Formation - Futur en tous genres

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Formation - Futur en tous genres
14Emploi
Tribune de Genève | Mercredi 10 novembre 2010
Formation
Comment sensibiliser les jeunes aux
nouvelles perspectives professionnelles
à trouver ma voie, admet-il. Deux
ans au collège, trois à l’École de
culture générale, une année d’apprentissage de maçon et plusieurs
expériences de travail avec des
adultes handicapés et des enfants
ne m’ont pas convaincu. Puis, un
concours de circonstances m’a conduit à m’intéresser au domaine des
soins animaliers. Mon chien s’étant
cassé la patte, j’ai simplement voulu
apprendre à le soigner!»
Après un préapprentissage dans
un cabinet vétérinaire, Aurélien
décide d’entreprendre une formation professionnelle. «C’est vrai,
j’étais entouré de filles à l’école,
mais je n’ai ressenti aucune discrimination, au contraire. Ma motivation? Je m’enrichis au contact des
animaux et surtout, je me sens
utile.» Et Aurélien d’évoquer sa petite amie qui vient d’achever le
même apprentissage que lui. Une
belle histoire d’amour célébrée par
l’arrivée d’un bébé cet été. «Je me
lève chaque matin avec la satisfaction d’avoir enfin trouvé un travail
qui me plaît!»
Tous les élèves
de 5e primaire sont
désormais concernés
par la journée
«Futurs en tous
genres» (ex«Journée des filles»)
Iris Mizrahi - OFPC
Les chiffres l’attestent: les choix
sexués des filières de formation sont
encore la norme. Les garçons représentent ainsi plus de 90% des effectifs dans les filières «technique» et
«construction», alors que les filles
sont majoritaires dans les filières
«santé-social» et «arts appliqués»
avec respectivement 83% et 55%.
Pour contribuer à faire évoluer
cette situation, la «Journée des filles»
(qui, depuis dix ans, encourage les
filles à découvrir des domaines professionnels traditionnellement occupés par les hommes) devient cette
année «Futurs en tous genres».
Lamanifestationamèneradésormais
tous les enfants de 5e primaire à
s’intéresser aux professions hors des
stéréotypes liés au genre. Le concept
de «métiers croisés» permettra ainsi
aux filles comme aux garçons de
partager une journée de travail avec
leur père, leur mère ou une personne de leur entourage, histoire de
se familiariser avec des univers professionnels dans lesquels ils ne se
projettent pas naturellement.
Preuve qu’il est possible de
s’épanouir (et même d’exceller)
dans des professions atypiques,
deux jeunes, fraîchement diplômés
le Prix Émile-Dupont, décerné à un
candidat ayant obtenu la meilleure
moyenne générale dans l’un des
métiers du bâtiment. «Être la
meilleure et la seule fille dans une
classe de garçons? Aucun problème. Tous ont été fair-play et
même admiratifs», assure-t-elle.
Appréciant les meubles bien faits
et le travail de la matière brute,
Agnès s’est engagée dans un apprentissage de quatre ans, en système plein temps. «J’y ai tout appris, du dessin à la conception du
meuble. Pour mon projet de quatrième année, j’ai réalisé une bibliothèque en forme d’arbre qui trône
maintenant
chez moi et
dont je ne
L’excellence
au féminin
Aurélien Vonlanthen: «Je m’enrichis au contact des animaux
et surtout, je me sens utile.» OFPC
et récompensés lors de la récente
cérémonie de remise des CFC, témoignent de leur chemin et de leur
accomplissement.
Un métier au poil
Un chat sur l’épaule, un autre dans
les bras, Aurélien Vonlanthen vaque
à ses occupations d’assistant vétérinaire dans le cabinet qui vient de
l’engager. Heureux? Infiniment.
A 28 ans, Aurélien a reçu le Prix
pionnier-pionnière, qui récompense le parcours d’un apprenti
dans une profession où l’autre sexe
est majoritaire. «J’ai mis du temps
Agnès Favre
n’avait pas
envie de
s’engager
dans de longues études.
A 19 ans, elle
vient d’achever brillamment un apprentissage
d’ébéniste et Agnès Favre: «Être la meilleure et la seule fille dans
de remporter une classe de garçons? Aucun problème.» OFPC
me séparerai pour rien au monde»,
déclare-t-elle fièrement. Forte de sa
volonté et de ses excellents résultats, la jeune femme, à peine sortie
de l’école, a été embauchée par une
ébénisterie installée à la Pallanterie. En bleu de travail, Agnès manipule désormais les planches de bois
sous l’œil bienveillant de ses collègues. «J’appréhende un peu l’entrée dans le monde du travail et des
adultes. Mais c’est normal», se rassure-t-elle en ajustant son casque,
alors qu’autour d’elle virevoltent
des poussières de bois dorées.
Plus d’infos sur:
www.futurentousgenres.
ch/fr
Zooms Métiers
Aujourd’hui, de 14 h à 16 h,
zoom sur les métiers de la
santé: assistant en soins
et santé communautaire,
infirmier, technicien
en radiologie médicale.
Mercredi 17 novembre,
de 14 h à 16 h,
les métiers de l’informatique.
Présentation, démonstrations
et contacts avec des
professionnels et des jeunes
en formation.
Gratuit et sans inscription.
OFPC,
rue Prévost-Martin 6,
rez-de-chaussée.