201609_je calcule l`efficacite alim chaque matin_Reussir

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201609_je calcule l`efficacite alim chaque matin_Reussir
matin, les primipares et les vaches à plus
de 35 kg sont complémentées avec 1 à
2 kg de VL 4 litres et avec 3 à 4 kg entre
40 et 45 kg de lait. « Nous arrêtons la
VL quand les vaches sont échographiées
pleines à 90 jours.
Pour l’eleveur, la clé de l’efficacité alimen
taire repose d’abord sur des fourrages
de qualité. « Nous voulons toue ration
diversifiée dans laquelle le maïs ensilage
n’excède pas 14-15 kg MS. Au-delà, le
runuen perd en fflcience. » L’ensilage
d’herbe préfané, issu de première coupe
des prairies pâturées ou du RGI en déro
bé avant maïs, est tauché tôt. Sa teneur
en matière sèche est proche de 40 %, il
affiche 0,91 UFL/kg MS et 18,5 % de
MAT. Le maïs épi (58 % MS, 1,1 UFL)
est préféré au blé car son amidon plus
lent sécurise davantage le rumen. Un peu
de paille intègre le régime car celui-ci
est déficitaire en cellulose. « De la paille,
mais pas n’importe laquelle !, précise
Damien en souriant. Elle est ensilée en
brin de 2—3 centimètres, avec tome coupe
francluepourgratter les papilles runuimuales
et éviter le tri par les anunauux. »
«Je calcule lfficacité de
t a ration chaque matin»
Au Gaec des Rivières en Mayenne, les associés
misent avant tout sur la qualité des fourrages,
l’homogénéité de la ration et la régularité de la distribution.
aux vaches en production. Depuis six
mois, il dispose de cette information
grâce à une mélangeuse à double-vis
verticale (16 m
), mais auparavant, il
3
utilisait un simple dispositif de pesée
monté sur la désileuse.
L’intérêt est de suivre
ce critère en dynamique
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ous cherchons à valoriser au
maxiin uni chaque hectare
de SFP pour en tirer le meil
leur parti pour nos 65 vaches
ha utes productrices à 9900 kg
de lait, avance Damien Serais, l’un des
trois associés du Gaec des Rivières à
Saint-Julien-du-Terroux, en Mayenne.
Et pour libérer le plus de surJàce possible
pour la vente de céréales dont la maige
atteint généralement 1 000 C/lia. » Le
Gaec produit plus de 12000 l/ha de
SFP. Ici, peu de prairies sont accessibles
aux laitières (7 ha) sur la vingtaine que
compte l’exploitation. Le pâturage se
pratique au fil jusqu’à la mi—juillet en
année normale, et plutôt mi-juin les
années sèches. Le maïs occupe près
de 40 haW (dont 5 ha récoltés en maïs
90
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épi) et les céréales à paille 45 ha, avec
des rendements moyens de ï4 tMS/ha
et 85 q/ha.
La recherche du- la rentabilité est le
maître—mot sur l’exploitation. Damien,
éleveur méticuleux, connaît ses chiffres,
et participe, depuis deux ans, à un
groupe cultures et un groupe lait. « La
notion d’efficacité alimentaire me plaît
pour piloter le troupeau, précise le jeune
éleveur. Mais pour en retirer vraiment
quelque chose et pouvoir ajuster la ra
tion si l’on i’oit que ça dérape, il faut la
mesurer au quotidien. Pas une fois par
an!» Le calcul de l’eliicacité alimentaire
fait partie d’une routine sur l’élevage.
Chaque matin depuis septembre 2014,
Damien relève la jauge du tank et fait
la relation avec les quantités distribuées
« Je rentre la production journalière
convertie en kilos dans lafeuille de calcul
Excel quej’oi conçue. » Y figurent aussi les
quantités distribuées en brut, ainsi que
le taux de matière sèche et le coût réel
de chaque fourrage et aliment ramené
au kilo de matière sèche. « Ce calcul de
l’efficacité n’est pas corrigé des taux, ni du
stade de lactation; il ne tient pas con-upte
non plus des refus, mais il donne déjà
une bonne idée de la situation », estime
Emmanuel Lepage, nutritionniste au
Clasel. « Nous vérifions approximative
ment le volume de refus repris au godet
pour les génisses. L’objectif est de ne pas
dépasser 0,5 kg de refus par vache. Mais
surtout, nous vérfions s’il n’y a pas de
tri. Les rçfus doivent être homogènes »,
indique Damien.
Selon les périodes de l’année, l’efficacité
alimentaire évolue entre 1,3 et 1,5, sa
chant que le stade de lactation moyen
est de 5,2 et que les vêlages sont étalés.
