Arc-en-ciel - Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de
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Le JOURNAL des BÉNÉVOLES de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal VOL.18 N.4 NOV - DÉC 2011 Le bénévolat Un cadeau pour la santé ! Par Marie-Annik Murat Sommaire Le bénévolat un cadeau pour la santé ! Par Marie-Annik Murat 1 Les sourires de Nicole AIV : 10 ans déjà ! 2 Chronique Histoire Des arpents de neige… ou… du sucre? Par Daniel Pourchot 3 Les fêtés de novembre, décembre et janvier 3-5 Au coin de la formation L’art d’établir un lien véritable Par Laurence Derennes 4 Cœur de bénévole Rose de Picardie Par Raymonde Bayard 6 Comment combler les lacunes… Par Colette Clo 8 Jos B… y voit un magnifique travail d’équipe Par Jean-Guy Thibaudeau 10 Fonctionnel, le Père Noël Conte de Noël par Jean Vegman 12 Bonjour ! Comment allez-vous ? C’est la question que nous posons spontanément en rencontrant quelqu’un car nous savons tous que la santé est le bien le plus précieux. La « distribution » est souvent inégale, voire injuste, mais veiller à son capital santé est l’objectif commun. Face aux « accidents » de la vie, ou à son évolution normale, nous sommes tous confrontés à ce défi : Comment rester en forme ? D’après les spécialistes médicaux, les principaux facteurs bénéfiques à la santé sont l’activité physique, psychique et sociale. Certes, le niveau de ces trois activités varie considérablement d’un individu à l’autre, mais une faiblesse dans un domaine peut être compensée par une force dans un autre. Chacun d’entre nous a un potentiel, souvent insoupçonné, profitable à tous, y compris à soi-même. C’est ce que l’on découvre dans la vie active et… dans le bénévolat considéré par tous comme une activité altruiste mais parfois dénigré par ses détracteurs qui y verraient un côté «opportuniste ». On le ferait, paraît-il pour soi… Et pourquoi pas, aussi, pour soi ? bénéfiques procure un sentiment de satisfaction, d’estime de soi. Or, il est prouvé scientifiquement que toute pensée positive produit une réaction : le taux de cortisol (hormone du stress) diminue ce qui a un effet régulateur sur le métabolisme et renforce le système immunitaire, principal frein aux infections. Après études, des chercheurs de l’Université d’Harvard démontrent que se dévouer aux autres produit les mêmes effets que la pratique du yoga, de la spiritualité, de la méditation en déclenchant le processus suivant : Votre cerveau libère, entre autres, des endorphines, de la dopamine, de l’ocytocine, de la vasopressine et même... du monoxyde d’azote. Tous contribuent au sentiment de satisfaction, au ralentissement du rythme cardiaque, à la diminution de la pression sanguine donc à la réduction du stress. Les recherches précitées, et bien d’autres, attestent que les personnes qui aident d’une manière régulière sont plus satisfaites de leur vie, sont en meilleure forme et plus résistantes aux crises existentielles et aux maladies. Selon les chercheurs universitaires, le bénévolat influe sur ses bénéficiaires mais aussi sur ses acteurs. Nicole Andersen, chercheuse à l’Université de Toronto, avance qu’il serait associé, chez les bénévoles aînés, à des taux moins élevés de mortalité, de fracture de la hanche et à l’amélioration de la vitesse de marche. Pour conclure, donner un peu de son temps aux autres améliore la santé et favorise la longévité. Comme le souligne un proverbe chinois : « Rendre service aux autres, c’est se rendre service à soi-même ». De plus, un bénévole épanoui, en bonne santé est toujours efficace et participe donc activement au bien-être de tous. Il en résulte une augmentation du… capital social. Aider les autres et constater que son potentiel peut être utilisé à des fins Sans oublier qu’un bénévole heureux est un bénévole contagieux ! Les sourires de Nicole Dix ans déjà! Par Nicole Daubois Où étiez-vous le 5 décembre 2001 ? Date mémorable s’il en est une ! Quoi ? Ça ne vous dit rien ? Et pourtant ! Nous étions quelques centaines, dont de valeureux représentants de l’Institut, à célébrer l’Année internationale des bénévoles lors d’un colloque organisé par l’Association des gestionnaires en ressources bénévoles. L’AIV, pour Année internationale des bénévoles, a été décrétée en 2001 par l’ONU et c’est à travers le monde que le bénévolat fut célébré, souligné, encouragé par diverses activités, publications et même des recherches scientifiques ! aux employés afin de les informer et de les sensibiliser à l’action des bénévoles dans notre milieu. leur capacité à «faire» et à «être». Solidaire par leur engagement, leur assiduité. J’ajouterais aussi reconnue. C’est ainsi que, sur l’heure du dîner, le jeu «Les détecteurs de mensonges» fut recréé. Les participants devaient bien sûr donner trois affirmations (dont un mensonge) ayant un lien avec le bénévolat. Y avaient participé, entre autres, le