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Vénézuela une pétro-populo-cratie 5e exportateur de pétrole au monde, 2e fournisseur des États-Unis, longtemps modèle de stabilité économique et de prospérité en Amérique latine, le Vénézuela vit une crise politique quasi permanente depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez. (d'après "le Dessous des Cartes" – déc. 2004) la Situation du Vénézuela Le Vénézuela est au Nord-Ouest du continent sud-américain, à l’extrémité de la Cordillère des Andes. Le pays a une façade sur la mer des Caraïbes, et il partage une frontière avec la Colombie, le Brésil et le Guyana. Sa superficie est de 912 000 km². les Vénézuéliens 26 millions d'habitants peuplent le Vénézuela. Ils sont à 67 % métis, provenant des brassages entre Espagnols, Portugais, Noirs africains venus comme esclaves, et Indiens. Ces derniers représentent d’ailleurs 2 % de la population du Vénézuela, et les principales tribus sont les Warao, les Pemon, et les Yanomami. l'Urbanisation inégale Les Vénézuéliens vivent principalement dans les villes. Ces dernières sont surtout concentrées le long des côtes, notamment à Caracas, la capitale (4 Mns d'habitants), et dans la conurbation de Barcelona-Puerto La Cruz. l'Urbanisation inégale L’autre foyer de peuplement est la Cordillère andine de Mérida, qui culmine à 5000 m avec le pic Bolivar, où l’on trouve les grandes agglomérations de Maracaibo, Barquisimeto, et Valencia. Ainsi, 80 % de la population se concentre au Nord du pays sur moins de 20 % du territoire, alors que l'intérieur des terres est presque vide. la Colonisation espagnole Les colons espagnols ont commencé en 1520 à créer des villes sur la côte (Cumana, Coro, Caracas), puis dans la Cordillère (Mérida, Valera, Barquisimeto, San Cristobal) car celle-ci offre un climat plus tempéré et permet de dominer la côte et les piémonts intérieurs. l'Exploitation pétrolière Découvert au XIXe siècle à l’Ouest du Vénézuela, le pétrole va peu à peu devenir le moteur économique du pays et le transformer en profondeur. D'abord exploité par des compagnies britanniques, hollandaises, et américaines, l'Exploitation pétrolière Il ne commencera à profiter au budget de l'État qu'à partir de 1946, lorsque le pays fixe avec les compagnies sa part des bénéfices, et surtout en 1975 avec la nationalisation du secteur et la création de la compagnie nationale “Petroleos de Venezuela”. Depuis, le pétrole représente 30 % du PIB vénézuelien. le Développement des infrastructures Les bénéfices du pétrole ont permis de développer la construction de routes, d'aéroports, et d’équipements urbains et sociaux (notamment à travers le recul du paludisme). le Développement des infrastructures Ces efforts ont aidé à l'unification du pays grâce à une plus grande mobilité des individus. On observe également une croissance de la population expliquant ainsi la multiplication des villes, et un taux d'urbanisation qui passe de 35 % de la population en 1936, à plus de 80 % en 1980. les Investissements dans l’économie Les investissements publics se sont dirigés vers les domaines de l'agriculture et de l'industrie (hydrocarbures, sidérurgie, électricité, chantiers navals, bois, papier, transport aérien). Ainsi, le taux de croissance au Vénézuela était de 7 % par an entre 1930 et 1980. les Investissements dans l’économie Ceci a donc permis la montée du niveau de vie et l'émergence d'une classe moyenne. Même si les inégalités sociales restent très fortes, elles sont tout de même moins marquées au Vénézuela que dans le reste de l'Amérique latine. la Richesse du pétrole Le pétrole permet au Vénézuela de jouer un rôle primordial car le pays détient 11 % des réserves mondiales. Il est le deuxième fournisseur des États-Unis après l'Arabie Saoudite. le Vénézuela et l’OPEP Le Vénézuela a proposé aux principaux producteurs de pétrole (Koweït, Arabie Saoudite, Iran, et Irak) de créer une Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole afin de maintenir leurs revenus pétroliers en contrôlant les prix du brut sur le marché international. le Vénézuela et l’OPEP L'OPEP fut créée en 1960, son siège est à Vienne en Autriche et compte aujourd'hui 11 membres. Depuis, le Vénézuela profite de prix stables assez hauts. Il en est l'un des principaux producteurs de l’OPEP, où il joue un rôle dynamique en régulant sa production pour maintenir ou, au contraire, pour