La valorisation du bénévolat

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La valorisation du bénévolat
Valoriser son bénévolat
Selon les méthodes de valorisation, le bénévolat pourrait représenter entre 0.9 % et 1.9 % du PIB. La
chercheuse Viviane Tchernonog l'estime à près de 40 milliards d’euros en France, soit 1/3 de la valeur
ajoutée créée par le secteur associatif. Adhérer à une association, au-delà d’accéder à ses services, c’est
soutenir le projet. Devenir bénévole est un pas de plus.
Les bénévoles font don de leur temps de manière désintéressée, sans attendre de valorisation en retour.
Pourtant ils sont bien la richesse de nos associations : ils constituent l'essence même du modèle associatif et, sans eux, la plupart des projets seraient irréalisables.
Valoriser cette richesse permet que la personne se sente intégrée au projet, en lui donnant un statut
reconnu par tous. Cela permet également que l'ensemble de ces engagements soient reconnus à
l’extérieur et démontre la réalité de l'ancrage social de l'association. Il est donc indispensable de donner
systématiquement un éclairage sur le rôle des bénévoles à l’occasion des comptes rendu, articles,
reportages internes et externes. Il est aussi intéressant de prévoir des focus de communication sur tel ou
tel bénévole afin de permettre au grand public de se reconnaître et créer ainsi des vocations.
Mesurer l'impact économique du bénévolat dans l'activité de l'association permet d’aller plus loin.
Cet exercice a souvent lieu à l’occasion de demande de subvention puisque un certain nombre de
financeurs potentiels intègrent dans les budgets provisionnels les dons en nature et le bénévolat.
Quels sont donc les outils pour mesurer le bénévolat ?
Les deux grand postes de dépense pour un bénévole sont les frais de déplacements et le temps passé.
D'autres frais existent (téléphone, etc.) mais peuvent donner lieu à interprétation. On préférera donc les
traiter autrement.
Les déplacements et les frais qu'ils engendrent sont traduits comptablement par l’émission de fiches de
frais qui pourront, soient être remboursés au bénévole, soient être abandonnés en don à l'association
mais dans tous les cas valorisés en compatibilité générale et analytique.
A faire :
 Prévoir des outils normalisés de fiches de frais ou de saisie (espace web dédié) ;
 Identifier chaque année le taux retenu par l'association pour le remboursement ;
 Se rapprocher des taux de l'administration fiscale pour éviter tout litige avec L’URSSAF.
Il est également possible, si l'association répond aux critères d’intérêt général ou est reconnue d'utilité
publique, d’enregistrer en comptabilité les formulaires CERFA d'abandons de don remis aux donateurs
(avec déduction fiscale éventuelle pour le donateur). Il faut noter que cela n'a pas d'impact sur le résultat
net mais éventuellement sur le résultat d'exploitation, les abandons de dons étant considérés en comptabilité en produits exceptionnels. Le fait de mettre en place une telle procédure peut sembler lourd et doit
faire l'objet d'un protocole détaillé avec un référent bénévole ou salarié. Mais il est un levier important
pour encourager les bénévoles à transmettre à l'association le temps passé, ce qui va être facilité si on
intègre les deux demandes.
Le temps passé bénévolement ne peut pas être entré en comptabilité.
Mais on peut mettre en place des outils simples permettant de calculer le temps d’apport bénévole en faisant des fiches de présences pour chaque réunion, action, manifestation des bénévoles (attention à ne
pas confondre l'action du bénévole pour l'organisation et la présence de l'adhérent).
Tout ce qu'un bénévole fait dans le cadre d'une action de l'association de façon individuelle (préparation
de réunion, écriture de rapport, aide administrative, …) est souvent, au mieux sous-évalué, et au pire
oublié. Il est donc intéressant de mettre en place des outils simples permettant de comptabiliser le temps
passé par chacun au service du projet. La règle courante pour le chiffrage est de prendre le taux horaire
du smic. On peut regretter que ce soit largement sous-évalué mais cela a l'avantage d'éviter de devoir
réaliser des barèmes différents et surtout de risquer des contestations.
Si ces chiffres ne sont pas repris en comptabilité on pourra néanmoins les intégrer aux bilans d'activité de
l'association.
On pourra également à partir des totaux d'heures fournir un autre indicateur en calculant facilement le
nombre d'emploi temps plein.
« Indépendamment de l’intérêt qu’elle représente d’un point de vue strictement économique, l’attribution
de valeur monétaire au travail bénévole est une étape importante vers la reconnaissance de l’utilité
sociale de l’action des associations. » (Mathieu Hély, 2009).
Exemple de Picardie Nature en quelques chiffres
En 2013
Bénévoles: 37 équivalents temps plein réalisés
pour 17 salarié-e-s en équivalent temps plein
973 000€ de bénévolat valorisé, pour 793 000€ d’assiette subventionnable
sur l’Observatoire, les phoques, la protection de la faune, l’environnement et l’animation
33 000€ d’abandon de frais
Le bénévolat « finance » plus de la moitié des actions de l’association.
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