Dr Jean Fleury et Guy Laurion (président du syndicat). C’est ce dernier qui avait remporté le trophée du meilleur menteur sous les applaudissements de la foule. La réputation des bénévoles n’est plus à faire à l’Institut. Les bénévoles font partie de la famille et sont reconnus et appréciés pour tous les services offerts. Ce ne sont pas de vains mots. Je reçois tous les jours des témoignages d’employés, de patients qui disent combien un simple geste leur a fait plaisir, a fait une différence dans leur journée. Lors du colloque en 2001, nous avions invité les participants à compléter la phrase suivante : «Je suis bénévole parce que...» en voici quelques témoignages : Il y avait eu aussi un Quiz où se sont affrontés un représentant de chaque programme clientèle. Ils devaient répondre à des questions portant sur le bénévolat. C’est aussi dans la foulée de l’AIV que fut créé le Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ) qui a pour mission de regrouper les organismes qui sont, eux-mêmes, des regroupements de bénévoles afin de les consulter et aussi de les aider à se développer en mettant à leur disposition un réseau et des outils de promotion, d’organisation et de gestion. Encore plus près de nous, l’AIV fut le prétexte pour organiser, à l’Institut, diverses activités s’adressant principalement 2 ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011 « L’on ne possède vraiment que ce que l’on donne » ; Un faux repor« Ayant tellement reçu dans la vie, je dois tage télé fut en remettre un peu à ceux qui en ont « tourné» à la besoin. Finalement, c’est encore moi qui cafétéria au reçois » ; cours duquel des employés « La solidarité c’est le carburant de la témoignaient de machine humaine » ; leur engagement bénévole ici ou « Ça me garde l’esprit ouvert et le cœur ailleurs… Bref, ce au chaud » ; fut une semaine riche en activités « Je me sens utile et je ressens la chaleur et en émotion des gens ». sous le thème : «Parce que Le temps a passé… Dix ans déjà. Mais je j’aime ça!». suis convaincue que certaines choses ne changent pas. Ainsi en est-il des motivations Qu’en est-il aujourd’hui ? Je dirais que c’est des bénévoles, pour le plus grand bonheur une équipe de bénévoles solide et solidaire ! des bénéficiaires de l’Institut ! Solide par leur expérience, leur formation et Chronique histoire Des arpents de neige… ou… du sucre ? Joyeux anniversaire Par Daniel Pourchot Les fêtés de novembre Le titre de cet article fait allusion aux conséquences désastreuses – pour la France – de la Guerre de Sept Ans et qui furent sanctionnées par le Traité de Paris, signé par l’Angleterre, la France et l’Espagne, le 10 février 1763. Pendant cette guerre, qui fut sans doute la plus funeste dans l’histoire de la France, les forces de ce pays furent mobilisées surtout sur le continent européen, ce qui permit à la marine britannique, très puissante alors, d’attaquer et de conquérir la plus grande partie des possessions coloniales françaises d’Asie, d’Afrique et – ce qui nous intéresse ici – d’Amérique du Nord. Ce qui étonne peut-être encore, c’est que l’Angleterre n’était pas très tentée par ce que l’on appelait alors La Nouvelle France, et aujourd’hui le Canada. En effet, ces territoires immenses et peu peuplés souffraient d’un climat rigoureux et n’avaient alors jamais rapporté les richesses qu’on pensait obtenir de ces colonies. C’est ce qui incita Voltaire à user de la description méprisante «d’arpents de neige» en parlant du Canada. Il faut reconnaître d’ailleurs que le gouvernement royal n’avait jamais fait de gros efforts pour assurer le peuplement et la croissance économique de ce pays. Plus au Sud il existait pourtant des colonies qui, elles, enrichissaient leurs propriétaires locaux ou métropolitains, c’était le cas surtout de Saint-Domingue, une île prospère des Caraïbes, qui produisait en abondance le sucre et ses riches dérivés. Le vainqueur britannique aurait aimé mettre la main sur cette île séduisante. Mais voilà… Voltaire, était devenu un ami de Choiseul et insista auprès de celui-ci afin de faire accepter aux Anglais les arpents de neige plutôt que Saint-Domingue que ces derniers convoitaient. Pourquoi ? Eh bien ! Il se trouve qu’une bonne partie de la fortune de ce grand écrivain était produite par le «trafic triangulaire». À Voltaire, cela lui permettait de charger toutes sortes de bricoles sur des vaisseaux se rendant de ports français à des escales africaines ou lesdites bricoles étaient vendues à des rois indigènes qui les payaient en livrant bon nombre de leurs sujets qui étaient ensuite vendus comme esclaves aux planteurs de Saint-Domingue entre autres. Le gain de cette vente permettait d’acheter les produits locaux, dont le sucre et le rhum expédiés et vendus en France à haut prix. On peut penser que la fortune ainsi acquise a permis à Voltaire d’édifier le château de Volney qu’il fit construire près de la frontière suisse pour sa sécurité. «C’est la faute à Voltaire», en partie au moins, peut-on dire en pensant aux Canadiens (Québécois aujourd’hui) qui, depuis deux cent cinquante ans luttent pour devenir une nation libre, un état souverain. Au reste, les villes du Québec se sont peu ou pas données de rue Voltaire, sinon dans le quartier récent au Nord de l’île de Montréal, qui s’est donné des rues qui rappellent quelques écrivains ou savants du XVIIème siècle français. Comment ne pas comprendre cette…discrétion !! 