Vouloir, c`est pouvoir
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Vouloir, c`est pouvoir
Mario Loubier est coach en performance des affaires. Il inspire les gens à créer l’engagement dans le domaine de la vente, du leadership et du service à la clientèle. Il est aussi l’auteur du nouveau livre Vendre, ça se passe ici ! www.marioloubier.com ventes mario loubier Dossier client informatisé Vouloir, c’est pouvoir ! Qui aimerait avoir plus d’influence sur ses employés ? L orsque je pose cette question au début de mes conférences ou de mes ateliers en leadership, la majorité des gens lèvent la main. Je leur demande ensuite s’ils aimeraient avoir plus d’influence sur leurs patrons, collègues, conjoints… Toujours le même nombre de mains levées ! Les personnes avec qui vous travaillez se classent généralement en trois groupes, que l’on pourrait classer sur une échelle de 1 à 10, 10 étant la meilleure note. On retrouve tout d’abord le groupe des « 8 à 10 » : ils sont performants, et vous n’avez à peu près jamais de problèmes avec eux. Il y a ensuite les « 4 à 7 », ceux qui font un travail correct, sans plus. Ils représentent le groupe le plus élargi d’une organisation. Il y a finalement les « 1 à 3 », qui sous-performent et ont des problèmes de comportement. Vous avez un travail important à faire et vous voulez qu’il soit bien fait, dans les délais demandés. À qui le confierez-vous ? Aux 8 à 10, me répondrez-vous. Autre question : auprès de qui devez-vous intervenir le plus souvent ? Encore une fois, la réponse est évidente : les 1 à 3. Nous venons d’apprendre deux choses sur la culture de votre organisation. Les employés performants se voient confier les travaux les plus complexes. Vous ne leur parlez presque jamais, car vous passez le plus clair de votre temps avec les 1 à 3. La bonne nouvelle, c’est que ça n’a pas à être ainsi. Si quelqu’un ne fait pas ce que vous lui avez demandé, le problème n’est généralement pas qu’il ne peut le faire. C’est souvent une question de volonté. Il existe trois principales raisons pour lesquelles une personne ne fait pas ce qui lui est demandé. 1.Les attentes ne sont pas claires. 2.Elle ne sait pas comment le faire. 3.Un obstacle l’empêche de le faire. Posez-vous les questions suivantes pour déterminer pourquoi cette personne n’a pas cette volonté. Vous devez utiliser la perception de votre employé et non la vôtre, afin d’avoir une vue juste. Mes attentes sont-elles claires vis-à-vis ce qu’il doit faire ? Vos attentes étaient sûrement claires lorsque vous avez demandé à votre collaborateur d’exécuter une tâche. Elles l’étaient sans doute pour vous, Mai 2015 • AutoJournal comparaison, sa collègue utilisait un fichier de suivi et appelait ses clients à trois moments précis de la journée… Quels obstacles les empêchent d’agir ? Si quelqu’un ne fait pas ce que vous lui avez demandé, le problème n’est généralement pas qu’il ne peut le faire ; c’est souvent une question de volonté. mais pas nécessairement pour lui. Par exemple, demander à un employé de mieux accueillir les clients, de faire plus d’appels de suivi ou de meilleures ventes est sûrement évident pour vous. Toutefois, ce n’est peut-être pas aussi clair pour lui. Soyez précis en énumérant vos attentes. Quelqu’un m’a déjà dit : « Explique les choses comme si tu parlais à un enfant de sept ans. » Faire plus d’appels de suivi deviendra faire trois appels de plus par semaine. Plus de ventes : trois contrats de plus par mois. Mieux accueillir les clients : les accueillir avec une poignée de main franche et un sourire. Vous voulez vérifier si vos attentes sont claires ? Demandez-lui de vous répéter ce que vous venez de dire. Vous serez surpris des résultats ! Savent-ils comment le faire ? Il est peu probable que l’on frappe à la porte de votre bureau pour vous dire : « J’ai de la difficulté à créer de bonnes relations avec les clients. J’aurais besoin d’aide. » La très grande majorité des gens ne reconnaissent pas leurs carences professionnelles. Il leur est plus facile de blâmer ce qui les entoure que de se remettre en cause. Le savoir est important et son application l’est tout autant. Afin de valider leurs connaissances, demandez-leur de s’exécuter devant vous. Vous serez surpris de constater que vous confondez souvent « je ne peux pas » avec « je ne veux pas ». Un directeur de service aprèsvente d’une concession automobile m’a déjà confié qu’un de ses conseillers techniques ne faisait pas de suivi avec ses clients quant à l’évolution des travaux, ce malgré ses demandes répétées. L’employé promettait de s’améliorer, mais rien ne se passait. Je lui ai demandé si cet employé savait comment faire un bon suivi. Il m’a répondu : « Tous les conseillers techniques savent le faire. » Avec sa permission, je suis allé interroger l’employé pour savoir comment il faisait ses suivis. « Je les appelle quand j’ai le temps », m’a-t-il simplement répondu. En Chez un concessionnaire, je devais valider une procédure d’accueil des clients de la part des conseillers techniques. On leur demandait notamment de vérifier l’état de la garantie et les rappels du véhicule. Les conseillers devaient entrer le numéro de série du véhicule sur le site du constructeur, puis constater le résultat. Parmi trois conseillers, un seul effectuait cette tâche. Les deux autres étaient pourtant au courant qu’ils avaient à exécuter cette procédure. Savaient-ils comment l’exécuter ? Un obstacle les en empêchait-il ? « On nous demande de répondre rapidement au client, mais nos ordinateurs sont super lents. On saute donc cette étape. » Je leur ai demandé pourquoi leur collègue était capable de le faire. « Facile : on vient de remplacer son ordinateur. » Vous concluez que l’employé ne veut simplement pas effectuer cette procédure. Dans le cas d’un manque réel de volonté, vous devez savoir que les gens ne voudront faire les choses que lorsque les trois conditions suivantes seront remplies : ✓ L’employé doit sentir que ce qu’il fait est dans son intérêt autant que dans celui de l’entreprise. ✓ Plus les résultats sont immédiats, meilleures sont les chances qu’il veuille collaborer. ✓ Il veut avoir la certitude d’obtenir le résultat promis. Même en admettant que les attentes de l’employé soient claires, qu’il sache comment faire ses appels de suivi et qu’aucun obstacle n’entrave leur exécution, il peut subsister d’autres raisons qui font que l’employé ne souhaite toujours pas effectuer ces appels. Votre rôle comme directeur est de trouver des arguments qui satisferont ses besoins, évoqués plus haut : le fait de sentir qu’il travaille aussi pour ses propres intérêts ; moins de délais et des résultats plus rapides ; la certitude qu’il obtiendra ces résultats. Prenez le temps de réfléchir à ce qui entrave la volonté de certains employés de faire les choses selon vos schémas ou ceux de l’entreprise. Surtout, n’oubliez pas qu’il existe des outils pour vous aider. 19