Winglets Angels Les jeux sont faits

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Winglets Angels Les jeux sont faits
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Winglets
Angels
Les jeux sont faits !
Didier Bougarel et Benjamin Tranchant, son sponsor, nous ont dévoilé les
Yak 54 aux couleurs des casinos du groupe aux commandes desquels les
Winglets Angels, première patrouille aérienne féminine, souleveront
l’enthousiasme des foules. Jackpot en perspective.
PAR LA RÉDACTION
PHOTOGRAPHIES A&P
h oui, il y est arrivé Didier
Bougarel, le célèbre directeur de meeting! Il a retrouvé
son sourire et sa bonne
humeur légendaires. Il est
parvenu à réaliser son rêve d’adulte.
Il a enfin déniché un sponsor enthousiaste capable d’embrasser ses idées,
de lui donner les ailes qui lui ont permis de rassembler autour de lui une
équipe d’instructeurs, de mécanos et
six femmes pilotes qui constituent les
Winglets Angels, la première patrouille
de voltige féminine au monde !
Lorsque Didier Bougarel et Ben-
E
Aviation & Pilote n° 371 — 2004
jamin Tranchant* nous ont annoncé en
exclusivité le 9 novembre dernier à
Lésignan l’achat de leurs quatre Yak54
— un cinquième avion de remplacement suivra — et le lancement officieux
de la patrouille féminine Winglets
Angels aux couleurs du Groupe Tranchant, on a perçu dans les yeux des
deux compères une réelle émotion.
Deux à trois années de doute et de
galère financière pour le premier avaient
fait place à une sorte de sérénité joyeuse.
Il était temps car nous commencions
à nous inquiéter pour notre camarade,
le sachant au bord de l’asphyxie.
Son lyrisme coutumier retrouvé,
Didier nous a décrit, comme s’il les
voyait déjà, ses pilotes effectuer des
www. aviation-pilote. com
arabesques subtiles, des éclatements
gracieux partout en Europe aux commandes de leur Yak.
Sa révolutionnaire patrouille de
jeunes femmes déclenchant l’allégresse lors des trente manifestations
contractuelles qui le lient à son sponsor? Un rêve qui se réalisera dès 2005!
Les 500 passagers, VIP ou autres
qui voleront chaque année à bord des
Yak ? Une contingence matérielle
nécessaire pour rappeler à tous et tout
le temps que c’est l’argent du sponsor qui fait voler les avions. Et aussi
que, bien évidemment, l’aviation, dans
ces conditions, se conjugue aussi avec
le mot rigueur.
L’élégance, la féminité, le prestige
Encadrée par
Didier Bougarel,
à gauche,
et Benjamin
Tranchant, la
nouvelle équipe
de voltige
Winglets Angels.
*Lire dans notre
précédent numéro
l’article : « Cessna
CJ1 : piloter son
propre jet ».
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L’équipe
Patricia Brandin, 34 ans,
hôtesse de l’air, est née dans
le nord du Québec où son
père avait créé une école de travail aérien. Dès ses 4 ans, les déménagements à l’étranger se succèdent : Nigeria, Indonésie, Papouasie, Amérique du Sud. Elle accompagne son père lors de ses vols au cours desquels il lui laisse souvent les commandes de son Piper
Aztec. Après une scolarité par correspondance, elle rentre en France pour passer son bac. Elle vole de temps en temps sur le Citabria
familial basé à Nîmes et passe la licence de pilote privé. Malgré une attirance certaine pour l’aéronautique, elle se détourne alors de
l’aviation pendant quelques années. Après 2 ans d’études de langues à la fac, elle obtient en 1991 le Certificat de Sécurité et Sauvetage
et rentre à Air Littoral où elle exercera le métier d’hôtesse navigante pendant 11 ans. En 1997, elle part aux Etats-Unis, bien motivée pour décrocher une licence
professionnelle. Avec l’IFR, elle découvre une autre façon de voler : c’est décidé, elle sera pilote de ligne. Dans l’Hexagone, s’en suit l’ATPL théorique en candidate libre qu’elle mène en parallèle avec son métier d’hôtesse. En 2003, sa compagnie lui propose un contrat- formation de copilote. Quelques mois plus tard, elle se retrouve enfin dans un cockpit d’ATR 42-500 pour les vols d’entraînement : son rêve est en
passe de se réaliser lorsque… Air Lit dépose son bilan. Winglets sera la première société à prendre contact avec elle et lui propose d’intégrer une patrouille
féminine de voltige aérienne.
