un bon support pour un projet de classe ou un travail d’initiative personnelle encadré, qui peut s’accompagner d’une recherche documentaire sur ce phénomène climatique. Cai W., Borlace S., Lengaigne M., van Rensch P., Collins M., Vecchi G., Timmermann A., Santoso A., McPhaden M.J., Wu L., England M.H., Wang G., Guilyardi E., Jin F.-F., 2014. Increasing frequency of extreme El Niño events due to greenhouse warming. Nat. Clim. Change, 4, 111-116. doi: 10.1038/nclimate2100 Cazenave A., Dieng H.B., Munier S., Henry O., Meyssignac B., Palanisamy H., Llovel W., 2012. L’influence d’El Niño et de La Niña sur le niveau de la mer. La Météorologie, 79, 34-39. Cobb K.M., Charles C.D., Cheng H., Edwards R.L., 2003. El Niño/Southern Oscillation and tropical Pacific climate during the last millennium. Nature, 424, 271276. Collins M., An S.-I., Cai W., Ganachaud A., Guilyardi E., Jin F.-F., Jochum M., Lengaigne M., Power S., Timmermann A., Vecchi G., Wittenberg A., 2010. The impact of global warming on the tropical Pacific and El Niño. Nat. Geosci., 3, 391-397. Lemmin U., Mortimer C.H., Bäuerle E., 2005. Internal seiche dynamics in Lake Geneva. Limnol. Oceanogr., 50, 207-216. Remerciements McPhaden M.J., Zebiak S.E., Glantz M.H., 2006. ENSO as an integrating concept in earth science. Science, 314, 1739-1745. Nous remercions Frédéric Marin, Eric Guilyardi et Olivier Boucher pour des discussions et/ou des remarques constructives qui nous ont permis d’améliorer cet article, ainsi que Kévin Guerreiro pour son aide. Picaut J., Masia F., du Penhoat Y., 1997. An advectivereflective conceptual model for the oscillatory nature of ENSO. Science, 277, 663-666. Rébert J.P., Donguy J.R., Eldin G., Wyrtki K., 1985. Relations between sea level, thermocline depth, heat content, and dynamic height in the tropical Pacific Ocean. J. Geophys. Res., 90, 11719-11725. Suarez M.J., Schopf P.S., 1988. A delayed action oscillator for ENSO. J. Atmos. Sci., 45, 3283- 3287. Wang C., Picaut J., 2004. Understanding ENSO physics—a review. In: Earth’s climate: the oceanatmosphere interaction, American Geophysical Union, 21-48. doi: 10.1029/147GM02 Dix sites web pour en savoir plus http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001192/119213F.pdf http://www.meteo.org/phenomen/el-nino.htm http://www.aviso.altimetry.fr/en/data/products/ocean-indicators-products/el-nino-bulletin.html http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/el-nino-commentaires.xml http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/oscillation-nino-nina.xml http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/rechfran/4theme/paleo/corauxarchives.html http://www.pmel.noaa.gov/tao/ http://iri.columbia.edu/our-expertise/climate/forecasts/enso/current/ http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/precip/CWlink/MJO/enso.shtml http://earthobservatory.nasa.gov/Features/ElNinoColor/el_nino_color.php