Faites connaître vos préférences médicales

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Faites connaître vos préférences médicales
Numéro 45
Faites connaître vos préférences médicales
Un testament biologique peut vous garantir le type de traitement de votre choix
La récente bataille menée aux États-Unis autour du traitement médical de Terri Schiavo a fait ressortir
l’importance de faire connaître vos préférences médicales. Dans ce cas tragique, l’enjeu de l’affrontement très
médiatisé du mari et des parents de Terri Schiavo était d’établir si cette femme, au cerveau gravement lésé,
aurait voulu être maintenue en vie après que les médecins aient déclaré son cas sans espoir de guérison.
Ce cas s’est finalement résolu après presque huit années de batailles juridiques et médiatiques, allant jusqu’au
bureau du président des États-Unis, et le tube d’alimentation qui maintenait cette femme en vie a été retiré. Si
Terri Schiavo avait fait connaître ses préférences médicales par un testament biologique, le chagrin et la
rancune de sa famille et de ses amis auraient pu être évités en partie.
Un testament biologique est un document qui définit le type de traitement que vous souhaitez — ou refusez —
en cas de maladie vous empêchant de communiquer. Vous pourriez demander par écrit, par exemple, que tout
soit tenté, dans la mesure du possible, pour vous maintenir en vie ou que rien ne soit tenté. La majorité d’entre
les testaments biologiques adoptent une position intermédiaire et demandent certains traitements et en refusent
d’autres, selon les circonstances.
Qui devrait se doter d’un testament biologique?
Le testament biologique est-il légal au Canada?
Tout le monde a besoin d’un testament biologique,
pas seulement les personnes âgées ou minées par la
maladie. Terry Schiavo, elle, relativement jeune et
en santé, est tombée malade gravement et
brutalement, sans plus pouvoir communiquer.
Le terme générique « testament biologique »
désigne les différentes directives légales servant à
donner suite aux préférences médicales d’une
personne dans chaque province et territoire.
Les parents doivent se rappeler qu’ils ne seront
peut-être pas autorisés à prendre de décisions
médicales au nom de leur enfant, à partir de l’âge
légal de sa majorité. Cette éventualité est difficile à
envisager pour votre enfant, mais il importe tout
autant qu’il désigne quelqu’un pour le représenter.
Si vous souffrez d’une maladie chronique,
susceptible d’être incapacitante, il importe
particulièrement que vous rédigiez un testament
biologique pour dire à vos docteurs et à votre
famille les types de traitements que vous souhaitez
recevoir. Ainsi, vos souhaits seront exaucés et vous
libérerez votre famille de la pénible obligation de
prendre des décisions pour vos soins médicaux.
En Alberta, par exemple, on appelle le testament
biologique des « directives personnelles », à signer
par un témoin officiel. En Ontario, par contre, une
« procuration relative au soin de la personne » sert
à désigner toute personne de plus de 16 ans pour
prendre des décisions médicales en votre nom.
Les testaments biologiques sont différents dans
chaque province et territoire. Si vous décidez de
rédiger ce document vous-même, vous devrez
observer tous les règlements régissant ces
documents dans votre province ou territoire, pour
qu’il soit conforme à la loi. Il vaut mieux en parler
à votre avocat/e et lui en remettre un exemplaire
une fois qu’il est rédigé. Il ou elle peut vérifier sa
conformité et veiller au respect de vos souhaits.
* Permission de photocopier avec la mention de Jennifer McCarthy, consultante, Services à la familleCanada et de Family Services of Greater Vancouver.
Faites connaître vos préférences médicales (suite)
Il importe aussi de savoir que le testament
biologique n’est pas votre « dernière volonté et
testament ». Ce dernier ne traite que de la
répartition de vos biens après votre décès et ne
contient rien sur vos préférences personnelles en
matière de traitement pendant votre vie. Il vaut
donc mieux se doter de ces deux documents.
