mobilite et alignement sagittal 30 mois apres
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mobilite et alignement sagittal 30 mois apres
ARTICLE ORIGINAL MOBILITÉ ET ALIGNEMENT SAGITTAL 30 MOIS APRÈS L’ARTHROPLASTIE CERVICALE AVEC UNE PROTHÈSE SEMI-CONTRAINTE O. GILLE (1), A. RAMADAN (2), C. MAZEL (3), S. CHAMPAIN (4) 1- CHU PELLEGRIN, SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIE, BORDEAUX 2- CLINIQUE BEAULIEU, DÉPARTEMENT DE NEUROCHIRURGIE, GENÈVE 3- INSTITUT MUTUALISTE MONTSOURIS, SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIE, PARIS 4- SCIENT’X, RECHERCHE CLINIQUE, PARIS L a dégénérescence du rachis cervical regroupe des pathologies invalidantes avec des répercussions importantes sur la qualité de vie et l’activité professionnelle du patient. La prévalence de ces lésions chez les Européens varie entre 13,4% et 34,4% selon un rapport de l’ANAES [1] mais il n’existe pas actuellement de données épidémiologiques permettant d’estimer leur incidence en France. La discectomie associée à une arthrodèse intersomatique cervicale (ACDF dans la littérature anglophone) est le traitement chirurgical standard des cas ne répondant pas au traitement conservateur. Cette technique, reconnue pour son efficacité thérapeutique, permet une amélioration rapide de la douleur et progressive de la fonction et s’associe à des bons taux de satisfaction du patient. Cependant, la suppression de mobilité d’un segment vertébral est à l’origine d’une augmentation des contraintes mécaniques sur les niveaux mobiles adjacents [2-3], qui aboutissent à une dégradation progressive de ces niveaux, sièges de remaniements arthrosiques dans 60% à 92% des cas dans les 8 années qui suivent l’intervention [4-6]. Bien que le retentissement clinique de ces processus dégénératif est variable [7] il s’associe à d’autres complications potentielles comme la morbidité du site donneur, la pseudarthrose, les complications mécaniques (liées au matériel d’ostéosynthèse) et aux problèmes de reprise du travail [2-25], particulièrement pénalisantes dans des populations actives. La préservation de la mobilité est une solution supposée pour éviter ces risques, mais il existe peu d’évaluations quantifiées des résultats avec un recul suffisant. Complications : pour le recul moyen de l’étude, qui est de 30 mois, des complications ont été observées dans 7/53 cas. Il s’agit d’une dysphagie transitoire (1 cas) et d’un problème de déglutition (1 cas), résolus en trois mois, ainsi que de 5 cas de complications en relation avec l’implant (deux cas de migration, deux cas de subsidence et 1 cas de défaillance). Les résultats cliniques de ces patients étaient bons, à l’exception de deux cas, qui ont été repris pour ablation de matériel et fusion. La présente étude évalue les résultats de l’arthroplastie cervicale avec une prothèse semicontrainte (Discocerv®, Scient’x, France) avec un recul de 30 mois. MATÉRIEL ET MÉTHODES Cette étude prospective concerne 53 patients consécutifs (31 hommes et 22 femmes, âge moyen 44,8 ± 8 ans), traités par arthroplastie mono-niveau, avec un recul minimum de 2 ans. Le diagnostic principal était celui de hernie discale dans 75% des cas, de sténose dans 19% des cas ou bien de dégénérescence discale dans 6% des cas. La répartition des niveaux traités est présentée sur le graphique cicontre (figure 1). Figure 2 : Principaux clichés utilisés. L’évaluation radiographique concerne la mobilité en flexion-extension, les centres moyens de rotation (CMR) des niveaux traités et adjacents, la lordose cervicale (C1C7) et locale. Elle s’est appuyée sur des clichés standard en flexion-exten- Figure 3 : Exemple de cas repris pour pseudarthrose d'une fusion sous-jacente. Huit patients présentaient des antécédents de fusion ou arthroplastie à un niveau adjacent à celui traité. Les critères d’investigation clinique incluent : la douleur cervicale et radiculaire évaluée à l’aide de l’Echelle Visuelle Analogue (EVA 1-100), la fonction évaluée avec le questionnaire validé Neck Disability Index (NDI 50 p) et l’évolution globale des symptômes (critère d’ODOM). Le Rachis - N° 5 - Octobre-Novembre 2011 Résultats cliniques Une intervention secondaire, mais sans lien avec l’arthroplastie, a été nécessaire dans 3 autres cas : deux reprises pour cause de pseudarthrose chez des patients ayant un ATCD de fusion et un cas d’arthroplastie à un autre niveau (figure 3). Intervention : l’arthroplastie cervicale a duré en moyenne 66 ± 17 [45-120] minutes, sans complications notables. Les patients ont quitté l’hôpital après un séjour moyen de 5 ± 2 [29] jours, avec une prescription