Arc-en-ciel - Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de

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Arc-en-ciel - Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de
Le JOURNAL des BÉNÉVOLES
de l’Institut de réadaptation
Gingras-Lindsay-de-Montréal
VOL.18 N.4
NOV - DÉC 2011
Le bénévolat
Un cadeau pour la santé !
Par Marie-Annik Murat
Sommaire
Le bénévolat un cadeau
pour la santé !
Par Marie-Annik Murat
1
Les sourires de Nicole
AIV : 10 ans déjà !
2
Chronique Histoire
Des arpents de neige… ou…
du sucre?
Par Daniel Pourchot
3
Les fêtés de novembre,
décembre et janvier
3-5
Au coin de la formation
L’art d’établir un lien
véritable
Par Laurence Derennes
4
Cœur de bénévole
Rose de Picardie
Par Raymonde Bayard
6
Comment combler les lacunes…
Par Colette Clo
8
Jos B… y voit un magnifique
travail d’équipe
Par Jean-Guy Thibaudeau
10
Fonctionnel, le Père Noël
Conte de Noël par Jean Vegman
12
Bonjour ! Comment allez-vous ? C’est la
question que nous posons spontanément
en rencontrant quelqu’un car nous
savons tous que la santé est le bien le
plus précieux.
La « distribution » est souvent inégale,
voire injuste, mais veiller à son capital
santé est l’objectif commun. Face aux
« accidents » de la vie, ou à son évolution
normale, nous sommes tous confrontés
à ce défi : Comment rester en forme ?
D’après les spécialistes médicaux, les
principaux facteurs bénéfiques à la santé
sont l’activité physique,
psychique et sociale. Certes,
le niveau de ces trois activités
varie considérablement
d’un individu à l’autre,
mais une faiblesse dans
un domaine peut être
compensée par une force
dans un autre. Chacun
d’entre nous a un potentiel,
souvent insoupçonné,
profitable à tous, y compris à
soi-même. C’est ce que l’on découvre
dans la vie active et… dans le bénévolat
considéré par tous comme une activité
altruiste mais parfois dénigré par ses
détracteurs qui y verraient un côté
«opportuniste ». On le ferait, paraît-il pour
soi… Et pourquoi pas, aussi, pour soi ?
bénéfiques procure un sentiment de
satisfaction, d’estime de soi. Or, il est
prouvé scientifiquement que toute pensée
positive produit une réaction : le taux de
cortisol (hormone du stress) diminue ce
qui a un effet régulateur sur le métabolisme et renforce le système immunitaire,
principal frein aux infections.
Après études, des chercheurs de
l’Université d’Harvard démontrent que
se dévouer aux autres produit les mêmes
effets que la pratique du yoga, de la
spiritualité, de la méditation en
déclenchant le processus suivant : Votre
cerveau libère, entre autres,
des endorphines, de la
dopamine, de l’ocytocine,
de la vasopressine et
même... du monoxyde
d’azote. Tous contribuent
au sentiment de satisfaction,
au ralentissement du
rythme cardiaque, à la
diminution de la pression
sanguine donc à la
réduction du stress. Les
recherches précitées, et bien d’autres,
attestent que les personnes qui aident
d’une manière régulière sont plus
satisfaites de leur vie, sont en meilleure
forme et plus résistantes aux crises
existentielles et aux maladies.
Selon les chercheurs universitaires,
le bénévolat influe sur ses bénéficiaires
mais aussi sur ses acteurs. Nicole
Andersen, chercheuse à l’Université de
Toronto, avance qu’il serait associé,
chez les bénévoles aînés, à des taux
moins élevés de mortalité, de fracture
de la hanche et à l’amélioration de la
vitesse de marche.
Pour conclure, donner un peu de son
temps aux autres améliore la santé
et favorise la longévité. Comme le
souligne un proverbe chinois : « Rendre
service aux autres, c’est se rendre service
à soi-même ». De plus, un bénévole
épanoui, en bonne santé est toujours
efficace et participe donc activement
au bien-être de tous. Il en résulte une
augmentation du… capital social.
Aider les autres et constater que son
potentiel peut être utilisé à des fins
Sans oublier qu’un bénévole heureux est
un bénévole contagieux !
Les sourires de Nicole
Dix ans déjà!
Par Nicole Daubois
Où étiez-vous le 5 décembre 2001 ? Date
mémorable s’il en est une !
Quoi ? Ça ne vous dit rien ? Et pourtant !
Nous étions quelques centaines, dont de
valeureux représentants de l’Institut, à
célébrer l’Année internationale des
bénévoles lors d’un colloque organisé par
l’Association des gestionnaires en ressources
bénévoles. L’AIV, pour Année internationale
des bénévoles, a été décrétée en 2001 par
l’ONU et c’est à travers le monde que le
bénévolat fut célébré, souligné, encouragé
par diverses activités, publications et même
des recherches scientifiques !
aux employés afin de les informer et de les
sensibiliser à l’action des bénévoles dans
notre milieu.
leur capacité à «faire» et à «être». Solidaire
par leur engagement, leur assiduité.
J’ajouterais aussi reconnue.
C’est ainsi que, sur l’heure du dîner, le jeu
«Les détecteurs de mensonges» fut recréé.
