PROJETS IMMOBILIERS - Salon de l`Immobilier de Montpellier
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PROJETS IMMOBILIERS - Salon de l`Immobilier de Montpellier
NEWS IMMOBILIER PROJETS IMMOBILIERS Salon de l’immobilier, du 11 au 13 mars à Montpellier 52 LOGEMENTS DANS UNE ANCIENNE DISTILLERIE À SERVIAN Le traditionnel Salon immobilier du Languedoc-Roussillon aura lieu les 11, 12 et 13 mars 2016 au Corum à Montpellier. Organisée par l’Association pour le développement de l’immobilier en Languedoc-Roussillon, il s’agira de la 29e édition de cette manifestation régionale qui avait reçu l’an passé quelque 7 700 visiteurs et comptera cette année une centaine d’exposants. Parmi eux : 30 constructeurs de maisons, 35 promoteurs immobiliers, 10 agences immobilières, des banques et des courtiers. Le salon proposera différentes conférences organisées par la fédération des promoteurs, les notaires, les avocats, l’Union des maisons françaises ou l’association Maisons de qualité. À noter : lors du Club de l’éco organisé par Objectif Languedoc-Roussillon le 11 mars à 9h sur le salon, la présidente de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, Alexandra François-Cuxac, viendra débattre sur le sujet « L’immobilier 2.0 », aux côtés d’autres intervenants (Métropole, SERM, Conseil régional des architectes, Hélénis, StayHome…). L’ancienne distillerie de Servian (34) sera totalement démolie et FDI Habitat y réalisera 52 logements sociaux, soit 44 maisons individuelles et 8 logements collectifs. Le programme a été dessiné par le cabinet Philippe Rubio Architectes. La pose de la première pierre a eu lieu le 26 février, pour une livraison prévue en avril 2017. Montant de l’opération : 6,672 M€. SAINT-ANDRÉ-DE-SANGONIS : EXTENSION DE LA ZAC EN COURS Les travaux d’extension de la ZAC La Garrigue à Saint-André-de-Sangonis, conduit par la Communauté de communes Vallée de l’Hérault, ont démarré en janvier et se dérouleront sur huit mois. Ce projet d’Écoparc prévoit la construction de 35 lots (de 900 à 4 000 m2) sur un terrain de 8 ha pour des entreprises de l’artisanat, de l’industrie et des services. Le coût des travaux est de 2,32 M€ HT, financés par l’État et le Département de l’Hérault. SOCIUM, UN NOUVEL IMMEUBLE POUR LA CPAM DE BÉZIERS Les travaux devaient initialement commencer en 2013. C’est finalement le 19 février 2016 qu’a eu lieu, sur la ZAC de l’Hours à Béziers, la pose de la première pierre de l’immeuble Socium, qui hébergera tous les services de la Caisse primaire d’assurance maladie (300 emplois), jusqu’alors divisés sur trois sites. Porté par JLV Promotion, l’immeuble comptera 5 000 m2 de bureaux sur cinq et six étages. La livraison est prévue pour juin 2017. JACQUES GUIPPONI, cofondateur et dirigeant du groupe GGL, aménageur de la ZAC Le Domaine de Caylus à Castelnau-le-Lez* « C’est une démarche qui a bousculé les préjugés » Où en est le programme du Domaine de Caylus, dont les travaux de terrassement sont maintenant achevés ? Environ 80 % des 61 petites maisons de villes dédiées au logement abordable et réalisées par Ideom ont déjà été vendues, ainsi que 40 % des 62 appartements de la résidence haut de gamme d’Hélénis Must, Palazzo di Luce, et 30 % des 50 villas mises à la vente par GGL. Quelle est la caractéristique de ce programme ? La ZAC est engagée dans la labélisation ÉcoQuartier du ministère du Logement. Ce projet a fait l’objet d’une réflexion importante sur son intégration dans l’environnement, puis d’une concertation très poussée dès sa conception en associant un grand nombre d’acteurs, des collectivités jusqu’aux citoyens, en passant par les maîtres d’ouvrage ou les services de l’État. Nous avons conduit cette démarche au travers d’ateliers thématiques « Qualité de vie et usages », «Patrimoine et sites », «Mobilité durables », « Maîtrise des ressources » et « Démarche partagée ». C’est une démarche qui a bousculé les préjugés... Comment cela se traduira-t-il ? Le projet prévoit de réduire significativement la place de la voiture au profit d’un réseau de déplacements doux, et s’engage dans la valorisation et la préservation