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Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université Larbi Tébessi – Tébessa
Faculté des Lettres et des Langues
Département de Lettre et Langue française
Mémoire élaboré en vue de l'obtention du diplôme de Master
Option : Didactique et sciences du langage
Le déclin du français oral en Algérie
De l’indépendance à nos jours
(Cas de la ville de Tébessa)
Sous la direction de :
M.HIDOUS Lazhar
Présenté par :
Houchat Nihed
Année universitaire : 2015/2016
1
REMERCIEMENTS
Je remercie, tout d’abord, mon Dieu le tout puissant ALLAH qui m’a
donné volonté et patience pour faire ce modeste travail.
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes profonds
remerciements à mes chers parents de leurs conseils et
encouragements pour élaborer ce mémoire.
Je remercie en particulier, mon encadreur Monsieur HIDOUS
Lazhar pour son aide, ses orientations, ses précieux conseils.
A TOUS MERCI
2
DEDICACE
Je dédie ce travail tout d’abord à :
Ma mère, la flamme de ma vie, la bougie qui m’a toujours guidé vers le bon
chemin. A celle qui a tout fait pour ma réussite, pour sa douceur, ses sacrifices
et ses encouragements.
Mon père à qui je dois tout le respect de l’amour, pour son soutient, sa
tendresse, son aide et surtout sa confiance dans les moments les plus difficiles
où j’ai perdu confiance en moi.
A mes frères, ma sœur et à tous, ma grande famille chacun par son nom
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire.
Nihed
3
Sommaire
Introduction……………………………………………………………………7
Chapitre I : Les langues en Algérie
1. Le français en Algérie………………………………………………………………...10
1.1. L’évènement du français en Algérie……………………………………………..10
1.2. La langue et la culture en Algérie ……………………………………………….10
1.3. Le français dans le langage algérien …………………………………………….10
1.4 Le français un « butin de guerre » ………………………………………………..11
2. La langue arabe…………………………………………..…………………………...11
2.1. L’arabe classique………………………………………………………………....12
2.2 L’arabe dialectal…………………………………………………………………..12
3. La langue française..................................................................................................…...13
3.1 Le français pendant la période coloniale………………………………………….13
3.2 L’apprentissage du français pendant la période coloniale………………………..13
3.3 Le français après l’indépendance…………………………………………………14
3.4 Le statut du français après l’indépendance……………………………………….14
4. L’enquête ………………………………………..…………………………………….15
4.1 Définition de l’enquête……………………………………………………………15
4.2 L’entretien………………………………………………………………………...15
4.3 Le questionnaire…………………………………………………………………..15
4.3.1 Le questionnaire structuré……………………………...………………15
4.3.2 Le questionnaire non structuré………………………………………….16
Notre questionnaire…………………………………………………………………………...16
Chapitre II : Arabisation VS Francisation
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Définition de l’arabisation……………………………………………………………25
Les buts de la politique de l’arabisation…………...………………………………….25
L’Algérie entre l’arabisation et la francisation……………………………………….25
La pratique de la politique de l’arabisation………………………………………..….27
Arabisants vs francisants……………………………………………………………...28
Opinions de quelques étudiants vis-à-vis la langue française…………………….......29
4
6.1 Opinions défavorables…………………………………………………………....29
6.2 Opinions favorables………………………………………………………………29
7. Le bilinguisme………………………………………………………………………...29
Questionnaire……………………………………………………………………………...….30
Chapitre III : L’enseignement de la langue française en Algérie
1. L’école algérienne…………………………………………………………………….38
1.1 Objectifs de l’enseignement du français au primaire……………………………..38
1.2 Nos enfants et la langue française………………………………………………...39
1.3 Facteurs des lacunes et des insuffisances chez l’apprenant………………………39
2. Le français dans l’enseignement supérieur…………………………………………...40
Notre questionnaire…………………………………………………………………………...41
Conclusion……………………………………………………………………………………50
Bibliographie
Annexes
5
Introduction
6
En Algérie, avant la colonisation la seule langue écrite était l’arabe dit classique qui s’est
diffusé avec l’islam. Mais, durant la période coloniale, le français a été introduit en Algérie
par l’administration française car il était supposé jouer un rôle important dans la conquête du
pays. La France a utilisé l’école pour conquérir l’Algérie intellectuellement afin d’assurer la
prédominance de sa langue et cette implantation de la langue française ne s’est pas faite du
jour au lendemain et sans obstacles.
Aujourd’hui, le français est la première langue étrangère enseignée en Algérie, elle est très
indispensable dans l’enseignement surtout universitaire et plus précisément pour les filières
scientifiques et techniques. Ainsi, elle est toujours présente dans nos parlers et nos
discussions. Nos parents et grands-parents étudiaient, écrivaient, parlaient et excellaient même
en français. Aujourd’hui, la maitrise de cette langue est en déclin. Le problème commence dés
le primaire, lorsque les enfants n’acquièrent pas un bagage nécessaire pour leurs futures
études, ça devient plus difficile de remonter ces lacunes et de remédier car de point de vue
psycholinguistique, l’apprentissage de n’importe quelle langue est possible est plus facile
avant l’âge de 7 ans mais ça devient plus difficile après cet âge. L’avenir de nos enfants nous
oblige à consacrer à ce sujet le maximum d’attention. Même à l’université, nous avons vu que
la plupart des étudiants risquent d’échouer dans leurs études pour une raison, la baisse de
niveau et leur non-maitrise de cette langue.
L’Algérie a passé par la politique de l’arabisation sur tout le territoire national ce qui a
enlevé la place qu’occupait le français auparavant et a causé une certaine régression de cette
langue. La langue arabe a commencé à prendre petit à petit la place du français dans la société
algérienne et surtout dans l’administration et l’enseignement.
Nous avons remarqué que les générations précédentes et surtout la génération de l’époque
coloniale, maitrisent le français mieux que les jeunes d’aujourd’hui ainsi en passant d’une
génération à une autre on observe que la baisse de niveau augmente et le nombre des
individus qui ne maitrisent pas le français s’accroit. Dans cette perspective la question
centrale de notre travail: pourquoi le français se décline-t-il d’une génération à une autre ? Et
à quoi est-il- dû ce problème ? Pour répondre à cette problématique, il nous est impératif de
proposer les hypothèses suivantes :
- L’arabisation du système éducatif et des institutions de l’état est la cause primordiale qui a
causé et résulté ce déclin de la langue française qu’on observe aujourd’hui en Algérie.
-L’usage rare de cette langue au sein de la société et la vie quotidienne c'est-à-dire l’absence
du français dans le parler quotidien et les échanges des individus.
La présente étude se structure en trois chapitres. Le premier s’intéressera à donner un
aperçu historique sur l’évènement du français en Algérie et la présence du français dans notre
parler dés la colonisation jusqu’à nos jours. Ainsi, il s’intéresse aux langues en présence en
Algérie et les variétés de la langue arabe.
Le deuxième chapitre comportera la définition de l’arabisation, un aperçu sur la politique de
l’arabisation, nous avons parlé aussi de la concurrence entre l’arabisation et la francisation.
7
Ainsi, nous avons parlé du bilinguisme et nous avons essayé d’analyse quelques résultats
obtenus dans notre questionnaire.
Dans le troisième chapitre, nous avons tenté d’aborder la notion de l’enseignement en Algérie
et surtout dans le primaire et l’université avec l’analyse d’un questionnaire destiné aux
étudiants de langue française à l’université de Tébessa.
A la fin nous allons conclure notre thème en synthétisant les réponses obtenues de la part des
enquêtés. Ainsi nous allons proposer des solutions pour les problèmes envisagés.
8
Chapitre I
Les langues en Algérie
9
1. Le français en Algérie
1.1L’évènement du français en Algérie
Le français en Algérie est un héritage ancien et lointain de 132 ans de colonisation.
L’Algérie est le pays qui a vécu la plus grande période coloniale par la France dans le Grand
Maghreb.
La colonisation française était la cause primordiale et principale de l’évènement du français
en Algérie : « La langue française a été introduite par la colonisation »1.
1.2La langue et la culture en Algérie
La langue ne permet pas l’accès à la culture. « Et cela est dû à plusieurs paramètres. Les
livres sont très chers, les cinémas et les théâtres ont disparu, l’université est dans un état
déplorable, avec une médiocrité de l’administration […]. La culture est une question
d’environnement, d’éducation, de voyages, etc »2.
Les nouvelles générations connaissent ce qu’on peut appeler « une crise linguistique ». La
langue française est perçue comme étant une langue de prestige, qui assure à la culture
correspondante une image valorisée.
1.3 Le français dans le langage algérien
Le français est la première langue étrangère en Algérie, mais elle joue une certaine
officialité car elle occupe une place importante dans la société algérienne, elle est présente
dans l’enseignement universitaire et scientifique, dans la vie quotidienne, dans
l’administration, dans la presse et les médias. Elle est une langue de transmission de savoir. «
La réalité empirique indique que la langue française occupe en Algérie une situation sans
conteste, unique au monde. Sans être la langue officielle, elle véhicule l’officialité, sans être
la langue d’enseignement, elle reste une langue de transmission du savoir, sans être la langue
d’identité, elle continue à façonner de différentes manières et par plusieurs canaux,
l’imaginaire collectif. Il est de notoriété publique que l’essentiel du travail dans les structures
d’administration et de gestion centrale ou locale, s’effectue en langue française. Il est tout
aussi évident que les langues algériennes de l’usage, arabe ou berbère, sont plus réceptives et
plus ouvertes à la langue française à cause de sa force de pénétration communicationnelle.
