Regard d`un éditeur de polars littéraires

noir C’est noir / Charente-Maritime
Regard d’un éditeur
de polars littéraires
u François JULIEN-LABRUYÈRE*
Depuis longtemps, je lis des romans policiers quand je voyage.
Curieusement, ce ne sont jamais des polars français, car je les trouve
mal écrits, à part les simenon dont j’ai lu les titres aunisiens avec
plaisir et intérêt documentaire. Qu’est-ce donc qu’un polar ?
our moi, ce n’est nullement une question d’intrigue mais d’atmosphère.
À l’évidence le fond et la forme s’enrichissent mutuellement et concernant mes goûts en matière de roman
policier, on ne peut guère dissocier le lecteur
de l’éditeur du Croît vif que je suis.
p
Des auteurs dans le vif du sujet
* François Julien-Labruyère est
éditeur, fondateur et directeur
des éditions Le Croît vif.
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Mon incapacité à apprécier le polar français,
accentuée par l’extrême faiblesse de ses déclinaisons charentaises, m’ont longtemps fait
PHOTO F. J.-L.
À droite :
Le bureau d’un homme
de lettres est toujours
une petite part de luimême. Ses objets nous
parlent de son univers.
Ici le bureau de François
Julien-Labruyère,
directeur des éditions
Le croît vif, est orné
d’un bronze de Sahbi,
Le joueur de rebec
marocain (1995), d’une
affiche de Saul Steinberg,
Les mots étranges et
incompréhensibles des
discours officiels (1969)
et d’une huile de Katy de
La Sotilla, Randonnée
dans la pampa (1998).
PHOTO F. J.-L.
Portrait de François
Julien-Labruyère
(Jacques tourneur, 2010).
refuser des manuscrits. Malgré les tendances
du marché montrant la progression régulière
du genre !
Jusqu’au jour où j’ai découvert le texte de
Nicole Bardou. Dès les premiers mots je fus
séduit par sa lecture, d’autant que le titre,
La Part de l’ange, renvoyait évidemment à l’un
des symboles forts de l’identité charentaise.
Un texte bien écrit, parfaitement documenté car
bénéficiant de l’expérience judiciaire de l’auteure, comme dentiste-légiste, une intrigue à
rebondissements menée par une commissaire
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