Les participants devaient bien sûr donner
trois affirmations (dont un mensonge)
ayant un lien avec le bénévolat. Y avaient
participé, entre autres, le Dr Jean Fleury et
Guy Laurion (président du syndicat). C’est
ce dernier qui avait remporté le trophée du
meilleur menteur sous les applaudissements
de la foule.
La réputation des bénévoles n’est plus à faire
à l’Institut. Les bénévoles font partie de la
famille et sont reconnus et appréciés pour
tous les services offerts. Ce ne sont pas de
vains mots. Je reçois tous les jours des
témoignages d’employés, de patients qui
disent combien un simple geste leur a fait
plaisir, a fait une différence dans leur
journée. Lors du colloque en 2001, nous
avions invité les participants à compléter la
phrase suivante : «Je suis bénévole parce
que...» en voici quelques témoignages :
Il y avait eu aussi un Quiz où se sont affrontés un représentant de chaque programme
clientèle. Ils devaient répondre à des
questions portant sur le bénévolat.
C’est aussi dans la foulée de l’AIV que fut
créé le Réseau de l’action bénévole du
Québec (RABQ) qui a pour mission de
regrouper les organismes qui sont,
eux-mêmes, des regroupements de
bénévoles afin de les consulter et aussi de les
aider à se développer en mettant à leur
disposition un réseau et des outils de
promotion, d’organisation et de gestion.
Encore plus près de nous, l’AIV fut le
prétexte pour organiser, à l’Institut,
diverses activités s’adressant principalement
2
ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011
« L’on ne possède vraiment que ce que
l’on donne » ;
Un faux repor« Ayant tellement reçu dans la vie, je dois
tage télé fut
en remettre un peu à ceux qui en ont
« tourné» à la
besoin. Finalement, c’est encore moi qui
cafétéria au
reçois » ;
cours duquel des
employés
« La solidarité c’est le carburant de la
témoignaient de
machine humaine » ;
leur engagement
bénévole ici ou
« Ça me garde l’esprit ouvert et le cœur
ailleurs… Bref, ce
au chaud » ;
fut une semaine
riche en activités
« Je me sens utile et je ressens la chaleur
et en émotion
des gens ».
sous le thème :
«Parce que
Le temps a passé… Dix ans déjà. Mais je
j’aime ça!».
suis convaincue que certaines choses ne
changent pas. Ainsi en est-il des motivations
Qu’en est-il aujourd’hui ? Je dirais que c’est
des bénévoles, pour le plus grand bonheur
une équipe de bénévoles solide et solidaire ! des bénéficiaires de l’Institut !
Solide par leur expérience, leur formation et
Chronique histoire
Des arpents de neige…
ou… du sucre ?
Joyeux
anniversaire
Par Daniel Pourchot
Les fêtés de novembre
Le titre de cet article fait allusion aux
conséquences désastreuses – pour la
France – de la Guerre de Sept Ans et qui
furent sanctionnées par le Traité de Paris,
signé par l’Angleterre, la France et
l’Espagne, le 10 février 1763.
Pendant cette guerre, qui fut sans doute la
plus funeste dans l’histoire de la France, les
forces de ce pays furent mobilisées surtout
sur le continent européen, ce qui permit
à la marine britannique, très puissante
alors, d’attaquer et de conquérir la plus
grande partie des possessions coloniales
françaises d’Asie, d’Afrique et – ce qui nous
intéresse ici – d’Amérique du Nord.
Ce qui étonne peut-être encore, c’est que
l’Angleterre n’était pas très tentée par ce
que l’on appelait alors La Nouvelle France,
et aujourd’hui le Canada. En effet, ces
territoires immenses et peu peuplés
souffraient d’un climat rigoureux et
n’avaient alors jamais rapporté les richesses
qu’on pensait obtenir de ces colonies.
C’est ce qui incita Voltaire à user de la
description méprisante «d’arpents de neige»
en parlant du Canada. Il faut reconnaître
d’ailleurs que le gouvernement royal n’avait
jamais fait de gros efforts pour assurer le
peuplement et la croissance économique de
ce pays.
Plus au Sud il existait pourtant des colonies
qui, elles, enrichissaient leurs propriétaires
locaux ou métropolitains, c’était le cas
surtout de Saint-Domingue, une île prospère
des Caraïbes, qui produisait en abondance
le sucre et ses riches dérivés. Le vainqueur
britannique aurait aimé mettre la main sur
cette île séduisante. Mais voilà…
Voltaire, était devenu un ami de Choiseul et
insista auprès de celui-ci afin de faire
accepter aux Anglais les arpents de neige
plutôt que Saint-Domingue que ces derniers
convoitaient. Pourquoi ? Eh bien ! Il se
trouve qu’une bonne partie de la fortune de
ce grand écrivain était produite par le «trafic
triangulaire». À Voltaire, cela lui permettait
de charger toutes sortes de bricoles sur des
vaisseaux se rendant de ports français à des
escales africaines ou lesdites bricoles étaient
vendues à des rois indigènes qui les payaient
en livrant bon nombre de leurs sujets qui
étaient ensuite vendus comme esclaves aux
planteurs de Saint-Domingue entre autres.
Le gain de cette vente permettait d’acheter
les produits locaux, dont le sucre et le rhum
expédiés et vendus en France à haut prix.
On peut penser que la fortune ainsi acquise
a permis à Voltaire d’édifier le château de
Volney qu’il fit construire près de la frontière
suisse pour sa sécurité.