du milieu naturel. Le quartier conservera 60 % d’espaces végétalisés, avec notamment 1 500 arbres plantés, soit symboliquement un arbre par habitant. PROPOS RECUEILLIS PAR CÉCILE CHAIGNEAU * Le Domaine de Caylus (24 ha) accueillera 645 logements pour 1 500 habitants. La pose de la 1re pierre devrait avoir lieu en juin 2016. IMMOBILIER À LA UNE IMMOBILIER 2.0 une révolution en marche Le secteur de l’immobilier vit lui aussi sa transition numérique. L’émergence d’outils innovants modifie les pratiques des professionnels, notamment dans l’immobilier neuf. Radioscopie des nouvelles pratiques digitales, sur le parcours allant de la prospection foncière à la commercialisation. L a révolution numérique immobilière en cours, encore plus prégnante dans la promotion immobilière que dans l’immobilier ancien, est perceptible à toutes les étapes, de la prospection foncière jusqu’à la commercialisation des logements neufs, en passant par l’arbitrage du foncier, les montages financiers ou la conception des bâtiments. Des outils font progressivement leur entrée dans la profession, rencontrant plus ou moins de résistance. Impossible pourtant pour les professionnels de l’immobilier d’échapper au digital. « Je me demande par où ça va venir ? s’interroge Marc Pigeon, fondateur de Roxim à Montpellier. Tout va bouger ! On réfléchit à la manière dont on va faire notre métier de promoteur autrement. Il faut avoir les yeux ouverts sur ce qui se fait ailleurs, comme aux États-Unis. » Certains ont déjà pris le virage. « Il faut bousculer les codes et anticiper le changement, analyse Laurent Villaret, directeur Développement chez le promoteur Hélénis. Nous travaillons avec l’écosystème French Tech, notamment pour projet d’Eurêka (nouveau quartier aménagé par la SERM à Castelnau-le-Lez, NDLR), car le monde du numérique et celui des promoteurs sont deux mondes différents. Aujourd’hui, nous commençons à parler le même langage. » Dans le show-room d’Hélénis Must, avenue Foch à Montpellier, les outils numériques permettent une immersion totale dans un appartement et son environnement virtuel. PROSPECTION FONCIÈRE Quel que soit leur degré d’ouverture à l’innovation, les professionnels les plus réticents finiront par abdiquer face aux attentes de la clientèle. Ou aux nouvelles exigences d’efficience ou de rentabilité. Ainsi, sur la phase de prospection foncière, le logiciel inventé par la start-up montpelliéraine LKSpatialist (voir p.32) pourrait bien révolutionner cette étape cruciale. Il permet de caractériser et d’évaluer le potentiel parcellaire bâti et non bâti d’un territoire. « Sur le volet prospection, les promoteurs fonctionnent encore un peu à l’ancienne, témoigne le fondateur Lahouri Kaddouri. Avec notre application LINA, on est en plein dans le disruptif, et les promoteurs peuvent gagner énormément de temps. » Le groupe FDI a franchi le pas en décembre 2015. « C’est un outil facilitateur qui nous évite une partie fastidieuse de recherche documentaire et permet un gain de productivité et de méthodologie », observe Mathieu Massot, directeur Développement de FDI Promotion. MESURER LE RISQUE Une fois le terrain identifié, vient le moment pour le promoteur d’évaluer le potentiel et surtout le risque que présente l’opération. L’agence Adéquation, bureau d’étude spécialisé en stratégies immobilières basé à Montpellier, Lyon, Nantes et Nice, propose depuis 2011 un outil d’aide à la décision en ligne, baptisé « E-Focus ». « Il s’agit d’une interface web avec une cartographie des territoires couverts par nos observatoires de l’immobilier, enrichis d’indicateurs de risques, afin que le promoteur fasse sa propre étude de marché, explique Yohan Breuil, directeur d’agence à Montpellier. Le 1er janvier 2016, nous avons intégré un nou- veau volet qui prend en compte les permis de construire en cours, ce qui permet d’afficher l’offre que le promoteur aura demain face lui, en commercialisation. » Chez Roxim, Marc Pigeon est convaincu de l’utilité de l’outil : « C’est le B-A BA ! ». FINANCEMENT PARTICIPATIF Côté investissement, l’innovation est venue du phénomène crowdfunding. Le