Appel à projets de l`AFSSU1 pour 2011 Dossier de

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Appel à projets de l`AFSSU1 pour 2011 Dossier de
Appel à projets de l’AFSSU1 pour 2011
Dossier de candidature
La prévention de l’école à l’université
réalisée par une équipe pluridisciplinaire2
Texte dactylographié Sous Word, en police Arial 12, interligne 1,5
Ne pas excéder 40.000 caractères (10 pages)
Titre
Bien-être et image de soi
Auteurs
1. Référent contact Responsable du projet:
Mme Maryline HAMON
Fonction directrice
Adresse 27 rue Albert Thomas 94500 Champigny-sur-Marne
Tél 04 49 83 79 79
1
Agrément national du ministère de l'éducation nationale au titre des associations
éducatives complémentaires de l'enseignement public. Arrêté du 19-1-2011 au BO du 3 mars 2011.
2
Pour tout complément d’informations, s’adresser à Colette Cossart [email protected]
Mél [email protected]
3
2. organisme préciser la ville et le département : association Point Écoute /Maison de
l’Adolescent de Champigny-sur-Marne, département du Val-de-Marne (94)
3.
Acteurs du projet (Noms, prénoms, fonctions) :
Blandine GAUTIER, psychologue
Salem ZAÏDI, éducateur spécialisé
Résumé
Les bouleversements de l’adolescence mettent à mal l’image et l’estime de soi. Les
élèves les plus en difficulté scolaire sont aussi les plus fragiles de ce point de vue, y
compris ceux qui paraissent les plus perturbateurs.
Ensemble, les professionnels, dans et autour de l’école, font le pari du
réinvestissement scolaire par l’expérience valorisante de la création, de la
communication et du partage.
Mots clés
Estime de soi ; émotions ; relaxation ; décrochage scolaire ; redynamisation
cognitive.
Introduction
La prévention des comportements à risque cible trop souvent les effets et les
risques, sans travailler sur les déterminants qui les expliquent, en particulier les
déterminants psychiques, source de souffrance et de vulnérabilité. Au premier rang
de ceux-ci se situe la mésestime de soi, mêlant mauvaise image de soi, amour
défaillant, voire haine de soi, absence de confiance en soi, impossibilité de se
3
Education nationale, Université, Collectivités territoriales, organismes publics, associations, etc.
valoriser. L’estime de soi se construit et se développe en puisant dans les
ressources cognitives, affectives et comportementales qui s’appuient elles-mêmes
en grande partie sur les interactions avec l’environnement – famille, pairs, école.
Ainsi, les carences affectives mais aussi les échecs scolaires renforcent les vécus de
rejet, d’humiliation, de dévalorisation qui empêchent toute projection dans l’avenir et
favorise le recours au passage à l’acte comme moyen de recouvrer une maîtrise de
la situation. Les bouleversements de l’adolescence rendent cette période de la vie
particulièrement sensible à la perte de cette ressource intime. À un âge où les
pulsions envahissent le psychisme, court-circuitent souvent la pensée, et rendent
intolérants à la frustration, les jeunes qui sont dans l’incapacité de s’exprimer, de
décrire leurs émotions, de se raconter, s’installent dans des schémas cognitifs et
comportementaux négatifs durables, d’autant plus que leur environnement scolaire,
notamment, ne leur offre pas de possibilités de se revaloriser à leurs yeux et aux
yeux des autres.
C’est pourquoi il nous semble particulièrement important de proposer aux jeunes les
plus en difficulté au plan scolaire, et à ceux en mal-être d’accéder à ces facteurs de
protection du Moi, de prévention des comportements à risque et d’acquisition des
prérequis essentiels aux apprentissages que sont le sentiment de bien-être à l’école
et la promotion de ressources favorisant l’estime de soi.
Description du projet
-
Présentation de l’action :
« Bien-être et image de soi »
Le projet se décline en deux actions correspondant à des publics différents, des
objectifs et des outils distincts.