«C’est la faute à Voltaire», en partie au
moins, peut-on dire en pensant aux Canadiens (Québécois aujourd’hui) qui, depuis
deux cent cinquante ans luttent pour
devenir une nation libre, un état souverain.
Au reste, les villes du Québec se sont peu ou
pas données de rue Voltaire, sinon dans le
quartier récent au Nord de l’île de Montréal,
qui s’est donné des rues qui rappellent
quelques écrivains ou savants du XVIIème
siècle français. Comment ne pas comprendre cette…discrétion !!
06-11
Alexander Lachapelle
11-11
Ali Sidibé
14-11
Fannie Péloquin
16-11
Christelle Aikous
18-11- Gygiola Caceres
18-11
Chloé Bergeron
23-11
Stéphanie Ly
24-11
Pascal Lapointe
26-11
Héloïse Paré
28-11
Daniel Pourchot
Les fêtés de décembre
01-12
Christian Murie
01-12
Carolina Bulat
21-12
Line Fournier
23-12
Laurence Chapdelaine Pilon
27-12
Robert Perrin
François-Marie Arouet, mieux connu
sous le nom de Voltaire
Le duc Etienne-François de Choiseul était
alors le principal ministre de La France et fut
le négociateur et signataire du Traité de
Paris. Lors, François-Marie Arouet, dit
3
Au coin de la formation
Par Laurence Derennes
En novembre dernier, des bénévoles ont
eu l’opportunité d’assister à un atelier de
formation animée par Louise Côté, ayant
pour thème «L’art d’établir un lien
véritable avec les usagers et d’améliorer la
qualité de présence». En voici un résumé.
« L’essentiel ne se trouve pas dans les
techniques et les méthodes, il est dans la
qualité de la présence et l’authenticité du
contact, dans la clarté de l’intention et
l’intensité de l’attention » (Thierry Janssen,
médecin). Pour établir une relation et créer
un climat de confiance, certaines conditions
doivent être remplies :
1.
2.
3.
4
Le non jugement : C’est écouter
l’autre sans interférer avec notre
vécu ou nos histoires personnelles.
C’est respecter son identité, c’est
savoir et accepter notre différence.
La rencontre de l’autre dans son
monde : Il nous arrive parfois de
dire de quelqu’un avec qui nous
n’arrivons pas à dialoguer : « nous
ne sommes pas sur la même
planète ». Cette phrase prend ici
tout son sens. Pour communiquer
avec quelqu’un, il faut accepter, au
moins un certain temps, sa façon
d’envisager les choses et sa vision
du monde. Il existe autant de
manières de voir le monde que
d’empreintes digitales. L’éducation,
les blessures de la vie, tout nous
différencie les uns des autres.
Le respect de la dignité : La
personne est et reste un être
humain, qu’elle ait des problèmes
mentaux ou moteurs. Quelles que
soient ses difficultés, l’individu ne
perd pas de sa valeur.
ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011
être plus dynamique face à une
personne passionnée) ;
La synchronisation est une des techniques
les plus efficaces de la communication.
Elle est d’ailleurs pour une large part innée,
inconsciente, puisque c’est sans doute une
des premières choses que nous apprenons.
Un bébé qui répond au sourire de sa
maman ne fait rien d’autre que de se
synchroniser sur les mimiques du visage
de sa mère mais aussi sur ses émotions.
Se synchroniser, c’est adopter le mode de
communication de l’autre ou tout au moins
s’en approcher. C’est en quelque sorte se
brancher sur la même longueur d’onde.
Observation et écoute de son interlocuteur
permettent de se synchroniser :
1.
sur le niveau de langage de notre
interlocuteur (ne pas avoir un
langage sophistiqué avec une
personne dont le langage est
simple et inversement) ;
2.
sur ce que ressent notre
interlocuteur (utiliser un ton calme
et posé face à une personne calme,
sur les postures et la gestuelle de
notre interlocuteur (adopter des
positions du corps proches des à
positions du corps de notre
interlocuteur, se croiser les bras ou
être assis ou se croiser les jambes).
Il ne s’agit en aucun cas de singer notre
interlocuteur mais de lui renvoyer en quelque sorte une image en miroir de lui-même.
3.
Le regard reste le signe non verbal le
plus évident de la réelle attention envers
l’autre. Essayez de suivre une conversation
les yeux rivés au plafond et le résultat ne se
fera pas attendre. Un « tu m’écoutes ? »
ou « mes propos ne t’intéressent peut-être
pas ? » risque de vous parvenir sans tarder.
Bien sûr, on donne à la mesure de ce
que la personne est capable de recevoir :
Parfois, regarder l’autre dans les yeux peut
le gêner à cause de sa culture ou de sa
timidité. Les qualités principales de la
personne en relation d’aide sont au
nombre de trois :
C'est avec engouement
que les bénévoles ont
assisté récemment à
un atelier de formation
des plus intéressants.
1.
La force, autrement dit, c’est
l’intégrité morale ou encore c’est
avoir le courage de ses opinions ;
2.
La compassion ou encore la
tendresse, la douceur. Il s’agit de
cette capacité de soulager la
souffrance d’autrui ;
3.
Le sens de l’humour qui permet
dans maintes situations de
dédramatiser. Bien sûr, il doit être
utilisé à bon escient.
