Comment les jeunes perçoivent‐ils le marché du travail et le rôle du

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Comment les jeunes perçoivent‐ils le marché du travail et le rôle du
 Note Synthétique – Juin 2010 Comment les jeunes perçoivent‐ils le marché du travail et le rôle du travail intérimaire ? Dossier rédigé sur la base du rapport homonyme d’IDEA Consult Le bureau d’études IDEA Consult a réalisé pour le compte de Federgon une étude intitulée ‘Comment les jeunes perçoivent‐ils le marché du travail et le rôle du travail intérimaire ?’1. Cette étude présente une radioscopie de la situation des jeunes sur le marché du travail en Belgique et examine comment ils perçoivent le marché du travail et quelles sont leurs attentes. Nous observons que la situation des jeunes sur le marché du travail aujourd’hui n’est pas facile. La crise économique joue un rôle important dans ce cadre. Federgon est consciente de l’impact que la crise a sur ces jeunes. C’est pourquoi la fédération souhaite démontrer, par le biais de cette étude, qu’il existe aussi des opportunités pour le groupe des jeunes qui sont entrés récemment ou vont entrer sur le marché du travail. L’insertion des jeunes sur le marché du travail est une étape fondamentale pour eux‐mêmes, pour leur avenir et pour le reste de la société. Principales conclusions émanant des résultats de l’enquête : • L’enquête montre qu’Internet est le canal le plus utilisé par les jeunes dans leur recherche d’emploi. Plus de 40% des jeunes en recherche d’emploi utilisent ainsi Internet de manière régulière. C’est principalement la facilité d’accès à Internet qui explique, d’après Federgon, pourquoi ce canal de recherche est si populaire auprès des jeunes. •
Cependant, les canaux de recherche diffèrent des canaux qui permettent de trouver un emploi. Alors qu’Internet est le canal de recherche le plus populaire, les canaux informels (contacts avec la famille, les amis et candidatures spontanées) et les entreprises d’intérim s’avèrent être les plus efficaces pour trouver un emploi. Parmi les étudiants de dernière année et les jeunes à la recherche d’un emploi, 45,3% déclarent utiliser le canal de l’intérim parce qu’il permet de trouver rapidement du travail. •
Près de la moitié des jeunes ont recours à l’intérim dans la phase où ils font connaissance avec le marché du travail. Nous constatons un impact très important du travail intérimaire auprès des jeunes : près de 7 jeunes sur 10 sont inscrits ou ont déjà été inscrits dans une agence d’intérim. •
Les jeunes ont une attitude positive vis‐à‐vis du travail et sont satisfaits de leurs premières expériences professionnelles : 94% des jeunes actifs occupés sont satisfaits à très satisfaits de leur emploi actuel. Les jeunes actifs occupés trouvent en outre, dans leur grande majorité, que leur emploi correspond à leurs attentes. •
Il ressort de l’enquête que les jeunes ont une grande confiance dans leurs capacités mais sont quelque peu incertains au sujet de la transition entre l’école et le marché du travail. Sur 10 jeunes, 8 sont convaincus que leur profil correspond bien aux besoins du marché de l’emploi. En revanche, un peu plus de 33% estiment qu’ils ne sont pas / n’étaient pas bien préparés à franchir le cap de l’entrée sur le marché du travail à l’issue de leurs études. 1
Le rapport intégral d’IDEA Consult peut être consulté en ligne sur www.federgon.be/fr/publications/etudes-etenquetes/
2 •
Les jeunes sont plus optimistes au sujet de leurs propres perspectives qu’au sujet du marché du travail en général. Bien que près de 87% des jeunes soient convaincus que la crise économique a eu une influence sur le nombre d’emplois disponibles pour les jeunes, 60% pensent qu’ils ont ou auront des difficultés pour trouver du travail. •
La crise économique s’avère avoir un impact non seulement sur les attentes des jeunes par rapport au marché du travail, mais aussi sur leur cursus d’études. 62% des jeunes indiquent qu’ils sont prêts à attendre moins d’un emploi en raison de la crise économique. Plus de la moitié des jeunes a même décidé ou envisage de prolonger ses études ou de suivre une formation complémentaire. •