▪Une action concerne les scolarisés en Segpa au collège Paul-Vaillant-Couturier de
Champigny. Elle aborde les questions du bien-être à l’école, de la confiance en soi,
de son propre regard sur soi et du regard de l’autre, de l’expression de soi, du
partage et de la communication par les mots, mais aussi au-delà des mots, de
l’amour de soi et de l’autre, du respect de soi et de l’autre, de la reconnaissance de
l’altérité, de la tolérance à la frustration, alliant acceptation de ne « rien faire » et
capacité d’introspection.
▪La deuxième action vise une classe de 4e de collège dans le même établissement.
Nous leur proposons une action collective qui va leur permettre d’explorer, outre les
compétences décrites dans la 1re action, leurs capacités créatrices plutôt que
destructrices, de travailler sur la confiance en soi, l’image de soi, le regard de l’autre
et sur l’autre, l’écoute de soi et de l’autre, la mise en mots des ressentis et des
émotions, le partage des émotions, le lien adolescent/adulte à l’école, le sens des
comportements, l’empathie.
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Objectifs de l’action :
a. Les objectifs initiaux
Ces actions visent la prévention de l’échec scolaire par la promotion de l’estime de
soi et du bien-être à l’école, la prévention des comportements à risque par le
réinvestissement de la pensée et des apprentissages, l’amélioration du lien de
confiance jeune/adulte, la prise en compte de la dimension de l’estime de soi dans la
fonction éducative.
b. Les objectifs de résultats à moyen et long terme
Nous espérons, à travers ce projet, provoquer chez ces jeunes un réinvestissement
scolaire par une nouvelle confiance dans leurs capacités, l’acceptation de la posture
d’élève face au professeur, essentielle aux acquisitions scolaires, mais aussi un
changement de regard de l’adulte sur l’existence de compétences à faire émerger
chez tous les jeunes, et l’importance d’entretenir, d’alimenter l’estime de soi par des
outils pédagogiques adaptés, l’émergence de la parole, de la pensée et de l’échange
ainsi que par la restauration des capacités créatrices, la capacité de se projeter dans
l’avenir et de se construire un projet de vie.
Au plan des rapports sociaux, nous visons pour chacun de ces jeunes, en fonction
de sa problématique personnelle, une amélioration des relations avec les pairs
sortant de la bipolarité victime/provocateur (persécuteur), troquant la victimisation ou
la toute-puissance pour des relations sociales fondées sur l’empathie, l’humanité et
la solidarité. En apprenant à vivre dans le regard de l’autre, il s’agit pour ces
adolescents de mieux s’aimer pour mieux vivre avec les autres.
Nous pensons aussi que la connaissance et la reconnaissance de l’éducateur et de
la psychologue du Point Écoute/MDA pourront favoriser la sollicitation individuelle de
la structure pour une démarche d’aide.
Enfin, nous redynamiserons ainsi la collaboration active avec le collège à travers une
expérience nouvelle pour les deux partenaires, fondée sur la constitution d’une
culture et l’adhésion à des valeurs communes.
Description de l’action (partenariats constitués et définition du rôle de chacun des
acteurs dans le projet).
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Le type d’action, les méthodes et outils
La première action, concernant les élèves de 6e de la Segpa du collège Paul-VaillantCouturier (4 classes), comprend deux étapes.
▪Un groupe de discussion sur le thème de l’image de soi, en s’attachant à
comprendre le sens des mots qu’on utilise, se retrouvera au cours de plusieurs
séances ; il visera à faire émerger la parole et à réfléchir ensemble sur tous les
thèmes liés à l’image, à l’identité, au respect, à l’estime de soi, etc. L’animation devra
en contenir suffisamment pour que les affects puissent s’exprimer, pour que ces
questions de l’ordre du « personnel » et de « l’intime » puissent être évoquées sans
risque, dans le secret du groupe, la bienveillance et la recherche de valorisation.
Ces séances permettront aussi de créer un lien de confiance avec l’éducateur
spécialisé, utile à la 2e partie comme aux suites possibles à cette action.