Les relations interpersonnelles sont
pimentées par de nombreux sentiments :
la joie, la surprise, la peur, la colère… voire
l’agressivité. Les déclencheurs d’agressivité
sont multiples. Citons quelques exemples :
la frustration ; l’absence de contrôle sur une
situation ; le non-respect des distances
sociales ; l’absence de confidentialité ; un
environnement inadéquat (il gèle, il fait trop
chaud, la faim sans avoir rien sous la main
pour se rassasier) ; l’incompréhension et
l’absence d’information ; l’injustice ou le
sentiment de ne pas être traité comme les
autres… En fait, à la base de l’agressivité se
trouve toujours une valeur violée.
Selon le philosophe grec Zénon « Si le
créateur nous a donné deux oreilles et une
bouche, c’est pour qu’on passe deux fois
plus de temps à écouter qu’à parler ».
Pourtant qui d’entre nous écoute plus qu’il
ne parle ?
Écouter paraît simple. Mais cela exige une
forte concentration car les sources de
distraction sont nombreuses : on pense à ce
qu’on va dire, on laisse nos préjugés colorer
notre écoute, on saute aux conclusions
avant d’entendre la fin de l’histoire, on relie
tout ce que dit l’autre à nos propres expériences.
L’écoute n’est donc pas un état passif. Elle
regroupe un ensemble d’actions orientées
vers la compréhension. Un hochement de
tête, un sourire, un regard interrogateur,
quelques mots comme « mm, mm » sont
des actions simples aux nombreux effets
bénéfiques : elles permettent de rester
concentrés et encouragent la personne à
poursuivre.
Il en va de même lorsque nous répétons le(s)
dernier(s) mot(s) prononcé(s) ou un (ou un
groupe de) mot(s) significatif(s) (réitération).
Témoigner notre attention ne suffit pas
Comme nous venons de le voir, les causes de toujours. Réexprimer de manière simple et
l’agressivité sont multiples, mais
concise ce que pense (reformulation) ou ce
que faire concrètement face à une personne que ressent (reflet) la personne permet de
agressive ?
clarifier et stimuler la communication. On
évite ainsi les malentendus. Il est parfois
important d’inviter la personne à se centrer
1. D’abord, faire parler la personne
des faits (que s’est-il passé
sur un point (focalisation), ce qui se fait
aujourd’hui ?) ;
souvent par des questions.
2.
Puis, la faire parler de ses
sentiments (comment vous
sentez-vous ?) ;
3.
Ensuite, lui demander ce dont
elle a besoin ;
4.
Enfin, voir comment on peut
l’aider.
Pour finir, il été question d’écoute active.
Ce sujet ayant été déjà développé en février
dernier, je vais être succincte.
D’ailleurs, lors d’une écoute active,
les questions ouvertes (qu’est-ce
que, comment, en quoi ?) sont
préférables aux questions fermées
car elles permettent à la personne
d’approfondir ses idées plutôt que
de répondre simplement par oui
ou par non.
Dans la vie de tous les jours, entre amis
ou entre collègues, autour d’une tasse de
café, ne pas savoir communiquer n’aura
pas forcément des conséquences fâcheuses. Mais il est des moments où une
bonne communication est nécessaire. Et
ces moments, parce qu’ils ne sont pas
toujours légion, ne sont pas « naturels ».
Mais que signifie « naturel » ? Naturel,
c’est ce que l’on connaît bien, ce que l’on
maîtrise. Mais faire du vélo était-il naturel
lors du premier coup de pédale ? Comme
dit Paul Valéry « Le naturel se travaille ».
Les outils pour établir une relation de
confiance ou pour avoir une bonne
écoute existent : il faut juste savoir s’en
servir…. À nous de jouer !
Joyeux
anniversaire
Les fêtés de janvier 2012
09-01
Corinne Prairie
12-01
Nang.Soung.Tuc Bui
13-01
Bénédicte Boulet
16-01
Léola Poitras
19-01
Louisa Rojo
21-01
Claudia Harrison-Boulay
27-01
Marie-Josée Leclerc
27-01
Laurence Derennes
28-01
Alejandro Hernandez
31-01
Edouard Tanguay
31-01
Louise Laroche
5
Coeur de bénévole
L’occasion était belle et j’en ai profité.
Rose de Picardie
Par Raymonde Bayard
Quand notre « Cœur de bénévole », Isabelle Kliber, m’a appris qu’elle était originaire de Picardie, tout de suite
me sont revenus à la mémoire et aux lèvres la musique et les paroles de la chanson nostalgique d’Yves Montand :
« Rose de Picardie »
Souviens-toi, on parlait de la Picardie
Et des roses qu’on trouve là-bas…
Tous les deux amoureux, nous avons
dansé
Sur ces roses là…
Et voilà pour le titre de cette rubrique !
5
Isabelle Kliber est montréalaise depuis
2003. Elle a quitté sa Picardie natale pour
voir du pays, séduite, comme beaucoup de
compatriotes, par la fascinante Amérique
et dans ce cas par le Québec. Ironie de
l’Histoire, ces mêmes « arpents de neige »,
jadis dédaignés par Voltaire et son Roy
(voir l’article de Daniel Pourchot), suscitent
maintenant les rêves et les projets des
Français d’aujourd’hui… Outre l’évasion,
l’usage du français ainsi que la réputation
justifiée d’une société accueillante et
généreuse ont compté dans son choix
d’un nouveau pays.