06-11 Alexander Lachapelle 11-11 Ali Sidibé 14-11 Fannie Péloquin 16-11 Christelle Aikous 18-11- Gygiola Caceres 18-11 Chloé Bergeron 23-11 Stéphanie Ly 24-11 Pascal Lapointe 26-11 Héloïse Paré 28-11 Daniel Pourchot Les fêtés de décembre 01-12 Christian Murie 01-12 Carolina Bulat 21-12 Line Fournier 23-12 Laurence Chapdelaine Pilon 27-12 Robert Perrin François-Marie Arouet, mieux connu sous le nom de Voltaire Le duc Etienne-François de Choiseul était alors le principal ministre de La France et fut le négociateur et signataire du Traité de Paris. Lors, François-Marie Arouet, dit 3 Au coin de la formation Par Laurence Derennes En novembre dernier, des bénévoles ont eu l’opportunité d’assister à un atelier de formation animée par Louise Côté, ayant pour thème «L’art d’établir un lien véritable avec les usagers et d’améliorer la qualité de présence». En voici un résumé. « L’essentiel ne se trouve pas dans les techniques et les méthodes, il est dans la qualité de la présence et l’authenticité du contact, dans la clarté de l’intention et l’intensité de l’attention » (Thierry Janssen, médecin). Pour établir une relation et créer un climat de confiance, certaines conditions doivent être remplies : 1. 2. 3. 4 Le non jugement : C’est écouter l’autre sans interférer avec notre vécu ou nos histoires personnelles. C’est respecter son identité, c’est savoir et accepter notre différence. La rencontre de l’autre dans son monde : Il nous arrive parfois de dire de quelqu’un avec qui nous n’arrivons pas à dialoguer : « nous ne sommes pas sur la même planète ». Cette phrase prend ici tout son sens. Pour communiquer avec quelqu’un, il faut accepter, au moins un certain temps, sa façon d’envisager les choses et sa vision du monde. Il existe autant de manières de voir le monde que d’empreintes digitales. L’éducation, les blessures de la vie, tout nous différencie les uns des autres. Le respect de la dignité : La personne est et reste un être humain, qu’elle ait des problèmes mentaux ou moteurs. Quelles que soient ses difficultés, l’individu ne perd pas de sa valeur. ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011 être plus dynamique face à une personne passionnée) ; La synchronisation est une des techniques les plus efficaces de la communication. Elle est d’ailleurs pour une large part innée, inconsciente, puisque c’est sans doute une des premières choses que nous apprenons. Un bébé qui répond au sourire de sa maman ne fait rien d’autre que de se synchroniser sur les mimiques du visage de sa mère mais aussi sur ses émotions. Se synchroniser, c’est adopter le mode de communication de l’autre ou tout au moins s’en approcher. C’est en quelque sorte se brancher sur la même longueur d’onde. Observation et écoute de son interlocuteur permettent de se synchroniser : 1. sur le niveau de langage de notre interlocuteur (ne pas avoir un langage sophistiqué avec une personne dont le langage est simple et inversement) ; 2. sur ce que ressent notre interlocuteur (utiliser un ton calme et posé face à une personne calme, sur les postures et la gestuelle de notre interlocuteur (adopter des positions du corps proches des à positions du corps de notre interlocuteur, se croiser les bras ou être assis ou se croiser les jambes). Il ne s’agit en aucun cas de singer notre interlocuteur mais de lui renvoyer en quelque sorte une image en miroir de lui-même. 3. Le regard reste le signe non verbal le plus évident de la réelle attention envers l’autre. Essayez de suivre une conversation les yeux rivés au plafond et le résultat ne se fera pas attendre. Un « tu m’écoutes ? » ou « mes propos ne t’intéressent peut-être pas ? » risque de vous parvenir sans tarder. Bien sûr, on donne à la mesure de ce que la personne est capable de recevoir : Parfois, regarder l’autre dans les yeux peut le gêner à cause de sa culture ou de sa timidité. Les qualités principales de la personne en relation d’aide sont au nombre de trois : C'est avec engouement que les bénévoles ont assisté récemment à un atelier de formation des plus intéressants. 