▪La deuxième étape consistera à apprivoiser son corps et son image à travers
des séances de relaxation et de jeux de mouvements en groupe, favorisant la
capacité au lâcher prise, à l’introspection, développant la confiance en l’autre, le
bien-être et la détente, la capacité d’attention – autant de compétences qui peuvent
être réinvesties dans la vie scolaire.
Les séances se dérouleront de préférence au collège, ou bien dans les locaux du
Point Écoute situés dans le quartier du Bois-l’Abbé voisin, selon que la nécessité
d’un lieu plus « neutre » se fera sentir.
Moyens à disposition : l’intervenant du Point Écoute et les professeurs des classes,
les locaux du collège et du Point Écoute, du matériel audio pour les séances de
relaxation, des collations…
La deuxième action s’adresse à une classe de 4e (13 garçons et filles) repérée
comme particulièrement difficile (plusieurs conseils de discipline, impossibilité de
faire cours, insolences…). Avec l’équipe pédagogique qui sollicite notre aide, nous
avons imaginé de sortir les jeunes de leur positionnement (négatif et perturbateur) et
du cercle de la punition en leur permettant de se valoriser à travers une expérience
créative d’improvisation théâtrale, où ils seront à la fois auteurs, acteurs, metteurs en
scène, et metteurs en scène de leur parole, inventeurs d’histoires à partir d’eux6
mêmes. Ces moments d’expression libre mais encadrée et dirigée vers un but leur
permettront de transformer leur énergie « destructrice » en énergie créatrice et, audelà du renforcement de l’estime de soi généré par le processus créatif lui-même,
d’adopter sans danger et sans se renier une identité positive, d’évoluer sous le
regard de l’autre, d’être à l’écoute des autres et de soi-même, de se dépasser et de
mieux se connaître, de changer le regard des autres sur eux afin de changer les
rapports entre pairs. La présence des intervenants du Point Écoute permettra si
nécessaire de reprendre des éléments de cette parole qui pourraient poser problème
(révélation, expression d’un mal-être lié à l’expérience théâtrale ou au groupe…).
Un photographe suivra ces jeunes durant les séances, permettant de garder des
traces de l’évolution de l’action et de renvoyer leur image aux jeunes.
Un spectacle pour les parents et les partenaires sera préparé pour la fin de la
session.
L’action sera pilotée conjointement par la psychologue et l’éducateur du Point
Écoute/MDA, et l’équipe pédagogique de la classe, en particulier sa professeure de
français. Elle sera menée avec le concours de l’association Ma Quête Concept
(titulaire de l’agrément « Jeunesse et Éducation Populaire », de la licence
d’entrepreneur de spectacles et en cours d’obtention de l’agrément « Éducation
nationale ») et d’un photographe associatif ou indépendant.
L’action se déroulera dans et à l’extérieur du collège, dans un local municipal adapté
à la mise en scène. Si possible, une sortie au théâtre sera organisée, à laquelle
participeront les élèves et les adultes impliqués.
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la date du début de l’action
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le calendrier prévisionnel de l’action
octobre 2011
Pour les deux actions, séances séparées d’une semaine ou de quinze jours ;
spectacle programmé en avril 2012 ; bilan au dernier trimestre 2011-2012.
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Evaluation :
1. présenter le dispositif de suivi et d’évaluation
Des rencontres régulières entre l’équipe pédagogique et le Point Écoute
permettront :
▪avant l’action, de l’organiser et de définir ensemble les indicateurs d’impact
sur les jeunes à court et moyen terme, à partir des objectifs fixés ;
▪en cours d’action, de faire le point régulièrement sur les difficultés, les
adaptations nécessaires ;
▪en fin d’action, de questionner directement les jeunes sur leur vécu
(questionnaire de satisfaction), de recueillir les constats et impressions des adultes,
et d’analyser toutes ces données lors d’une réunion de bilan, d’interroger ceux-ci à
moyen terme sur l’évolution observée des indicateurs, au sein de la classe (résultats
scolaires et comportements) et dans l’établissement.