»3.
Les algériens parlent toujours le français, Même s’ils arabisent la langue ou inventent des
mots composés de déformation des deux langues l’arabe et le français. « En Algérie, le
1
G. GRANDGUILLAUME, Langues et représentations identitaires en Algérie. P 24
M.Sansal.
3
SEBAA, Culture et plurilinguisme en Algérie. P11
2
10
français conserve le statut de langue seconde pour toute une génération d’Algériens
colonisés, il a laissé des traces importantes sous forme d’emprunts dans l’arabe dialectal »4.
L’Algérie ne fait pas partie officiellement de l’Organisation Internationale de la
Francophonie, mais elle constitue la seconde communauté francophone au monde, avec
environ seize millions de locuteurs : un Algérien sur deux parle français 5
Beaucoup d’algériens trouvent qu’ils ont besoin de la langue française chaque jour dans leur
contact avec les autres.
On trouve le français dans le langage quotidien, on utilise des mots comme : normal, bus,
taxi, journal, école, veste, jupe, gâteau, fromage, sac, cartable, etc. La liste de ces mots reste
encore plus longue, car les algériens ne cessent pas d’utiliser cette langue même s’ils la
mélangent avec l’arabe, et ces mots sont utilisés même par les individus les moins cultivés.
On trouve le français aussi dans les noms des quartiers et des rues, dans les panneaux de
signalisation et les panneaux publicitaires, dans les factures et les bons d’achats.
1.4 Le français un « butin de guerre »
Le français en Algérie est un héritage colonial de cent trente-deux ans.
L’impact de la colonisation française est assez visible dans la société algérienne, elle a laissé
des traces qui se voient dans la pratique de la langue française et son usage dans plusieurs
domaines.
Kateb Yacine6 considérait le français comme un « butin de guerre », on ne peut pas dire qu’on
a perdu le français car on l’utilise toujours. Le français fait partie intégrante du parler algérien,
la plupart des algériens utilisent le français quotidiennement sans même s’en rendre compte
(lycée, car, bus, taxi, école, gâteau, normal…).
Le français est devenu une langue algérienne qui s’est créolisée en se mélangeant à l’arabe,
et qui s’est intégrée dans la langue quotidienne. « En Algérie, le français conserve le statut de
langue seconde pour toute une génération d’Algériens colonisés, il a laissé des traces
importantes sous forme d’emprunts dans l’arabe dialectal ».
La langue française et omniprésente dans la réalité algérienne, elle est une langue de
communication, une langue de transmission de savoir et un médiateur culturel. Elle jouit
d’une place importante dans la vie quotidienne des algériens et continue à colorer leur
discours.
Historiquement parlant, les 132 années de l’occupation française ont laissé leur empreinte
sur des générations entières d'Algériens notamment par l'enseignement.
2. La langue arabe
4
Dabène, 1981 p39
Rapport de l’OIF, Le Français dans le monde, 2006-2007
6
Ecrivain algérien, né à Constantine et mort à Grenoble (1929-1989)
5
11
L’arabe en Algérie est la langue d’enseignement et de la religion. C’est la langue officielle
qui reflète l’identité arabo-musulmane du pays. Elle est utilisée dans les administrations ainsi
que dans l’enseignement, elle est une langue de culture et de communication: « Cette langue
étant considérée comme composante essentielle de l’identité du peuple algérien est en
quelque sorte le ciment de l’unité nationale »7.
Elle est utilisée aussi dans les lieux publiques entre les amis, en famille. Elle est la langue de
chaque jour. Les algériens l’utilisent avec ses deux variétés (arabe dialectal et arabe
classique).
2.1 L’arabe classique
C’est la variété des lettrés, c’est une variété haute et prestigieuse. Cette variété est réservée
pour l’usage officiel, le fait qu’elle est la langue de l’Islam et du Coran lui a donné une place
importante et lui a permis de jouir d’un certain prestige « C’est cette variété choisie par
ALLAH pour s’adresser à ses fidèles »8.
C’est la langue de la culture, de l’originalité, de la beauté, des savants, des ancêtres et du
retour à nos racines, la preuve de l’appartenance et la référence à l’Islam, la langue de
l’instruction et de l’enseignement religieux, de plus c’est la langue qui reflète l’identité arabomusulmane. L’arabe classique est utilisé dans les actes officiels, dans les établissements du
pays, dans l’enseignement et dans les administrations. Elle sert à transmettre le savoir et la
culture et à communiquer dans des situations formelles. Les algériens apprennent cette langue
à l’école.
C’est vrai qu’elle est la langue nationale mais elle n’est pas pratiquée dans la vie
quotidienne, elle n’a pas lieu dans les discussions et le parler quotidien des individus ni dans
les situations informelles, elle reste sans communauté. Cependant, elle est pratiquée à l’école
et l’administration.
L’état algérien a désigné l’arabe classique ou standard comme la seule langue officielle afin
d’unifier le peuple car elle est en quelque sorte le ciment de l’unité nationale et la composante
essentielle de son identité arabo-musulmane.
2.2 L’arabe dialectal
L’arabe dialectal est la langue maternelle. C’est une variété négligée par les politiques
linguistiques mais elle joue un grand rôle et remplit une fonction essentielle, elle est pratiquée
par la plupart des algériens «L’arabe dialectal est la langue maternelle de 72% de la
population algérienne»9.
7
T.ZABOOT, Un code de switching algérien. Le parler de Tizi-Ouzou, thèse de doctorat, université de la
Sorbonne, 1989, p80
8
K. T. Ibrahimi, Les algériens et leur(s) langue(s), El Hikma, Alger, 1995, p05
9
J.LECLERC. Algérie dans l’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Loval, 24
Février2007
12
C’est la langue du parler quotidien, des situations informelles, de la société, c’est le véritable
outil de communication entre les individus en Algérie. Elle vit, se nourrit et évolue au sein de
la société.
Elle est absente dans les institutions de l’état et ne jouit d’aucun statut officiel, dans ce
conteste R.CHIBANE affirme que : «malgré l’importance numérique de ses locuteurs, et son
utilisation dans les différentes formes d’expression culturelle (le théâtre et la chanson),
l’arabe dialectal n’a subi aucun processus de codification ni de normalisation »10.
Néanmoins, elle trouve sa place dans les échanges verbaux, elle est utilisée entre les amis, en
famille… dans la rue, les cafés, à la maison… Elle est utilisée aussi par certains auteurs dans
le théâtre, la chanson, la poésie…
3. La langue française
La langue française est la première langue étrangère enseignée en Algérie. Son
enseignement est obligatoire dés la 3ème année primaire. C’est la langue d’enseignement, de la
recherche scientifique, de la culture et la langue de prestige.
3.1 Le français pendant la période coloniale
Le français est venu en usage après l’arrivée du colon en 1830. Les français ont transformés
les lieux d’enseignement religieux (les zaouïas et les medersas) en écoles pour enseigner la
langue française afin de former des indigènes pour occuper l’administration coloniale et pour
franciser l’Algérie : «La langue française a été introduite par la colonisation. Si elle fut la
langue des colons, des algériens acculturés, de la minorité scolarisée, elle s’imposa surtout
comme langue officielle, langue de l’administration et de la gestion du pays dans la
perspective d’une Algérie française »11
3.2 L’apprentissage du français pendant la période coloniale
Les Moudjahidines ont été obligés d’apprendre le français pour déchiffrer les télégrammes,
les lettres, les messages et les appels ainsi pour comprendre leurs plans. Car comme il a dit le
prophète Mohammed « que la paix soit sur lui : « Apprendre la langue d’une nation, est une
protection de leur mal ».
Les grosses têtes ont appris la langue française en dehors du pays, ils étudiaient à l’étranger
pendant la colonisation de l’Algérie.
Certains algériens ont appris le français d’une manière impulsive, c’était le cas pour les
femmes et les enfants qui travaillaient dans les maisons des français, et qui ont pu apprendre
cette langue grâce à leur contact quotidien avec eux.
10
R.CHIBANE, Etude des attitudes et de la motivation des lycéens de la ville de Tizi-Ouzou à l’égard de la langue
française : cas des élèves du lycée Lala Fatma N’soumer, mémoire de magister, Université de Tizi-Ouzou, p20,
2009.
11
Gilbert Grandguillaume, Langues et représentations idntitaires en Algérie (consulté dans un mémoire)
13
Les périodes que les algériens ont passé dans les prisons leurs permettaient d’apprendre cette
langue.
Pendant la période coloniale la presse était en langue française, la plupart des journaux sont
en français.
Les espions ont appris cette langue car ils travaillaient sous la domination du colon, ils
étaient chargés de recueillir des renseignements secrets clandestinement et ils étaient en
contact direct avec les français tout le temps.