Isabelle Kliber, notre rose de Picardie
6
ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011
La nouvelle venue, avantagée par un visa
de résidente permanente, n’a pas eu de
difficulté à se trouver du travail. Employée de
bureau à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, elle est satisfaite de son
emploi, de ses relations avec ses collègues,
de l’ambiance. Il faut remarquer qu’elle
semble une personne discrète, paisible,
simple, pas du tout « chichiteuse ». Au
téléphone, lorsque j’ai pris contact avec elle
pour notre entrevue, j’ai noté la voix jeune,
enjouée, le propos sans façon et conciliant.
Coeur de bénévole (suite)
Pourquoi le bénévolat ? Elle n’en avait pas
fait avant. Comme pour plusieurs nouveaux
venus, c’est un moyen d’intégration. Elle
avait noté, en cours de procédure
d’immigration, qu’il était fait mention de
bénévolat et en avait déduit que cela
comptait comme « valeur » dans la société
d’accueil. Elle s’est empressée de trouver
un « poste » de bénévole. Elle démarre dans
un Centre d’Écoute ; elle y reste plusieurs
mois.
Ses explorations sur Internet lui font
découvrir l’Institut Gingras-Lindsay.
Quelle chance ! Elle souhaitait un lien avec
l’Université de Montréal. Elle ne pouvait
pas mieux tomber : l’Institut est un partenaire de cette Université ; c’est un hôpital
et elle travaille à la faculté de médecine.
Enfin, autre avantage appréciable : il est
situé dans Côte des Neiges, justement le
quartier où elle demeure. Isabelle pose sa
candidature, rencontre Nicole et, acceptée,
commence dans le secteur « Loisirs ».
Elle s’y plaît.
Au bout de six mois, à la demande
de Nicole, elle est mutée à
« l’Accueil des nouveaux
bénéficiaires ».
Pas de problème, elle s’adapte à cette
nouvelle activité et y trouve des avantages :
pas de monotonie puisque d’une soirée à
l’autre elle rencontre des patients différents
qui posent des questions diverses. Elle
constate l’effet bénéfique de ces visites qui
renseignent, font diminuer le stress des
patients et des parents. Ils sont rassurés en
apprenant tous les services offerts et sont
toujours favorablement impressionnés par
l’équipement dédié à la réadaptation.
Isabelle n’est pas nostalgique de son pays
natal et de sa famille et pour cause : deux
fois l’an elle visite les siens. Sa prochaine
visite, habituellement pour Noël et le Nouvel
an, est devancée cette année au début de
novembre pour fêter son anniversaire.
Isabelle se prête de bonne grâce à
notre entrevue. Aimable, attentive,
parfois enjouée, elle n’est pourtant
pas démonstrative. Conciliante, elle
accepte volontiers un point de vue
sans y opposer le sien.
Elle reste réservée pourtant tout en se
montrant accueillante. Seule à Montréal,
elle dit ne pas s’ennuyer. Bien au fait de
l’actualité, ses loisirs sont à l’image que
je me fais d’elle : paisibles, sans exubérance.
Ils sont de nature culturelle : cinéma,
théâtre, musée, visites d’expositions,
spectacles, entre autres ceux du « Festival
juste pour rire ». Elle apprécie l’humour de
ces spectacles moins piquant que celui des
franco-français dont les traits acérés visent
souvent des personnes alors qu’ici ce sont
les situations qui sont ciblées. Isabelle ne
pratique pas de sport, elle s’y intéresse à
l’occasion.
Critique au sujet de ses préparations, elle ne
réussit jamais les plats typiques du terroir –
entre autres la réputée « Ficelle Picarde »qui dit-elle n’ont jamais le même goût que
là-bas, au pays.
Ses projets ? Isabelle n’en a pas pour le
moment. Sa situation actuelle, personnelle
et professionnelle lui plaît ; elle n’envisage
pas de changement. Si cela se présentait,
en femme conciliante, elle accepterait et
saurait se faire à une nouvelle situation
C’est là, vraisemblablement, un trait de son
caractère : s’adapter au changement.
Il en va de même pour le bénévolat, elle
accepterait de changer d’activité si,
précise-t-elle, Nicole le lui demandait.
À ce sujet, Isabelle, réservée tout au long
de notre entretien, s’anime et ne tarit pas
d’éloge à propos de Nicole, du souci, du
soin, des attentions qu’elle prodigue aux
bénévoles. C’est sans contredit une raison,
pas la seule, mais certainement importante
de sa fidélité à son engagement bénévole
à l’Institut.
Gourmet et gourmande elle a le physique de
ceux qui apprécient les bons plats et leur
font honneur sans complexe. Elle cuisine un
peu elle-même mais ne se considère
pas comme un cordon bleu !
7
Comment combler
les lacunes, suite et fin
Par Colette Clo
Nous avons vu, dans l’article précédent,
les résultats d’une enquête sur les
difficultés que rencontrent les organismes
pour attirer des bénévoles.
Cette situation peut paraître facile à
expliquer et à comprendre mais elle est
parfois beaucoup plus difficile à vivre sur le
terrain. Elle peut être très traumatisante pour
certaines personnes.
Le but de l’enquête était d’analyser les
causes mais également d’élaborer une série
de conseils pour aider au recrutement.
