126-S98MT94

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Synthèse des résultats
« L’impact de l’activité portuaire sur les transports terrestres et la logistique
en Provence-Alpes-Côte d’Azur »
L’objectif de notre travail était de mettre en place une méthodologie reproductible et transférable de
mesure de l’impact de la présence d’une grande infrastructure (les ports, en l’occurrence) sur les
transports terrestres et la logistique. Il s’agissait en outre de produire des informations permettant de
décrire, d’une manière à la fois quantitative (avec un accent sur l’emploi) et qualitative, l’impact de
l’activité portuaire (marchandises et passagers) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sur la
logistique et les transports terrestres.
La proposition de recherche portant sur les secteurs logistique et transports terrestres (entendus
comme fer, fleuve et route) de marchandises et de passagers, nous avons été amenés à préciser le
champ de la recherche, pour retenir les activités de transport public de marchandises, de logistique
pour compte d’autrui et de transport public de passagers. Ainsi le transport pour compte propre et la
logistique interne sont-ils exclus du champ de la recherche.
La séparation des volets marchandises et passagers s’est ensuite imposée, dès que nous avons adopté
l’idée d’interroger les établissements. Les spécificités du transport de passagers comme du transport de
marchandises, de même que les informations recherchées, ne permettaient pas d’avoir la même
démarche dans les deux cas. Il a ainsi été décidé d’étudier les deux volets séparément.
¬ Dans un premier temps, une enquête « marchandises » a été réalisée auprès d’un échantillon
d’établissements de transport routier et de logistique de la région, dont les principaux enseignements
portent sur les points suivants :
• Une quantification de l’impact indirect et induit :
Les emplois du transport terrestre et de la logistique directement liés à des marchandises transitant
par les ports de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (impact indirect de la présence des ports)
sont environ 4 700. Ces emplois génèrent à leur tour environ 2 500 emplois induits dans les services
à la population et à l’intérieur d’un périmètre d’impact identifiable.
• Un éclairage sur la logistique :
Les établissements à dominante logistique, c’est-à-dire ceux qui réalisent la plus grande partie de
leur chiffre d’affaires dans la logistique, représentent 13 % des établissements de la région1. Ils sont
davantage liés à l’activité portuaire de la région que ceux qui ne font pas de logistique. Poussant la
logique plus loin, on note que plus les établissements font de logistique, plus ils sont liés aux ports,
et inversement : moins ils font de logistique, moins ils sont liés aux ports.
• Un éclairage sur les établissements liés aux ports :
Les établissements liés aux ports représentent 36 % des établissements de transport routier et de
logistique de la région. Surtout situés dans les Bouches-du-Rhône, ils sont plutôt plus grands que les
établissements qui n’ont pas de lien avec l’activité portuaire. La logistique y est mieux représentée et
l’appartenance à un groupe y est plus fréquente.
• Une tentative de mise au point de ratios emplois/tonnes ‘portuaires’ :
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Les établissements à dominante transport représentent 81 % et ceux qui ont une dominante stockage comptent pour 6 %.
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Il n’existe pas de lien fort et systématique entre le niveau de l’emploi consacré par un établissement
aux marchandises portuaires et le tonnage de ces marchandises que traite l’établissement. En effet,
les modèles testés montrent tous une très grande dispersion. A titre indicatif, notons toutefois qu’en
1998, un emploi traitait en moyenne 3 300 tonnes ‘portuaires’ (hors hydrocarbures) en région
Provence-Alpes-Côte d’Azur.
¬ Le questionnaire de l’enquête auprès des établissements de transport routier et de logistique a été
adapté a minima aux contextes des secteurs fluvial et ferroviaire, nous permettant d’obtenir les résultats
suivants :
• L’impact de l’activité portuaire dans le secteur fluvial :
31 emplois sont liés à l’activité portuaire (maritime). Le nombre d’emplois et l’activité liée au maritime
sont en croissance depuis cinq ans.