3.3 Le français après l’indépendance
Après l’indépendance de l’Algérie, la première langue étrangère enseignée dans les écoles
algériennes était la langue française. C’était la langue utilisée dans l’administration, dans
l’enseignement, et dans tout usage. Et puis, elle a été négligé et écarté car l’accent a été mis
sur la langue officielle « l’arabe ». « Le français fut […] ce mobilier poussé dans un coin du
salon par l’arabisation à marche forcée dans les années 80 »12.
Le français garde encore une place très importante dans la société algérienne car elle est une
langue de prestige et de culture que le peuple utilise quotidiennement et dans les différents
domaines, elle reste un outil très important dans les études, la rue et le travail. Elle est une
ouverture à la modernité. Cette langue est toujours présente dans nos maisons grâce aux
chaines télévisées tel que TV5 et TF1 et grâce à l’internet.
La langue française est un acquis qu’on doit conserver car elle occupe une place primordiale
dans la vie de la société algérienne d’une part, et se considère comme ouverture sur le monde
entier d’une autre part. Elle est présente dans le parler quotidien, l’école, l’université, le
travail, les médias…
Certains journaux sont rédigés en français tel que Le Quotidien, La Liberté, El Wattan… et
ils connaissent un tirage très important.
On peut citer comme exemple de médias la radio « Alger Chaine Trois » et la chaine télévisée
« Canal Algérie » qui sont diffusées en français. Ce qui favorise la présence d’un bain
linguistique au sein des domiciles algériens.
La langue française est présente aussi dans les romans et les ouvrages. Tahar Ben Jeloun
explique que : « même si le français était au début la langue du colonisateur. A l’heure
actuelle, il est perçu autrement, puisque poètes et romanciers l’utilisent pour exprimer leur
enracinement et leurs aspirations »13
3.4 Le statut du français après l’indépendance
12
Jean-Louis Le Touzet. Libération
Tahar Ben Jeloun, « La Langue de feu pour la littérature maghrébine », in Geo n°138, Paris, Aout 1990, pp8990.
13
14
Après l’indépendance, tout va changer, « La langue française a connu un changement
d’ordre statutaire et de ce fait, elle a quelques peu perdu du terrain dans certains des
secteurs où elle était employée seule, à l’exclusion des autres langues présentes dans le pays,
y compris la langue arabe, dans sa variété codifiée »14. L’utilisation du français est réduite.
Cependant, la langue française garde toujours sa place dans la vie quotidienne des algériens
et surtout les intellectuels. Le français a toujours lieu dans le parler des algériens dans les
divers domaines.
4. L’enquête
Pour répondre à notre problématique, nous avons fait des enquêtes pour obtenir des résultats
tirés du terrain. Nous avons tenté tout d’abord de définir la notion de l’enquête ainsi ses
composantes ou bien ses techniques. Nous allons tout d’abord définir cette notion puis on va
passer à la définition de ses techniques pour donner une idée simplifié sur ces derniers.
4.1 Définition de l’enquête
C’est une interrogation sur une situation sociale dans le but de généralisation. Une recherche
méthodique reposant sur des questions en vue de chercher la vérité.
L’enquête se fait à l’aide de plusieurs techniques tels que l’entretien, le questionnaire…
4.2 L’entretien
C’est un échange de paroles avec une ou plusieurs personnes afin d’obtenir des informations
à propos d’un sujet.
Il y a trois types d’entretiens : directif, semi-directif et non directif.
4.3 Le questionnaire
Le questionnaire est un intermédiaire entre l’enquêteur et l’enquêté. C’est un outil adéquat
pour questionner ou interroger la population étudiée. Selon R. Ghiglione et B. Matalon « un
questionnaire est un instrument rigoureusement standardisé à la fois dans le texte des
questions et dans leur ordre. Toujours pour assurer la comparabilité des réponses de tous les
sujets, il est absolument indispensable que chaque question soit posée à chaque sujet de la
même façon, sans l’initiative de l’enquêteur»15.
Un questionnaire peut être structuré ou non structuré :
4.3.1 Le questionnaire structuré
14
T.ZABOOT, Un code switching algérien : le parler de Tizi-Ouzou, thèse de doctorat, université d la Sorbonne,
1989, p91
15
R. Ghiglione et B. Matalon, les enquêtes sociologiques, Théorie et Pratique Armand Colin, Col « U », Paris,
1978, p98
15
Il se compose de questions fermées, semi-fermées ou ouvertes. L’enquêté répond par « oui »
ou « non », ou bien il choisit une réponse parmi une liste proposée.
4.3.2 Le questionnaire non structuré
Il ne comprend que des questions ouvertes alors l’enquêté est libre de répondre comme il
veut.
Notre questionnaire
Après avoir recueilli toutes les réponses auprès de notre population, nous avons classé leurs
représentations en deux colonnes, nous les présenterons dans des tableaux.
Question
Qu’en pensez-vous de la culture française ?
Tableau
Réponses
Nombre
Pourcentage
Culture riche
11
36.66%
Difficile à comprendre
19
63.33%
Barre de réponses
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
culture riche
difficile à comprendre
Analyse
16
Ce qui est frappant dans le tableau ci-dessus est qu’une minorité seulement qui a prouvé des
représentations positives envers la culture française. Pour le reste, nous remarquons des
représentations négatives. Cela s’explique, à notre sens, par une ignorance de la signification
du concept « culture ». Les étudiants ne sont pas formés en ce domaine pour qu’ils puissent
donner leurs représentations, et s’ils ont prouvé des évaluations négatives c’est parce qu’ils
n’ont pas cette compétence du respect de l’Autre et de sa particularité, et ils voient en cette
culture une menace de leur identité et leur religion, pour eux tout ce qui est en relation avec
la France doit être négligé et écarté car elle leur représente le mal, la colonisation et la
dépendance.
Question
Quel niveau de français utilisent-ils les individus à Tébessa?
Tableau
Réponses
Bon
Acceptable
Mauvais
Nombre
7
11
12
Pourcentage
23.33%
36.66%
40%
Barre de réponses
45,00%
40,00%
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
BON
acceptable
mauvais
Analyse
Nous avons remarqué que presque la moitié (40%) ne maitrise pas le français, ils ont un
mauvais niveau. On voit aussi que 36.66% des individus tébessiens ont un niveau acceptable.
Pour le reste (23.33%), ils ont un bon niveau.
Question
17
Quelle est la langue que vous préférez utiliser dans vos échanges chaque jour ?
Tableau
Réponses
L’arabe dialectal
L’arabe classique
Le français
Nombre
21
1
8
Pourcentage
70%
3.33%
26.66%
Barre de réponses
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
l'arabe dialectal
l'arabe classique
le français
Analyse
Nous remarquons que la plupart (70%) préfèrent utiliser l’arabe dialectal dans leurs échanges
chaque jour en revenant sur le point que ce dernier représente leur langue maternelle et reflète
leur identité algérienne. Tandis que, 26.66% préfèrent utiliser le français dans leur langage
quotidien car il représente pour certains une langue de prestige mais ça ne veut pas dire qu’ils
parlent purement en français, ils insèrent de temps en temps des mots et des expressions.
Seulement une personne parmi nos enquêtés déclare qu’elle aime utiliser l’arabe classique
dans ses échanges de chaque jour car elle est entourée tout le temps des personnes cultivées et
spécialistes en cette langue.
Question
Est-ce que l’utilisation du français chez les tébessiens est limitée en : des termes, des
expressions, ou elle est dominante par rapport au langage quotidien ?
Tableau
Réponses
Des termes
Des expressions
Nombre
21
9
Pourcentage
70%
30%
18
Dominante par rapport au
langage quotidien
0
0%
Barre de réponses
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
des termes
des expressions
dominante
Analyse
Nous avons remarqué que 70% de la société tébessienne, son emploi de la langue française est
réduit en quelques termes c'est-à-dire les individus insèrent quelques mots de temps en temps.
Mais 30% de la population affirment qu’ils utilisent des expressions c'est-à-dire leur bagage et
plus riche que celui de l’autre catégorie.
Question
Par quoi expliquez-vous le déclin de l’usage oral du français dans le langage quotidien ?
Tableau
Réponses
L’arabisation des manuels
scolaire
L’adoption de l’audiovisuel
en langue arabe
La baisse du pourcentage des
cultivés et des francophones
La concurrence entre
l’anglais et le français
Nombre
18
Pourcentage
60%
3
10%
3
10%
6
20%
Barre de réponses
19
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
l"arabisation
audiovisuel en rabe
b.pourcent des cultivés concurrenceentre l'ang
et le fran
Analyse
60% des enquêtés voient que la cause principale du déclin du français oral dans notre langage
quotidien est l’arabisation des manuels scolaire, alors 20 % affirme que c’est à cause de la
concurrence entre les deux langues étrangères en Algérie car on a remarqué que la plupart des
jeunes d’aujourd’hui aime l’anglais plus que le français car ils voient en l’anglais l’ouverture
sur le monde et sur le développement et les civilisations, ainsi ils voient que l’apprentissage
de l’anglais est plus facile de celui du français. Certains disent que l’adoption de l’audiovisuel
en arabe était la vraie raison qui a causé le déclin et le recul du français en Algérie. Le même
pourcentage (10%) a indiqué que la baisse du pourcentage des cultivés et des francophones à
participé avec une grande par dans la régression de cette langue en Algérie.