Dans le passé, les bénévoles occupaient un
monde que je qualifierais de parallèle au
monde du travail. Avec le temps, à cause
des besoins et du manque de ressources,
on a commencé à voir des bénévoles remplir
des fonctions au sein même du monde du
travail. Les cas d’exception sont devenus
des situations courantes et un problème
sérieux est apparu : qui est bénévole et qui
ne l’est pas ?
Pourquoi cette question est-elle importante ?
Je dirais qu’il y a trois raisons :
Tout d’abord, la personne qui agit en tant
que bénévole n’a pas les mêmes motivations qu’une personne qui exécute son
travail quotidien.
Deuxièmement, un bénévole n’est
généralement pas spécialement qualifié (à
moins d’avoir reçu une formation) pour
remplir telle ou telle tâche. Il est là pour
aider avec le désir d’être utile.
Enfin, un bénévole fait partie d’un
ensemble d’activités que l’on dit « à but
non lucratif » ce qui signifie qu’il ne reçoit
aucune rémunération. C’est lui qui donne
son temps, ses connaissances et son
énergie et il s’attend à ce qu’on le traite et
le respecte comme tel.
8
ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011
Comme je viens de l’exposer, le bénévole
« ne va pas au travail ». Il va faire quelque
chose qui est en plus de son travail ou disons
de ses activités habituelles. Les organismes
ne peuvent espérer disposer de lui comme
d’un employé. Un bénévole apprécié peut
avoir les mêmes qualités qu’un bon employé
mais il reste qu’on ne peut avoir les mêmes
exigences envers un bénévole.
Dans un article précédent, je vous exposais
les qualités requises pour engager un
nouveau bénévole. Plus les besoins se font
sentir, plus la personne qui rencontre des
bénévoles potentiels doit être tout aussi
qualifiée dans ce domaine que l’est celle qui
embauche de nouveaux employés.
Il faut tout d’abord établir des relations
significatives avec les bénévoles afin de
comprendre où ils en sont dans leur cycle de
vie, ce qui est tout aussi important que leur
motivation et leur objectifs personnels.
Des politiques doivent être élaborées en
tenant compte de la portée, des exigences
et des limites de l’activité bénévole. Ces
stratégies devraient inclure un
environnement de travail sûr et inclusif, des
techniques efficaces pour stimuler
l’engagement initial, des possibilités de
formation et de reconnaissance et une
communication bidirectionnelle efficace.
Entre autres choses, le bénévolat est un don
de son temps, du temps qu’il faut trouver à
l’intérieur d’emploi du temps déjà établi.
Les organismes doivent être flexibles et
conciliants avec les bénévoles et être prêts à
s’adapter aux horaires changeants.
Dans notre monde de plus en plus
interconnecté, il est impératif de tirer parti
des possibilités offertes par Internet et les
médias sociaux. Ceux-ci constituent des
outils pour rechercher et promouvoir des
possibilités de bénévolat
Le bénévolat qui réunissait toutes les
« bonnes dames » d’une paroisse le samedi
après-midi pour tricoter est loin derrière
nous. Il faut être sensible à la diversité
sexuelle, culturelle, linguistique et générationnelle. Nous avons tous quelque chose à
donner à certains moments de notre vie si
nous trouvons le bon encadrement et les
conditions adéquates.
Les caractéristiques du bénévolat
d’aujourd’hui :
Le bénévolat prend différentes formes selon
les étapes du cycle de vie, au fur et à
mesure que changent les priorités et les
situations en ce qui a trait aux études, au
travail et à la famille.
Les bénévoles d’aujourd’hui sont
différents, ils ont tendance à être plus
orientés vers des objectifs précis. Ils sont
plus structurés dans leur vie scolaire,
professionnelle, familiale et sociale.
Ils sont mobiles et à l’aise avec les
technologies.
Les bénévoles tiennent à leur autonomie,
et ils ont des intérêts multiples.
Le bénévolat est devenu une démarche
personnelle. Dans le passé, la démarche
bénévole s’inscrivait généralement dans le
cadre d’une tradition familiale ou d’une
appartenance communautaire. Ce n’est
plus le cas. Les personnes interrogées au
cours de l’étude ont très clairement
exprimé leur désir d’avoir un choix.
Dans le monde en pleine évolution dans
lequel nous vivons, le bénévolat est une
façon de transmettre et d’acquérir des
compétences. C’est un aspect du bénévolat
qui s’est beaucoup développé et qui attire
tout particulièrement les étudiants et les
nouveaux venus au pays. Très spécifiquement, à l’Institut, nous avons des groupes
d’étudiants qui viennent acquérir des
compétences dans le cadre de leurs études.
Chez les immigrants pensons aux
professionnels qualifiés dans leur pays
d’origine et qui doivent préparer et
passer ici de nouveaux examens. Un
certain nombre optent pour le bénévolat
afin de se familiariser avec nos façons
de faire et dans bien des cas ils peuvent
partager leurs compétences, leurs talents
et leurs connaissances. Il en va de
même pour les personnes à la retraite
qui choisissent de continuer à utiliser
leur savoir dans le domaine où ils ont
travaillé.
En conclusion, un fait est certain :
il y a une demande grandissante
pour trouver des bénévoles. Les
organismes sont maintenant conscients qu’ils ne peuvent considérer
ce bassin de ressources comme
acquis et qu’ils doivent étudier les
lois qui le régissent et s’y adapter.