faire monter les prix du brut. les Déséquilibres des revenus du pétrole Le pétrole a permis le développement des villes et la modernisation des infrastructures. Mais cela a également entraîné l'exode rural, augmentant le déséquilibre à l'intérieur du pays entre le Nord, qui réalise 90 % du PIB, et le Sud. les Déséquilibres des revenus du pétrole Or, le Sud est riche en terres arables, en mines de fer, en bauxite, en or, en diamant, en charbon, en réserves forestières et en eaux. Pourtant, seuls les mines de fer sont exploitées, ainsi que la production hydroélectrique, qui couvre l'essentiel de la consommation nationale. les Effets négatifs du monopole pétrolier Les exportations du Venezuela proviennent à 80 % du pétrole. L'économie reste donc peu compétitive en dehors du secteur pétrolier, et contraint le pays à de fortes importations. les Effets négatifs du monopole pétrolier De plus, cela a conduit à l'émergence de monopoles d'États dans l'industrie, ce qui a favorisé le clientélisme et la corruption. En 1982, la chute des prix du pétrole entraîne donc une crise économique avec l'accroissement de la dette extérieure en 1983, pour finalement se transformer en crise politique. l'Élection d’Hugo Chavez Avec la paupérisation, les partis au pouvoir depuis 1958 sont donc discrédités, ce qui conduit en 1998 à l'élection à la présidence d'un ancien militaire, Hugo Chavez. Il est plébiscité par les classes moyennes et les catégories les plus pauvres qui se reconnaissent bien dans cet homme politique issu du métissage. la Révolution bolivarienne Chavez lance un projet de refondation de la nation, qu’il nomme la "révolution bolivarienne". Il s'appuie sur le passé glorieux du pays incarné par Simon Bolivar, qui libéra l'Amérique latine du colonisateur espagnol. la Révolution bolivarienne Le pays est renommé "République Bolivarienne du Vénézuela", il est doté d'une nouvelle Constitution en 1999, qui affaiblit les pouvoirs du Parlement, et favorise les décisions politiques par référendum. Chavez met en place le plan "Bolivar 2000" qui permet la construction d'écoles, des campagnes d'alphabétisation et de vaccination, et des aides aux plus démunis. le Vénézuela et Cuba Au niveau international, Chavez se présente en leader des pays en développement, en digne successeur de Fidel Castro, mais avec la légitimité démocratique en plus. Il se rapproche d'ailleurs de Cuba, en novembre 2000, en s'engageant à livrer à la Havane un tiers de ses besoins en pétrole à des conditions avantageuses. Un opposant des États-Unis Hugo Chavez rencontre Saddam Hussein, et le Président libyen Kadhafi, ce qui n’est pas du goût de Washington. La politique de Chavez est donc marquée par une opposition assez nette aux États-Unis, notamment au sein des Nations Unies où le Vénézuela se prononça contre la guerre en Irak en 2003, tout en poursuivant bien sûr ses livraisons de pétrole aux États-Unis. le Vénézuela et la Communauté Andine des Nations L’opposition relative aux États-Unis a conduit Chavez en 2001, avec ses voisins colombien, péruvien, équatorien et bolivien, à accélérer l'intégration régionale de la "Communauté Andine des Nations". le Vénézuela et la Communauté Andine des Nations Cependant, la complaisance de Chavez vis-à-vis des guérillas colombiennes, notamment des FARC, qui trouvent refuge au Vénézuela, a rendu difficiles les relations avec le voisin colombien et bloqué toute avancée concrète. Certains s'inquiètent dans le pays de la criminalité à Caracas, de la militarisation de la société, des nominations de militaires au gouvernement, à la tête d'entreprises publiques ou de projets de développement. D'où la crainte d'une dérive autoritaire. D'autres craignent un dérapage vers la violence que la polarisation entre pro et anti-Chavez pourrait favoriser. Comment peut-on expliquer la victoire de Chavez au référendum d'août 2004, alors que les transformations institutionnelles ne se sont pas accompagnées d'une amélioration du niveau de vie des plus pauvres ? Chavez a pu profiter du doublement du prix du baril de brut entre 2002 et 2004. Cela lui a permis de lancer des programmes sociaux d'urgence. Il reste apprécié de beaucoup de Vénézuéliens, avec un discours populiste, révolutionnaire, teinté de références religieuses. Et en face, l'opposition ne forme pas une alternative crédible et elle est souvent dans le pays, perçue comme corrompue.