1. La force, autrement dit, c’est l’intégrité morale ou encore c’est avoir le courage de ses opinions ; 2. La compassion ou encore la tendresse, la douceur. Il s’agit de cette capacité de soulager la souffrance d’autrui ; 3. Le sens de l’humour qui permet dans maintes situations de dédramatiser. Bien sûr, il doit être utilisé à bon escient. Les relations interpersonnelles sont pimentées par de nombreux sentiments : la joie, la surprise, la peur, la colère… voire l’agressivité. Les déclencheurs d’agressivité sont multiples. Citons quelques exemples : la frustration ; l’absence de contrôle sur une situation ; le non-respect des distances sociales ; l’absence de confidentialité ; un environnement inadéquat (il gèle, il fait trop chaud, la faim sans avoir rien sous la main pour se rassasier) ; l’incompréhension et l’absence d’information ; l’injustice ou le sentiment de ne pas être traité comme les autres… En fait, à la base de l’agressivité se trouve toujours une valeur violée. Selon le philosophe grec Zénon « Si le créateur nous a donné deux oreilles et une bouche, c’est pour qu’on passe deux fois plus de temps à écouter qu’à parler ». Pourtant qui d’entre nous écoute plus qu’il ne parle ? Écouter paraît simple. Mais cela exige une forte concentration car les sources de distraction sont nombreuses : on pense à ce qu’on va dire, on laisse nos préjugés colorer notre écoute, on saute aux conclusions avant d’entendre la fin de l’histoire, on relie tout ce que dit l’autre à nos propres expériences. L’écoute n’est donc pas un état passif. Elle regroupe un ensemble d’actions orientées vers la compréhension. Un hochement de tête, un sourire, un regard interrogateur, quelques mots comme « mm, mm » sont des actions simples aux nombreux effets bénéfiques : elles permettent de rester concentrés et encouragent la personne à poursuivre. Il en va de même lorsque nous répétons le(s) dernier(s) mot(s) prononcé(s) ou un (ou un groupe de) mot(s) significatif(s) (réitération). Témoigner notre attention ne suffit pas Comme nous venons de le voir, les causes de toujours. Réexprimer de manière simple et l’agressivité sont multiples, mais concise ce que pense (reformulation) ou ce que faire concrètement face à une personne que ressent (reflet) la personne permet de agressive ? clarifier et stimuler la communication. On évite ainsi les malentendus. Il est parfois important d’inviter la personne à se centrer 1. D’abord, faire parler la personne des faits (que s’est-il passé sur un point (focalisation), ce qui se fait aujourd’hui ?) ; souvent par des questions. 2. Puis, la faire parler de ses sentiments (comment vous sentez-vous ?) ; 3. Ensuite, lui demander ce dont elle a besoin ; 4. Enfin, voir comment on peut l’aider. Pour finir, il été question d’écoute active. Ce sujet ayant été déjà développé en février dernier, je vais être succincte. D’ailleurs, lors d’une écoute active, les questions ouvertes (qu’est-ce que, comment, en quoi ?) sont préférables aux questions fermées car elles permettent à la personne d’approfondir ses idées plutôt que de répondre simplement par oui ou par non. Dans la vie de tous les jours, entre amis ou entre collègues, autour d’une tasse de café, ne pas savoir communiquer n’aura pas forcément des conséquences fâcheuses. Mais il est des moments où une bonne communication est nécessaire. Et ces moments, parce qu’ils ne sont pas toujours légion, ne sont pas « naturels ». Mais que signifie « naturel » ? Naturel, c’est ce que l’on connaît bien, ce que l’on maîtrise. Mais faire du vélo était-il naturel lors du premier coup de pédale ? Comme dit Paul Valéry « Le naturel se travaille ». Les outils pour établir une relation de confiance ou pour avoir une bonne écoute existent : il faut juste savoir s’en servir…. À nous de jouer ! Joyeux anniversaire Les fêtés de janvier 2012 09-01 Corinne Prairie 12-01 Nang.Soung.Tuc Bui 13-01 Bénédicte Boulet 16-01 Léola Poitras 19-01 Louisa Rojo 21-01 Claudia Harrison-Boulay 27-01 Marie-Josée Leclerc 27-01 Laurence Derennes 28-01 Alejandro Hernandez 31-01 Edouard Tanguay 31-01 Louise Laroche 5 Coeur de bénévole L’occasion était belle et j’en ai profité. Rose de Picardie Par Raymonde Bayard Quand notre « Cœur de bénévole », Isabelle Kliber, m’a appris qu’elle était originaire de Picardie, tout de suite me sont revenus à la mémoire et aux lèvres la musique et les paroles de la chanson nostalgique d’Yves Montand : « Rose de Picardie » Souviens-toi, on parlait de la Picardie Et des roses qu’on trouve là-bas… Tous les deux amoureux, nous avons dansé Sur ces roses là… Et voilà pour le titre de cette rubrique ! 