• L’impact de l’activité portuaire dans le secteur ferroviaire :
Dans ce secteur, les emplois totaux s’élèvent à près de 2 000 emplois en 1999, la centaine
d’emplois liés à l’activité portuaire représente 5 % de l’ensemble. On note aussi que les principaux
clients des établissements de transport ferroviaire sont localisés dans la zone Marseille/Fos-sur-Mer
(plus de la moitié du chiffre d’affaires en 1999) et Port-de-Bouc (10 % du chiffre d’affaires).
¬ Une deuxième enquête a été réalisée, au moyen d’un questionnaire postal, auprès d’un échantillon
de 281 établissements de transport par autocars de la région. Les principaux résultats issus de
l’enquête « passagers » sont les suivants :
• L’impact de l’activité portuaire sur le transport de personnes par autocars :
Un peu plus d’un quart des établissements de transports de voyageurs de la région déclare un lien
avec un port de la région. Ces autocaristes représentent 2 400 emplois sur un total général de 5500.
Le lien avec un port prend essentiellement la forme d’excursions organisées pour des croisiéristes
en escale (61 % des répondants) ou de navettes avec des gares maritimes (29 % des répondants).
L’activité de transport de croisiéristes concerne 4 % des emplois en pleine saison, soit 95
personnes. En 1999, l’embauche d’intérimaires (76 personnes) ou de personnes sous contrat à
durée déterminée (61 personnes) a renforcé ces emplois liés aux trafics de passagers des ports de
la région.
Les limites de la méthode mise en place :
¬ La transversalité de la méthode de recueil des données dans les secteurs ferroviaire, fluvial et routier
a été respectée. En revanche, nous avons dû utiliser des méthodes différentes dans les volets
« marchandises » et « passagers » de la recherche.
¬ Il aurait été intéressant de mesurer la part des trafics de marchandises transitant par les ports de la
région et « traitée » (c’est-à-dire transportée, stockée…) par des établissements situés ailleurs qu’en
PACA. L’enquête « marchandises » n’apporte cependant pas d’information à ce sujet. En effet, une
partie des tonnes déclarées par les établissements enquêtés est comptée plusieurs fois, on ne peut
donc ni isoler le trafic transitant directement par les ports ni distinguer ce qui relève de la sous-traitance.
Par exemple, un logisticien qui sous-traite le transport de marchandises à un transporteur routier de la
région compte les tonnes « traitées » dans leur ensemble et le sous-traitant compte également ce qu’il a
transporté. La partie sous-traitée de l’activité est donc comptabilisée plusieurs fois. Or, dans l’enquête,
72 % des établissements déclarant des liens avec un port de la région se déclarent sous-traitants, ce
qui laisse penser que le tonnage concerné est important. Ainsi, ne pouvant identifier la part des
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tonnages portuaires traités par les établissements de la région, on ne peut pas non plus connaître la
part de ces tonnages qui leur échappe.
¬ Les résultats présentés en termes d’impact sur l’emploi ne portent que sur les secteurs des
transports terrestres et de la logistique. S’agissant de l’impact total de la présence des ports, d’autres
secteurs sont concernés, comme l’industrie, les services aux navires et à la marchandise, les clients
des ports et leurs représentants, etc. La méthode proposée prendrait toute sa dimension si elle était
appliquée à tous les secteurs qui bénéficient de l’impact des activités portuaires, en permettant de
mesurer les impacts direct, indirect et induit dans leur ensemble.
En conclusion, la réalisation de deux enquêtes originales, menées auprès des logisticiens et des
transporteurs terrestres de marchandises pour la première, auprès des autocaristes pour la seconde, a
permis d’obtenir des informations sur les activités et les emplois générés par l’activité portuaire à
l’échelle de la région PACA. La démarche s’appuyant sur des nomenclatures et des statistiques
disponibles dans toutes les régions françaises, le transfert de la méthode à d’autres lieux ou d’autres
contextes est envisageable.
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