d’analgésiques de classe II. Douleur Le tableau du suivi clinique démontre une amélioration statistiquement significative (p<0,001) des symptômes en postopératoire immédiat et une évolution stable pour la suite des examens (figure 4a). New York, USA), avec un seuil de significativité fixé à 0,05 (p<0,001). Figure 1 : Répartition des niveaux traités par arthroplastie. sion cervicale, inclinaison latérale, face et profil (figure 2). Les mesures ont été réalisées par un opérateur indépendant de l’équipe chirurgicale, à l’aide d’un logiciel spécifique validé (Spineview®, SERAM, Paris). L’ensemble des données a été soumis à des tests statistiques descriptives, paramétriques et non-paramétriques, en utilisant le logiciel XLStat® (Addinsoft, 4 RÉSULTATS mois d’une arthroplastie monoétagée avec une prothèse semicontrainte, en terme d’amélioration de symptômes, de la satisfaction du patient et de la préservation de la mobilité. Le critère d’Odom met en évidence 96% de résultats satisfaisants, cohérents avec une amélioration stable de la douleur et de la fonction prouvée par l’évolution des scores EVA et NDI. 92% des patients sont satisfaits avec leurs résultats et la mobilité a été préservée dans 88% des cas, le résultat clinique des 12% présentant des mobilités entre 0 et 3° étant satisfaisant. Il est difficile méthodologiquement de comparer ces résultats à d’autres études concernant les prothèses cervicales en raison des différences de design et matériaux, qui influencent fortement le comportement biomécanique des disques artificiels [26]. Cependant, nous souhaitons tracer un parallèle à la littérature afin de mieux situer les résultats présentés ci-dessus. Ainsi, le succès clinique, ayant trait à une amélioration stable des symptômes, varie entre 65 et 95% des cas [27-39], avec des évolutions de la douleur et de la fonction similaires à celles observées dans notre étude. Les niveaux de satisfaction exprimés par les patients sont également comparables : 8894% dans la littérature [27-28, 31, 39-40] versus 92% dans la présente étude. En parallèle, le taux global de complications reste lui aussi superposable sur la littérature : 0-13,2% pour des reculs de 1 à 4 ans. Outre les complications communes aux abords antérieurs du Figure 4a : Evolution de la douleur cervicale et radiculaire, issue de l'échelle EVA (0-100p). Figure 4b : Evolution de la mobilité du segment traité. La fonction s’est améliorée de façon similaire (p<0,001) entre le préopératoire (NDI 26/50) et le postopératoire immédiat (NDI12/50), atteignant une valeur stable de 7/50 à 1 et 2 ans de recul. Le succès clinique a été déterminé en utilisant le critère d’Odom qui classe les résultats en tant que excellents (79%), bon (25%) ou insatisfaisants (4%). Ces résultats sont cohérents avec l’indice de satisfaction des patients, qui montre que 92% des cas accepteraient de subir la même intervention pour le même résultat. Résultats biomécaniques Mobilité L’analyse radiologique montre une mobilité moyenne des niveaux traités de 6,7 ± 4° (0-15°) à court terme et de 8,2 ± 4° (4-19°) à 24 mois, excepté pour 6 patients (mobilités < 3°). Ces valeurs étaient comparables Le Rachis - N° 5 - Octobre-Novembre 2011 à la mobilité préopératoire du niveau traité, bien qu’inférieures par rapport aux valeurs moyennes observées au même niveau chez le sujet asymptomatique (approx. 12°) (figure 4b). rachis cervical, comme la dysphagie (3,7% vs 4% (2-9) dans la littérature), les complications en relation avec l’implant semblent liées aussi à la technique car elles incluent des cas de migration - en relation avec une mauvaise taille de l’implant et des cas de subsidence suite à une impaction en per-opératoire, qui ne semblent pourtant pas affecter le résultat clinique. Le choix de la taille de l’implant et de son positionnement est important également pour la qualité de sa mobilité, car Discocerv™ est basé sur une articulation sphérique avec un centre de rotation fixé, qui implique une dépendance directe entre mouvement et centrage spatial du dispositif. Pour le même type de prothèse, Maldonado et al [36] ont montré dans une étude récente une tendance vers la diminution de la mobilité dans le temps (recul 3 ans) ; ils ont observé en postopératoire une mobilité de 8,8° à 3 mois, 7,5° à 1 an, 7,3° à 2 ans et de 7,09° à 3 ans. Toutefois, les auteurs ne mentionnent pas la précision de leurs mesures et les différences ne sont pas statistiquement significatives, ce qui complique l’interprétation de cette observation. Pour une vue plus claire sur la préservation de la mobilité, nous présentons ci-dessous