Maedi-visna en Belgique

Transcription

Maedi-visna en Belgique
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1983, 2 (2), 481-487.
Maedi-visna en Belgique
P . BIRONT*, J. L E U N E N et H . DELUYKER**
Résumé : Un grand nombre de moutons en Belgique possèdent des
anticorps contre le virus maedi. Le dépistage de la maladie est basé sur
la sérologie à l'aide de la technique d'immunofluorescence
indirecte.
La lutte contre la maladie est libre et volontaire avec l'aide du Ministère
de l'Agriculture.
Parce que l'élevage du m o u t o n , dans u n but purement spéculatif, ne se
fait que sur une échelle réduite, le n o m b r e total des m o u t o n s en Belgique est
difficile à estimer. En effet, un grand nombre d'amateurs n'élèvent que quelques m o u t o n s pour occuper leurs loisirs, d ' o ù la difficulté d ' u n recensement
précis.
En 1979, on comptait dans les élevages productifs environ 84.000 géniteurs et 150.000 m o u t o n s d'abattage. Cette quantité permet de couvrir 2 0 %
des besoins en viande ovine du pays.
Les races les plus fréquemment recensées sont le Texel, le Suffolk et le
Hampshire.
L'élevage est concentré particulièrement en Flandre occidentale et aussi
dans les provinces de Flandre orientale, d'Anvers, du Brabant et du H a i n a u t .
Les associations d'éleveurs sont organisées au niveau provincial.
AGENT CAUSAL
L'agent causal de la maladie est u n virus du type A R N de la famille des
Retroviridae. Il s'agit donc d'une maladie contagieuse d o n t la caractéristique
est une période d'incubation très longue qui s'étend souvent sur des années.
Le virus provoque le plus fréquemment des troubles respiratoires et aussi,
parfois, des troubles nerveux (3). Sur la base des examens histologiques et
sérologiques, on peut dire que la maladie est répandue en Belgique (1).
* Institut national de Recherches vétérinaires, Groeselenberg 99, 1180 Bruxelles (Belgique).
** Ministère de l'Agriculture, Inspection vétérinaire, Chaussée d'Ixelles, 29-31, 1050 Bruxelles (Belgique).
— 482
P L A N
D'ÉRADICATION
A l'initiative des éleveurs un plan d'éradication a été établi.
Le but et l'intérêt de ce plan est l'élimination de la maladie en vue de permettre la commercialisation internationale des géniteurs.
Le plan est supporté par le Ministère de l'Agriculture.
Actuellement, cette lutte libre est laissée à l'initiative des éleveurs. Les éleveurs qui veulent participer à la lutte sont informés des obligations qu'ils
auront à assumer (voir en annexe les instructions) (2).
Dans l'avenir et d'après les premiers résultats obtenus et l'évolution de la
maladie, le plan sera adapté aux nouvelles circonstances.
Dans la première phase, une prospection a été réalisée dans les provinces
du Brabant et d'Anvers afin d'établir sur la base de la sérologie le pourcentage d'animaux atteints.
M É T H O D E SÉROLOGIQUE UTILISÉE
La technique mise en œuvre est l'immunofluorescence indirecte ( 1 , 4)
pour des raisons de facilité technique :
— technique de routine dans notre laboratoire;
— rapidité et économie des réactifs.
La technique d'immunofluorescence indirecte a été comparée aux techniques d'immunodiffusion et E L I S A , dans un essai collaboratif avec le Dr.
M . Dawson du Central Veterinary Laboratory de Weybridge (GrandeBretagne) et le Dr D . J . Houwers du Centraal Diergeneeskundig Instituut de
Lelystad (Pays-Bas) (4).
Cent sérums ont été soumis à épreuve. La corrélation positive entre le test
E L I S A et le test d'immunodiffusion est de 9 7 % .
La corrélation entre le test d'immunodiffusion et l'immunofluorescence
indirecte est de 9 4 % , et entre l'immunofluorescence indirecte et l'ELISA de
91%.
Il semble donc que la sensibilité du test d'immunofluorescence indirecte
soit légèrement inférieure à la sensibilité des deux autres tests.
