Communiqué du Groupe Sanglier, tous droits réservés

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Communiqué du Groupe Sanglier, tous droits réservés
Groupe Sanglier
14.11.2010
TO VOTE OR NOT TO VOTE ?
Congrès de Force Démocratique
Monsieur le Conseiller d’Etat, Messieurs les Conseillers Nationaux, Monsieur le
Président, cher(e)s ami(e)s,
A l’occasion de ce 58e Congrès de Force Démocratique, j’ai l’honneur et le plaisir de
vous transmettre le message du Groupe Sanglier. Je ne vais pas y aller par quatre
chemins, et vais directement aborder le thème du jour ; faut-il consulter la
population du Jura bernois sur son avenir politique par un vote populaire ? Cette
question ne semble impliquer qu’une réponse par oui ou par non, mais elle recèle en
fait bon nombre de subtilités.
Premièrement, il conviendrait de déterminer l’objet du vote et la procédure à suivre.
Il est bien clair qu’un éventuel vote ne sera pas imposé de l’extérieur, car seuls les
citoyennes et citoyens du Jura bernois ont compétence de lancer une procédure de
consultation populaire, question de droit à l’autodétermination. Le Conseil du Jura
bernois est un organe légitime et quasi représentatif de la population, c’est d’ailleurs
à cette instance d’analyser la question d’ici au mois d’avril 2011. Néanmoins, en vertu
de la Loi sur le Statut particulier, les Jurassiens bernois disposent d’un droit
d’initiative touchant notamment à ses particularismes linguistiques et culturels. Ce
biais là pourrait être utilisé pour lancer une éventuelle procédure, mais ce n’est en
tout cas pas le Groupe Sanglier qui va s’y risquer, j’y reviendrai. Concrètement donc,
il existe des moyens tout à fait démocratiques capables de lancer une procédure de
consultation populaire. Ces moyens n’ont pourtant jamais été utilisés par ceux qui
demandent un vote. Le Gouvernement Jurassien se borne à présenter son rapport
annuel sur la question jurassienne et agite périodiquement le couperet de la loi un
seul Jura, alors que les milieux séparatistes fantasment déjà sur la création d’une
constituante, preuve supplémentaire qu’ils sont restés bloqués aux plébiscites des
années septante.
Sur l’objet du vote maintenant, il est impensable de passer directement à une
votation sur l’avenir institutionnel du Jura bernois. En effet, on ne va pas lancer un tel
vote si la population n’en veut de toute façon pas. L’objet initial serait donc
purement consultatif, sorte de demande d’entrée en matière. Il est tout autant
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14.11.2010
impensable de voter sur le projet de l’AIJ, car un tel projet ne comporte aucune unité
de matière et contient des suggestions parfois dignes d’intérêt, mais souvent
totalement à côté de la plaque, et surtout sans aucun lien entre-elle. Car rappelons-le
tout de même, l’AIJ propose également la piste du Statu Quo, piste sur laquelle les
séparatistes ne sont jamais entrés en matière. Pour résumer donc, en cas de vote, il
faudra s’attendre ni plus ni moins à un plébiscite quasi identique à celui du 16 Mars
1975 avec la même question posée au citoyen : « Voulez-vous rester dans le canton
de Berne, Oui ou Non ?». Voilà l’avance colossale faite sur le dossier jurassien en 35
ans !
Ce qui ne risque pas non plus de changer de manière colossale, c’est l’issue de ce
vote hypothétique, tous les sondages récents le prouve et j’en suis convaincu, la
population du Jura bernois ne désire pas rejoindre le Canton du Jura, et ce dans les
mêmes proportions qu’en 1975, si ce n’est dans une proportion supérieure chez les
jeunes de moins de 25 ans. C’est à ce moment là qu’on me pose toujours la même
question : « Si vous en êtes aussi surs de vous, alors pourquoi ne pas voter ? ». En
même temps ça parait plutôt logique. Je vais maintenant expliquer, ou plutôt répéter
pourquoi le Groupe Sanglier est opposé à un vote : D’une part, les mouvements
séparatistes ont d’ores et déjà refusé l’introduction d’un moratoire en cas de vote.