« L’objectif est de tendre vers 1,5, mais
plus que la valeur exacte, ce qui nous
intéresse c’est de nous servir de ce critère
comme d’une alerte. Nous avons nos
repères maintenant; si nous perdons
0,1 point d’efficacité, quelque chose ne
tourne pas rond et il faut creuser pour
voir d’où ça vient. »
En période hivernale, le Gaec distribue
une ration semi-complète mélangée à
base de 12,5 kg MS d’ensilage de maïs,
3,1 kg MS d’ensilage d’herbe, 2,1 kg MS
de ma3s épis, 500 g de paille, 4,3 kg de
correcteur (70 % soja, 30 % colza), 420 g
d’un CMV formulé à la carte enrichi
en biotine et zinc (pour la qualité de la
> AVIS D’EXPERT
« L’efficacité alimentaire impacte
l’assolement »
.f.-j
Emmanuel LEPAGE,
nufrtonniste au Clasel
« L’amélioration de l’efficacité alimentaire passe avant tout par
une bonne valorisation des fourrages. Elle résulte également
d’un ensemble de bonnes pratiques et de détails à caler au
niveau du pilotage de la ration mais aussi de sa distribution.
Pour saisir l’enjeu de ce critère, j’encourage les éleveurs à rai
sonner en termes de valorisation à l’hectare. Oui dit meilleure
efficacité alimentaire, dit réduction possible des surfaces en
maïs fourrage. Et potentiellement augmentation des surfaces
dédiées aux cultures de vente, avec à la clé des gains de
marges supplémentaires. Dans le cas d’un élevage produisant
400000 litres de lait avec 60 % d’ensilage de maïs dans la
ration et un rendement maïs de 13 tMS/ha, passer de 1,1 à 1,5
d’efficacité alimentaire permet de réduire la sole de maïs de 19
à 13 ha. La réduction de surfaces est encore plus importante si
les rendements maïs sont moins élevés. »
Constituer des silos tampons pour
bénéficier de fourrages stabilisés
Pour le maïs ensilage, les éleveurs visent
33 % de matière sèche à la récolte et oh—
tiennent régulièrement des ensilages à 0,95
UFL/kg MS. « En tout, uuous recourons à
dix variétés de maïs difj/rentes: la moitié
des rangs est sem née avec des variétés de
maïs grain plus riches en amidon. »
Hors de question pour Damien d’ou
vrir un silo non stabilisé qui viendrait
pénaliser la digestibilité des fourrages.
«Nous avons constitué des stocks d’avance
sous forme de silos tampons pour chaque
fourrage (un mois pour l’ensilage d’herbe,
un mois et demi pour le maïs épi). Pour le
nuaïs emusilaçe, ce stock tanupomu représente
trois mois de couusonunuation. En géneral,
les silos récoltés à l’automne ne sont pas
ouverts avan tjauuvieu: Cela représente un
coût non négligeable mais nous avons
beaucoup moins de soucis métaboliques
par la suite.
» « Recourir à un fourrage
stabilise a deux avantages. D’une part,
cela évite les à-couups alimentaires liés à
l’introduction de fourrages t rop jeumues et
d’autre part, la digestibilité se l’oit améliorée
(+ 0,5 à 1 poimut de Mo gagmué après 120
jours de conservation), poursuit Emma
nuel Lepage. Tout Enjeu est de réduire
ait maximum les variations alimentaires
d’un nuillésinue dc fourrage à l’autre. »
Les fourrages sont analysés
toutes les six semaines en hiver
Sur les mois d’automne—hiver, le Gaec
l’oit analyser ses fourrages toutes les
six semaines (30 C/analyse). « Nous
observons des écarts importants de taux
de matière sèche: de 3 à 4 points pour
l’ensilage de maïs et jusqu’à 5poiuuts pour
l’ensilage d’herbe.
Le silo de maïs du Gaec est orienté
nord. « Un bon point pour limiter l’eau
sur le front d’attaque en hiver et l’echauf
fement l’eté, considère le nutritionniste.