Toulousain WiSEED Immobilier a lancé le mouvement en 2013. « Les professionnels sont globalement plutôt conservateurs, observe aujourd’hui Souleymane Galadima, managing director. Mais ils sentent venir l’évolution, et se rendent compte que cela leur donne une visibilité auprès d’un public qui, un jour, leur achètera peut-être un appartement. » WiSEED annonce 37 opérations financées chez une vingtaine de promoteurs. En 2014, Kalelithos était le premier promoteur montpelliérain à se laisser séduire et finançait le lancement de trois projets en levant 1,8 M€ en seulement deux mois, sur la plate-forme Anaxago. « Nous avons créé une société d’investisseurs, Kalelithos Invest, qui nous permet désormais de solliciter partiellement le crowdfunding pour chacune de nos opérations », témoigne Olivier Cantrel, directeur général de Kalelithos. Le 1er observatoire du crowdfunding immobilier en France, que fournit Anaxago, révélait qu’en 2015, quelque 30 M€ avaient été collectés via 15 plates-formes, destinés au financement de 117 projets immobiliers. Et Montpellier prenait la tête du podium des montants collectés, avec près de 1,8 M€ levés en un an. « Vu l’engouement du public, notre problématique, désormais, est plutôt d’aller chercher les bons investissements, conclut Souleymane Galadima. On est dans une MARS 2016 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON 27 IMMOBILIER © Christine Caville À LA UNE Quartier du Domaine de Rochet à Castelnau-le-Lez (34) CONCEVOIR… Le BIM (Building Information Modeling), processus de travail collaboratif entre tous les intervenants d’un projet de construction, fait son entrée progressive dans les cabinets d’architecture. Il permet l’exploitation d’une maquette numérique préfigurant le bâtiment et la gestion de la totalité de son cycle de vie. Mais les architectes commencent à trouver quelques concurrences sur leur chemin. Des initiatives comme celle de Made in Plan à Montpellier fleurissent : encore balbutiante, elle veut proposer une solution qui automatise la conception de projet de construction de maison pour les particuliers et les artisans. Elle pourrait être commercialisée fin 2016. Le futur n’a pas fini de révéler ses révolutions. « On est en transition et on ne sait pas encore quels seront les usages, donc on fait les choses de façon préfiguratrice », confirme Jean-Roch Mirabel, associé et directeur de programmes chez GGL Aménagement. Le principe est de rendre les choses possibles, comme par exemple prééquiper les bâtiments pour permettre l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques. » Chez Hélénis, Laurent 28 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON MARS 2016 Villaret annonce la création d’un pôle dédié aux liens entre l’usage de l’espace de vie et les usages du numérique qui influencent la façon de concevoir les logements et les immeubles. … PUIS BÂTIR Dans sa résidence Koh i Noor (quartier Port Marianne à Montpellier), le promoteur Kalelithos a prévu un local, vide pour l’heure, et destiné à accueillir une conciergerie connectée. « La difficulté, c’est d’apporter des choses nouvelles qu’il faut vendre sans savoir encore comment ça va réellement fonctionner », note Olivier Cantrel. Les promoteurs ON EST AU DÉBUT D’UNE RÉVOLUTION » XAVIER BRINGER, PRÉSIDENT DE FPI-LR © Christine Caville phase d’évangélisation des promoteurs. » Des promoteurs qui, s’ils ne sont pas majoritaires à opter pour ce mode de financement, ne peuvent l’ignorer. « C’est une nouvelle source de financement à prendre en compte et qui va se développer, reconnaît Xavier Bringer, le président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers (FPI-LR). Mais il faut faire attention à quel opérateur vous allez financer. » s’accordent tous sur un point : « L’entreprise de promotion immobilière va évoluer vers une société de services : nous devrons réfléchir à comment les immeubles sont connectés, quel chauffage, comment récupérer l’eau, les disponibilités du parking en journée, etc. », dépeint Olivier Cantrel. Dans les immeubles, le courant porteur ou le wifi remplace déjà progressivement la domotique