L`Association pour l`Implantation d`Eglises de Maison (AIEM) 8 ans

L'Association pour l'Implantation d'Eglises de
Maison (AIEM)
8 ans après... témoignage de Stéphane Rossel
- "Sans les églises de maison, je ne serais pas chrétien!"
- "C'est le seul endroit où je suis libre d'être moi-même..."
Des témoignages qui font chaud au coeur, surtout lorsque je pense à
tous mes tâtonnements de ces huit dernières années pour mieux
comprendre la pensée du Seigneur. Mais prenons par le début.
En janvier 2000 l'AIEM se crée suite à une vision reçue une année
auparavant au sein du conseil de l'église évangélique du Jorat.
En mars de cette même année nous commençons notre première
église de maison dans notre salon avec 2 autres familles. Nous
sommes déjà 16 personnes avec les enfants. Par des contacts
d'évangélisation et un cours Alpha, cette église de maison donne
naissance à deux autres groupes d'adultes, puis un groupe d'enfants
l'année suivante. Très heureux de ce résultat rapide, je me mets à
rêver de croissance exponentielle.
Mais le Seigneur m'interrompt dans mes rêveries par ces mots: "Je
ne t'ai jamais demandé de faire des églises de maison!" Abasourdi,
je réponds du tac au tac: "Bien sûr que si, et j'ai des témoins!" Je sors
alors de mon bureau ma pièce à conviction numéro une: la copie
d'une des prophéties principales étayant cette vision. Je lis: "Le
Seigneur veut faire..." et je m'arrête! Je comprends soudain que créer
des églises de maison, c'est ce qu'il veut faire lui-même et non pas ce
qu'il me demande à moi. Je lui ai volé son travail et je ne fais pas le
mien!
Alors je demande à Dieu: "Si c'est toi qui bâtis ton église, quel est
mon travail?" Il me répond par cette question: "Quelle est la mission
que j'ai donnée à mes disciples?" Réponse: "Faites des disciples!"
(Math 28v19-20).
Je commence donc à former en disciples de Jésus les membres des
églises de maison. Mais si évangéliser, ajouter des groupes et
organiser l'église sont des choses relativement aisées, je me rends
vite compte que former des disciples, c'est une autre paire de
manches! Cela demande un investissement, une disponibilité, un don
de soi énorme! C'est beaucoup de temps de prière et d'enseignement
de un à un en théorie comme en pratique. Malheureusement, cet
accent mis sur la formation provoque le départ de plusieurs membres
vers d'autres églises.
En 2003, lorsque nous quittons Carrouge (VD) pour nous installer à
Saint-Cierges, il n'y a plus que deux groupes d'adultes et un groupe
d'enfants. Une année après, nous perdons encore un groupe. Ce
n'était pas là l'idée que je me faisais de la multiplication, mais je sais
que je faisais ce que le Seigneur me demandait.
En arrivant à Saint-Cierges, sur le Plateau du Jorat, je découvre qu'il
y a déjà plusieurs cellules de prière. En priant pour connaître la
marche à suivre dans ce nouveau contexte, je reçois ce texte de la
première lettre aux Corinthiens. Paul écrit: "J'ai appris (...) qu'il y a
des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous
parle ainsi: Moi, je suis de Paul! et moi, d'Apollos! et moi, de
Céphas! et moi, de Christ! Christ est-il divisé?" En méditant ce
passage j'entends la voix du Seigneur me dire: "Moi, je suis du
Réseau d'églises de maison du Jorat! et moi, je suis de l'église
réformée! Christ est-il divisé?" Et soudain une conviction de péché
m'envahit et je réalise qu'en venant dans cette région avec une
nouvelle appellation d'église, je divise Christ! Je me souviens alors
que Dieu ne m'a pas envoyé dans cette région pour bâtir une église,
mais pour faire des disciples.
Je décide donc d'enlever notre étiquette d'église et mets mon
ministère au service de chacun, quelle que soit son église
d'appartenance, sans chercher à m'approprier des membres. Je
cherche dorénavant à unir plutôt que diviser, pour qu'ensemble nous
puissions gagner le Jorat pour Jésus. Des portes s'ouvrent alors pour
travailler avec d'autres chrétiens de la région, pour les rassembler
pour des temps d'adoration, pour aider, former, accompagner des
gens quelle que soit leur foi. Tout cela parce qu'en renonçant à mon
étiquette je ne suis plus une menace.
A la même époque, nous réalisons également avec mon épouse que
les "laissés pour compte" sont les enfants et les jeunes.
Malheureusement, la formation de disciple des adultes me prenant à
ce moment-là tout mon temps, je ne peux plus m'investir pour les
jeunes. En criant au Seigneur à ce sujet, sa pensée m'envahit: "Je t'ai
donné la vision des églises de maison, utilise-la!" C'est à ce moment
seulement que j'ai compris à quoi servaient les églises de maison:
elles ne sont rien d'autre que le support à la formation de disciples.
Elles sont le moyen pour enseigner les gens de manière ciblée, faire
grandir le service mutuel, développer les dons spirituels, approfondir
la prière et envoyer les disciples servir plus loin. Elles ne sont pas le
but, mais le moyen.
En m'organisant ainsi, je peux dégager du temps et démarrer une
première église de maison avec 8 jeunes. Puis, en m'associant avec
les pasteurs réformés de la région et des jeunes chrétiens, nous
ouvrons trois autres groupes pour les jeunes et un groupe d'enfants.
Les participants sont pour une grande part issus de familles non
confessantes, et c'est tellement beau de voir Jésus visiter leur vie.
Après huit années dans le Jorat, je réalise qu'avec mes tâtonnements,
le Seigneur a tracé son chemin dans notre région et même plus loin.
En 2006 j'ai été invité au Congo (RDC) par un groupe de pasteurs
qui ont pris les enseignements du site de l'AIEM (www.aiem.ch) et
les ont mis en pratique dans leur pays. D'une cellule de prière initiale,
ils ont actuellement atteint plus de 10 villes avec plusieurs réseaux
d'églises de maison dans certaines villes. Cela faisait alors 7 ans que
j'étais en relation par internet avec eux, mais ce que j'ai vu sur place
m'a bouleversé. J'ai passé une semaine avec eux, louant Dieu de ce
qu'il avait fait naître au Congo. Cet été, nous y retournerons en
équipe avec quelques jeunes du Jorat.
Le site www.aiem.ch est une plate-forme qui me permet d'être en
contact avec des chrétiens du monde francophone. Plusieurs sont
habités par cette vision d'églises de maison ou sont dans des
situations d'église difficiles. Je consacre une partie de mon temps à
les accompagner par mail.
Je viens également de lancer un forum sur les églises de maison pour
que les chrétiens francophones puissent partager leurs expériences en
cellules de prière, églises de maison et formation de disciples.
N'hésitez pas à le visiter et à y laisser votre message:
www.aiem.ch/forum
Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Si vous passez par le Plateau
du Jorat, vous n'y trouverez pas d'église évangélique. Mais des
maisons ouvertes à la prière, à l'accompagnement, à l'accueil, ça oui!
C'est cela aussi le Royaume de Dieu.