Les jeunes ont des avis assez partagés quant à l’évolution future du marché du travail. Un peu plus de la moitié d’entre eux prévoient que la situation sur ce marché va s’améliorer en 2010. 40% pensent toutefois que cela ne sera pas le cas. 1. Méthode de recherche La valeur ajoutée de la présente étude par rapport aux études existantes est qu’elle analyse non seulement des résultats objectifs (la situation des jeunes sur le marché du travail), mais aussi des éléments subjectifs, à savoir la manière dont les jeunes perçoivent le marché de l’emploi ainsi que leurs attentes sur ce marché. L’étude se place aussi plus spécifiquement dans le contexte de la crise économique actuelle et examine la manière dont cette crise a modifié la perception et le comportement des jeunes sur le marché du travail. Les auteurs ont également fait une radiographie des canaux utilisés par les jeunes pour rechercher un emploi. Dans ce cadre, ils se sont penchés en particulier sur la place qu’occupe le travail intérimaire parmi ces canaux de recherche d’emploi et sur l’image du travail intérimaire auprès des jeunes. Les informations contenues dans cette étude ont été obtenues par le biais d’une enquête téléphonique effectuée en décembre 2009 auprès d’un échantillon représentatif de 1.001 jeunes de 18 à 26 ans (jeunes ayant terminé leurs études avec ou sans expérience professionnelle, et étudiants de dernière année). Pour l’enquête, on a utilisé le panel téléphonique PQRS. Il s’agit d’un panel représentatif de 200.000 répondants joignables sur téléphone fixe ou sur GSM. On a aussi fait en sorte que la répartition des répondants soit représentative pour les variables ‘région’, ‘genre’, ‘âge’, ‘niveau de formation’ et ‘nationalité’. 3 2. Définition et caractéristiques du groupe 2.1. Les jeunes et l’emploi 9 Statut socio‐économique des jeunes : en Belgique, près de la moitié des jeunes de 18 à 26 ans sont actifs occupés, 44% sont inactifs et 8% sont au chômage. 9 Le taux d’emploi des jeunes – à l’exclusion des étudiants – est de 78,3%, contre 70,8% pour l’ensemble de la population en âge de travailler. 9 Contrairement à ce que l’on observe dans un certain nombre de pays européens, il est relativement peu fréquent en Belgique que les jeunes combinent leurs études avec un emploi. Selon les chiffres du Conseil Supérieur de l’Emploi pour 2008, sur les 906.000 jeunes de 15 à 29 ans disposant d’un emploi, 26.000 seulement étaient étudiants. De ce fait, le taux d’emploi de la population totale des jeunes est nettement plus faible en Belgique (45,7%) que dans les autres pays de l’UE (53,7%). En revanche, le taux d’emploi des jeunes non étudiants est relativement comparable en Belgique et dans l’UE (78% contre 77%). Etant donné que la combinaison études/emploi est moins fréquente en Belgique que dans le reste de l’UE, les jeunes en Belgique entrent plus tard sur le marché du travail par comparaison avec d’autres pays de l’UE. 2.2. Variations du taux d’emploi selon les caractéristiques du profil des jeunes Dans le groupe des jeunes non étudiants de 15 à 29 ans, le taux d’emploi varie fortement selon certaines caractéristiques de profil telles que la région de résidence, le niveau de formation, la nationalité et le genre. 9 Certains groupes de jeunes ont une situation moins favorable que d’autres sur le marché du travail. Ainsi, il y a proportionnellement beaucoup moins de jeunes Bruxellois et Wallons qui ont un emploi que de jeunes Flamands. En outre, les jeunes mettent en moyenne plus de temps pour trouver du travail à Bruxelles et surtout en Wallonie qu’en Flandre. Il en va de même pour les jeunes peu qualifiés par rapport aux jeunes hautement qualifiés. C’est pourquoi il est essentiel de réduire fortement le nombre de jeunes qui arrêtent prématurément leurs études et d’améliorer le plus possible les qualifications de ces jeunes. Une bonne formation est plus que jamais un ticket d’entrée pour le marché du travail. 9 Pour certains groupes de jeunes, l’insertion sur le marché du travail est nettement plus difficile en Belgique que dans la moyenne de l’Europe des 122. Il s’agit des jeunes faiblement qualifiés par rapport aux jeunes hautement qualifiés (taux d’emploi de 53% contre 91%) et des jeunes non‐
Belges (Belges = 81%, UE = 73%, Hors UE = 48%). 2
UE-15 sans l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne en raison de données insuffisantes.