filaire. « Le futur appartiendra aux spécialistes de la connectivité qui s’associeront avec des entreprises fabriquant des produits pour le bâtiment », pronostique Xavier Bringer. À Montpellier, un projet donne à voir ce que sera le bâti du futur : le quartier Eurêka, une ZAC de 39 ha à Castelnau-leLez, aménagée par la SERM et annoncée comme « connecté, solidaire et durable ». Hélénis a remporté le 1er lot, soit 100 logements, 3 000 m2 de bureaux et 1 000 m2 de commerces. Les travaux démarreront au 1er trimestre 2017. « Pour faire rentrer le numérique dans l’habitat, il nous fallait un projet phare qui soit un laboratoire vivant, déclare Laurent Villaret. Le montage de ce projet, qui sera aussi au service de la ville intelligente, est précurseur de l’avenir. » Les logements, bureaux et commerces seront interconnectés à une même plate-forme numérique, mise en œuvre par l’opérateur Engie (Ineo Digital et Cofely Ineo), choisi par la SERM. Ce portail proposera divers services aux résidents : conciergerie 2.0, comptage de l’énergie, réseau social de quartier, monitoring de la santé, gestion intelligente des parkings, etc. « Ces changements modifient vraiment les codes de notre métier, indique Laurent Villaret. Pendant au moins deux À LA UNE IMMOBILIER « L’AGENT IMMOBILIER DE DEMAIN ? UN INTÉGRATEUR DE SERVICES » © Christine Caville « L’agent immobilier 2.0… Vous l’avez vu, vous ? » La réflexion d’Alexis Melidonis, le président de la FNAIM LR n’est pas tant ironique que factuelle. Le monde traditionnel des agences immobilières a bel et bien pris un virage numérique et commencé à intégrer les stratégies « réseaux sociaux » par exemple, mais certaines résistances existent. « Le modèle n’est pas évident à trouver car nos métiers sont encore très techniques », affirme Alexis Melidonis. « On y vient, on est obligés, observe Bruno Cassin, agent immobilier à Frontignan et président de la FNAIM 34. Les réseaux sont plus à la pointe que les agences indépendantes. Mais certaines utilisent déjà, en clientèle, des tablettes et des logiciels full-web. » Le site internet www.bienici.com, lancé fin 2015 par la FNAIM et la Fédération des promoteurs immobiliers (1,5 millions de biens fin janvier 2016) est une nouvelle pierre à l’édifice numérique, avec l’ambition très claire de concurrencer les sites commerciaux comme Seloger.com. Inventer de nouvelles pratiques « L’agent immobilier de demain sera un intégrateur de services au bénéfice du client, du financement de l’achat jusqu’au déménagement, ajoute Alexis Melidonis. La visibilité internet et l’e-réputation de nos agences, qui rassurent le client, deviennent une question de survie ! Il faut aussi que le client puisse noter la relation qu’il a eue avec une agence, comme ça se fait dans 5 à 10 % des agences. » Les agents immobiliers ne feront pas l’économie de s’adosser encore plus au digital. Faute de quoi ils se feront rattraper par les acteurs qui, déjà, surfent sur la vague du numérique pour inventer de nouvelles pratiques, tels que Magilog ou Netacheteur (voir p.34), deux start-ups régionales dans les starting-blocks. ans, nous allons faire de la pédagogie sur l’utilisation de la plate-forme, pour voir comment la faire vivre et l’améliorer, et ainsi trouver un modèle économique pertinent. » VENDRE L’achat d’un appartement sur plans ou maquette physique, dans une bulle de vente a pris des rides. Après la généralisation des sites web, vitrines incontournables, les réseaux sociaux déploient leurs tentaculaires potentiels pour toucher un maximum de gens. « Nous avons créé un poste de community manager il y a six mois, couplé avec système de CRM, afin d’être très “push” sur les demandes d’information, déclare Laurent Romanelli, chez M&A Promotion. Du côté de Kalelithos, ce sont des ventes privées qui s’organisent, utilisant Linkedin et Facebook pour faire du « marketing viral ». Chez FDI, Mathieu Massot évoque une volonté de migrer vers le numérique mais se dit plus réfractaire aux réseaux sociaux : « C’est une vitrine supplémentaire mais l’humain reste 30 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON MARS 2016 