5 Isabelle Kliber est montréalaise depuis 2003. Elle a quitté sa Picardie natale pour voir du pays, séduite, comme beaucoup de compatriotes, par la fascinante Amérique et dans ce cas par le Québec. Ironie de l’Histoire, ces mêmes « arpents de neige », jadis dédaignés par Voltaire et son Roy (voir l’article de Daniel Pourchot), suscitent maintenant les rêves et les projets des Français d’aujourd’hui… Outre l’évasion, l’usage du français ainsi que la réputation justifiée d’une société accueillante et généreuse ont compté dans son choix d’un nouveau pays. Isabelle Kliber, notre rose de Picardie 6 ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011 La nouvelle venue, avantagée par un visa de résidente permanente, n’a pas eu de difficulté à se trouver du travail. Employée de bureau à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, elle est satisfaite de son emploi, de ses relations avec ses collègues, de l’ambiance. Il faut remarquer qu’elle semble une personne discrète, paisible, simple, pas du tout « chichiteuse ». Au téléphone, lorsque j’ai pris contact avec elle pour notre entrevue, j’ai noté la voix jeune, enjouée, le propos sans façon et conciliant. Coeur de bénévole (suite) Pourquoi le bénévolat ? Elle n’en avait pas fait avant. Comme pour plusieurs nouveaux venus, c’est un moyen d’intégration. Elle avait noté, en cours de procédure d’immigration, qu’il était fait mention de bénévolat et en avait déduit que cela comptait comme « valeur » dans la société d’accueil. Elle s’est empressée de trouver un « poste » de bénévole. Elle démarre dans un Centre d’Écoute ; elle y reste plusieurs mois. Ses explorations sur Internet lui font découvrir l’Institut Gingras-Lindsay. Quelle chance ! Elle souhaitait un lien avec l’Université de Montréal. Elle ne pouvait pas mieux tomber : l’Institut est un partenaire de cette Université ; c’est un hôpital et elle travaille à la faculté de médecine. Enfin, autre avantage appréciable : il est situé dans Côte des Neiges, justement le quartier où elle demeure. Isabelle pose sa candidature, rencontre Nicole et, acceptée, commence dans le secteur « Loisirs ». Elle s’y plaît. Au bout de six mois, à la demande de Nicole, elle est mutée à « l’Accueil des nouveaux bénéficiaires ». Pas de problème, elle s’adapte à cette nouvelle activité et y trouve des avantages : pas de monotonie puisque d’une soirée à l’autre elle rencontre des patients différents qui posent des questions diverses. Elle constate l’effet bénéfique de ces visites qui renseignent, font diminuer le stress des patients et des parents. Ils sont rassurés en apprenant tous les services offerts et sont toujours favorablement impressionnés par l’équipement dédié à la réadaptation. Isabelle n’est pas nostalgique de son pays natal et de sa famille et pour cause : deux fois l’an elle visite les siens. Sa prochaine visite, habituellement pour Noël et le Nouvel an, est devancée cette année au début de novembre pour fêter son anniversaire. Isabelle se prête de bonne grâce à notre entrevue. Aimable, attentive, parfois enjouée, elle n’est pourtant pas démonstrative. Conciliante, elle accepte volontiers un point de vue sans y opposer le sien. Elle reste réservée pourtant tout en se montrant accueillante. Seule à Montréal, elle dit ne pas s’ennuyer. Bien au fait de l’actualité, ses loisirs sont à l’image que je me fais d’elle : paisibles, sans exubérance. Ils sont de nature culturelle : cinéma, théâtre, musée, visites d’expositions, spectacles, entre autres ceux du « Festival juste pour rire ». Elle apprécie l’humour de ces spectacles moins piquant que celui des franco-français dont les traits acérés visent souvent des personnes alors qu’ici ce sont les situations qui sont ciblées. Isabelle ne pratique pas de sport, elle s’y intéresse à l’occasion. Critique au sujet de ses préparations, elle ne réussit jamais les plats typiques du terroir – entre autres la réputée « Ficelle Picarde »qui dit-elle n’ont jamais le même goût que là-bas, au pays. Ses projets ? Isabelle n’en a pas pour le moment. Sa situation actuelle, personnelle et professionnelle lui plaît ; elle n’envisage pas de changement. Si cela se présentait, en femme conciliante, elle accepterait et saurait se faire à une nouvelle situation C’est là, vraisemblablement, un trait de son caractère : s’adapter au changement. Il en va de même pour le bénévolat, elle accepterait de changer d’activité si, précise-t-elle, Nicole le lui demandait. À ce sujet, Isabelle, réservée tout au long de notre entretien, s’anime et ne tarit pas d’éloge à propos de Nicole, du souci, du soin, des attentions qu’elle prodigue aux bénévoles. C’est sans contredit une raison, pas la seule, mais certainement importante de sa fidélité à son engagement bénévole à l’Institut. Gourmet et gourmande elle a le physique de ceux qui apprécient les bons plats et leur font honneur sans complexe. Elle cuisine un peu elle-même mais ne se considère pas comme un cordon bleu ! 