Rapport anglais
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Banque Iéna anglais LV1 I. BILAN GÉNÉRAL DE L’ÉPREUVE Le support principal du sujet de LV1 choisi cette année était un article provenant du quotidien britannique The Guardian publié en ligne le 8 décembre 2013. Le sujet portait sur la culture en temps de crise, à travers l’exemple du Musée des Beaux-Arts de Détroit contraint d’envisager de vendre une partie de ses chefs d’œuvre pour renflouer une ville en faillite et rembourser ses créanciers. Il s’agissait d’une illustration de la délicate question de la protection de l’art et de la culture quand les pouvoirs publics ne les financent plus, et plus largement une réflexion sur la faillite de la capitale autrefois florissante de l’industrie automobile américaine. Le journaliste prenait fait et cause pour la sauvegarde de ce musée et refusait ce déclin culturel, avec parfois un certain humour. Avec une moyenne générale de 10,92/20, l’épreuve, composée par 5375 candidats cette année, se situe au même niveau que l’année précédente (rappel des moyennes : 10,93 en 2013, 10,49 en 2012, 10,62 en 2011, 10,70 en 2010, 10,45 en 2009 et 10,20 en 2008). L’écart-type de 3,38 est d’un bon niveau. Les copies ont été notées de 0.00/20 à 20/20 confirmant l’extrême hétérogénéité des niveaux. II. BILAN SPÉCIFIQUE AUX 3 PARTIES : VERSION/QUESTIONS 1, 2 et 3 /THEME La version L’exercice le mieux réussi est la version, avec une moyenne de 11,94/20 et un excellent écart type de 4,08, les notes s’échelonnant de 0 à 20. Le passage proposé à la traduction, incluant le titre et situé dans le dernier quart du texte-support, était de difficulté normale, tout en comportant quelques éléments de lexique plus rare et l’exercice fut honorablement réussi. Le découpage du texte facilitait la compréhension et le ton général de l’article rendait la traduction intéressante. Cet exercice a été suffisamment sélectif. Parmi les difficultés d’ordre lexical le plus souvent rencontrées par les candidats et relevées par les correcteurs, citons un nom propre qui a parfois un peu égaré les candidats : The Bellinis qui n’a pas été compris comme des tableaux du peintre Bellini, ou les Bellini (sans s) et a été parfois repris par ‘the Bellinis’ ; par contre certains candidats prudents ont parlé des œuvres, peintures ou toiles de Bellini, ayant fait un rapprochement avec les occurrences antérieures de peintres dans l’article (Pieter Brughel the Elder and Matisse) et la mention de « paintings » dans le passage à traduire. Le mot ‘baboons’ a souvent été traduit par * babouins, et ces animaux se sont parfois transformés en marsouins, dauphins. De même les termes ‘to loot’, qui figurait dans le titre, piller, permettait de comprendre, looter, pillard, ou pilleur, to strip-mine everything, à comprendre comme ‘extraire’, a strip-mine signifiant ‘mine à ciel ouvert’ (de bonnes traductions telles que ‘extraire complétement, rafler’ ont été relevées) . Le verbe ‘disembowel’, vider de ses entrailles, vider de sa substance, a été également source d’erreurs. Le verbe ‘to ascribe’, attribuer, a été parfois mal compris (et traduit par écrire, inscrire). Des calques ont été relevés, les candidats faisant des fautes sur des mots proches du français ‘Creditors’ se traduisait par créanciers, et non créditeurs, ‘defenders’, par défenseurs et non défendeurs, ‘actually,’ par en vérité, réellement et non par ‘actuellement’. Quelques structures un peu complexes ont également suscité des erreurs ou des maladresses « I am not such a romantic that I ascribe » : je ne suis pas romantique au point de.. Des confusions très lourdes ont été parfois relevées (mythical status : *statues mystiques), rendant le texte très métaphorique. « If there were a one-to-one correspondence », a été parfois compris comme un pluriel , there were’, confondu avec they were (* s’ils étaient en correspondance) : la structure exigeant une transposition (s’il existait une correspondance exacte, point par point …). To sell off : a été souvent traduit par vendre, alors que la préposition en précisait le sens : brader, liquider. De même le segment ‘for however much one-time cash you can squeeze out of them’, était assez complexe, tant pour l’analyse des éléments le composant que pour leur transposition dans un français équilibré, la structure concessive alliée au quantifieur étant parfois mal comprise. Des traductions du type « Quelle que soit la somme immédiate que vous puissiez en tirer, quelle que soit la quantité d’argent liquide que cela puisse procurer, ou même si tout cela peut vous procurer une somme d’argent disponible non négligeable… » ont été souvent bonifiées. Les versions les moins réussies étaient l’œuvre de candidats ayant une compréhension extrêmement limitée du texte dans son ensemble et une maîtrise très relative des deux langues – anglaise et française. Des rapprochements pouvaient être établis pour comprendre le sens des mots et proposer une cohérence de traduction. La qualité de l’orthographe française laissait également à désirer dans certaines copies. Les questions : L’épreuve vise à vérifier la compréhension de phrases dans un contexte précis: il s’agit pour les candidats de faire une explicitation de la phrase, en s’efforçant de ne pas la paraphraser et bien sûr de ne pas recopier la phrase. Il convient de reformuler de manière synthétique le propos en ayant le souci de fournir une explication succincte. L’ensemble est délibérément bref (100 mots) pour les deux questions de compréhension. Question 1 “The pitifully simplistic justification for looting the DIA goes like this: Detroit owes money, Detroit owns pricey paintings. Therefore Detroit should sell up to pay its creditors.” Ces phrases résumaient le propos du texte : la logique qui sous tend la braderie des peintures du musée pour rembourser les créanciers de la ville; le terme ‘ looting’ n’a pas été forcément bien compris, de même que ‘to owe’ et ‘to own’, parfois confondus ; la critique apparente de cette démarche devait également être explicitée (‘the pitifully simplistic explanation’ ); le ton ironique du journaliste n’a pas été perçu par certains candidats qui n’ont pas su pousser un peu plus l’explication au delà de phrases du type : « Detroit has debts and will have to sell the paintings of its museum to pay them off », montrant quand même qu’ils avaient compris le sens de la phrase et du texte dans son ensemble . La moyenne de cette question s’élève à 5,27 /10 avec un écart type de 2,11, tout à fait probant. Question 2 “Even putting all that aside: on the barest economic level, raiding the museum will have no meaningful impact on the city's bottom line.” (lignes 29-30) (100 mots + ou – 10%, sur 10 points) Dans l’explication de cette phrase, les candidats devaient tenir compte de “all that”, qui renvoyait à la phrase précédente. Une partie de l’explication devait être consacrée à l’éclaircissement de la référence. Certaines approximations déjà perçues dans la première question se retrouvaient lors de ce second exercice ; les candidats ont souvent redit ce qu’ils avaient écrit pour la phrase 1, en éludant la partie explicative liminaire, et parfois en faisant des erreurs sur le sens de « the city’s bottom line’, la référence au bilan financier étant parfois mal comprise (confusion avec to hit ‘rock bottom’, parfois) ; ‘raiding’ a parfois été mal compris. La moyenne de cette seconde question est de 5,39/ 10 avec un écart type comparable de 2,16. Dans leur grande majorité, les candidats ont respecté les consignes de longueur, se sont abstenus de faire des commentaires personnels ou des digressions. Les maladresses de méthode sur cet exercice semblent moins fréquentes cette année chez les candidats. Nous rappelons ce qui fait la spécificité de cet exercice ; il est impératif de peser chaque mot de la phrase, pour aboutir à une explicitation équilibrée du segment donné. Le candidat doit s’appuyer sur le contexte et donc bien comprendre le texte dans sa totalité, mais en aucun cas il ne doit citer les phrases connexes, ni les insérer comme s’il s’agissait d’une explication. Il faut comprendre cet exercice double comme étant une reformulation explicative concise et complète en bon anglais. Question 3 La moyenne de la question d’expression personnelle est de 10,75/20 avec un écart type de 3,71. L’énoncé du sujet était le suivant : Is culture a luxury in periods of economic difficulty? Les candidats ayant le moins bien réussi sont ceux qui ont eu une interprétation restrictive ou erronée du terme culture et se sont contentés de donner des exemples, ou ont maladroitement hiérarchisé les formes de culture. Des plans parfois binaires ont été encore proposés. Nous rappelons qu’il est utile de problématiser la question, sans pour autant proposer un plan souvent très schématique que la longueur modeste du propos ne permet pas d’affiner. La notion de « culture » devait s’entendre au sens large. Certains candidats ont dévié le sujet vers l’éducation ou le sport, perdant un peu de vue le libellé du sujet. Certains candidats ont fait des hors-sujet sur le luxe (parlant même de l’industrie du luxe). De bons candidats ont tenté de différencier culture personnelle, goût pour les arts, ou pratique d’un art ou d’une activité culturelle. Ils ont abordé la culture à travers les arts majeurs (théâtre, concerts –souvent subventionnés par la puissance publique) et leur propos était souvent réduit à un simple jugement de valeur: ‘la crise justifie des choix budgétaires drastiques, chacun est libre d’aller au théâtre ou au concert s’il aime cela, et s’il ne peut pas pour des raisons financières, ce n’est pas à la société d’y pourvoir.’ La question posée laissait aux candidats une grande latitude dans les choix de traitement, mais les meilleures copies étaient celles où était posée la question du rapport entre coût/apport de la culture, difficultés économiques et luxe (luxe n’étant pas nécessairement un terme péjoratif). Il avait été recommandé de valoriser les copies sachant présenter de façon convaincante la valeur ajoutée du secteur culturel dans nos sociétés (enrichissement personnel, soft power, mais aussi retombées économiques sonnantes et trébuchantes). La réflexion que posait le cas extrême exposé dans l’article sur le musée de Détroit a également permis à de bons candidats de réfléchir à la notion de patrimoine ; certains correcteurs font mention de copies qui révèlent une réflexion plus personnelle et la connaissance d’artistes contemporains américains ou britanniques souvent controversés (Jeff Koons, Damian Hirst par ex). Le barème répartissait une moitié des points pour le fond, une autre moitié pour la forme, laissant au correcteur le soin de valoriser ou de pénaliser ce qu’il lisait. Les rapports signalent une qualité globalement correcte de l’expression, mais un manque de nuance dans l’appréciation de la culture et dans l’usage du lexique critique et esthétique. Le thème : la moyenne de cet exercice est de 10,16/20, avec un très bon écart type de 4.17. Il a été jugé adapté par la plupart des correcteurs. L’extrait d’un article du Monde paru en juillet 2014 décrivait les affres d’une région rurale d’Irlande, touchée par la crise. Lexique : On constate une tendance que les préparateurs doivent s’efforcer de contrer : la méconnaissance de mots simples censés être connus des candidats. Noms géographique des pays de l’aire linguistique étudiée : L’Irlande / L’Irlande du Nord / Ireland Northern Ireland (Ulster accepté) Règles d’emploi de toponymes : Le comté de Donegal : Donegal county (pas de cas possessif), ou Donegal Vocabulaire du transport : Autoroute, ligne de chemin de fer. Nous avons accepté motorway, highway, ainsi que railroads, railways. Beaucoup de néologismes inattendus ont été relevés. Des expressions propres à la langue journalistique et économique permettaient aux candidats de montrer leur bonne maîtrise de ce registre. Encaissé entre: wedged in, stuck between Un manque criant de: a stark, an obvious lack of Une frénésie de construction: the construction fever, the house-building bug L’éclatement de la bulle immobilière: the bursting of the property/ housing/ real-estate bubble Renouer avec la croissance: to thrive again/ to be back on track towards growth Grammaire et structures Attention aux lectures hâtives qui conduisent à des erreurs de pronoms : Lui aussi s’était laissé contaminer : lui renvoie au comté de Donégal, ce qui exclut « *he, too Emploi des chiffres, des ordinaux Des milliers de : thousands of Une personne sur quatre : one in four Structures négatives pas d’autoroutes, ni même de ligne de chemin de fer No motorways, and not even a railway to link it up Letterkenny et sa région n’intéressent pas grand monde No one seems really interested in Letterkenny and its surrounding area Emploi des déterminants- Choix entre the/ a /ou La croissance : ∅ growth ∅ Maitrise des temps et des formes verbales : L’emploi du passé composé : Le comté a souffert, plus que les autres de l’éclatement … en 2008 : il convenait d’employer le present perfect et non le prétérit (l’éclatement a eu lieu en 2008, mais la souffrance se mesure encore actuellement). Quand le rêve s’est écroulé : il fallait employer cette fois le prétérit (et non le present perfect) Il ne faut pas ignorer le vocabulaire ‘courant’ : Des éleveurs: (livestock, cattle) farmers, breeders L’immobilier : housing, real-estate, property III. CONCLUSION L’épreuve continue à bien évaluer les différentes compétences et à fournir aux candidats l’occasion de travailler et d’approfondir leur maîtrise des langues. Son format est distinct d’autres épreuves et le temps imparti plus long. Les thèmes choisis pour les textes supports ne sont pas déroutants pour des élèves sérieux ayant fait les efforts de maîtrise de la grammaire et du vocabulaire économique et social. C’est un cadre sécurisant qu’il ne faut pas changer, nous dit un correcteur. Parmi les recommandations fournies par les correcteurs, revient la nécessité pour les candidats de s’assurer de la correction des constructions verbales, de la maîtrise de l’emploi des modaux, de la détermination nominale, etc, souvent malmenées dans l’exercice de thème. Toute exposition à la langue, par la lecture et les approches variées désormais permises par les outils multimédia et par les séjours dans les pays de langue anglaise, doit être systématiquement recherchée. Nous remercions les correcteurs qui, par leurs remarques dans leurs rapports de correction nous ont suggéré ces conseils.