4 2.3. Les jeunes et le chômage Les jeunes sont plus durement touchés par le chômage que les autres tranches d’âge. 9 On dénombre 10,8% de chômeurs dans la population des jeunes non‐étudiants (15‐29 ans), contre 5,2% dans l’ensemble de la population en âge de travailler (15‐64 ans). Le pourcentage de chômeurs parmi les jeunes non‐étudiants de 15 à 29 ans en Belgique est comparable à la moyenne de l’Europe des 12 (10,8% contre 10,3%). 9 En revanche, les différences observées entre les taux de chômage des jeunes peu qualifiés et hautement qualifiés et des jeunes autochtones et allochtones sont – tout comme nous l’avons noté pour les taux d’emploi de ces groupes – beaucoup plus marquées en Belgique que dans la moyenne de l’UE. 9 La variable ‘genre’ a une moins grande influence sur le taux de chômage que sur le taux d’emploi. Cela peut s’expliquer par le fait que la proportion d’inactifs est nettement plus élevée chez les jeunes femmes (15%) que chez les jeunes hommes (7%). 2.4. Comment les jeunes sont‐ils affectés par la crise ? La situation des jeunes sur le marché du travail est plus sensible aux conséquences de la conjoncture économique que celle des autres tranches d’âge. Ceci s’explique par le fait qu’en période difficile, ils sont souvent pénalisés dans le processus de recrutement, par le fait aussi qu’ils sont les plus exposés au risque de perdre leur emploi en cas de réduction des effectifs, et enfin par le fait qu’ils arrivent sur le marché du travail par cohortes, ce qui entraîne un excédent du côté de l’offre et donc une augmentation du chômage. Dans le contexte économique actuel, les chances des jeunes de trouver rapidement du travail à l’issue de leurs études sont donc relativement plus faibles. 3. Les jeunes et leur recherche d’emploi 3.1. Les canaux de recherche utilisés : popularité d’Internet Dans le cadre de l’enquête, les jeunes en recherche d’emploi ont été interrogés sur les canaux de recherche qu’ils utilisent3. Le graphique ci‐après indique le classement des canaux que les jeunes utilisent pour rechercher un emploi. On constate qu’Internet est le canal le plus utilisé par les jeunes. Plus de 40% des jeunes en recherche d’emploi utilisent les sites emploi spécialisés et les sites Internet des entreprises de manière régulière. Ce pourcentage atteint même 56% pour les sites Web du FOREM, du VDAB ou d’Actiris. Viennent ensuite les canaux informels : contacts avec les amis, la famille et les connaissances, et candidatures spontanées. Plus d’un tiers des jeunes qui recherchent un emploi 3
Selon une étude de Coppieters, Creten et al. (2000), les jeunes utiliseraient beaucoup plus de canaux que leurs
aînés et aussi des canaux différents.
5 utilisent régulièrement ces canaux. Environ 60% des jeunes en recherche d’emploi ne passent jamais par les services emploi des écoles/centres de formation ou par les salons de l’emploi. Graphique 20 : Où avez-vous cherché des offres d'emploi au cours de ces 4 dernières semaines ?4
Site Web du FOREM, du VDAB ou d'Actiris (1,3)
56%
Sites emploi (1,2)
46%
Sites Web d'entreprises (1,2)
Candidatures spontanées (1,1)
33%
32%
Consultants FOREM, VDAB ou Actiris (1,0)
10%
6%
0%
régulièrement
23%
8%
9%
9%
1 fois
18%
30%
27%
31%
58%
20%
20%
parfois
16%
12%
5%
32%
15%
18%
7%
37%
34%
26%
10%
33%
26%
21%
3%
36%
32%
Entreprises d'intérim (0,9)
5%
31%
41%
Annonces dans les journaux, magazines (1,0)
Salon de l'emploi (0,4)
25%
41%
Contacts avec amis, famille, connaissances…
Ecoles/centres de formation(0,5)
18%
59%
40%
60%
80%
100%
jamais
Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
Selon Federgon, la popularité d’Internet auprès des jeunes en tant que canal de recherche d’emploi s’explique par plusieurs facteurs. Citons d’abord la facilité d’accès. Cela demande moins d’efforts de surfer sur les sites du Forem, d’Actiris, du VDAB et des firmes d’intérim que de s’adresser à un consultant en agence. Cette différence se reflète d’ailleurs dans le graphique ci‐dessus. D’autre part, le médium Internet fait partie de l’univers des jeunes, il est convivial et n’implique aucun engagement (‘cela ne coûte rien d’essayer’). En outre, Internet accroît l’accessibilité du marché des offres d’emploi en permettant une diffusion plus large des offres d’emploi et une meilleure atteinte du groupe cible. C’est pourquoi l’importance d’Internet a fortement augmenté. 