D’umue journée sur l’autre, les conditions
nuétéo peuvent entraîner des erreurs de
chargement. Deux points de nuatière
récite en moins dans les fourrages de
la ration représentent deux litres d’eau
chargée par vache. D’où la nécessité de
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corne) et des levures. A la gamelle chaque
RéUSSiit n’ 305 septembre 2016
0 305 untembre 2016
n
RétisitMt
91
Lors des diarrhées du veau
Une appli mobile sur l’efficacité alimentaire
iLe groupe Seenergi Nutrition lance une nouvelle
appli permettant de travailler sur l’efficacité
alimentaire et protéique, le coût alimentaire
instantané d’une ration et le calcul des quantités à
charger dans une mélangeuse en fonction du nombre
de vaches. « L’appli est disponible en libre accès aux
-
Eh,W ..,.,,, U*ép.,,b*
LS4S
—,
411
adhérents, uniquement sur Android pour le moment. »
L’appli calcule l’objectif d’efficacité alimentaire
à atteindre en fonction des champs renseignés par
l’éleveur: lait par vache, TB, poids moyen, stade
de lactation, pourcentage de primipares et quantité
brute de concentrés par vache. Cet objectif est
ensuite comparé à l’efficacité mesurée, calculée
à partir des quantités ingérées. Le TP et la note
d’état ne sont pas pris en compte.
avec 300 grammes de
4 complL’menter
tourteau de soja supplémentaire par
vache et par jour pour viser la méme
concentration nutritionnelle. L’usage
de sondes mesurant en instantané la
température et lii umidité des fourrages
(NDLR: autour de 200 C) pourrait se
révéler utile. »
Autre point essentiel pour garantir
une bonne efficacité: la distribution
de la ration. « Ici, la mélangeuse sert
à mélanger, pas à dfibrer », insiste
l’eIeveur. Le temps de mélange et l’ordre
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de chargement sont précis. « C’est 6 à 7
minutes, pas plus. Juste le temps de char
ger, détaille-t-il. Et ou stoppe si on reçoit
un coup de fil. Nous chargeons d’abord
les concentrés, la paille, puis l’ensilage
d’herbe, le maïs épi et le maïs ensilage
à la fin pour ne pas le déstructurer. On
conseille de charger les ingrédients du
plus sec au plus humide, commente
Emmanuel L.epage. Pour bien faire, il
j’audrait aussi tarer la mélangeuse tous
les trois mois. » . Emeline Bignon
\
(I) Il ya aussi 90 génisses élevées et 40 taurillons.
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I
Garder toujours l’oeil sur le coût alimentaire
Sur son tableur, Damien
Serais suit l’évolution
de
l’efficacité alimentaire mais garde
toujours aussi un oeil sur le coût
alimentaire. « Je mets tou jours en
parallèle ces deux critères. Ils ne
marchent pas l’un sous l’autre. Rien
ne sert de viser une bonne efficacité
si le coût de la ration explose! »,
avance l’eleveur. Sur les trois mois
de printemps (avril-mai-juin),
le coût alimentaire vaches laitières,
calculé à partir du coût réel
des surfaces fourragères (récolte
incluse), s’est élevé à 66 C/l (100 1
avec une rotation dc 20 jours
sur 7 ha de prairies.
Sur les mois d’hiver, avec un
stade de lactation moyen de 4,4
et 52 o de primipares. l’etlicacitc
alimentaire etait de 1.48. Le coût
alimentaire hivernal des laitières a
été de 90 €11 000 1. « Un coût plutôt
bien placé par rapport à la moyenne
annuelle du coût alimentaire
vaches laitières sur la zone Clasel
(105 €11 0(E) 1) pour la campagne
2015-2016 sur 430 élevages
Prim’Holstein à plus de 9500 l/VL/
an », observe Emmanuel Lepage.
Passer des contrats à livraison
différée pour le correcteur azoté
l’unr les achats d’aliments
et correcteurs, le Gaec passe
des contrats dc 30 tonnes à
livraison différee. « Je regarde
quotidiennement IL’S cours tant jiie
nous ne soumîmes pas couverts. Mon
tableur m’aide aussi pour savoir â
partir de quel prix nous pouvons
nous positionîiei En modifiant le
A
prix des concentrés sur le fichier, je
simule un coût de ration. » Le Gaec
est couvert en correcteur azoté
iusqu’en juin 2017. « Nous avons
acheté 120 t en deux contrats de 6
ilcîvut 2016 et 6 dc novembre 2016,
à 306 ê de moyenne en livraison 5 1,
soit 60 €/t de moins que le correcteur
utilisé cet hiver. » Pour réduire
encore le coût de la ration, les
éleveurs viennent d’arrêter l’emploi
des levures (4 €11 000 1). « Plus
on parvient à maitriser les facteurs
alimentaires et les paramètres
environnementaux, moins on a
besoin det’aeteurs d’assurances,
estime t-il. C’est valable pour
les levures, le propylène-glycol. Nous
continuons le bicarbonate mais
uniquement l’eté, pour limiter
le stress thermique. » u E. B.
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(1) Complément Alimentaire diététique pour la stabilisation du bilan
des électrolytes et de l’eau en cas de troubles digestifs du veaux.
Ensemble, au-delà de la santé animale
92
RéUSSIIWt n° 305 septembre 2016
CEVA Santé Animale
www.ceva-santeanimalefr