Patricia Grandin
Claude Rambaud
Claude Rambaud, 32 ans, pilote professionnelle, instructeur, 1 200 heures de vol, originaire de Paris, a fait ses études de chimie en Îlede-France. Dès la fin de son cursus, elle s’oriente vers une carrière aéronautique, prépare son pilote professionnel et son IFR à Perpignan,
part en stage instructeur à Grenoble. Ayant trouvé un poste d’ingénieur à côté d’Aix-en-Provence, elle s’installe dans le sud et rejoint l’aéroclub Rossi Levallois sur le terrain de Salon Eyguières où elle passe tout son temps libre à instruire. En parallèle, elle prépare son PL théorique. C’est entre deux vols qu’un des instructeurs du club lui parle d’un projet de création de patrouille féminine de voltige aérienne au monde.
Son dossier accepté, elle participe aux sélections organisées par Didier Bougarel et apprend le jour de son anniversaire qu’elle fait partie de l’équipe.
Une occasion unique d’apprendre à voler autrement et de faire du vol un ballet aérien !
Amandine Lapeyre, 22 ans, avait deux rêves : voler et voyager. À 14 ans, un baptême
de l’air fait naître une passion dévorante. Dès l’obtention de son brevet de pilote privé
en 1999, elle est sélectionnée pour participer à l’échange international des Cadets
de l’Air et s’envole vers le Canada. Cette expérience riche en contacts confirme son goût pour les voyages. C’est ainsi qu’elle repart l’année suivante avec sa sœur, sac sur le dos pendant un mois, retrouver ses amis Cadets à travers toute l’Europe du Nord. En parallèle de ses études, elle
s’offre un stage de voltige et découvre un aspect plus sportif du vol et une activité qui lui permet de vivre pleinement sa passion pour la 3e dimension. Après avoir accumulé divers petits boulots, elle intègre une école de préparation à la licence théorique de pilote de ligne. Une semaine seulement après les derniers examens, elle est contactée par Christine Génin, Championne du Monde de voltige et directrice technique de Dijon Voltige,
qui lui parle du projet de Didier Bougarel. Elle reviendra des sélections « accro » au vol en formation et avec un aperçu de la complicité qui peut se
créer entre les pilotes d’une patrouille.
Amandine Lapeyre
Sabina Buchli, 27 ans, instructeur voltige, est née à Bâle, en Suisse. À15 ans, elle casse sa tire-lire
pour apprendre à piloter. À Grenchen, elle aperçoit un Cap 10 parqué à côté du Piper Tomahawk de
sa première leçon et demande immédiatement à essayer aussi cet avion-là. Une vocation est née.
Après avoir obtenu une bourse de l’Armée suisse, elle vole sur Bravo, termine sa formation de pilote de voltige sur Cap en 1997, devient pilote professionnel IFR et pilote de ligne théorique. Bien que travaillant dans le monde de la finance pour assurer sa subsistance, elle cumule les occupations en devenant le premier instructeur voltige suisse féminin, se lance dans la compétition, est médaillée d’or aux championnats helvétiques, vole
avec les plus grands et apprend de la bouche de Jean-Louis Monnet, un ancien de la Patrouille de France, fondateur du FAI World Grand Prix, que
Didier Bougarel lance sa patrouille Winglets. Entre-temps, son travail d’employée de banque ne la satisfaisant pas, elle devient contrôleur de la circulation aérienne, travaillant à la tour de contrôle de Zurich pendant deux années avant d’intégrer la patrouille à Montélimar où elle rêve depuis de
voler sur Yak 54.