le facteur-clef de succès. L’achat d’une vie ne se fait pas sur un clic ! ». Par ailleurs, le numérique vient aussi au secours de la commercialisation en faisant migrer la maquette numérique vers la visite virtuelle des appartements, plus séduisante. « On est au début d’une révolution, observe Xavier Bringer. Il faut que l’image soit belle, attractive et fidèle à ce qu’on vend. » Le groupe FDI a été le premier à utiliser la technologie développée par Âiko (start-up basé à Jacou (voir p.34), « séduisante mais encore coûteuse », selon Mathieu Massot. L’été dernier, le numérique est entré dans le show-room Hélénis Must, avenue Foch à Montpellier : des tablettes incrustées dans des tables permettent aux clients de se balader virtuellement dans leur futur appartement modélisé par Âiko, et même d’en changer les matériaux grâce à une matériauthèque virtuelle. « Aujourd’hui, on vend du réel à l’aide d’outils virtuels, mais ce n’est pas un argument de vente, c’est un outil d’accompagnement, de plaisir, de confort, assure Eva Lafaille, responsable marque & showroom. L’argument reste notre produit. » Testée sur le programme haut de gamme Palazzo di Luce, au Domaine de Caylus (Castelnau-le-Lez), la technologie a été déclinée sur la résidence classique Diva, dont le lancement commercial n’a pas encore eu lieu. Marc Pigeon, curieux mais pas forcément convaincu, nuance : « Nous avons utilisé la visite virtuelle sur une grosse opération. C’est intéressant mais je considère encore ça comme un gadget, qui probablement va s’améliorer. Mais selon moi, rien ne vaut l’appartement-témoin ». Le 2 février, Sylvia Pinel, alors ministre du Logement, et Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, lançaient une mission sur l’avenir des professions immobilières face à la révolution numérique. Les conclusions seront rendues en juillet 2016. À l’ère du smart-city, smartbuilding et carnet numérique du bâtiment, il est plus que temps de se poser les bonnes questions car l’immobilier 3.0 frappe déjà à la porte. CÉCILE CHAIGNEAU À LA UNE IMMOBILIER © Christine Caville Des start-ups qui bousculent les pratiques LKSPATIALIST, le foncier sur un plateau digital C réée en juin 2015 à Cap Omega (Montpellier), la start-up compte sept salariés. Sa première application, LINA, est un outil numérique inédit de prospection foncière, alimenté à 100 % en open data. « Disponible sur le web, elle permet de caractériser et d’évaluer le potentiel parcellaire bâti et non bâti sur l’ensemble d’un territoire, explique le fondateur Lahouari Kaddouri. Elle est aujourd’hui disponible sur le territoire de la métropole de Montpellier, avant les mises en service de 14 métropoles (toutes sauf Paris, NDLR) d’ici octobre 2016 : Toulouse en mars, Marseille en mai, Lyon, Lille, Nice, etc. » Les promoteurs y trouvent toutes les informations nécessaires en matière d’urbanisme : morphologie de la parcelle, contraintes liées à l’habitat, documents d’urbanisme (PLU, SCOT, PPR, 32 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON MARS 2016 etc.), réglementation. Aujourd’hui, six promoteurs l’utilisent : Angelotti Promotion, Pragma, AFC Promotion (Alexandra François-Cuxac, présidente nationale de la FPI), FDI, le bailleur social ACM et les Maisons Claude Rizzon. LKSpatialist propose également une veille foncière hebdomadaire portant sur l’ensemble des procédures en cours et des études urbaines réalisées au niveau des communes. Lever 1 M€ « L’application permet également d’exporter le plan de masse de toute parcelle au format vectoriel et à l’échelle pour une utilisation directe par les architectes, ajoute son inventeur. Autre possibilité : l’export de la cartographie de la situation d’une parcelle avec les éléments essentiels pour la commercialisation du projet. » Le diri- geant prépare une levée de fonds qui pourrait être bouclée en mai prochain. « Nous souhaitons lever 1 M€, précise Lahouari Kaddouri. L’objectif est de développer LINA sur les 14 grandes métropoles françaises avant que la concurrence n’arrive, ce qui nécessitera le recrutement d’une trentaine de personnes d’ici juin 2016, dont 20 