3.2. Efficacité des canaux de recherche : quels canaux de recherche ont effectivement permis de trouver un emploi ? Dans l’enquête, les jeunes ont également été interrogés sur les canaux de recherche qui leur ont effectivement permis de trouver leur emploi actuel. Le tableau ci‐après montre que les canaux informels sont les principaux canaux pour trouver effectivement un emploi. Ainsi, un pourcentage important de jeunes ont trouvé leur emploi par le biais de leur famille ou de leurs amis et connaissances (24,1%), ou suite à une candidature spontanée (15,2%). Les entreprises d’intérim constituent également pour les jeunes un canal important pour trouver du travail : 14% des jeunes interrogés ont trouvé leur emploi par le biais de l’intérim. Enfin, Internet (site du FOREM, du VDAB ou d’Actiris, sites d’entreprises et sites emploi) est aussi un canal important pour décrocher un emploi (15,2% au total). 4
Les graphiques et tableaux dans ce dossier de presse conservent la numérotation originale du rapport d’IDEA
Consult.
6 Tableau 12 : Par quel canal avez-vous effectivement trouvé votre emploi actuel ? (plusieurs
réponses possibles)
Contacts avec les amis, la famille, les connaissances Candidatures spontanées Entreprises d’intérim Ecoles/centres de formation Autres Site Internet du FOREM/VDAB/Actiris J’ai été contacté(e) directement par l’entreprise Site Internet d’entreprises Consultants du FOREM/VDAB/Actiris Annonces dans les journaux, magazines professionnels Sites emploi Je ne sais plus Salon de l’emploi Total Nombre Pourcentage 140 88 82 65 53 44 34 32 30 29 13 2 2 615 24,1% 15,2% 14,1% 11,2% 9,1% 7,6% 5,9% 5,4% 5,2% 5,0% 2,2% 0,4% 0,4% 105,9% Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
Nous constatons que le classement des canaux utilisés par les jeunes en recherche d’emploi (cf. Graphique 20) montre des différences par rapport au classement des canaux qui ont effectivement permis de trouver un emploi (cf. Tableau 12). Ainsi, par exemple, Internet est le canal le plus utilisé par les jeunes pour rechercher du travail, mais ce canal ne conduit effectivement à l’emploi que dans 15% des cas. En revanche, si les entreprises d’intérim sont utilisées moins régulièrement par les jeunes, 14% des jeunes actifs occupés déclarent tout de même que c’est ce canal qui leur a effectivement permis de trouver un emploi. 3.3. L’impact du travail intérimaire et la perception des jeunes 9 Nous observons que le travail intérimaire a un impact très important auprès des jeunes puisque que près de 7 jeunes sur 10 sont (ou ont été) inscrits dans une agence d’intérim. Les jeunes qui sont inscrits en agence ne travaillent pas tous ou n’ont pas tous effectivement travaillé comme intérimaires. Au total, 46% des jeunes ont travaillé dans le circuit de l’intérim. Cela signifie que près de la moitié des jeunes ont recours au travail intérimaire dans la phase où ils font connaissance avec le marché du travail. 7 Tableau 28 : Pourcentage de jeunes qui sont prêts à travailler comme intérimaires
Total Familiarité avec le travail intérimaire Région Niveau de formation Catégorie Nombre % 567 56,6% Ne s’est jamais inscrit, n’a jamais travaillé 144 44,8% S’est déjà inscrit, n’a jamais travaillé 121 55,0% A déjà travaillé 302 65,7% Bruxelles 78 57,9% Flandre 344 65,1% Wallonie 145 42,8% Faible 52 53,4% Moyen 269 54,7% Elevé 250 60,6% Jeunes sans emploi 163 72,4% Jeunes actifs occupés 294 50,7% Etudiants de dernière année 109 56,2% Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
9 Il ressort du Tableau 28 que près de 57% des jeunes sont disposés à travailler dans l’intérim. Le pourcentage est particulièrement élevé dans la catégorie des jeunes sans emploi (72%). 9 L’étude montre qu’il y a plusieurs motifs qui incitent les jeunes à travailler comme intérimaires. Ces motifs correspondent aux motifs généraux qui prévalent dans le grand public. Ainsi, les jeunes sont prêts à travailler comme intérimaires par que c’est mieux que d’être au chômage (42%), parce qu’ils considèrent le travail intérimaire comme un tremplin vers l’emploi fixe (15%) ou parce qu’ils veulent acquérir de l’expérience (15%). L’enquête montre, d’autre part, que le principal motif pour ne pas vouloir travailler comme intérimaire est le fait que la sécurité de l’emploi est insuffisante (37%). Arrivent ensuite dans le classement : ‘l’intérim n’offre pas de bonnes conditions d’emploi’ (11%) et ‘l’intérim ne peut pas répondre à mes attentes professionnelles’ (11% également). 