Sabina Buchli
Jean-Luc Beyrie, dit Chuck, 42 ans, entraîneur, est né en 1962 en Gascogne. Il grandit sur les
terres de d’Artagnan et héritera du panache, de la vitesse et de la précision qui ont fait sa
gloire. À 14 ans, il découvre les joies de l’air à l’aéro-club de Nogaro. Puis sa soif d’apprendre
et d’en savoir toujours plus sur l’aviation l’entraîne à Toulouse où il passe un DUT de mécanique aérospatiale. Après un bref passage chez Dassault,
il s’engage dans l’Armée de l’Air et obtient son macaron de chasseur un an plus tard. Au sein de cette armée, il effectuera plus de 7 500 heures de
vol. Outre ses missions militaires, la voltige aérienne et le vol en formation sont son quotidien. Pilote au 1/12 Cambrésie, au 3/12 Cornouailles, il a
été successivement instructeur à l’école de chasse de Tours, puis conseiller technique auprès des forces aériennes royales marocaines et commandant d’escadrille à Salon-de-Provence. En 20 ans de carrière, il a volé sur Mirage F1C et B, Mirage 2000 et Alphajet, mais aussi sur avions-école
pour former de futurs pilotes de chasse sur Cap 10, Epsilon et Tucano. Chuck met toute cette expérience au service des Winglets. Ses connaissances
des facteurs humains en aéronautique en font un pédagogue précieux, sachant évaluer la différence entre le mécaniquement possible et
l’individuellement faisable. Équilibre indispensable à trouver au sein d’une patrouille.
Jean-Luc Beyrie
Alain Bès, dit Bilou, 50 ans, instructeur, président du Musée européen
de l’aviation de chasse, a conservé une passion sans borne
pour l’aviation. Lorsqu’il parle avec conviction
d’aéronautique, de voltige aérienne, de formation et d’entraînement de
pilotes militaires ou civils, c’est plus de trente-trois années d’expérience qu’il partage avec ses élèves. Alain est originaire de Pierrelatte;
vrai drômois, il est en quelque sorte l’âme régionale de Winglets. Enfant
débordant d’énergie, il grandit le regard tourné vers les grands espaces
et n’a d’yeux que pour les nuages, qu’il préfère aux bancs de l’école. À
17 ans, son choix est fait : il quitte l’univers familial pour l’Armée de l’Air. Un an plus tard, le voilà
élève pilote sur avion de chasse. Son rêve se concrétise, il vole avec les avions les plus performants. Quelques années après, c’est en tant qu’instructeur dans l’Armée de l’Air qu’il transmet,
avec le plus grand soin, l’expérience acquise aux jeunes futurs pilotes de chasse.
Alain Bès
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Le Yakovlev Yak 54
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Le Yak 54 est un avion
de voltige biplace de fabrication russe conçu au début
des années 1990.
Outre sa robustesse, il a des performances
exceptionnelles et un domaine de vol très
large permettant des évolutions inno-
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iront donc forcément de pair avec
esprit d’équipe, précision, confiance
en soi, en l’autre, valeurs propres à
l’aérien. La sécurité est à ce prix.
À l’école de
Jacques Bothelin
Didier Bougarel apparaît comme
un homme complexe, à la fois poète
et chef d’entreprise. Mais, certainement plus que les dollars, c’est la passion pour l’aviation, et sans doute
aussi pour la gent féminine, qui semble
briller dans son regard. Cela rend attachant ce pilote, plus connu comme
directeur de meeting, une tâche ingrate
et risquée qu’il a toujours assumée
avec talent, générosité, compétence
et plaisir. Didier a un petit côté Tintin missionnaire, défenseur de l’aviation générale, prosélyte, qui le rend
vraiment sympathique. Il est également crédible, s’étant forgé une expéAviation & Pilote n° 371 — 2004
vantes et
artistiques. Il est
équipé d’un moteur en étoile
mêlant ainsi tradition et technique moderne.