Enfin, bien qu’un testament biologique s’appelle
parfois « procuration relative au soin de la
personne » ou « procuration perpétuelle », il
diffère de celui fréquemment appelé « procuration
» qui ne sert à désigner quelqu’un que pour
prendre des décisions financières en votre nom.
Que mettre dans mon testament biologique?
En règle générale, un testament biologique contient
deux parties : une procuration, pour désigner la
personne qui prendra des décisions pour vous et les
directives préalables qui définissent les traitements
que vous souhaitez suivant les circonstances.
Dans leur procuration, les parents choisissent
souvent un ou plusieurs enfants adultes qui seront
leurs mandataires et prendront des décisions en
leur nom. Bien que ce document atteste sans nul
doute de l’existence de liens solides entre parents
et enfants, la décision de poursuite ou
d’interruption du traitement vital de leur parent est
parfois trop chargée d’affectivité pour certains
enfants.
Il faut consulter votre mandataire pour vous
assurer qu’il est à l’aise dans ce rôle, avant de
rédiger votre testament biologique. Parlez en détail
des situations hypothétiques prévues par votre
testament biologique ou associez-le à sa rédaction.
Plus il comprendra vos souhaits, plus il sera
convaincu de prendre les bonnes décisions.
Vous pouvez également envisager de désigner
plusieurs mandataires. Deux amis ou membres de
la famille proches peuvent compter l’un sur l’autre
pour parler, évaluer la situation et se soutenir pour
prendre des décisions difficiles. Dans ce cas, vous
devrez peut-être aussi prévoir, par exemple, un
mécanisme de médiation ou de prise de décision
par un tiers dans votre testament biologique, pour
résoudre tout désaccord éventuel.
Les directives préalables présentent en détail les
types de traitements que vous voulez recevoir. Si
vous souffrez d’une maladie chronique, il est
souhaitable de parler avec votre médecin de ses
complications éventuelles, de leur traitement et de
les mentionner dans votre testament biologique.
Même si vous êtes en parfaite santé, votre médecin
peut vous expliquer différentes maladies, leurs
traitements médicaux et leur incidence éventuelle
sur votre qualité de vie. Il peut également vous
aider à rédiger votre testament biologique pour
qu’il soit compréhensible pour d’autres médecins
et réponde à leurs questions éventuelles.
Vous pouvez parfaitement changer de mandataire
ou d’avis sur les différents traitements que vous
aimeriez recevoir. Mais, dans ce cas, vous devrez
également modifier votre testament biologique. Il
est judicieux de le réexaminer tous les deux ou
trois ans ou en cas de changements importants
dans votre vie (p. ex., mariage, divorce, etc.) Si
vous modifiez ce document, détruisez ses versions
précédentes, pour éviter toute confusion.
Enfin, il est extrêmement important de parler de
votre testament biologique, une fois sa rédaction
terminée. Distribuez-en des exemplaires à votre
famille, médecin et avocat et parlez-en avec vos
proches. Vous pourrez même en emporter un
exemplaire en voyage, en cas d’urgence. Plus vous
ferez connaître vos souhaits, plus il sera facile à
vos médecins, membres de votre famille et amis
d’agir conformément à vos intérêts.
Ressources
1. Éducaloi – Le carrefour d’accès au droit
<http://www.educaloi.qc.ca/loi/aines/213>
Informations détaillées sur les testaments de vie.
2. CLEO – Clinique juridique communautaire
<http://www.cleo.on.ca/francais/pubf/onpubf/PDFf/sant%
E9/poapcf.pdf>
Guide sur la procuration relative au soin de la
personne
Des trousses ou des formules de « testament
biologique » sont aussi en vente dans de
nombreuses librairies. Vous pouvez aussi vous
adresser à votre conseiller/conseillère PAE.
Services à la famille offre de l’aide confidentielle et professionnelle portant sur diverses questions
personnelles et liées au travail. Pour en savoir plus sur votre PAE, composez le
1-800-561-1128.