La conclusion est que, pour le dépistage des foyers, les trois méthodes de
diagnostic sont valables mais pour le diagnostic individuel, la méthode
d'immunodiffusion est la méthode de choix, à condition que l'antigène pour
l'immunodiffusion soit standardisé et qu'il subisse régulièrement des contrôles au laboratoire de référence.
— 483 —
RÉSULTATS
Les résultats fragmentaires indiquent que 5 5 % des m o u t o n s des deux p r o vinces ont des anticorps contre le virus maedi. Il s'agit au total de 31 troupeaux, ce qui représente 960 m o u t o n s de plus d ' u n an.
Tous les animaux positifs étaient de race Texel. A l'opposé, aucun des
m o u t o n s de race Suffolk ne possède des anticorps maedi (2 troupeaux d ' u n
total de 50 animaux de plus d ' u n an).
CONCLUSIONS
Face au grand n o m b r e d ' a n i m a u x porteurs d'anticorps maedi, la lutte
librement organisée par les éleveurs ne s'avère pas facile et semble pleine
d'aléas. P o u r éliminer la maladie du pays une lutte organisée et obligatoire
sera nécessaire.
*
* *
Annexe
CIRCONSCRIPTION
Form. n° SZ-1
FÉDÉRATION DE LUTTE CONTRE LES MALADIES DU BÉTAIL
DU NORD-BRABANT
Exploitation de M
Rue
n°
à
Numéro de téléphone
Vétérinaire traitant : Dr
ANNÉE
19/
19/
19/
19/
19/
19/
19/
19/
Nombre de
moutons dans
l'exploitation
INSTRUCTIONS
1. Identification du cheptel
a) Formulaire MM-1
Chaque détenteur s'engage à tenir à jour, sur le formulaire 23, l'inventaire de son
cheptel.
— 484 —
Pour chaque animal, il doit y mentionner :
1° Le n° de tatouage ainsi que celui de sa mère.
— Lorsque le mouton a été acheté, le n° de tatouage sera précédé d'une lettre A et
on mentionnera dans la colonne correspondante le nom et l'adresse du précédent propriétaire.
— Lorsque le mouton a été élevé dans l'exploitation, le n° de tatouage sera précédé d'une lettre E.
2° Le sexe.
3° La date de naissance.
4° La race.
b) Tatouage
1. Lorsque le tatouage n'est plus lisible, le propriétaire s'engage à le faire refaire.
2. Le tatouage doit être effectué par un tatouage désigné par la fédération d'élevage.
2. Prises de sang
a) L'éleveur :
— s'engage à faire subir un examen sérologique semestriel à tous ses moutons âgés
de plus d'un an;
— désigne un vétérinaire agréé chargé de l'exécution des prises de sang et en
informe l'inspecteur vétérinaire.
b) Le vétérinaire :
— s'engage à effectuer les prises de sang en temps voulu, selon les instructions de
l'inspecteur vétérinaire;
— veille à identifier clairement chaque échantillon de sang de préférence par le n°
de tatouage correspondant;
— s'engage à transmettre, après signature, un exemplaire dudit formulaire à l'inspecteur vétérinaire de la circonscription dans laquelle se situe l'exploitation concernée.
L'inspecteur vétérinaire renvoie en temps utile le formulaire au vétérinaire
d'exploitation afin que ce dernier puisse le compléter lors des prises de sang successives et y apporter également les éventuelles modifications de composition du cheptel.
3. Organisation de la lutte
a) Introduction de moutons dans le cheptel
* L'éleveur s'engage à n'acheter que des moutons ayant subi un examen sérologique avec résultat négatif au plus tard un mois avant l'achat.
Pour les moutons de moins d'un an, la mère doit également subir, dans les mêmes
délais, un examen sérologique négatif.
* Les mêmes conditions devront être exigées pour tout animal introduit temporairement
dans le cheptel.
— 485 —
— Au cas où la mère ne ferait plus partie du troupeau, ce dernier devra faire la
preuve qu'il est indemne par un examen sérologique effectué dans le mois précédant la
vente.
b) Mesures à prendre en cas de résultat positif
— L'éleveur doit séparer les moutons sérologiquement positifs de la partie sérologiquement négative du cheptel.