Question
Vous vous exprimez en : arabe dialectal, arabe classique, français, anglais ?
Tableau
Réponses
Arabe dialectal
Arabe classique
Français
Anglais
Nombre
24
1
3
2
Pourcentage
80%
3.33%
10%
6.66%
Barre de réponses
20
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
arabe dialec
arabe class
français
anglais
Analyse
La plupart des personnes s’expriment en arabe dialectal vue qu’elle est leur langue maternelle.
Elle représente pour eux la langue de chaque jour, c’est la langue que presque tous les
algériens maitrisent par excellence.
L’arabe classique est la langue imposée par l’état comme langue officielle, malgré son statut
elle n’est pas présente ni utilisée par les individus dans leurs discussions et échanges
quotidiens. Certains préfèrent s’exprimer en anglais par les biais d’insérer des mots voire des
expressions dans leur parler et c’est le cas pour les jeunes car ils voient qu’elle est plus à la
mode. D’autres, veulent parler en arabe classique bien sûr dans le cadre de la culture et des
études faites en cette langue.
Question
A votre avis, quelle est la langue la plus importante ? L’arabe classique, l’arabe dialectal, le
français, l’anglais.
Tableau
Réponses
L’arabe classique
L’arabe dialectal
Le français
L’anglais
Nombre
6
4
15
5
Pourcentage
20%
13.33%
50%
16.66%
Barre de réponses
21
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
l'arabe classique
l'arabe dialectal
le français
l'anglais
Analyse
Nous observons que la langue française est la plus importante langue pour les algériens, c'està-dire ils sont conscients qu’ils doivent améliorer leur français et que cette langue leur est
nécessaire dans leurs études par la suite. Il y a d’autres qui pensent que l’arabe classique soit
plus important car c’est la langue du Coran et de l’Islam, la langue de la culture, de l’élite. En
plus il jouit d’un statut officiel. Quelques individus voient que l’anglais est la langue la plus
importante car elle est devenue la langue d’ouverture sur le monde. Peu sont ceux qui croient
que l’arabe dialectal est la plus importante, c’est vrai elle est la langue maternelle et la plus
utilisé mais en ce qui la concerne, elle est déjà acquis depuis l’enfance à la différence des
autres langues qu’il doit acquérir de son environnement.
Question
Selon vous, quelle est la langue la plus importante pour l’état dans ses relations
internationales ?
Tableau
Réponses
Le français
L’anglais
Nombre
9
21
Pourcentage
30%
70%
Barre de réponses
22
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Le français
L'anglais
Analyse
En analysant le tableau en dessus, nous pouvons observer l’importance que voient les
enquêtés en langue anglaise. Pour la majorité (70%), elle est la langue des communications
internationales, elle est plus utile pour l’état dans ses relations car elle est la langue connue
par tous les pays du monde. Néanmoins, 30% de la population étudiée trouvent que le français
puisse être plus nécessaire.
23
Chapitre II
Arabisation VS Francisation
24
1. Définition de l’arabisation
L'arabisation ou réarabisation désigne un ensemble de mesures politiques et culturelles
destinées à promouvoir la langue et l'identité arabe. De nos jours, elle a lieu dans les régions
ou les pays où l'on considère qu'elle a plus ou moins été délaissée au profit d'une langue issue
de la colonisation occidentale.16 L’Algérie est l’un des pays étant passés par ce processus
d’arabisation.
Le problème de l’arabisation se pose dans tous les pays arabophones qui, de gré ou de force,
ont été ouverts à la civilisation occidentale. Mais c’est en Algérie qu’il prend le plus
d’ampleur en raison des effets de 132 ans d’une colonisation caractérisée par sa politique de
francisation.
L’Algérie en tant que nation indépendante depuis le 5 juillet 1962 souffre d’un grave
problème d’identité. Elle a vu ses repères gommés par la colonisation, Le nom même
d’Algériens était annexé par les colons. Le seul repère, nominal et réel, des Algériens fut de se
considérer comme musulmans. L’importance du lien de l’islam à la langue arabe pouvait déjà
faire augurer de l’importance qu’y prendrait la question de l’arabisation.
2. Les buts de la politique de l’arabisation
La politique de l’arabisation était une sorte de lutte contre la colonisation française. Avec
l’indépendance, les algériens voulaient se libérer de toutes les contraintes qui laisse l’Algérie
sous la domination de la France.
Cette politique avait un objectif et un but défini qui était celui de donner à l’arabe classique
une légitimité et un statut de langue nationale et officielle dans les différents domaines
d’utilisation.
3. L’Algérie entre l’arabisation et la francisation
La francisation est une transformation visant à adopter la langue française ou l’apparence
française
Du point de vue sociopolitique, langue arabe et langue française, opposées par
l’arabisation, représentaient deux pôles d’attirance, l’un vers le changement, l’autre vers la
tradition. Elles correspondaient à deux couches sociales en concurrence pour le contrôle de
l’État, et remplissaient des fonctions sociales différentes : alors que la langue arabe était
présentée comme la langue de l’authenticité, voire de la religion, la langue française incarnait
simplement la réussite sociale, elle était « la langue du pain ».
Du point de vue de l’identité et de la légitimité, une contradiction surgissait entre les deux
langues et leurs univers symboliques. L’arabe renvoyait à une identité nationale, liée à
l’identité musulmane, et semblait plus apte à garantir la légitimité d’un pouvoir se définissant
par son opposition au colonisateur qu’il avait affronté. La langue française, forte de son lien à
16
Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Arabisation
25
la modernité malgré tout liée à la France, se présentait comme la caution d’un développement
qui était l’un des objectifs de l’indépendance.
L’arabe en Algérie est la langue du Coran et de l'islam, il a été en position difficile durant la
colonisation.
La langue française prit sa place dans l'enseignement et les usages officiels, elle présente des
aspects sociaux, culturels, politiques et identitaires, elle est encore une ouverture au monde
moderne. En 1962, l’Algérie fonctionnait en français : enseignement, administration,
environnement, secteur économique, la langue française s'est beaucoup plus implantée en
Algérie qu’elle ne l’avait fait durant la colonisation surtout avec l'instauration de l'école
obligatoire pour tous, elle est devenue plus présente sur la scène linguistique algérienne.
Toutefois le gouvernement algérien a mis à la place de la langue française la langue arabe,
non pas la langue parlée, mais la langue arabe standard issue de l'arabe coranique : ce fut
l'objet de la politique linguistique d'arabisation qui était un plan proposé par le mouvement
islamiste. En dépit de résistances diverses, cette opération fut menée à son terme dans les
années 80 jusqu'à la production de bacheliers en arabe. Le français a continué à être enseigné
comme langue étrangère depuis la quatrième année de l’enseignement primaire, mais sa place
a été réduite : le tableau suivant donne une idée de cette évolution en ce qui concerne le
nombre de maîtres dans l’enseignement primaire selon la langue qu’ils utilisent.
Année
Total
enseignants
De langue arabe
De langue
française
1962-1963
12.696
3.342
9.354
1972-1973
47.459
31.437
16.022
1982-1983
99.648
76.982
22.666
1992-1993
153.479
134.359
19.120
2001-2002
169.993
147.570
22.423
Effectifs enseignants du primaire. Source : Ministère de l’Education nationale,
Alger.17
L’arabisation de l'enseignement supérieur fut largement entamée, notamment dans les
sciences humaines, mais le secteur économique a continué à être géré en français. Cette
politique d'arabisation s'est déroulée de façon conflictuelle et a créé deux pôles opposés et
avait le but d’éliminer le français afin que les arabisants puissent prendre les places occupées
par les francisants.
17
http://sinistri.canalblog.com/archives/2008/04/09/8718521.html
26
Les arabisants avaient créé une mauvaise conscience fondée sur le lien langue française France – colonisateur. A ce propos G.Grandguillaume dit : «Il n’y a pas de honte à utiliser un
matériau étranger si c’est pour construire sa propre maison »18
La loi de généralisation de la langue arabe, adoptée en décembre 1996, n'a été suivie
d'aucune application. Ainsi, à la différence des années 80, il n'y a plus en Algérie d’impératif
politique susceptible d’exclure la langue française ou d’en interdire l'emploi.
4. La pratique de la politique de l’arabisation
La pratique de la politique d’arabisation a commencé juste après l’indépendance, elle
concernait surtout l’enseignement mais aussi l’administration et l’environnement. Dans ce qui
suit on va vous retracer les grandes dates de la promotion de cette politique empreintes des
travaux de K-T-Ibrahimi19


1963 : L’enseignement de l’arabe dans toutes les écoles primaires, en raison de 10
heures d’arabe sur 30 heures en français.
1964 : -l’arabisation totale de la 1ère année primaire (1000 instituteurs égyptiens sont
venus en Algérie)
-Un institut islamique est créé à l’université d’Alger et l’ancienne licence en
arabe est transformée en licence monolingue sur le modèle oriental.