Enfin dans certains cas, des bénévoles
peuvent agir directement à titre de mentor
afin de transmettre des compétences
précises à des gens qui souhaitent les
acquérir.
Quant aux aspirants bénévoles, ils doivent
être conscients que le désir d’être bénévole
ne suffit pas. Une recherche s’impose et la
rencontre avec la personne en charge peut
être déterminante quant à l’orientation
des recherches et la tolérance face aux
premiers échecs.
Le bénévolat de groupe :
Des répondants de tous les groupes d’âges
ont fait mention de leur intérêt pour les
activités de groupe qui ouvrent la porte aux
activités sociales et à la possibilité d’élargir
ses réseaux professionnels.
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La chronique à Jos B
Ce soir, Jos B. aura à visiter des gens du 3e…, des personnes qui ont
malheureusement perdu un membre ou deux. Il connaît le tabac,
comme il dit : « Je ne fume pas mais je peux nommer toutes les
sortes…» Autrement dit, il connaît ce programme.
Par Jean-Guy Thibaudeau
Jos B. - Bonsoir madame ! Ce soir,
je vole…
Nicole - Attention, le plancher est dur…
Jos B. - Oui, je le sais. Mais je me sens
tellement bien et fier d’être ici.
Nicole - Je vous l’ai dit, au téléphone, que
vous feriez des visites auprès des personnes
amputées.
Jos B. - Ah! Je n’aime pas dire cela… des
personnes amputées. Je préfère dire des
personnes ayant subi une amputation.
mais pour elle saisir le pouls c’est se
rendre compte que les gens sont bien
traités dans ce milieu de réadaptation.
Elle le fait avec l’aide de sa troupe de
bénévoles. Chacun d’eux travaille pour
que ces locataires soient heureux à
l’Institut pendant leur séjour.
Jos B. - Bonsoir, M. Pouliot ! J’ai vu votre
nom sur votre fauteuil, ça va bien ?
M. Pouliot – Ah ! Très bien ! Et voici Mme
Brousseau.
Mme Brousseau - Bonsoir, M. ? Je vois que
vous êtes bénévole.
Mme Brousseau - J’ai bien vu cela aussi.
Ce matin, j’ai reçu la visite d’un
ergothérapeute, d’une physiothérapeute,
d’un médecin physiatre en plus d’une
infirmière et d’un préposé.
Jos B. - Oui, je me rappelle, quand je suis
arrivé il y a quelques années, tout ce monde
et une psychologue s’étaient présentés à
moi… Ouf ! Quelle équipe !
M. Pouliot - C’est merveilleux de les voir
étudier ton cas… Chacun y met son grain
de sel, selon sa profession.
Mme Brousseau - Ça fait tout un mélange !
Nicole - Bon, je comprends votre marotte.
Jos B. - Oui, et fouineur de nature…
Jos B. - Je vous l’ai déjà expliqué. Lorsque
l’on perd un membre important, on ne se
demande pas, dans notre tête, si on est un
homme complet… ou bien, si on est une
vraie femme après l’ablation d’un sein
cancéreux.
Nicole - Bien sûr, et vous ne voulez pas être
considéré comme une personne diminuée…
M. Pouliot - On va se surveiller!!!
Jos B. - Non, non, j’ai dit fouineur pas
rapporteur … J’entends seulement les
bonnes nouvelles.
Nicole - Alors, ce soir, vous allez vous
promener parmi votre monde… Bonne
visite amicale !
Jos B. sourire aux lèvres, léger comme
jamais, monte à l’étage désigné par sa
patronne, toujours soucieuse de saisir le
pouls des patients, des bénéficiaires.
Évidemment, elle n’est pas infirmière,
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ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011
M. Pouliot - Donc, on parle à l’un, on parle
à l’autre… et eux ils se parlent de nous …
Mme Brousseau - Il faut surveiller nos
paroles.
M. Pouliot - C’est la place…
Mme Brousseau - Comment ça c’est la place ?
Jos B. – Voilà. C’est simple à comprendre…
C’est facile pour moi de réagir car j’ai lutté
longtemps dans ma tête pour me sentir
«complet», me sentir comme «une personne
entière».
Jos B. - Ils appellent cela l’interdisciplinarité,
je crois.
Jos B. - Ici, je me rappelle… on arrive mal
équipé… et on en ressort sur pieds.
M. Pouliot - Vous madame, vous arrivez…
Vous êtes inquiète peut-être ?
Mme Brousseau - Je me sens toute
croche…
Jos B. - Vous semblez bien aller M. Pouliot ?
M. Pouliot - Ici, M. Jos, j’admire le personnel. Il travaille excellemment en équipe, on
le sent.
Jos B. - Ils sont professionnels… ils
s’entraident et on bénéficie de leurs
interventions bien ciblées.
M. Pouliot - On en sort gagnant…
Jos B. - En physio, par exemple, un petit
coup de pouce aide pour nous obliger à
mettre « la main à la pâte » comme on
dit… ¨Ça nous remet sur pieds. C’est sûr
que ça nous demande des efforts.
Mme Brousseau - Je vois la psy…
demain… Je ne sais pas quoi lui dire…
Jos B. - C’est drôle, moi, je lui ai parlé de
MA JAMBE… et après une demi-heure elle
La chronique à Jos B
m’a dit : «Monsieur, parlez-moi du reste…»
M. Pouliot - Du reste ?
Mme Brousseau - Le reste de quoi ?