7 Comment combler les lacunes, suite et fin Par Colette Clo Nous avons vu, dans l’article précédent, les résultats d’une enquête sur les difficultés que rencontrent les organismes pour attirer des bénévoles. Cette situation peut paraître facile à expliquer et à comprendre mais elle est parfois beaucoup plus difficile à vivre sur le terrain. Elle peut être très traumatisante pour certaines personnes. Le but de l’enquête était d’analyser les causes mais également d’élaborer une série de conseils pour aider au recrutement. Dans le passé, les bénévoles occupaient un monde que je qualifierais de parallèle au monde du travail. Avec le temps, à cause des besoins et du manque de ressources, on a commencé à voir des bénévoles remplir des fonctions au sein même du monde du travail. Les cas d’exception sont devenus des situations courantes et un problème sérieux est apparu : qui est bénévole et qui ne l’est pas ? Pourquoi cette question est-elle importante ? Je dirais qu’il y a trois raisons : Tout d’abord, la personne qui agit en tant que bénévole n’a pas les mêmes motivations qu’une personne qui exécute son travail quotidien. Deuxièmement, un bénévole n’est généralement pas spécialement qualifié (à moins d’avoir reçu une formation) pour remplir telle ou telle tâche. Il est là pour aider avec le désir d’être utile. Enfin, un bénévole fait partie d’un ensemble d’activités que l’on dit « à but non lucratif » ce qui signifie qu’il ne reçoit aucune rémunération. C’est lui qui donne son temps, ses connaissances et son énergie et il s’attend à ce qu’on le traite et le respecte comme tel. 8 ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011 Comme je viens de l’exposer, le bénévole « ne va pas au travail ». Il va faire quelque chose qui est en plus de son travail ou disons de ses activités habituelles. Les organismes ne peuvent espérer disposer de lui comme d’un employé. Un bénévole apprécié peut avoir les mêmes qualités qu’un bon employé mais il reste qu’on ne peut avoir les mêmes exigences envers un bénévole. Dans un article précédent, je vous exposais les qualités requises pour engager un nouveau bénévole. Plus les besoins se font sentir, plus la personne qui rencontre des bénévoles potentiels doit être tout aussi qualifiée dans ce domaine que l’est celle qui embauche de nouveaux employés. Il faut tout d’abord établir des relations significatives avec les bénévoles afin de comprendre où ils en sont dans leur cycle de vie, ce qui est tout aussi important que leur motivation et leur objectifs personnels. Des politiques doivent être élaborées en tenant compte de la portée, des exigences et des limites de l’activité bénévole. Ces stratégies devraient inclure un environnement de travail sûr et inclusif, des techniques efficaces pour stimuler l’engagement initial, des possibilités de formation et de reconnaissance et une communication bidirectionnelle efficace. Entre autres choses, le bénévolat est un don de son temps, du temps qu’il faut trouver à l’intérieur d’emploi du temps déjà établi. Les organismes doivent être flexibles et conciliants avec les bénévoles et être prêts à s’adapter aux horaires changeants. Dans notre monde de plus en plus interconnecté, il est impératif de tirer parti des possibilités offertes par Internet et les médias sociaux. Ceux-ci constituent des outils pour rechercher et promouvoir des possibilités de bénévolat Le bénévolat qui réunissait toutes les « bonnes dames » d’une paroisse le samedi après-midi pour tricoter est loin derrière nous. Il faut être sensible à la diversité sexuelle, culturelle, linguistique et générationnelle. Nous avons tous quelque chose à donner à certains moments de notre vie si nous trouvons le bon encadrement et les conditions adéquates. Les caractéristiques du bénévolat d’aujourd’hui : Le bénévolat prend différentes formes selon les étapes du cycle de vie, au fur et à mesure que changent les priorités et les situations en ce qui a trait aux études, au travail et à la famille. Les bénévoles d’aujourd’hui sont différents, ils ont tendance à être plus orientés vers des objectifs précis. Ils sont plus structurés dans leur vie scolaire, professionnelle, familiale et sociale. Ils sont mobiles et à l’aise avec les technologies. Les bénévoles tiennent à leur autonomie, et ils ont des intérêts multiples. Le bénévolat est devenu une démarche personnelle. Dans le passé, la démarche bénévole s’inscrivait généralement dans le cadre d’une tradition familiale ou d’une appartenance communautaire. Ce n’est plus le cas. Les personnes interrogées au cours de l’étude ont très clairement exprimé leur désir d’avoir un choix. Dans le monde en pleine évolution dans lequel nous vivons, le bénévolat est une façon de transmettre et d’acquérir des compétences. C’est un aspect du bénévolat qui s’est beaucoup développé et qui attire tout particulièrement les étudiants et les nouveaux venus au pays. Très spécifiquement, à l’Institut, nous avons des groupes d’étudiants qui viennent acquérir des compétences dans le cadre de leurs études. Chez les immigrants pensons aux professionnels qualifiés dans leur pays d’origine et qui doivent préparer et passer ici de nouveaux examens. Un certain nombre optent pour le bénévolat afin de se familiariser avec nos façons de faire et dans bien des cas ils peuvent partager leurs compétences, leurs talents et leurs connaissances. Il