1967 : -L’arabisation de la 2ème année primaire.
-Implantation d’une section arabe à la faculté de droit.
1968 : -Création d’une licence d’histoire en arabe.
-Obligation de la connaissance de la langue nationale pour les fonctionnaires.
-Arabisation de la fonction publique.






18
19
1970 : Arabisation complète de l’enseignement primaire et secondaire.
1971 : Perspective pour l’arabisation de l’enseignement supérieur.
1973 : Création d’une commission nationale d’arabisation pour promouvoir et
appliquer la politique de l’arabisation.
1975 : Première conférence sur l’arabisation.
1976 : -L’arabisation de l’état civil, des noms des rues, des plaques d’immatriculation
et de l’affichage.
-Le Vendredi est déclaré jour de repos hebdomadaire, au lieu de Dimanche.
1979 : La grève des étudiants arabisants pour réclamer l’arabisation de la fonction
publique.
Grandguillaume,G, Arabisation et politique linguistique au Magreb, Maisonneuve et Larose, Paris. 1983 p159
K-T-Ibrahimi, Les Algériens et leur(s) langue(s), Elhikma, Alger, 1995
27






1980 : Plan d’arabisation de l’administration, du secteur économique et de la
recherche scientifique.
1981 : -Installation d’un haut conseil de la langue nationale chargé du suivi et du
contrôle de l’arabisation.
-Mise en place de l’enseignement du calcul en arabe.
1989 : Arabisation totale de l’enseignement primaire et secondaire, le français n’est
plus une langue d’apprentissage pour aucune matière autre que le français lui-même.
1990 : Loi sur la généralisation de la langue arabe, rendant obligatoire l’usage de cette
langue dans tous les documents écrits.
1991 : L’annonce de l’arabisation de l’université par le ministre de l’enseignement
supérieur.
1996 : Réanimation de la loi sur la généralisation de la langue arabe suspendue en
1992. La nouvelle constitution de 1996 confirme l’arabe comme une seule langue
nationale et officielle. Depuis le champ de l’utilisation de la langue arabe n’a pas
régressé, malgré tout le français a bénéficié de quelques avantages parmi lesquels on
cite :
 2006 : L’introduction de la langue française dés la 3ème année primaire.
 2008 : Une révision du programme scolaire, a renforcé l’apprentissage et a
introduit l’utilisation du latin les formules mathématiques au lycée.
5. Arabisants vs francisants
En faisant la comparaison entre les intellectuels algériens arabisants et francisants, on
remarque que les arabisants sont plus proches du peuple que les francisants qui sont éloignés
du peuple et de leur identité car pour certains, ils se considèrent comme tournants le dos à la
religion. Les arabisants défendent leur point de vue en revenant toujours au facteur religieux.
Parmi les porte-paroles de ce groupe, on cite l’écrivain de langue arabe, Tahar Ouattar qui
déclare : « Les gens ne prient pas en français. Ils ne jeûnent pas en français. La langue française
n’est pas la langue de la culture algérienne. C’est un outil de travail dont on pourrait se passer »20.
D’une autre part, dans un article écrit dans le fameux quotidien ‘El Wattan’, ils ont
écrit : « C’est nous arabophones, qui leur (francophones) avions appris avec notre
littérature, avec l’As [un roman] notamment, comment s’est faite la révolution. Nous leur
avons enseigné l’histoire, l’authentique histoire »21. Alors, les arabisants veulent éliminer les
francisants pour qu’ils leur cèdent la place car ils pensent qu’ils sont des étrangers qui n’ont
pas le droit d’exister dans la culture algérienne et que ce sont eux qui leur enseignaient tout. A
ce propos, BENRABAH M. affirme : « En Algérie, ce sont surtout ceux que l’on appelle les
«arabisants » monolingues qui nient aux Algériens bilingues le droit d’exister. Dans leur
tentative d’être les seuls dépositaires de la culture « nationale », ils ont en quelque sorte
20
Tounsi, L., « Aspects du parler jeune en Algérie », Langue française, 1997, p106
21
El Wattan, 16 Avril 1992, p9
28
montré le chemin aux illuminés qui entament en 1993 l’élimination physique des
intellectuels. »22
6. Opinions de quelques étudiants vis-à-vis la langue française
On vous cite les opinions de quelques étudiants exprimant leur sentiment vis-à-vis cette
langue.
6.1 Opinions défavorables
-Jeune femme de 20 ans: « Si on rencontre quelqu'un qui parle français en dehors de
l'université, on va l'observer bizarrement. »
-Jeune homme de 21 ans: « le français cède sa place à la langue arabe. Personnellement, à
chaque fois si je suis dans la rue je fais tout pour me faire comprendre en utilisant d'autres
moyens, parce qu'on me dit : si tu es musulman, vaut mieux parler arabe. »
6.2 Opinions favorables
-Jeune femme de 29 ans: « En ayant recours à la langue française, j'ai constaté que les gens
me voyaient »
-Jeune homme de 19 ans: « C'est une langue magnifique, je ne peux pas expliquer le plaisir
que j'aie quand je parle en français. Les francophones et ceux qui veulent apprendre le
français jouissent d’une grande chance ». Elle est romantique et très intéressante. Pour moi,
c'est la meilleure langue que j'ai connu.
-Le français est considéré comme la clé de réussite dans les études et la condition nécessaire
pour trouver un travail.
-Pour les jeunes, il représente l’avenir et l’espoir de l’immigration et pour d’autres c’est la
destination pour les études, le voyage et la visite de la famille et les amis.
D’un point de vue la solution se réside dans un bilinguisme assumé.
7. Le bilinguisme
Le bilinguisme est défini comme la pratique de deux langues ou l’utilisation variable des
langues ou des variétés linguistiques diverses par un individu ou un groupe. Il est aussi
l’usage de deux langues différentes dans la communication orale ou écrite.
Le bilinguisme est le fait de posséder naturellement deux langues maternelles.
22
BENRABAH, M., (1999), Langue et pouvoir en Algérie, p131
29
Il ne faut pas surtout confondre entre le bilinguisme et la bilingualité, le bilinguisme « est un
phénomène qui implique simultanément et un état de bilingualité de l’individu et un
bilinguisme de la situation de communication au niveau collectif. Lorsqu‘il y a
communication bilingue sans bilinguisme des individus, il y a quand même contact des
langues… le terme bilinguisme inclut celui de bilingualité qui réfère à l’état de l’individu
mais s’applique également à un état d’une communauté dans laquelle deux langues sont en
contact avec pour conséquence que deux codes peuvent être utilisé dans une même interaction
qu’un nombre d’individus sont bilingues (bilinguisme sociétal) »23.
Le bilinguisme peut concerner :
 Un individu qui se trouve obligé d’utiliser plus d’une langue dans son parler quotidien
 Un groupe d’individus qui communiquent avec les autres en utilisant une langue
différente de celle du groupe pour des raisons définies.
 Une région géographique où se côtoient des communautés linguistiques différentes.
Questionnaire :
Question
A votre avis quelle est la cause primordiale du déclin du français oral en Algérie ?
Tableau
Réponses
l'arabisation du système
éducatif
l'usage rare de cette langue
dans notre société
l'incompétence des
enseignants
Nombre
16
11
7
Pourcentage
53%
37%
23%
Représentation graphique
l'arabisation
l'usage rare
l'incompétence des
enseignants
23
HARMES, J.F, BLANC. M, Bilingualité et Bilinguisme, Pierre Mardaga, éditeur, 2 galeries des princes, 1000
Bruxelles. 1983 p31
30
Analyse
A partir des résultats obtenus nous remarquons que 53% de la population étudiée affirme que
la cause principale du déclin soit l’arabisation du système éducatif, alors que 37% avouent
que c’est à cause d’usage rare du français dans le parler quotidien des individus que le
français a vécu ce recul. Pour le reste de la population (23%), ils voient que l’incompétence
de certains enseignants de langue française a causé la régression de cette langue.
Question
Qu’est-ce qu’elle vous représente la langue française?
Tableau
Réponses
Nombre
Pourcentage
Langue de prestige et de
26
86.66%
4
13.33%
culture
Langue du colon
Barre de réponses
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Langue de prestige et
de culture
Langue du colon
Analyse
A partir de ce tableau on remarque que la plupart des enquêtés ont des représentations
positives vis-à-vis la langue française. Dans l’imaginaire linguistique des étudiants s’est
ancrée l’idée que la France demeure pays de leurs rêves qu’on n’a pas pu réaliser en Algérie.
Pour une minorité, les représentations de la France sont liées à l’histoire coloniale et à la
religion, ils croient qu’accepter la langue-culture de l’Autre est signe d’une perte identitaire.
31
Nous comprenons d’après ces réponses que l’apprenant algérien ne s’étant jamais coupé de
ses racines.
Question
Quelle est la langue dominante dans le parler quotidien chez la société tèbessienne ?