Le Vedeneyev M14 développe de basses
fréquences. Associé à l’hélice tripale Mühlbauer, il lui donne une sonorité toute particulière. Ainsi, les
spectateurs, tous leurs
sens en éveil, apprécieront simultanément
les lignes des avions
en évolution et les
douces vibrations du
moteur…
Un bon moyen pour le
public de ressentir et
de s’approprier la chorégraphie des Winglets
Angels.
rience professionnelle solide en travaillant dans le marketing aux USA,
dans une société de bourse japonaise,
chez Robin et dans les coulisses du
spectacle aérien avec le légendaire
Jacques Bothelin, patron et leader
incontesté de la Patrouille Breitling.
N’y avait-t-il pas de meilleur maître ?
Quant à Benjamin Tranchant, autre
passionné par l’aérien et financier
avisé, il découvrait ce jour-là avec
une satisfaction non dissimulée le premier objet volant russe de l’ami Bougarel peint aux couleurs des roulettes
de ses casinos. Un nouvel outil de
communication extraordinaire, destiné à la France autant qu’à l’étranger où le Groupe Tranchant étend ses
activités. Benjamin s’est efforcé de
masquer son émotion, sa déclaration
tenant en une phrase lorsque le rideau
est tombé et que le premier Yak 54
est apparu dans toute sa splendeur :
« Sachez que je suis vraiment ravi de
vous accompagner dans cette belle
www. aviation-pilote. com
Motorisation : Moteur Vedeneyev M14X de 360 ch.,
9 cylindres en étoile.
Hélice : tripale MTV Mühlbauer à vitesse constante
Longueur :
6,91 m
Envergure :
8,16 m
Hauteur :
1,65 m
Braquage ailerons :
+/- 25°
Braquage gouverne profondeur :
+/-25°
Braquage gouverne de direction :
+/-30°
Masse à vide :
724 kg
Masse maximale au décollage :
1 117 kg
Vitesse maximale :
450 km/h
Vitesse d’évolution :
360 km/h
Vitesse de décollage :
130 km/h
Vitesse d’atterrissage :
135 km/h
Vitesse de décrochage :
110 km/h
Vitesse ascensionnelle :
3 000 ft/min
Distance franchissable :
700 km
Distance de décollage :
170 m
Distance d’atterrissage :
400 m
Taux de roulis :
360°/s
Facteurs de charge :
+9 g/-7g
Aeroconcept Trading
Tél: +33 (0)6 14 48 75 85 ou +33 (0)1 45 34 54 68
E-mail: [email protected]
Internet : www.aero-concept.com
aventure humaine. Mais sachez aussi
que le Groupe Tranchant est et restera un partenaire exigeant. » La
messe était dite !
Malgré une météo à ne pas mettre
un avion dehors, l’humeur était heureuse, l’encadrement par des chibanes
de l’Armée de l’Air sympathique et les
quatre premières jeunes filles sélectionnées, sur les six attendues, gracieuses à défaut d’être déjà pilotes de
patrouille. Il leur reste en effet à accomplir la majeure partie d’une formation de 170 heures de vol comprenant
de l’entraînement à deux avions, du travail en patrouille et une quarantaine
d’heures de voltige solo. Avant que
n’arrivent les Yak 54, elles avaient
déjà commencé sur Yak 52: apprendre
et répéter sans cesse jusqu’à ce que
le geste soit parfait ! Et pas question
de boucles carrées : de la féminité,
Mesdames, de la grâce ! C’est pour
cela que vous serez uniques et qu’on
vous aimera plus que tous les autres.y
Photo
ci-dessus :
préparation à
l’attention de
Michel Barry
d’un Yak 54
chez Yakovlev
à Moscou.
Lire son essai
dans notre
N°288 :
Yak 54,
le biplace
de voltige
russe.
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