dès avril. » Une 2e application, gratuite et à destination des particuliers, devrait sortir en mars 2016 sur la métropole de Montpellier : NOAM (nouvelle offre pour acheter-louer malin), axée sur la recherche d’un bien sur des critères de qualification du territoire (à 5 mn du tramway, avec une école à proximité, etc.) avant celle du bien lui-même, et qui a vocation à concurrencer le nouveau site internet de la FNAIM et de la Fédération des promoteurs immobiliers, www.bienici.com. C.C. IMMOBILIER © Âiko / Unbis À LA UNE MAGILOG NETACHETEUR Des chasseurs immobiliers connectés. C’est ainsi que se définit le service rendu par Netacheteur.com, une plateforme de services on-line, née à Montpellier et dédiée aux acheteurs immobiliers « en manque de temps ou éloignés du lieu d’acquisition », précise Frédéric Bourelly, son fondateur. Il annonce quelque 800 clients servis (sans dire combien de requêtes ont abouti). Ses 22 agents opèrent dans les grandes métropoles : 8 à Paris, les autres à Montpellier, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes. AMAPLACE Le service de conciergerie connectée, initialement destiné aux entreprises, intéresse de plus en plus les promoteurs immobiliers pour répondre aux nouveaux modes de consommation des résidents. Voilà deux ans déjà que Véronique Viffry, la fondatrice d’Amaplace à Montpellier, réfléchit à ce potentiel très important. Elle annonce notamment des « avancées » sur les programmes haut de gamme du promoteur montpelliérain Hélénis Must. Une prestation considérée comme un service supplémentaire différenciant. 34 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON MARS 2016 ÂIKO, la visite virtuelle comme si vous y étiez D epuis 2012, Âiko, start-up de 10 salariés, basée à Jacou (34), propose aux promoteurs immobiliers un outil virtuel consistant à modéliser en 3D les programmes immobiliers, leur environnement extérieur et l’intérieur des appartements. C’est FDI Groupe qui, le premier, a eu recours à cet outil de visite virtuelle, suivi par Hélénis, Hectare, Arcade ou Urbis. « Ceux qui l’utilisent en deviennent dépendants car cela les aide à vendre, affirme Benjamin Pérez, le fondateur d’Âiko. Nos concurrents, peu nombreux, font plutôt de la 3D figée… Fin 2016, nous sortirons de nouvelles lunettes Oculus Rift pour faire des visites virtuelles en immersion totale. Jusqu’à présent, le produit manquait de qualité. » Pour Hélénis Must, la visite virtuelle comprend une option « matériauthèque » qui permet au client de modifier à l’envi les matériaux des sols, équipements sanitaires ou ameublement de cuisine et salle de bain de son appartement. IDÉALYS, précurseur du smart-building M ichaël Lalande et son associé ont créé Idéalys il y a un an, à Cap Omega (Montpellier). La start-up développe des services logiciels pour le smart-building et la smartcity. Lauréate du challente Big Data 2015, leur technologie se décline aussi dans l’immobilier. « Nous sommes positionnés sur l’internet of services IoS, et non l’internet of things IoT, explique Michaël Lalande. L’objectif est d’offrir un catalogue de services numériques aux résidents d’un programme immobilier, comme par exemple la préconisation d’horaires de départ et d’itinéraires pour se rendre en ville en évitant les embouteillages. » Idéalys déploiera son premier projet smart building à Montpellier d’ici fin 2016. © Edouard Hannoteaux Créée en 2014 au BIC Innov’Up (Nîmes), Magilog propose Prosp’IMMo, un logiciel destiné aux agents immobiliers et alimenté par des données cadastrales enrichies, afin de faciliter la prospection de foncier à bâtir ou de maisons. « Plus de prospection aléatoire pour cibler les biens à démarcher, mais un vrai gain de temps et un meilleur taux de retour », promet l’un des cofondateurs, Benjamin Margel. La start-up, qui lance la commercialisation en mars 2016, couvrira dans un premier temps les territoires commandés uniquement. Michaël Lalande À LA UNE IMMOBILIER Marché immobilier : les bons crus 2015 et 2016 © Christine Caville Après quatre années moroses, les marchés immobiliers en région repartent à la hausse. L’année 2016 