Tableau
Réponses
L’arabe classique
L’arabe dialectal
Le français
Nombre
0
30
0
Pourcentage
0%
100%
0%
Barre de réponses
120%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
l'arabe classique
l'arabe dialectal
le français
Analyse
En analysant les résultats obtenus, nous constatons que tous les tébessiens voient en la l’arabe
dialectal la langue la plus importante dans leur vie quotidienne c’est la langue algérienne
qu’ils utilisent chaque jours dans leurs échanges, c’est leur moyen de communication avec
l’autrui c’est la langue commune que maitrisent tous les individus à Tébessa, c’est ce qui
reflète leur origine et leur identité.
Question
Quelle est la tranche d’âge qui utilise le plus le français dans son parler quotidien ?
Tableau
Réponses
Nombre
Pourcentage
32
Les vieux
Les adultes
Les jeunes
Les enfants
16
9
5
0
53.33%
30%
16.66%
0%
Barre de réponses
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
les vieux
les adultes
les jeunes
les enfants
Analyse
En observant ce schéma, nous pouvons voir comment l’usage de français se réduit d’une
génération à une autre, nous remarquons que les vieux utilisent la langue française plus que
les autres générations. 30% ont dit que la génération des adultes est celle qui use le plus le
français dans son parler quotidien. 16.66% des enquêtés pensent que la tranche d’age qui
utilise le plus le français quotidiennement est celle des jeunes.
Question
Pour quelle raison existe-t-il encore le français dans notre langage quotidien ?
Tableau
Réponses
La longue période de
colonisation
L’enseignement en français
après l’indépendance
Considérer le français
comme langue de prestige
Nombre
15
Pourcentage
50%
9
30%
6
20%
33
Barre de réponses
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
l.période de colonisation
l'enseignement en français
langue de prestige
Analyse
A partir des résultats obtenus dans le tableau et à partir du schéma, nous pouvons connaitre les
raisons pour lesquelles le français existe encore dans notre parler et notre langage quotidien,
50% de personnes pensent que la cause primordiale c’est la longue période coloniale, alors
que 30% voient que c’est l’enseignement en français pendant des années après l’indépendance
qui est la raison. Enfin, 20% affirment qu’ils utilisent cette langue parce qu’elle est une langue
de prestige.
Question
Vous voyez l’utilisation de la langue française dans le langage courant comme : langue de
prestige, apparence de l’excellence ou services cachés désireux de garder la dépendance à la
France
Tableau
Réponses
Langue de prestige
Apparence de l’excellence
Services cachés
Nombre
15
15
0
Pourcentage
50%
50%
0%
Barre de réponses
34
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
langue de prestige
apparence de l'excellenece
services cachés
Analyse
Nous remarquons les mêmes pourcentages pour les deux premières propositions, la moitié de
la population étudiée voit que l’utilisation du français est une forme de prestige et l’autre
moitié en voit une apparence de l’excellence c'est-à-dire lorsqu’ils parlent en français, ils
sentent qu’ils sont mieux que les autres et qu’ils ont quelque chose qui leur montre différents
des autres.
Question
Vous utilisez plusieurs langues à la fois ?
Tableau
Réponses
Oui
Non
Nombre
24
6
Pourcentage
80%
20%
Barre de réponses
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
oui
non
35
Analyse
Nous voyons le pourcentage élevé des personnes qui ont répondu par oui, c’est ce qui justifie
le phénomène du bilinguisme en Algérie. La majorité des algériens préfèrent utiliser plusieurs
langues à la fois, ils parlent en arabe dialectal mais à chaque fois ils prononcent des mots en
français, en anglais et même en arabe classique. Le reste n’utilise qu’une seule langue, la
plupart d’eux s’expriment en arabe dialectal en n’ayant recours à aucune autre langue.
Aujourd’hui les algériens continuent d’utiliser la langue de l’ex-puissance coloniale au
préjudice des arabisants. La politique de l’arabisation implique le refus du plurilinguisme.
Au lieu d’avoir libéré le peuple algérien et d’avoir valorisé les langues algériennes,
l’arabisation a fini par créer une nouvelle colonisation qui a exclue des langues pratiquées
réellement par tous les algériens tels que le français et l’arabe dialectale.
La coexistence de l’arabe et du français doit être encouragée à l’école, dans le milieu
socioculturel et dans l’environnement pour qu’on puisse bénéficier des apports des deux
langues ainsi pour créer dans les deux langues. Alors les politiques éducatives et linguistiques
doivent enrichir les codes et non exclure cette langue ou l’autre. Le multilinguisme en Algérie
n’est pas une fatalité, la cohabitation est vraiment désirable.
36
Chapitre III
L’enseignement de la langue française en Algérie
37
1. L’école algérienne
Malgré les réformes et les corrections introduites dés l’indépendance, le secteur de
l’éducation souffre encore car il existe toujours des problèmes de fond qui annoncent une
baisse de niveau qui prend de l’ampleur d’une année à une autre. L’école et l’université ont
été à la fois, les révélateurs de certains aspects de cette crise.
Les élèves oublient rapidement tout ce qu’ils ont appris, ils ne prennent pas le temps de se
concentrer sur ce qu’ils écrivent et ils ne fournissent pas assez d’efforts. On entend souvent
dire qu’il existe une solution à chaque problème. Cependant, en Algérie, trouver des solutions
à propos de ceci semble à la recherche des miracles surtout parce que les élèves ne veulent pas
apprendre. C’est un phénomène très dangereux car les remèdes à proposer sont très
complexes.
En Algérie, le français est une langue très vivante, et toujours présente dans tous les
domaines parallèlement à la langue arabe. Ceci est la conséquence de l'histoire coloniale qui a
duré 132 ans.
La langue française est devenue la seconde langue internationale après la langue anglaise,
cette langue étrangère en Algérie tire ses origines de la sphère coloniale, elle est reconnu par
la société algérienne comme étant la première langue enseignée dans nos établissements.
C'est évident que l'enseignement de la langue française dans l'école primaire est très
important car l'apprentissage de cette langue depuis l'enfance c'est le développement de
l'imagination, du gout, de la sensibilité et de la découverte aussi.
1.1 Objectifs de l’enseignement du français au primaire
Dans le cadre de la nouvelle réforme de l'enseignement scolaire cycle primaire, le français
est introduit en 2006/2007 à partir de la 3ème année primaire au lieu de la 4ème année, car il
s'est révélé que l'âge semble jouer un rôle déterminant dans le processus d'acquisition.
L'enfant de moins de dix ans manifeste de grandes qualités, notamment une formidable
curiosité, une grande spontanéité, ainsi qu'une grande flexibilité cognitive. Pendant cet âge,
l'enfant fait preuve de capacités excellentes à restituer la prosodie d'une langue étrangère
d'autant que ses capacités d'imitation sont maximales entre 4 et 8 ans.
Les premières années du cycle primaire constituent une base pour l'apprenant et une période
d'acquisition et de construction de ses apprentissages à l'oral comme à l'écrit.
Donc, l’enseignement de français en primaire a pour objectif d'acquérir des compétences de
communication pour ensuite les développer en 1ère année et 2ème année moyenne.
L’enseignement n'est pas seulement une succession de méthodes pédagogiques, mais dépend
également de la capacité de l'enseignant à construire une relation de confiance avec ses
apprenants en prenant en considération leur univers émotionnel. En Algérie, le système
éducatif considère l'apprenant comme étant le centre d'intérêt de toutes les activités
pédagogiques.
38
1.2 Nos enfants et la langue française
A l’école, on commence à apprendre le français dès la troisième année, ce qui veut dire que
l’enfant fait trois années d’apprentissage au primaire. En arrivant à la première année
moyenne, l’apprenant doit avoir un bagage linguistique pour pouvoir continuer ses études
sans gêne.
Si nous allons voir le niveau de nos élèves ou faire un constat, nous découvrirons que
beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés dans l’apprentissage de cette langue qui n’est
pas leur langue maternelle.
Ces enfants viennent avec des compétences et des acquis grâce aux efforts fournis par nos
collègues, instituteurs et institutrices dans les écoles primaires. Et comme cette langue n’est
pratiquée qu’à l’école, l’élève ne peut pas la manipuler correctement. Ils ont des difficultés en
lecture : ils prononcent mal les mots car elle n’est pas la langue parlée dans leur milieu (la
famille, la rue,...), ils prennent beaucoup de temps pour lire, ils n’arrivent même pas à
déchiffrer un petit paragraphe... Alors que la lecture est l’outil (la clé) de tout
apprentissage : « si on sait lire, on est sauvé ».
Dans une classe de 38 apprenants, 4 à 5 seulement arrivent à lire correctement. Là, le
professeur se sent égaré, que faut-il faire ? Ordinairement, cet apprentissage, ces
entrainements, et ces activités de lecture devaient se faire à l’école primaire. Savoir lire et
écrire, chose primordiale, si on veut vraiment aider l’enfant à être capable de comprendre ce
qu’on lui demande de faire. Demain, il sera étudiant à l’université où les recherches ne se font
pas qu’avec la langue arabe, il doit utiliser le français pour élargir ses connaissances et
développer son savoir et son imaginaire.
Nous sommes conscients, et cette situation nous préoccupe tous et nous nous trouvons
obligés de revoir avec ces enfants l’alphabet, les sons, le découpage syllabique pour les aider
à lire, parler et écrire.