en va de même pour les personnes à la retraite qui choisissent de continuer à utiliser leur savoir dans le domaine où ils ont travaillé. En conclusion, un fait est certain : il y a une demande grandissante pour trouver des bénévoles. Les organismes sont maintenant conscients qu’ils ne peuvent considérer ce bassin de ressources comme acquis et qu’ils doivent étudier les lois qui le régissent et s’y adapter. Enfin dans certains cas, des bénévoles peuvent agir directement à titre de mentor afin de transmettre des compétences précises à des gens qui souhaitent les acquérir. Quant aux aspirants bénévoles, ils doivent être conscients que le désir d’être bénévole ne suffit pas. Une recherche s’impose et la rencontre avec la personne en charge peut être déterminante quant à l’orientation des recherches et la tolérance face aux premiers échecs. Le bénévolat de groupe : Des répondants de tous les groupes d’âges ont fait mention de leur intérêt pour les activités de groupe qui ouvrent la porte aux activités sociales et à la possibilité d’élargir ses réseaux professionnels. 9 La chronique à Jos B Ce soir, Jos B. aura à visiter des gens du 3e…, des personnes qui ont malheureusement perdu un membre ou deux. Il connaît le tabac, comme il dit : « Je ne fume pas mais je peux nommer toutes les sortes…» Autrement dit, il connaît ce programme. Par Jean-Guy Thibaudeau Jos B. - Bonsoir madame ! Ce soir, je vole… Nicole - Attention, le plancher est dur… Jos B. - Oui, je le sais. Mais je me sens tellement bien et fier d’être ici. Nicole - Je vous l’ai dit, au téléphone, que vous feriez des visites auprès des personnes amputées. Jos B. - Ah! Je n’aime pas dire cela… des personnes amputées. Je préfère dire des personnes ayant subi une amputation. mais pour elle saisir le pouls c’est se rendre compte que les gens sont bien traités dans ce milieu de réadaptation. Elle le fait avec l’aide de sa troupe de bénévoles. Chacun d’eux travaille pour que ces locataires soient heureux à l’Institut pendant leur séjour. Jos B. - Bonsoir, M. Pouliot ! J’ai vu votre nom sur votre fauteuil, ça va bien ? M. Pouliot – Ah ! Très bien ! Et voici Mme Brousseau. Mme Brousseau - Bonsoir, M. ? Je vois que vous êtes bénévole. Mme Brousseau - J’ai bien vu cela aussi. Ce matin, j’ai reçu la visite d’un ergothérapeute, d’une physiothérapeute, d’un médecin physiatre en plus d’une infirmière et d’un préposé. Jos B. - Oui, je me rappelle, quand je suis arrivé il y a quelques années, tout ce monde et une psychologue s’étaient présentés à moi… Ouf ! Quelle équipe ! M. Pouliot - C’est merveilleux de les voir étudier ton cas… Chacun y met son grain de sel, selon sa profession. Mme Brousseau - Ça fait tout un mélange ! Nicole - Bon, je comprends votre marotte. Jos B. - Oui, et fouineur de nature… Jos B. - Je vous l’ai déjà expliqué. Lorsque l’on perd un membre important, on ne se demande pas, dans notre tête, si on est un homme complet… ou bien, si on est une vraie femme après l’ablation d’un sein cancéreux. Nicole - Bien sûr, et vous ne voulez pas être considéré comme une personne diminuée… M. Pouliot - On va se surveiller!!! Jos B. - Non, non, j’ai dit fouineur pas rapporteur … J’entends seulement les bonnes nouvelles. Nicole - Alors, ce soir, vous allez vous promener parmi votre monde… Bonne visite amicale ! Jos B. sourire aux lèvres, léger comme jamais, monte à l’étage désigné par sa patronne, toujours soucieuse de saisir le pouls des patients, des bénéficiaires. Évidemment, elle n’est pas infirmière, 10 ARC-EN-CIEL - NOV - DÉC 2011 M. Pouliot - Donc, on parle à l’un, on parle à l’autre… et eux ils se parlent de nous … Mme Brousseau - Il faut surveiller nos paroles. M. Pouliot - C’est la place… Mme Brousseau - Comment ça c’est la place ? Jos B. – Voilà. C’est simple à comprendre… C’est facile pour moi de réagir car j’ai lutté longtemps dans ma tête pour me sentir «complet», me sentir comme «une personne entière». Jos B. - Ils appellent cela l’interdisciplinarité, je crois. Jos B. - Ici, je me rappelle… on arrive mal équipé… et on en ressort sur pieds. M. Pouliot - Vous madame, vous arrivez… Vous êtes inquiète peut-être ? Mme Brousseau - Je me sens toute croche… Jos B. - Vous semblez bien aller M. Pouliot ? M. Pouliot - Ici, M. Jos, j’admire le personnel. Il travaille excellemment en équipe, on le sent. Jos B. - Ils sont professionnels… ils s’entraident et on bénéficie de leurs interventions bien ciblées. M. Pouliot - On en sort gagnant… Jos B. - En physio, par exemple, un petit coup de pouce aide pour nous obliger à mettre « la main à la pâte » comme on dit… ¨Ça nous remet sur pieds. C’est sûr que ça nous demande des efforts. Mme Brousseau - Je vois la psy… demain… Je ne sais pas quoi lui dire… Jos B. - C’est drôle, moi, je lui ai parlé de MA JAMBE… et après une demi-heure elle La chronique à Jos B m’a dit : «Monsieur, parlez-moi du reste…» M. Pouliot - Du reste ? Mme Brousseau - Le reste de quoi ? Jos B. - Le reste de mon… de mon corps… de ma tête… de mes talents et là, j’ai vu que j’avais encore des qualités et du potentiel. M. Pouliot - C’est merveilleux… Mme Brousseau - Autrement dit, on se voit sous un autre jour. Jos B. - On se reconnaît, comme des personnes, comme du vrai monde. En regardant agir le personnel, on voit vite leur aide et leur façon d’essayer de nous comprendre. En partant, l’ergothérapeute peut remplir, si nécessaire, une demande pour le transport adapté. Vous voyez, ici, à l’IRGLM, on règle bien des problèmes pour nous faciliter la vie. M. Pouliot - Ici, pour ça à l’Institut, chapeau ! Du médecin à la prothésiste, nous avons toute une gamme de soins. Mme Brousseau - Merci, les gars, je me sens déjà mieux… mais j’ai sommeil. Bye ! Jos B. - Bonne nuit ! Je dois y aller moi aussi… la journée fut longue. M. Pouliot - Merci pour votre visite, M. Jos, ça fait du bien de jaser… Jos B. - En parlant, on se sent moins seul et on remarque mieux les bons côtés. À plus tard ! Jos B. est content de sa jasette anodine mais valorisante pour tous, même pour lui, le bénévole, qui vient pour les autres et repart aussi léger qu’à son arrivée. Le personnel travaille en équipe et les bénévoles y collaborent. … Somme toute, ça fait une grosse et merveilleuse équipe ! Les bénéficiaires en profitent … Deux professionnelles en interdisciplinarité: Marie-Hélène Forest, ergothérapeute, et Danielle Petitclerc, physiothérapeute 11 bonne humeur et s’invitent les uns les autres. Certains se déguisent même lors des réceptions. Eux aussi deviennent des Pères Noël parce qu’ils se donnent du mal pour satisfaire le monde autour d’eux. La tenue écarlate est vraiment de la couleur de la gentillesse, du cœur … et des camions de pompiers tant aimés des enfants. Fonctionnel, le Père Noël ! Par Jean Vegjman Au temps où le Mont Royal était un volcan en activité, il y avait à l’intérieur un passage vertical par lequel la lave chaude et rougie montait à la surface pour s’étendre et ressembler à celle du Vésuve. C’était il y a des millions d’années. Aujourd’hui, seul le Père Noël connaît ce passage qui lui sert d’antichambre pour arriver jusqu’à nous avec son traîneau et ses rennes. Du sommet, il se glisse jusqu’au tunnel du train de banlieue et en sort rue Jean-Talon. Un itinéraire parfait pour ensuite aller dans la circulation vers la Plaza Saint-Hubert où il prend livraison des jouets et des cadeaux qu’il a commandés. Sachez qu’il y a des roues sous les traîneaux et qu’elles roulent sur commande quand la neige se fait rare. C’est sûr qu’il emporte avec lui toute la correspondance des enfants bien sages et la liste des souhaits des parents qui lui ont écrit pour dire ce qu’ils aimeraient recevoir. vêtus de rouge, on reconnaît ses adjoints grâce à leur longue barbe blanche. Les coiffeurs sortent de leurs échoppes pour leur offrir de la leur tailler. Non, non, vous ne voyez pas le sacrilège de couper la barbe du Père Noël ! Remercions les pompiers qui, pendant l’année, réparent les jouets brisés pour qu’on les répartisse. Comme les pompiers sont les premiers répondants en cas d’accident de santé, il y a une raison de plus pour qu’ils soient les alliés du Père Noël. Bien sûr, chacun d’eux a son traîneau qui contiendra un peu des centaines et des milliers de jouets et cadeaux. Ils seront distribués le 25 décembre et dans la nuit précédente. On ne peut plus nous faire croire que le Père Noël est un grand papa qui fait tout le travail tout seul. Au troisième millénaire, il faut s’organiser pour obtenir des résultats concrets et agréables. On entend de la musique, les gens sont de Il existe d’autres alliés qui visitent les endroits où les personnes âgées sont seules et souvent malades pour leur apporter du réconfort et deux joies précieuses : la compagnie et l’amitié. Ces gens-là ont un nom, on les appelle les « bénévoles ». Ce qu’ils offrent n’est ni concret, ni tangible, si l’on ne considère que les choses. Ils font simplement cadeau de leur temps, de compréhension, de sourires, de chaleur humaine. Le Père Noël est l’ami de tous et, comme nous, il fait attention à la dépense. Il ne dépasse pas son budget. Sa première surprise est le coût de stationnement pendant qu’il fait les magasins. Imaginez ce que cela prend de place pour garer un traîneau avec six rennes qu’il faut nourrir et abreuver… Il y arrive cependant car il a des adjoints qui lui ressemblent et qui l’aident à trouver les panneaux d’interdiction. Tous Le journal des bénévoles de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal Équipe de rédaction Raymonde Bayard Colette Clo Nicole Daubois Laurence Derennes Marie-Annik Murat Daniel Pourchot Jean-Guy Thibaudeau Jean Vejgman Correction Marie-Annik Murat Mise en page Tabasko Communications Coordination Diane LeBel Photos Nicole Daubois Marie-Annik Murat