La réussite du spectacle de fin de la seconde action ainsi que l’exposition des photos
constitueront de bons indicateurs du degré d’investissement des élèves et de leur
mieux-être dans leur rapport à l’école.
2. Résultats attendus
L’action en Segpa pourrait induire un climat plus détendu dans la classe, de
meilleures relations entre les élèves, propices à l’attention scolaire.
Nous savons par expérience que le travail sur l’image de soi est particulièrement
pertinent auprès de ces élèves qui ont tous des vécus d’échecs scolaires, qui se
sentent rejetés par le reste du collège et connus dans leurs quartiers comme « les
débiles », qui vivent une période de grande désillusion sur leur avenir professionnel
dont ils perçoivent les limites. L’expression de ces affects négatifs, l’affirmation de
leurs qualités, l’expérience du partage et l’émergence de ressentis positifs de bienêtre doivent leur ouvrir la possibilité et l’envie de « se réaliser ».
Le travail avec la classe de 4e répond à une recherche de solution face à un constat
d’échec des adultes. Il s’agit là de faire un pari, celui du changement de l’image de
soi et des comportements, de l’accession aux compétences psychosociales et de la
réinscription dans la scolarité par l’expérience de la réussite.
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Nous pensons que ces actions pourront inciter des jeunes à solliciter l’éducateur
spécialisé et la psychologue pour une aide individuelle, dans le temps de l’action ou
dans ses suites à plus ou moins long terme.
Conclusion : bilan et perspectives
Ce projet n’est possible que par la collaboration étroite entre le corps enseignant et
notre association, par la volonté des adultes de s’engager sur des voies nouvelles
qui, si elles donnent des résultats, leur permettront aussi de se revaloriser dans leurs
compétences et redynamiseront les échanges entre le collège et la cité. D’autres
actions innovantes pourraient alors être pensées par la suite.
Bibliographie :
constituée de références à des livres, articles et/ou de sites internet, textes
réglementaires, rapports. Elles doivent être complètes : auteur, titre, année de parution, éditeur.
MERAM Dalith, EYRAUD Geneviève, FONTAINE Denis, OELSNER Agnès : Favoriser l’estime de soi
à l’école, 2006, Éditions de la Chronique Sociale, Lyon.
RUFO Marcel, CHOQUET Marie : Regards croisés sur l’adolescence, son évolution, sa diversité,
2007, Éditions Anne Carrière, Paris.
Sous la direction de GLASMAN Dominique, OEUVRARD Françoise : La Déscolarisation, 2004, La
Dispute/SNÉDIT, Paris.
Actes du colloque des 24 et 25 mai 2004 à Marseille : L’enfant en mal d’apprendre, ANTHEA,
Draguignan.
Dossier « Enseigner. L’invention au quotidien », in Sciences Humaines n°192, avril 2008.
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Procédure et calendrier :

Le ou les dossiers complets seront envoyés à la présidente du jury avant le 15
octobre 2011
1. sous forme électronique, à l’adresse suivante : [email protected]
2. par voie postale en deux exemplaires à Madame Colette COSSART
9 avenue des arts-93 170 BAGNOLET

Les projets reçus feront l’objet d’une présélection. Après instruction, les dossiers
seront examinés par des comités d’experts entre octobre et décembre 2011

Les décisions seront uniquement communiquées par voie électronique

Le choix des projets retenus interviendra au plus tard le 15 janvier 2012 et les
récompenses seront remises lors du colloque du 27 janvier 2012 aux équipes
présentes.
Les lauréats s’engagent à :
-
autoriser la publication de leur travail sur le site de l’AFPSSU
à mentionner le prix reçu de l’AFPSSU dans toute publication et
communication relative aux travaux effectués et primés.
Acceptent que les travaux sélectionnés soient proposés pour une
publication dans la revue de santé scolaire et universitaire, éditions
Elsevier Masson
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