D’autre part, et plus grave, ces mêmes milieux ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils
n’accepteraient pas le résultat du vote s’il est négatif aux six districts. Avec de telles
déclarations de mauvaise foi, insultant de manière crasse le citoyen et la démocratie,
nous ne pouvons qu’être contre l’organisation d’un nouveau vote, car contrairement
à ce que veulent nous faire croire le Canton du Jura, l’AIJ, le MAJ, certains journalistes
et le futur ex maire de Moutier, un vote dans de telles conditions ne résoudra
strictement rien !
Concernant le cas de Moutier justement, il est de la plus haute importance de
rappeler aujourd’hui que la cité prévôtoise ne dispose en aucun cas d’un statut
spécial, ni au regard de la loi bernoise, ni au sein de l’accord du 25 mars 1994. Il n’est
donc pas question de céder au chantage séparatiste ; Moutier est partie intégrante
du Jura bernois, et les méthodes utilisées par l’intelligentsia séparatiste locale n’y
changeront rien. D’ailleurs, la campagne électorale qui s’y déroule actuellement est
symptomatique. Maxime Zuber, chantre de la lutte pour l’annexion, affirme
s’intéresser qu’une heure par année à la question jurassienne. Il vient pourtant de
recevoir, des mains de la ministre jurassienne Elisabeth Baume Schneider le prix
Léchot-Léggobé doté de 15'000 CHF, je cite « en reconnaissance de son engagement
en faveur de l’unité du Jura ». A 15'000 CHF de l’heure, je signe tout de suite au
Groupe Bélier… Mais le plus sympathique dans l’histoire, c’est que cette jolie somme
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va sans doute finir en rouleaux de peinture, dispersion rouge et blanche, affiches
pour la fête du peuple, et peut être aussi en séances de lobotomisation séparatiste
pour jeune Prévôtois en mal d’amis sur Facebook… Trêve de plaisanterie. Marcelle
Forster est une candidate sérieuse et passionnée par sa ville de Moutier. Au passage,
elle n’est ni la candidate de la droite, ni celle de FD, mais une candidate ouverte et
modérée, apte à représenter les Prévôtoises et Prévôtois de toutes tendances
confondues. Voter pour elle, c’est voter pour Moutier ouverte à l’innovation,
favorable aux collaborations et consciente de son rôle de centre régional. Voter pour
Madame Forster, c’est enfin voter pour redorer l’image de Moutier, trop longtemps
ternie par un combat institutionnel fertile qui monopolise beaucoup trop d’énergies
depuis beaucoup trop longtemps.
Concernant l’avenir du Jura bernois au niveau institutionnel, la ligne du Groupe
Sanglier est donc claire et sans équivoque. Nous sommes d’autant plus confortés
dans nos positions que d’autres projets sont en cours d’élaboration à d’autres
niveaux ; des projets concrets qui touchent en premier lieu le Jura bernois, et qui sont
surtout dénuées de toute arrière-pensée expansionniste. Le plus porteur est sans
doute l’élaboration de la future conférence régionale Jura-bernois-Bienne-Seeland.
Ce projet, sur lequel la population sera amenée à voter courant 2011, est
rassembleur et créateur de synergies entre régions. Il touche à des domaines allant
de l’aménagement du territoire à la politique de transport en passant par
l’environnement et la culture. Cette conférence n’est pas pour autant tentaculaire et
destructrice de l’identité du Jura bernois. En effet, notre région disposera d’une
garantie élevée : une sous-conférence du Jura bernois disposant d’un droit
décisionnel sur les questions nous concernant directement. Par ailleurs, il est
important de rappeler que les citoyens du Jura bernois se sont déjà montrés
favorables pour 2 tiers à l’introduction de cette conférence lors de la votation du 17
Juin 2007. Il est donc temps de participer activement et de manière cordonnée au
développement d’une région forte autour de Bienne. Evitons donc de dépenser
trop d’énergie dans des scénarios de vote sur la réunification, et consacrons nous à
du concret pour assurer un avenir serein au Jura bernois ouvert à ses voisins mais
fort de son appartenance au canton de Berne.
Groupe Sanglier
Le président
Michael Schlappach