Employés de maison : bulletin de paye et
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Employés de maison : bulletin de paye et
Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références droit social Employés de maison : bulletin de paye et cotisations sociales Par Alice FAGES, Directeur des affaires sociales du CSOEC Les particuliers ont de plus en plus souvent recours à l’embauche de personnes pour travailler à leur domicile et, malgré le terme générique d’employé de maison, les services rendus sont divers : ménage, garde d’enfants, présence auprès d’une personne âgée, entretien du jardin,… Si les particuliers peuvent recourir au service d’une association agréée de services à la personne qui est alors l’employeur du salarié et se charge donc des tâches administratives, dans la majorité des cas, les particuliers embauchent directement les employés de maison. En tant qu’employeurs, ils doivent donc établir un contrat de travail, un bulletin de paye,… Bulletin de paye ou CESU ? Bien que certaines Urssaf aient une fâcheuse tendance à présenter le CESU comme étant obligatoire pour les particuliers recourant au service d’employés de maison, il faut rappeler que chaque particulier employeur est libre d’établir lui-même le bulletin de paye ou de confier cette tâche à un expert-comptable. Le bulletin de paie doit mentionner les données habituelles relatives à l’employeur, au salarié, le nombre d’heures rémunéré au cours du mois, les éventuelles heures supplémentaires (ou complémentaires pour les salariés à temps partiel), les avantages en nature, le remboursement de la carte de transport,… Concernant le contenu du bulletin de paie, il n’existe pas de spécificité particulière. Rémunération Malgré une pratique souvent différente, le salaire d’un employé de maison doit être mensualisé, et la rémunération est alors identique d’un mois sur l’autre. Ainsi, plutôt que de verser chaque mois un salaire correspondant aux heures réelles effectuées qui varient d’un mois sur l’autre selon que celui-ci comporte 4 ou 5 semaines, il faut calculer la rémunération des employés de maison en utilisant la formule suivante, applicable aux salariés mensualisés : salaire horaire brut x nombre d’heures de travail effectif par semaine x 52/12. Soit, par exemple, pour un salarié à temps partiel sur la base de 20 h par semaine, dont le salaire brut est de 12 € de l’heure : (12 € x 20) x 52/12 = 1 040 € par mois. Si le salarié est nourri par l’employeur, la convention collective des salariés du particulier employeur prévoit que le montant du salaire minimum est un salaire brut, avant déduction des charges salariales et du montant des prestations en nature éventuellement fournies. Ce salaire conventionnel tient compte des avantages en nature nourriture qui sont ensuite déduits du salaire net ; mais attention, il ne faudrait pas que, déduction faite des avantages en nature, la rémunération du salarié soit inférieure au SMIC. Il est donc possible, si les parties en conviennent dans le contrat de travail, de prévoir que les avantages en nature s’ajoutent au salaire de base, et ils sont ensuite déduits du net. Cette option est à conseiller si le salaire de base est proche du SMIC. Charges sociales Les particuliers employeurs peuvent cotiser sur le salaire réel ou, en cas d’accord des parties, sur une base forfaitaire égale au SMIC horaire multiplié par le nombre d’heures de travail rémunérées, même si la rémunération versée est supérieure. Pour inciter les particuliers employeurs à cotiser sur le salaire réel, ils bénéficient, depuis le 1er janvier 2006, d’un abattement de 15 points sur les cotisations patronales de sécurité sociale mais le projet de loi de finances pour 2011 prévoit la suppression de cet avantage. Dans un certain nombre de cas, les particuliers bénéficient d’une exonération de cotisations patronales : sont notamment concernées les personnes âgées d’au moins 70 ans (60 ans si elles doivent recourir à l’assistance d’une tierce personne), celles qui ont à charge un enfant handicapé, celles qui sont en situation de “perte d’autonomie“,… Cette exonération n’est pas plafonnée, sauf pour les personnes remplissant le seul critère d’âge d’au moins 70 ans ; elle est alors limitée à 65 fois le SMIC horaire par mois et par ménage. L’exonération porte sur la totalité des cotisations patronales de sécurité sociale, sauf la cotisation accident du travail. Par conséquent, les cotisations suivantes restent dues : les cotisations salariales (y compris CSG/CRDS), d’assurance chômage, de retraite et de prévoyance, la contribution pour la formation professionnelle et la contribution solidarité autonomie. Pour simplifier les démarches des particuliers, toutes les cotisations sont versées à l’Urssaf, y compris celles de retraite, de chômage et de prévoyance. Par ailleurs, quand le particulier emploie un salarié pour la garde de ses enfants, il peut bénéficier du “complément de libre choix du mode de garde“ composé d’une prise en charge partielle des cotisations sociales et de la rémunération du salarié. Les demandes sont adressées à la caisse d’allocations familiales et gérées par le centre “pajemploi“. Enfin, les particuliers employeurs bénéficient d’un avantage fiscal au titre de l’emploi d’un salarié à domicile qui prend la forme, soit d’un crédit d’impôt, soit d’une réduction d’impôt sur le revenu, et est égal à 50 % des dépenses éligibles retenues dans certaines limites. Pour en savoir plus • Article L. 7221-1 du Code du travail. • Articles L.133-7, L. 241-10, R. 243-9 et 17 du Code de la sécurité sociale. • Convention collective nationale des salariés du particulier employeur du 24 novembre 1999. Le particulier employeur : guide pratique Ce Pocket a pour objet d’appréhender dans sa totalité l’embauche d’un employé de maison, dans ses aspects sociaux et fiscaux, et vous permettra de sécuriser au mieux votre mission. 15e www.experts-comptables.fr/boutique Juillet 2010 • Prix TTC, dont TVA 5,5% Revue Française de Comptabilité // N°438 Décembre 2010 // 9