DS 1 - LES RELATIONS INTERNATIONALES

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DS 1 - LES RELATIONS INTERNATIONALES
Exercice sur la 2e partie de l’épreuve du bac
« Monsieur le Président [des Etats-Unis d’Amérique]l
[...] 17 millions de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes - presque 70 % de la population - reçoivent, pour la
première fois dans l’histoire, une assistance médicale gratuite. [...] On fournit aujourd’hui plus de 1 700 000
tonnes d’aliments à prix modiques à quelque 12 millions de personnes, presque la moitié de la population. [...]
On a créé plus de 700 000 postes de travail qui ont réduit le taux de chômage de 9 % [...]. Tout cela a été obtenu
malgré les conspirations, les calomnies du pouvoir médiatique, et la menace permanente de l’empire et de ses
alliés, qui va jusqu’à encourager l’assassinat présidentiel. Le seul pays au monde où quelqu’un peut s’offrir le
luxe de promouvoir l’assassinat d’un chef d’Etat sont les Etats-Unis. [...] Nous allons lutter pour le Venezuela,
pour l’intégration latino-américaine et mondiale. Nous réaffirmons ici dans cette assemblée notre foi infinie en
l’Homme, aujourd’hui assoiffé de paix et de justice afin de survivre comme espèce. Simon Bolivar2, le père de
notre patrie et notre guide dans notre révolution, a juré de ne jamais donner de repos à son bras, à son âme, tant
qu’il ne verrait pas une Amérique libre. Ne donnons pas de repos à nos bras, à nos âmes, tant que nous n’aurons
pas sauvé l’humanité. »
Discours d’Hugo Chavez, Président du Venezuela (réélu depuis en 2006) à l’ONU, 15 septembre 2005.
1. G. W. Bush s’est exprimé la veille pour dénoncer devant la tribune de l’ONU le régime d’Hugo Chavez.
2. Simon Bolivar (1783-1830) a mené l’indépendance de son pays, le Venezuela, mais aussi de la Colombie, de l’Equateur et du
Panama face aux Espagnols.
Caricature de Chapatte, in Courrier International, n°842-843, déc. 2006 – jan. 2007.
Sur les pancartes : à Cuba : « Fidel pour toujours », au Venezuela : « Etats-Unis, rentrez chez vous », en Bolivie « pétrole bolivien
nationalisé).
QUESTIONS DU SUJET 1 :
Quelle est la politique intérieure de Chavez ? Quelle est sa politique extérieure ?
Quel point de vue illustre le document 2 ? Par quel moyen graphique ?
Mettez en relation les deux documents pour en dégager les points communs et les différences. Quelle évolution
des relations entre l’Amérique latine et les Etats-Unis révèlent-ils ?
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Correction type
Quelle est la politique intérieure de Chavez ? Quelle est sa politique extérieure ?
Le président du Venezuela, Hugo Chavez, pratique une politique socialiste visant à améliorer les conditions de
vie des habitants. Ainsi, « 17 millions de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes […] reçoivent […] une assistance
médicale gratuite », l’Etat « fournit […] plus de 1 700 000 tonnes d’aliments à prix modiques à quelque 12
millions de personnes », enfin « 700 000 postes de travail » ont été créés et « qui ont réduit le taux de chômage
de 9 % ». Cette politique est financée par la vente des matières premières du pays par l’Etat, particulièrement
du pétrole.
La politique extérieure du président Chavez est une politique d’opposition à l’influence américaine (« la
menace permanente de l’empire [les Etats-Unis] et de ses alliés », « une Amérique libre ») afin de promouvoir
le développement du continent latino-américain (« Nous allons lutter […] pour l’intégration latino-américaine
et mondiale »). L’action de Chavez est relayée par d’autres dirigeants latino-américains comme Evo Morales, le
président bolivien, ou Fidel Castro, le dirigeant cubain.
Quel point de vue illustre le document 2 ? Par quel moyen graphique ?
La caricature de Chapatte illustre le développement des oppositions à la puissance américaine en Amérique
latine au cours des années 1990 – 2000. Ces oppositions suscitent la crainte du pouvoir politique (George W.
Bush en haut à gauche) et du pouvoir économique (homme d’affaires fumant un cigare à droite) des Etats-Unis.
Le dessinateur illustre ce point de vue en donnant au continent latino-américain la forme de la faucille et du
marteau, c’est-à-dire du symbole du communisme et de l’URSS. Ainsi, l’Amérique latine paraît devenir un
espace totalement communiste. L’auteur insiste aussi, grâce ce aux pancartes, sur les décisions prises par les
dirigeants latino-américaines allant à l’encontre des volontés américaines : « Fidel pour toujours » à Cuba
montrant que la population cubaine refuse de changer de gouvernement malgré les pressions américaines,
« Etats-Unis, rentrez chez vous » au Venezuela rappelant la volonté de Chavez de contrôler le pétrole
vénézuélien alors qu’il constitue une des principales sources d’approvisionnement des Etats-Unis et enfin
« pétrole bolivien nationalisé » en Bolivie indiquant la décision du président Evo Morales de prendre à son tour
le contrôle du pétrole bolivien privant ainsi les compagnies américaines de sources de revenus. Pour finir, le
continent latino-américain est représenté de couleur rouge, couleur qui est celle de la révolution et du
communisme. [non visible sur votre sujet, mais pour infos]
Mettez en relation les deux documents pour en dégager les points communs et les différences. Quelle
évolution des relations entre l’Amérique latine et les Etats-Unis révèlent-ils ?
Les documents insistent, tous les deux, sur le développement d’un front uni contre la domination américaine en
Amérique latine (« malgré les conspirations, les calomnies du pouvoir médiatique, et la menace permanente de
l’empire et de ses alliés, qui va jusqu’à encourager l’assassinat présidentiel »). Ainsi, Chavez fait référence à
Simon Bolivar qui avait mené la lutte pour l’indépendance d’une grande partie de l’Amérique du Sud contre
l’empire de l’époque, c’est-à-dire l’Espagne.
Par contre, Hugo Chavez présente les Etats-Unis comme une puissance impérialiste qui menace la liberté de
l’Amérique latine. A l’opposé, dans la caricature, l’évolution politique de l’Amérique latine est perçue comme
un retour à la guerre froide. En effet, Chapatte insiste sur le développement d’une politique communiste en
Amérique latine alors que le discours de Chavez présente plutôt une politique socialiste car il n’insiste pas sur
une quelconque nationalisation des entreprises ou réforme agraire.
Ces documents montrent que les relations entre l’Amérique latine et les Etats-Unis ont fortement évolué
durant les années 1990-2000. En effet, depuis leurs indépendances au XIXe siècle, les Etats latino-américains
étaient sous le contrôle des Etats-Unis (doctrine Monroe) mais, aujourd’hui, il existe un véritable front antiétasunien mené par Castro et Chavez. Cependant, cette opposition frontale à la puissance américaine n’est le
fait que des quelques Etats (Venezuela, Cuba et Bolivie), les autres Etats préférant lutter avec les Etats-Unis sur
le plan économique avec la création du MERCOSUR ou des relations en développement avec l’UE.
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