Observatoire de la Consommation des Ménages du BIPE

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Observatoire de la Consommation des Ménages du BIPE
Observatoire de la
Consommation des Ménages
du BIPE
Communiqué de Press e
Dans un contexte de stagnation économique durable, les Français sont préoccupés
par un éventuel désengagement de l’Etat en matière de protection sociale
2013-2014 : une longue stagnation
La France a fini l’année 2012 sur une note plus noire que prévu, avec une contraction du PIB de 0,3 % en
glissement trimestriel au T4 2012, portant la croissance annuelle à 0 % en 2012. Ce mauvais résultat
entraîne une révision à la baisse de la croissance en France en 2013, à -0,1 %. L’économie stagnera sur la
première moitié de l’année, avant de renouer avec une faible croissance fin 2013-début 2014.
Les dépenses de consommation résisteront en 2013 et 2014 (+0,1% et +0,5%) mais ne permettront pas de
soutenir la croissance. Elles seront en effet pénalisées par les hausses d’impôts et la dégradation du marché
du travail, qui continueront de peser sur le revenu des ménages. Le taux de chômage en France
métropolitaine devrait ainsi dépasser les 11 % fin 2013, contre 10,2 % fin 2012. En 2013, le relâchement des
pressions inflationnistes offrira toutefois un bol d’air momentané au pouvoir d’achat des ménages.
Globalement, le pouvoir d’achat par ménage restera une nouvelle fois négatif à horizon 2014.
Pouvoir d'achat par ménage, var annuelle, en %
2,5%
1,9%
2,0%
1,5%
1,3%
1,0%
0,5%
0,1%
0,0%
-0,2%
-0,5%
-1,0%
-0,3%
-0,5%
-0,6%
-1,5%
-1,4%
-1,5%
2012
2013
-2,0%
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2014
Sources : Insee, BIPE
2013-2014 : une consommation résiliente
Les dépenses Contraintes, ou subies par les consommateurs, progresseront en volume de 1,1% en
moyenne sur la période 2013-2014, tirées par les dépenses de Santé (+2,0%) et celles liées au Logement
(+1,1%).
Les dépenses liées au « reste à vivre » seront, elles, atones. Ainsi, en volume, le BIPE anticipe une
croissance nulle pour les dépenses Arbitrables sur la période 2013-2014, au sein desquelles les dépenses
Alimentaires seront, elles, en légère progression (+0,6%). Alors que les dépenses contraintes continuent
d’augmenter et que les dépenses arbitrables ont été réduites à leur maximum, les dépenses plaisirs
apparaissent, de plus en plus, arbitrables et arbitrées : leur croissance ne s’établira en 2013-2014 qu’à
+0,1%.
© BIPE Avril 2013
Retraite, santé : comment faire face à ces nouvelles dépenses ?
Depuis 2005, les dépenses de santé des ménages français ont augmenté en moyenne de 3,5% chaque
année. Malgré cette progression, les ménages français se sont toujours sentis protégés sur ces dépenses à
caractère social (santé, retraite), l’Etat étant perçu comme un rempart de dernier ressort contre la précarité
sanitaire.
Mais, du fait de la crise durable que traverse le pays, avec pour corolaire l’augmentation de la dette, le
désengagement de l’Etat sur certaines dépenses « sociales » n’est plus écarté. Conscients de cette
situation, et convaincus à près de 90% que la réduction des déficits est un mal nécessaire, les ménages
n’en sont pas moins préoccupés concernant l’avenir de leur santé, et de leur retraite.
Sur ce dernier volet, ¾ des Français pensent que leur pension de retraite ne sera pas suffisante pour
subvenir à leurs besoins, et 63% sont convaincus de devoir travailler après 65 ans pour s’assurer un niveau
de vie suffisant. Les plus jeunes sont particulièrement résignés ; ainsi 85% d’entre eux se voient travailler
après 65 ans, et même plus de la moitié pensent qu’ils ne bénéficieront d’aucune pension de retraite.
Dans ce contexte, les Français sont disposés à avoir recours à des petits boulots pour améliorer leur niveau
de vie à la retraite, et envisagent même la modification du système, de la répartition collective à la
capitalisation individuelle. Ce changement est du reste déjà anticipé puisque les ménages sont également
90% à penser que se constituer une épargne pour financer sa retraite est capital, et cela dès le début de la
vie professionnelle.
Coté Santé, 54% des Français pensent ne pas pouvoir assumer à l’avenir des dépenses de santé
supplémentaires, leur budget étant d’ores et déjà contraint. C’est ainsi que plus de 45% d’entre eux ont
même déjà dû renoncer à des soins de santé, au premier rang desquels les soins dentaires et optiques.
Cette proportion augmentera probablement à l’avenir : 55% des français pensent ainsi qu’ils devront
renoncer à certaines dépenses de santé pour des raisons financières.
Un peu malgré eux, la relation des Français à la santé évolue ; si par le passé la santé n’était pas un poste
de dépenses comme les autres, un changement s’opère peu à peu. Ainsi ¼ des individus interrogés sont
prêts à avoir recours à des consultations sur Internet, et même à financer leurs dépenses de santé à crédit.
A l’avenir, seriez-vous prêt(e) à recourir à
des consultations sur Internet ?
Consultation de
spécialistes
A l’avenir, seriez-vous prêt(e) à recevoir des soins
de santé à l’étranger si cela est moins cher ?
10%
Soins dentaires
Consultation de spécialistes
18%
Opérations
18%
6%
Opérations
75%
Je ne suis pas prêt
0%
20%
25%
Soins optiques
13%
Soins optiques
29%
Soins dentaires
19%
40%
60%
80%
64%
Je ne suis pas prêt
0%
20%
40%
60%
80%
De même, plus de 35% des français sont prêts à jouer la carte du low-cost en allant se faire soigner à
l’étranger, notamment dans le dentaire et l’optique. Autre signe que les temps changent, les Français sont
également prêts à utiliser des comparateurs de prix, notamment pour l’achat de lunettes (81%), pour la
souscription d’une complémentaire santé (80%) et même pour les tarifs de consultation des médecins !
Créé en 1958, le BIPE est une société d’études économiques et de conseil en stratégie auprès des grandes entreprises privées et des
pouvoirs publics. Ses cinquante consultants sont basés à Paris.
L’Observatoire de la consommation des ménages est basé sur une enquête menée auprès de 1000 individus, représentatifs de la
population française selon la méthode des quotas. Les questionnaires ont été administrés en Mars 2013.
Contact
 Julien Salles, Senior Manager Tél : 01 70 37 22 54. E-mail : [email protected]
www.bipe.com
© BIPE Avril 2013