— Afin d'empêcher tout contact, les animaux réagissants doivent être hébergés
dans des locaux séparés et ne peuvent être placés dans des pâtures contiguës à d'autres
pâtures occupées par des moutons sains.
— Un délai d'un mois doit être respecté avant d'introduire des moutons dans les
locaux ou dans les pâtures antérieurement occupées par des moutons sérologiquement
positifs.
— Les agneaux issus de mères réagissantes mais élevés depuis la naissance en
l'absence de celles-ci, pourront être considérés comme non-réagissants, jusqu'à preuve
du contraire, à condition que leur élevage se soit déroulé selon les instructions du vétérinaire agréé, sous le contrôle de l'inspecteur vétérinaire.
c) Attestation
L'inspecteur vétérinaire pourra délivrer à l'éleveur une attestation concernant
l'état sanitaire du cheptel, à condition que les instructions reprises ci-dessus ainsi que
celles données par le vétérinaire d'exploitation aient été scrupuleusement respectées.
Date :
Signature du détenteur :
Date :
Signature du vétérinaire :
— 486 —
ra
ra
CJ
m
cd
>
Q
•CJ
c¿
TD
CJ
3
•n
E
-CJ
c
CJ
c
Q
cd
"cd
3
ncei
ra
-CJ
C¿
>
3
TD
ture
—
cd
o
CJ
C
CJ
c00
ate
cd
Ex
cd
3
Res
E
Q
to
ra
CJ
cd
0¿
3
2¡
ra .« °a
Q g
ra
<D
TD
3
O
ica
CJ CJ
-O G
CJ
cj cd p -<D
C
O
c
G
O
ra
o
3X .
ba
£/) EU
'CJ
a
-cd
CJ
ra
<
tu
'eux
un,
•CJ
-J
Noi
adress
rece ent pro
;air
-o
ä>
E
f= TD
CU
3
ra
„
ispe> eur' vét en naire
o
TD
CJ CJ
CJ
X
3 u,
CJ Í-!
TD 'Cd
C
CJ
a
TD
3 >
ra
G
-CJ CJ
CJ
m
0
3
z
1
0
CJ
iTD
-
O
TD
ÍJ
îenl
CJ <CJ
CJ
3
3
3CU
ton
m
TD
Ce
de tatoi
CJ
pa
;nat
CJ
00
cd
— 487 —
MAEDI-VISNA IN BELGIUM — P. Biront, J. Leunen and H. Deluyker.
Summary ; A large number of sheep in Belgium have antibodies against
the maedi virus. Detection of the disease is based on serological scree­
ning, using the indirect immunofluorescence test. Control is carried out
by the farmers themselves on a voluntary basis, with the help of the
Ministry of Agriculture.
*
MAEDI-VISNA EN BÉLGICA — P. Biront, J. Leunen y H. Deluyker.
Resumen : En Bélgica, muchos carneros poseen anticuerpos contra el
virus maedi. Se basa la detección de la enfermedad en la serología
empleando la técnica de inmunofluorescencia indirecta. La lucha con­
tra la enfermedad es libre y voluntaria con la ayuda del Ministerio de
Agricultura.
*
**
BIBLIOGRAPHIE
1. BIRONT P . , CHARLIER G . et De SMET A . ( 1 9 8 1 ) . — Serological examination using
indirect immunofluorescence for the presence of zwoegerziekte in Texel sheep in
Belgium. Vlaams Dierg. Tijdschr., 4 , 269-274.
2 . BIRONT P . , DELUYKER H . et EVRARD G . (1981). — A campaign against zwoeger­
ziekte in Belgium. Vlaams Dierg. Tijdschr., 6, 408-416.
3 . DAWSON M. (1980). — Maedi-visna, a review. Vet. Rec., 8, 2 1 2 - 2 1 6 .
4 . DAWSON M., BIRONT P . et HOUWERS D.J. — A comparison of an indirect enzyme-
linked immunosorbent assay, an indirect immunofluorescence test and an agar
gel immunodiffusion test for the detection of antibodies to maedi-visna virus in
ovine sera (en préparation).