35% des jeunes interrogés indiquent d’autres raisons que celles qui ont été proposées. 9 Lorsqu’on interroge les étudiants de dernière année et les jeunes en recherche d’emploi, 45,3% d’entre eux indiquent qu’ils utilisent le canal de l’intérim parce qu’il permet de trouver rapidement du travail. Dans la catégorie des jeunes actifs occupés, nous avons aussi remarqué plus haut que l’intérim arrive en troisième position dans le classement des canaux les plus efficaces pour trouver un emploi. D’autres motifs importants pour utiliser ce canal sont le fait que l’intérim est vu comme un bon moyen pour trouver un emploi fixe (19%), que l’on reçoit de l’aide pour trouver un emploi (fixe) (18%) et que l’on a l’opportunité de tester différents postes (16%). 8 9 Il ressort de l’étude que par rapport aux travailleurs intérimaires (image interne), les jeunes se montrent plus réticents vis‐à‐vis du travail intérimaire (image externe). En outre, il apparaît que beaucoup de jeunes ne connaissent pas assez le travail intérimaire pour pouvoir se faire une opinion au sujet de cette forme d’emploi (‘on n’aime pas ce qu’on ne connaît pas’). A la lecture du Tableau 28, on constate qu’une fois que les jeunes ont travaillé dans le circuit de l’intérim, ils ont une attitude plus positive vis‐à‐vis du travail intérimaire. Ainsi, 45% des jeunes qui n’ont jamais été inscrits dans une agence d’intérim sont prêts à travailler comme intérimaires, contre 55% chez les jeunes qui se sont déjà inscrits, et même 66% chez ceux qui ont déjà fait de l’intérim. En d’autres termes, les “insiders” sont plus favorables à l’idée de travailler dans l’intérim que les “outsiders”. 4. Les jeunes et leurs attentes 4.1. Satisfaction des jeunes quant à leur emploi 9 Les jeunes ont une attitude positive vis‐à‐vis du travail. Près de 2 jeunes sur 3 déclarent que le travail occupe une place prioritaire dans leur vie. 84% des jeunes trouvent que travailler est nécessaire pour pouvoir réaliser leurs objectifs dans d’autres domaines, et 82% indiquent qu’ils peuvent s’épanouir dans leur travail. Cela illustre l’importance que les jeunes accordent au travail. On notera aussi que 43% des jeunes sont d’accord avec l’énoncé ‘Le mieux serait d’être mon propre patron’. 9 L’enquête montre que les jeunes actifs occupés sont très satisfaits de leur emploi : 94% d’entre eux sont satisfaits à très satisfaits de leur emploi actuel. Ce taux de satisfaction est encore un peu plus élevé que celui observé chez les jeunes sans emploi (ayant déjà une expérience professionnelle) à propos de leur emploi précédent (82%). Les aspects qui suscitent le plus la satisfaction sont les contacts avec les collègues, l’ambiance de travail,.... Il ressort des résultats que moins de 10% des jeunes sont insatisfaits de leur emploi actuel ou passé. Tout comme les jeunes qui ne sont plus au travail, les jeunes actifs occupés sont surtout insatisfaits de la pression au travail et du niveau de stress. L’insatisfaction suscitée par l’aspect ‘pression au travail et niveau de stress’ montre que la transition entre l’école et le marché du travail n’est pas évidente pour les jeunes. Cependant, la satisfaction au sujet de cet aspect reste relativement élevée (69% des jeunes interrogés sont satisfaits à très satisfaits à ce sujet). Nous pouvons donc dire que les jeunes sont très satisfaits de leur emploi. 9 Les jeunes actifs occupés trouvent en outre, dans leur grande majorité, que leur emploi correspond à leurs attentes. Si un jeune n’est plus au travail, c’est surtout parce qu’il était sous contrat à durée déterminée et que ce contrat a pris fin, et non en raison d’une insatisfaction au sujet de son emploi précédent. 77% des jeunes actifs occupés estiment que leur emploi répond à leurs attentes5. C’est là un pourcentage plus élevé que celui que l’on enregistre chez les jeunes qui n’étaient plus au travail au moment de l’enquête (58%). 5
cf. Graphique 18 dans le rapport de l’étude.