une synthèse des valeurs pré et postopératoires publiées pour différents types de prothèse cervicales (tableau 1). Il y a peu d’études qui précisent le pourcentage de niveaux qui restent mobiles dans le temps, rapportés à atteindre 88% à 2 ans [27, 31] et 82% à 4 ans après arthro- DISCUSSION L’objectif de cette étude a été d’investiguer les résultats à 30 Centres moyens de rotation Les CMRs étaient localisées normalement pour la moitié de la population (57% des cas), la plupart des localisations anormales étant projetées au niveau du plateau supérieur de la prothèse (localisation attendue en lien avec la géométrie du dispositif) (figure 5). Alignement sagittal La lordose C1C7 a été stable et dans les plages de normalité pour 96% des cas. Cependant, une augmentation progressive a été observée, les valeurs moyennes passant de 48 ± 10° en préopératoire à 55 ± 10° au dernier contrôle, ce qui requière un suivi à plus long terme. Figure 5 : Exemples d'analyse en flexion extension présentant les centres moyens de rotation : à gauche : normal, à droite, localisation contrainte par la prothèse. 5 ARTICLE ORIGINAL Mobilité préopératoire° Mobilité postopératoire° Recul (ans) 4,5° 11° 1 11° 12° 2 Lazaro et al [33] 9,5° 8,1° 1 Ryu et al [38] 6° 7,9° 2 8,2° 9,8° 2 9,9° 9° 2 Huppert et al[31] 7,2° 9,5° 2 Burkus et al[29] 7,8° 7,3° 6,5° 3 5 Mummaneni et al[34] 7,5° 7,6° 2 Lazaro et al[33] 8° 10,7° 1 5° 2° 1 5,6° 4,1° 2 11° 8,9° 1 9,4° 7° 3 8,9° 8,2° 2 Etude Prothèse Bertagnoli et al[28] Kim et al [32] Bryan™ Coric et al[30] Kineflex™ Beaurain et al [27] Mobi C™ Prestige™ Nabhan et al[35] Pro-Disc C™ Ryu et al[38] Lazaro et al[33] Synergie™ Maldonado et al[36] Discocerv™ Etude Tableau 1. plastie [39], valeurs comparables à la présente étude : 88,5% à 30 mois. Plus encore, pour un recul comparable, la mobilité postopératoire moyenne de la littérature se chiffre à 8,5° ; cependant, ces niveaux sont purement informatifs et doivent être interprétés avec prudence car nous ne sommes pas dans le cas de figure des populations superposables et des niveaux de mobilité préopératoire similaires. En lien avec cette analyse de mobilité, l’apparition de signes de dégénérescence et ossification hétérotopique (OH) peut être comparée entre les différentes études au même titre que le taux de complications. Un certain nombre d’études évaluent le taux de dégénérescence des niveaux adjacents, qui peut varier entre 2,9% [29] et 19,4% [38], avec une moyenne de 9% [27, 36, 40] mais qui reste significativement moins élevé par rapport à celui observé après fusion dans les études comparatives [32, 36]. L’ossification hétérotopique est soigneusement classifiée et analysée par Suchomel et al [39], qui annonce un taux global de 63% à 4 ans de recul, dont un tiers présentait une ankylose segmentaire. Ce taux est superposable à une autre étude de Ryu et al [38], montrant des taux entre 47% et 58%, selon la prothèse, mais sans impact clinique pour la moitié des patients. Quatre autres études ont observé ce phénomène avec une variabilité de 1 à 12%, en moyenne le taux d’ossification hétérotopique associée à une perte de mobilité étant de 11%. L’alignement sagittal pourrait avoir une influence sur ce phénomène mais peu d’études le quantifient ; Lazaro et al [33] montrent des anomalies d’alignement sagittal à 1 an de recul sans pouvoir analyser son impact sur l’OH à ce court recul. A deux ans de recul, Kim et al [32] calculent les lordoses cervicales qui ont une évolution semblable à celle observée dans notre étude mais sans lien avec la mobilité (12°) ou l’OH. Ils observent toutefois des signes de dégradation adjacente dans 12% des cas, taux significativement moindre par rapport au groupe de contrôle (fusion) qui en présente en 25% des cas. CONCLUSIONS Les résultats cliniques et radiologiques de l’arthroplastie avec la prothèse Discocerv® montrent, Le Rachis - N° 5 - Octobre-Novembre 2011 à un recul moyen de 30 mois, un niveau satisfaisant et stable d’amélioration de symptômes, associé à la mobilité dans 88% des cas. L’alignement sagittal est stable en postopératoire dans 96% des cas et le taux de complications superposable à la littérature. Cependant, à 30 mois de recul l’évidence est insuffisante pour conclure si la préservation de la mobilité permet d’éviter ou diminuer le risque de dégradation adjacente qui s’associe souvent à l’ACDF. Cette étude sera continuée jusqu’à un recul de 5 ans afin d’évaluer cette hypothèse et pour vérifier si les résultats obtenus à ce recul se maintiennent à plus long terme. RÉFÉRENCES 1. ANAES. 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