devrait être au moins aussi bonne que 2015. Le nouveau quartier Roque Fraisse à Saint-Jean-de-Védas (34) L ’embellie pour le secteur immobilier a pris un tour concret en 2015, notamment sur le marché du neuf. « Sur la région de Montpellier, on enregistre 3 773 ventes au détail en 2015, soit une augmentation de 52 % par rapport à 2014, observe Yohan Breuil, directeur de l’agence Adéquation à Montpellier. C’est une bonne nouvelle, on revient au niveau de 2011. » Un satisfecit exprimé également par le président des promoteurs immobiliers du Languedoc-Roussillon, Xavier Bringer : « Montpellier devrait finir dans le top 3 des métropoles françaises en terme de reprise… 2014 avait été mauvaise. Quand les promoteurs ont mis leurs programmes en marché en 2015, la clientèle était là ». Le marché montpelliérain a été réalimenté de 4 210 logements nouveaux (3 000 les années précédentes). Le dispositif de défiscalisation Pinel, plus séduisant que le Duflot, les taux d’intérêt bas et la révision du zonage ABC ont contribué à la reprise. Outil de production écorché Parmi les performances notoires : une nette augmentation des ventes à propriétaires occupants sur l’aire montpelliéraine. « Quatre logements sur dix, un chiffre jamais atteint », observe Yohan Breuil. La part des investisseurs reste néanmoins de 63 %. Quant aux prix, ils se maintiennent : 3 790 €/m2 en prix moyen. L’année 2016 devrait être de la même veine favorable, même si quelques difficultés subsisteront. 36 OBJECTIF LANGUEDOC-ROUSSILLON MARS 2016 « Ce sera la 1re année de la reprise réelle pour le BTP, observe Xavier Bringer. Mais l’outil de production a été écorché et les entreprises ne pourront pas réinvestir de manière forte. Ce qui risque de se solder par un décalage du lancement d’opérations… L’autre difficulté sera le manque de visibilité sur le foncier constructible, malgré les efforts de certains acteurs comme la SERM, qui s’est engagée à remettre 1 900 logements sur le marché en 2016. Mais l’aménageur ne fait que 50 % du marché. Or sur le reste, on est souvent bloqué par les recours ou des contraintes inondation. Rien que sur l’aire de Montpellier, entre 200 et 300 M€ sont bloqués chaque année ! » Reprise sur l’ancien « Dans l’ancien, la reprise est là aussi mais pas aussi nette que dans le neuf », constate Alexis Melidonis, président de la FNAIM LR. Le marché est encore un peu crispé à cause du manque de capacité d’autofinancement des ménages, malgré les taux d’intérêt bas, et des banques encore frileuses ». Quant au PTZ, étendu à l’ancien au 1er janvier 2016, il permet aux primo-accédants de disposer d’un apport qu’ils n’ont pas, mais les professionnels s’inquiètent du pourcentage (25 %) trop important, selon eux, des travaux à réaliser pour être éligibles au prêt. Autre inquiétude soulevée par Bruno Cassin, le président de la FNAIM 34 : « Le grignotage de la rentabilité des investisseurs ». CÉCILE CHAIGNEAU LE NEUF EN DEHORS DE MONTPELLIER > Région de Béziers • 308 ventes (333 en 2014, 850 en 2011) : marché atone, peu alimenté (400 logements mis à la vente). Les opérateurs sont frileux, concurrencés par la maison individuelle en périphérie biterroise. • 60 ventes à propriétaires occupants seulement • Prix moyen : 2 850 €/m2 (stable) > Région de Sète • 350 ventes (238 en 2014, 480 en 2011). Quelques opérations, notamment en accessions à prix maîtrisé, ont bien dynamisé les ventes. • 320 logements mis à la vente (200 en 2014) • 54 % à investisseurs, 46 % à propriétaires occupants • Prix moyen : 3 070 €/m2 (en baisse) > Région de Nîmes • 315 ventes (198 en 2014). Un redémarrage en douceur, mais le marché manque toujours d’offre. • 380 logements mis à la vente • Prix moyen : 3 070 €/m2 (stable) > Région de Perpignan • 402 ventes (388 en 2014, 800 en 2011. Les mises en vente (350 logements) sont deux fois moins importantes que les années précédentes. Le marché s’est déplacé vers la zone littorale. • Prix moyen : 2 666 €/m2 (le plus bas de la région) > Région de Narbonne • 127 ventes (267 en 2014). Marché quasiment inexistant. • Prix moyen : 2 900 €/m2. Chiffres 2015. Source : Adéquation.