Voyage en Algérie - Institut Biblique de Nogent

Transcription

Voyage en Algérie - Institut Biblique de Nogent
Voyage en Algérie
Vue de Trifa, ville natale de Karim
« Oh Seigneur ! ton œuvre est admirable » : voilà une parole pouvant bien
résumer le sentiment que j’ai éprouvé lors de mon voyage en Algérie au cours des
deux dernières semaines de février dernier. Ce fut un moment fort à bien des égards.
Mon voyage a commencé au moment où des événements inattendus
secouaient le monde arabe : la première marche appelée par les opposants au
pouvoir algérien était prévue le lendemain de mon vol Paris-Béjaia. Inutile de dire
que je me suis demandé jusqu’à la dernière minute si je pourrais partir ou pas.
Finalement, les choses se sont bien déroulées et j’ai pu faire ce que je voulais sans
aucune gêne. La prière des uns et des autres y a été certainement pour beaucoup.
Arrivé en Kabylie, j’ai été invité à participer à la pastorale de la seule famille
d’Églises qui existe en Algérie : l’EPA (l’Église Protestante d’Algérie), une structure
qui regroupe une trentaine d’Églises évangéliques, une dizaine d’autres étant en
cours d’adhésion. J’ai eu le privilège d’apporter la Parole de Dieu, de rappeler à tous
ces pasteurs et responsables d’Églises l’un des thèmes les plus encourageants et
rassurants dans une situation qui bouge tellement : la souveraineté de Dieu, car rien
ni personne ne peut échapper au contrôle de notre Seigneur (Ps 139). Les échanges
qui ont suivi ont montré une maturité certaine des participants : beaucoup de
transparence, d’amour, de considération… Qui aurait imaginé que l’Église algérienne
arriverait à ce stade, vu les difficultés internes et externes qu’elle a traversées ces
dernières décennies ? Un bon chemin a été parcouru en ce qui concerne la
structuration de l’Église, bien qu’il reste encore beaucoup à faire. Un autre domaine
où tout reste encore à faire est celui de la formation : il y a quelques programmes
internes aux Églises qui se font ici ou là, mais rien qui permette la formation solide et
durable des futurs pasteurs et responsables d’Églises. Un projet est à l’étude, celui
de la création d’un Institut de Théologie Évangélique qui permettrait d’avoir deux
niveaux : institut Biblique et faculté de théologie. Il est plus qu’urgent de faire place à
une vraie formation théologique pour les serviteurs de Dieu. Prions pour que le
Seigneur donne sagesse et discernement aux acteurs de ce projet.
Par la suite, j’ai eu le privilège d’enregistrer une dizaine d’émissions pour une
télévision chrétienne qui émet sur le câble sur une chaîne très regardée en Afrique
du Nord. Beaucoup se sont convertis grâce aux médias, aussi bien télévision que
radio. Le samedi suivant, l’unique de mon voyage, j’ai prêché dans une Église de ma
région, une Église de 250 personnes environ. C’était émouvant de vivre tout le culte
dans ma langue maternelle, le kabyle. Les chants me rappelaient mes premiers pas
dans la foi en Algérie. Des familles entières louaient le Seigneur. C’était un véritable
cadeau du Seigneur. À la fin du culte, j’ai rencontré un ami de lycée devenu
chrétien : quelle joie immense de voir que d’anciens amis se sont tournés vers le
Seigneur ! Parallèlement à ces bonnes nouvelles, j’ai rencontré aussi des couples
pastoraux fatigués du stress et des pressions aussi bien intérieures qu’extérieures à
l’Église. Ces serviteurs de Dieu ont besoin de nos prières et de notre soutien.
Enfin, lors de ce voyage, j’ai pris aussi du temps avec ma famille. Ce furent
des moments précieux passés auprès de mes parents bien âgés, et de mes frères.
Nous avons parlé de Dieu, de l’Évangile, et de Jésus-Christ. Ma prière est que cette
Parole fasse son chemin dans leur cœur, les conduisant à la connaissance de
Jésus-Christ, car la vie éternelle c’est de connaître « le Dieu unique et véritable, et
celui qu’il a envoyé : Jésus-Christ » (Jn 17.3). C’est sur ces moments pleins de
tendresse avec ma famille que le voyage s’est achevé et que l’heure du retour a
sonné.
J’ai eu un séjour agréable aussi bien sur le plan missionnaire que familial.
Néanmoins, mon épouse m’a beaucoup manqué. Grâce au Seigneur et aux moyens
de communication, nous avons quand même pu rester en contact. Toute ma
reconnaissance va au Seigneur qui a gardé mon départ et mon arrivée, et à tous
ceux et celles qui m’ont porté dans la prière, à commencer par mon Église.
Karim Arezki