1.3 Facteurs des lacunes et des insuffisances chez l’apprenant






Le niveau social de certains élèves (pauvreté, manque de moyens, parents
analphabètes,...)
C’est seulement à l’école que l’enfant manipule cette langue.
Ils n’ont pas que le français à étudier ; ils ont aussi une deuxième langue étrangère
(l’Anglais) et d’autres disciplines.
Ils ne lisent pas chez eux, n’essaient pas de chercher, de découvrir... ils ont l’esprit
occupé par autre chose : la rue, les jeux, la télé, ...
Les parents ont une part de responsabilité dans l’éducation, la scolarité et le contrôle
de leurs enfants.
Avec des classes trop chargées (plus de 40 élèves), la tâche de l’enseignant devient
difficile et compliquée.
39
2. Le français dans l’enseignement supérieur
Même si de nos jours, avec les impératifs d’une politique d’arabisation, le français n’est
enseigné que comme langue étrangère, il reste paradoxalement très présent dans le système
scolaire, surtout universitaire.
L’enseignement supérieur est l’épine dorsale du développement du pays car c’est l’université
qui est responsable de former les fonctionnaires dans les différents domaines grâce à sa
compétence très importante dans l’enseignement et la recherche scientifique.
Dans le secteur éducatif, l’enseignement se fait en langue arabe dans les trois cycles
primaire, moyen et secondaire. Mais à l’université l’enseignement est totalement en français
surtout pour les filières scientifiques, techniques et médicales. Khaoula Taleb Ibrahimi 24
avoue : « On assiste en ce moment à une francisation à rebours dans l’enseignement
supérieur ».
Le problème se réside dans le fait que les nouveaux bacheliers, après des années
d’enseignement en arabe se retrouvent obligés de poursuivre leurs études en français
uniquement alors que la majorité d’eux ne la maitrisent pas vraiment et en prenant en
considération que cette dernière n’était pour eux qu’une langue étrangère avec un volume
horaire réduit.
La langue française en Algérie connait une grande régression. Des étudiants de filières
francophones risquent d’échouer dans leurs études supérieures à cause de la non-maitrise de la
langue française. On rencontre des étudiants qui n’arrivent même pas à composer ni à
déchiffrer une phrase simple alors qu’ils doivent maitriser cette langue pour pouvoir réussir
dans leur parcours universitaire surtout lorsqu’il s’agit d’une branche scientifique ou
technique ainsi que pour les étudiants de médecine.
« Si on se livre à l’exercice des statistiques, on peut estimer que sur une promotion d’élèves,
environ 30% disposent des pré-requis nécessaires en langue française. Tandis que pour les
70% restants, leur français s’apparente plus à du bricolage »25
Parmi ces étudiants qui envisagent des difficultés en français, il y a ceux qui essaient de se
rattraper et apprendre un lexique qui leur sera nécessaire dans leurs études. Par contre, il y a
des étudiants qui préfèrent choisir des filières en langue arabe pour éviter l’échec et garantir la
réussite dans leur cursus.
En parlant du niveau des enseignants universitaires, certains étudiants déclarent qu’il ait des
enseignants qui ont un peu de mal à l’oral, mais généralement ils maitrisent bien cette langue
étrangère.
On a découvert qu’il existe des étudiants qui détestent le français pour d’autres raisons.
Certains expliquent leur sentiment envers le français par le fait que cette langue représente
24
25
Linguiste à Alger II
ACI Ouardia à Algérie-Focus.
40
pour eux la colonisation. Pour des individus qui sont nés et grandis avec ces idées, il est
difficile de les convaincre de l’utilité de la langue française.
Nous avons pensé à poser la question suivante à quelques étudiants : Est-ce que vous
envisagez les mêmes problèmes avec l’anglais ? Le but de poser cette question était de savoir
est-ce que la cause de ces représentations négatives vers le français et ce déclin est seulement
le fait qu’elle est une langue étrangère mais on a découvert que les étudiants envisagent moins
de problèmes avec cette deuxième langue étrangère. La majorité des étudiants l’apprécient et
la voient comme une ouverture sur le monde entier car elle représente pour eux une langue de
communication internationale ainsi elle est plus facile à apprendre et ils n’en trouvent pas des
difficultés, elle est plus pratique et à la mode.
Notre questionnaire
Le questionnaire est fait au département de français à l’université de Tébessa auprès des
étudiants de 2ème année Master (promotion 2015).
Question
Vous maitrisez le français oral : très bien, bien, un peu, mal
Tableau
Réponses
Très bien
Bien
Un peu
Mal
Nombre
6
15
8
0
Pourcentage
20%
50%
27%
0%
Représentation graphique
très bien
bien
un peu
mal
41
Analyse
Le tableau ci-dessus montre que la moitié des enquêtés maitrisent bien le français et n’ont pas
de problèmes en s’exprimant en cette langue tandis que 27% ne maitrisent la langue français
qu’un peu. Ce qui peut être un peu satisfaisant c’est le fait qu’il n’y a pas d’étudiants qui
trouvent de mal à s’exprimer en français, c'est-à-dire nous ne pouvons pas dire qu’il y a des
étudiants qui ne maitrisent pas le français du tout ou qui sont nuls. Enfin, nous remarquons
qu’il y a des étudiants qui maitrisent le français très bien c'est-à-dire ils n’envisagent aucune
difficulté, ce sont ceux qui ont construit une bonne base et ont acquiert le bagage nécessaire
qui leur est utile dans leur cursus universitaire.
Question
Comment enrichissez-vous votre culture en français ?
Tableau
Réponses
En lisant des journaux
En regardant la télévision et
les chaines françaises
En lisant des romans et des
ouvrages
En visitant des sites web
Nombre
7
3
Pourcentage
23%
10%
5
17%
5
17%
Représentation graphique
Analyse
En analysant les résultats obtenus pour cette question, nous avons identifié les outils et les
techniques à travers lesquels les étudiants enrichissent leur culture ainsi que leur langue orale.
Les étudiants de français à l’université de Tébessa utilisent pas mal de moyens, 23% parmi
eux lisent quotidiennement les journaux en français tels que El-Wattan et Le Quotidien car ils
pensent que ceux-ci forment un instrument important dans l’obtention du bagage linguistique.
D’autres étudiants voient que la lecture des romans joue un rôle primordial pour améliorer le
niveau et construire une culture riche ainsi élargir l’esprit et la pensée. Certains estiment que
regarder la télévision et les chaines françaises soient utile pour l’enrichissement de la culture
alors que d’autres s’intéresse à la visite des sites web.
42
Question
Vous pratiquez la langue française en dehors de l'université ?
Tableau
Réponses
Oui
Non
Des fois
Nombre
12
4
12
Pourcentage
40%
13%
40%
Représentation graphique
Analyse
A partir du tableau et du schéma, nous voyons que les pourcentages des étudiants qui ont
répondu par oui et ceux ayant répondu par parfois sont égales, nous pouvons dire que la
communication en français existe en dehors de l’université mais elle n’est pas
quotidiennement (40% ont répondu par parfois) chez tous les étudiants. Nous remarquons
aussi que 13% de la population étudiée n’utilise pas la langue française que dans leurs études
au sein de l’université.
Question
Est-ce-que vous regardez des émissions en français ?
Tableau
Réponses
Toujours
Parfois
Rarement
Jamais
Nombre
10
9
8
2
Pourcentage
33%
30%
27%
7%
Représentation graphique
43
Analyse
Nous avons posé cette question dans le but de savoir si nos étudiants de langue française
s’intéressent aux émissions françaises ou non car comme on l’a déjà signalé dans l’analyse
d’une question précédente, la télévision est censée être un moyen indispensable et outil
nécessaire dans la culture de l’étudiant. Ainsi, elle peut améliorer sa langue orale puisque à
chaque fois qu’il regarde la télé il acquiert un langage et apprend des mots qu’il ne connaissait
pas auparavant. 33% affirment qu’ils regardent toujours des émissions en français et presque
le même pourcentage (30%) a répondu par parfois c'est-à-dire même si ce n’est pas d’une
façon quotidienne mais quand même ces étudiants utilise la télé de temps en temps comme
moyen pour élargir leur culture. Parmi les étudiants, il y a ceux qui n’assistent aux émissions
que rarement, par contre 7% déclarent qu’ils ne les regardent jamais.
Question
Pensez-vous que regarder des films en français peut aider à améliorer l'oral ?
Tableau
Réponses
Oui
Non
absolument
Nombre
21
2
6
Pourcentage
70%
7%
20%
Représentation graphique
Analyse
44
Nous posons toujours ce genre de question qui tourne autour la télévision pour savoir à quel
point peut la télévision participer à l’amélioration de l’oral chez l’étudiant. Dans cette
question nous avons indiqué le cas des films vue l’importance de ce dernier, les films peuvent
jouer un rôle très efficace dans l’apprentissage de l’oral, ceci est visible et clair dans les
réponses des étudiants. La majorité d’eux (70%) ont répondu par oui, ils sont vraiment
conscients de l’importance de ce moyen. Nous avons remarqué aussi que 20% ne doutent pas
de l’utilité des films, ils ont répondu par absolument. Seulement 7% des enquêtés ont répondu
par non à leur avis, les films n’aident pas à améliorer l’oral.