Jos B. - Le reste de mon… de mon corps…
de ma tête… de mes talents et là, j’ai vu que
j’avais encore des qualités et du potentiel.
M. Pouliot - C’est merveilleux…
Mme Brousseau - Autrement dit, on se voit
sous un autre jour.
Jos B. - On se reconnaît, comme des
personnes, comme du vrai monde. En
regardant agir le personnel, on voit vite leur
aide et leur façon d’essayer de nous
comprendre. En partant, l’ergothérapeute
peut remplir, si nécessaire, une demande
pour le transport adapté. Vous voyez, ici, à
l’IRGLM, on règle bien des problèmes pour
nous faciliter la vie.
M. Pouliot - Ici, pour ça à l’Institut,
chapeau ! Du médecin à la prothésiste, nous
avons toute une gamme de soins.
Mme Brousseau - Merci, les gars, je me
sens déjà mieux… mais j’ai sommeil. Bye !
Jos B. - Bonne nuit ! Je dois y aller moi
aussi… la journée fut longue.
M. Pouliot - Merci pour votre visite, M. Jos,
ça fait du bien de jaser…
Jos B. - En parlant, on se sent moins seul et
on remarque mieux les bons côtés. À plus
tard !
Jos B. est content de sa jasette anodine mais
valorisante pour tous, même pour lui, le
bénévole, qui vient pour les autres et repart
aussi léger qu’à son arrivée.
Le personnel travaille en équipe et les
bénévoles y collaborent. … Somme toute, ça
fait une grosse et merveilleuse équipe ! Les
bénéficiaires en profitent …
Deux professionnelles en interdisciplinarité: Marie-Hélène Forest, ergothérapeute,
et Danielle Petitclerc, physiothérapeute
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bonne humeur et s’invitent les uns les
autres. Certains se déguisent même lors des
réceptions. Eux aussi deviennent des Pères
Noël parce qu’ils se donnent du mal pour
satisfaire le monde autour d’eux. La tenue
écarlate est vraiment de la couleur de la
gentillesse, du cœur … et des camions de
pompiers tant aimés des enfants.
Fonctionnel,
le Père Noël !
Par Jean Vegjman
Au temps où le Mont Royal était un volcan
en activité, il y avait à l’intérieur un
passage vertical par lequel la lave chaude
et rougie montait à la surface pour
s’étendre et ressembler à celle du Vésuve.
C’était il y a des millions d’années.
Aujourd’hui, seul le Père Noël connaît ce
passage qui lui sert d’antichambre pour
arriver jusqu’à nous avec son traîneau et
ses rennes.
Du sommet, il se glisse jusqu’au tunnel du
train de banlieue et en sort rue Jean-Talon.
Un itinéraire parfait pour ensuite aller dans la
circulation vers la Plaza Saint-Hubert où il
prend livraison des jouets et des cadeaux
qu’il a commandés. Sachez qu’il y a des
roues sous les traîneaux et qu’elles roulent
sur commande quand la neige se fait rare.
C’est sûr qu’il emporte avec lui toute la
correspondance des enfants bien sages et la
liste des souhaits des parents qui lui ont écrit
pour dire ce qu’ils aimeraient recevoir.
vêtus de rouge, on reconnaît ses adjoints
grâce à leur longue barbe blanche. Les
coiffeurs sortent de leurs échoppes pour leur
offrir de la leur tailler. Non, non, vous ne
voyez pas le sacrilège de couper la barbe du
Père Noël !
Remercions les pompiers qui, pendant
l’année, réparent les jouets brisés pour
qu’on les répartisse. Comme les pompiers
sont les premiers répondants en cas
d’accident de santé, il y a une raison de plus
pour qu’ils soient les alliés du Père Noël.
Bien sûr, chacun d’eux a son traîneau qui
contiendra un peu des centaines et des
milliers de jouets et cadeaux. Ils seront
distribués le 25 décembre et dans la nuit
précédente. On ne peut plus nous faire
croire que le Père Noël est un grand papa
qui fait tout le travail tout seul. Au troisième
millénaire, il faut s’organiser pour obtenir
des résultats concrets et agréables. On
entend de la musique, les gens sont de
Il existe d’autres alliés qui visitent les
endroits où les personnes âgées sont seules
et souvent malades pour leur apporter du
réconfort et deux joies précieuses : la compagnie et l’amitié. Ces gens-là ont un nom,
on les appelle les « bénévoles ». Ce qu’ils
offrent n’est ni concret, ni tangible, si l’on
ne considère que les choses. Ils font simplement cadeau de leur temps, de compréhension, de sourires, de chaleur humaine.
Le Père Noël est l’ami de tous et, comme
nous, il fait attention à la dépense. Il ne
dépasse pas son budget. Sa première
surprise est le coût de stationnement
pendant qu’il fait les magasins. Imaginez ce
que cela prend de place pour garer un
traîneau avec six rennes qu’il faut nourrir et
abreuver… Il y arrive cependant car il a des
adjoints qui lui ressemblent et qui l’aident à
trouver les panneaux d’interdiction. Tous
Le journal des bénévoles de
l’Institut de réadaptation
Gingras-Lindsay-de-Montréal
Équipe de rédaction
Raymonde Bayard
Colette Clo
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