Question
Qu'est-ce-que vous maitrisez le plus ?
Tableau
Réponses
L’oral
L’écrit
Les deux
Nombre
8
17
4
Pourcentage
27%
57%
13%
Représentation graphique
Analyse
Il nous est parait qu’une question pareille devrait être posée. Nous voyons que 57%
d’étudiants maitrisent l’écrit plus que l’oral et seulement 27 % maitrisent l’oral le plus ce qui
s’explique par le fait que les étudiants se sentent plus à l’aise à l’écrit car ils ont le temps de
réfléchir avant d’écrire à la différence de l’oral où ils sont menacés par le trac qui leur
empêche de s’exprimer librement et d’une façon correcte, en plus il y a ceux qui n’ont pas un
bagage linguistique nécessaire qui leur aide à participer à des discussions. Ainsi, nous avons
remarqué que seulement 13% parmi nos étudiants maitrisent les deux (l’écrit et l’oral) et c’est
peu pour des étudiants de langue française.
Question
Dans l'acquisition de la langue française qui est le plus important ?
45
Tableau
Réponses
L’oral
L’écrit
Les deux
Nombre
13
1
15
Pourcentage
43%
3%
50%
Représentation graphique
Analyse
Après avoir reconnu que maitrisent les étudiants le plus, nous avons voulu savoir qu’est-ce
qui est le plus important dans l’acquisition de la langue française pour. La moitié d’eux
pensent que l’oral comme l’écrit ont la même importance c'est-à-dire pour acquérir le
français, il est indispensable que l’étudiant maitrise les deux à la fois. 43% déclarent que
l’oral soit plus important, peut être c’est parce qu’ils ont un peu de mal à s’exprimer
oralement et ils ont découvert que ça peut causer un recul. Seulement 3% d’étudiants pensent
que l’écrit est plus important dans l’acquisition du français.
Question
Au sein de l’université, dans quel contexte utiliser-vous la langue française ?
Tableau
Réponses
Entre les étudiants
Entre les étudiants et les
enseignants
Dans tous les échanges
Nombre
6
21
Pourcentage
20%
70%
3
10%
Barre de réponses
46
400%
350%
300%
250%
200%
150%
100%
50%
0%
entre les étudiants
entre étudiants et enseignants
dans tous les échanges
Analyse
On a posé cette question à des étudiants universitaires qui poursuivent leurs études en français
(langue française, filières scientifiques et techniques…). Nous avons obtenus les résultats
présentés dans le tableau ci-dessus, nous voyons que la majorité des étudiants n’utilisent le
français que dans le domaine des études c'est-à-dire en sortant de l’université l’usage de cette
langue se termine et on commence à parler en arabe. Nous avons remarqué aussi que
seulement 20% utilisent le français avec leurs amis en parlant de leurs études. Le reste des
individus (10%), déclarent qu’ils utilisent le français dans leurs échanges verbaux chaque
jour.
Question
Qu’en pensez-vous de la compétence et le niveau de vos enseignants ?
Tableau
Réponses
La plupart des enseignants
s’en sortent bien en français
Il n’y a pas de problèmes à
l’écrit
Certains ont un peu de mal à
l’oral
Nombre
19
Pourcentage
63.33 %
6
20%
5
16.66%
Barre de réponses
47
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
La plupart des
enseignants s'en
sortent bien en
français
il n'y a pas de
problèmes à l'écrit
certains ont un peu de
mal à l'oral
Analyse
On remarque que la majorité des enseignants sont compétents (63.33%), ils s’en sortent bien
en français et la maitrisent. 20% de la population indique qu’il n’y a pas de problèmes à l’écrit
c'est-à-dire les enseignants ne commettent pas d’erreurs. Cependant, d’autres affirment qu’il y
a un peu de mal à l’oral, alors il y a des enseignants qui ne s’expriment pas bien et qui ont des
lacunes à l’oral.
48
Conclusion
1
Le français continue d’exister socialement même si politiquement on lui attribue le statut de
langue étrangère.
Malgré que le français soit une langue étrangère, elle est parlée par autant de locuteurs. Les
gens utilisent le français spontanément et de manière inconsciente, même lorsqu’ils parlent en
arabe ils insèrent des mots en français (bus, resto, taxi, la cité…), les individus utilisent un
lexique qui leur permet de combler les vides laissés par la langue arabe.
Les problèmes rencontrés dans les trois paliers (primaire, moyen, secondaire) ne manquent
pas de se présenter sur dans l’enseignement supérieur où ils deviennent plus difficiles à
résoudre.
Les jeunes scolarisés se retrouvent dans une situation de déculturation car l’enseignement à
nos jour ne remplit pas la fonction de la culturation des apprenants et ne se préoccupe pas de
se former à l’interculturel.
Malgré tout cela, nous pouvons dire qu’il n’y a pas eu d’abandon de la langue française, car la
seule dégradation s’est produite par la politique de l’arabisation sur le territoire national entier
et qui a reculé cette langue et l’a poussé et rejeté dans un coin où le français risqua de se
disparaitre.
Notre recherche nous a permis de cerner les problèmes que rencontrent les individus et de
confirmer l’hypothèse : L’arabisation du système éducatif et des institutions de l’état est la
cause primordiale qui a causé et résulté ce déclin de la langue française qu’on observe
aujourd’hui en Algérie car c’est celle qui a diminué l’usage du français oral dans la société
algérienne, comme nous l’avons signalé, avec cette politique de l’arabisation l’état a imposé
l’utilisation de l’arabe classique dans tous les domaines et après des année le français
disparaissaient presque de tous les institutions, l’usage du français a été remplacé par
l’utilisation de l’arabe et le français connu une grande régression.
Ainsi elle nous a permis de trouver des solutions possibles pour améliorer le français chez
nos jeunes et bien préparer nos élèves dés l’école primaire pour qu’ils n’envisagent pas les
difficultés et obstacles. Nous voyons qu’il faut imposer des cours supplémentaires de qualité
dés le jeune âge et faire habituer les apprenants à s’exprimer en français en dehors de l’école.
L’état doit réviser les programmes scolaires et renforcer l’apprentissage du français.
Il faut moderniser l’école algérienne, l’ouvrir à la science et la culture et au monde de travail,
elle doit être un lien de transmission et de production de savoir.
A l’université, en ce qui concerne les filières scientifiques et techniques, il faut simplifier la
langue utilisée lors de l’enseignement et adapter les manuels universitaires avec un lexique
spécialisé pour chaque spécialité afin d’aider les étudiants à mieux comprendre. De leur part,
les étudiants doivent s’habituer de la lecture des romans en français pour qu’ils puissent
enrichir leur culture et apprendre à parler couramment.
2
Cette étude n’est qu’un point de départ qui peut constituer une initiation à une recherche
plus approfondie pour d’autres travaux futurs.
3
Bibliographie
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Hikma. 1995
SEBAA R. L’Algérie et la langue française : L’altérité partagée, Oran : Dar El Gharb,
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SEBAA. R. L’arabisation dans les sciences sociales : le cas algérien. L’Harmattan.
Paris. 1996
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GRANDGUILLAUME,G, Arabisation et politique linguistique au Magreb,
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Gilbert GRANDGUILLAUME, Langues et représentations idntitaires en Algérie
R. GHIGLIONE et B. MATALON, les enquêtes sociologiques, Théorie et Pratique
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n°138, Paris, Aout 1990
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université d la Sorbonne, 1989
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mémoire de magister, Université de Tizi-Ouzou, 2009.
El Wattan, 16 Avril 1992





http://www.inst.at/trans/13Nr/sebaa13.htm (consulté le 22 Avril 2015)
Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Arabisation
http://www.djazairess.com/fr/lqo/5123591 (visité le 12/04/2016 à 22.00)
http://algeriedebat.over-blog.com/article-33312940.html (visité le 12/04/2016 à
22.25)
http://sinistri.canalblog.com/archives/2008/04/09/8718521.html
Annexes
Le déclin du français oral en Algérie de L'indépendance à nos
jours cas de la ville de Tébessa
Questionnaire destiné aux étudiants de Français
A votre avis quelle est la cause primordiale du déclin du français oral en Algérie ?
l'arabisation du système éducatif
l'usage rare de cette langue dans notre société
l'incompétence des enseignants
Vous maitrisez le français oral
très bien
bien
un peu
mal
Comment enrichissez-vous votre culture en français ?
en lisant des journaux
en regardant la télévision et les chaines françaises
en lisant des romans et des ouvrages
en visitant des sites web
Vous pratiquez la langue française en dehors de l'université ?
oui
non
des fois
Est-ce-que vous regardez des émissions en français ?
toujours
jamais
rarement
parfois
Pensez-vous que regarder des films en français peut aider à améliorer l'oral ?
oui
non
absolument
Qu'est-ce-que vous maitrisez le plus ?
l'oral
l'écrit
les deux
Dans l'acquisition de la langue française qui est le plus important ?
l'oral
l'écrit
les deux

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