9 4.2. Perception des jeunes quant à leurs chances sur le marché du travail 9 Les jeunes sont optimistes quant à leurs chances sur le marché du travail. Trois jeunes sur 4 sont convaincus de pouvoir trouver un emploi qui répondra à leurs attentes. Ce sont surtout les étudiants de dernière année, plus que les étudiants qui ont terminé leurs études, qui sont très confiants dans la possibilité de trouver un emploi correspondant à ce qu’ils souhaitent (82%). 9 Dans le cadre de l’enquête, les jeunes ont été interrogés sur la question de savoir s’ils estimaient être bien préparés à l’issue de leurs études pour entrer sur le marché du travail. Il ressort du Tableau 17 que 65% des jeunes sont convaincus d’être bien préparés. A l’inverse, 33% estiment être mal préparés. Ce pourcentage est assez élevé et témoigne d’un manque de confiance des jeunes dans leur capacité de franchir avec succès le cap de l’entrée sur le marché du travail à l’issue de leurs études. Notons que ce sont les étudiants de dernière année qui sont les plus confiants (avec 74%) quant à leur aptitude à gérer la transition entre l’école et le marché du travail. Tableau 17 : Trouvez-vous que vous étiez/êtes bien préparé(e) pour entrer sur le marché du
travail après vos études ?
Total Région Nombre Oui Non Je ne sais pas 1.001 65,4% 33,4% 1,2% Bruxelles 135 60,9% 38,4% 0,7% Flandre 529 70,6% 29,0% 0,4% Wallonie 338 59,0% 38,3% 2,7% Faible 96 61,3% 38,7% 0,0% 491 67,9% 30,9% 1,2% Elevé 413 67,9% 31,1% 1,0% Jeunes sans emploi 225 56,0% 43,3% 0,7% Jeunes actifs occupés 581 66,1% 32,2% 1,7% Etudiants de dernière année 195 74,0% 25,8% 0,2% Niveau de formation Moyen Catégorie Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
9 On constate que les jeunes sont en général incertains au sujet de la transition entre l’école et le marché du travail. Un tiers d’entre eux trouvent qu’ils sont insuffisamment préparés pour gérer cette transition. Pourtant, 8 jeunes sur 10 estiment que leur profil correspond bien aux besoins du marché de l’emploi (cf. Tableau 18). Il y a une certaine contradiction entre ces deux résultats. Cela montre que les jeunes ont une grande confiance dans leurs capacités mais jugent plutôt d’un œil critique la transition entre l’école et le marché du travail. 10 Tableau 18 : Pensez-vous que votre profil correspond bien aux besoins du marché de l’emploi ?
Total Nombre Oui Non Je ne sais pas 1.001 82,6% 13,8% 3,6% Bruxelles 135 77,8% 15,0% 7,2% Flandre 529 82,4% 15,0% 2,6% Wallonie 338 84,9% 11,4% 3,7% Faible 96 77,4% 15,1% 7,4% 491 82,7% 13,3% 4,0% Elevé 413 86,3% 10,1% 3,6% Jeunes sans emploi 225 67,8% 24,6% 7,6% Jeunes actifs occupés 581 86,6% 11,0% 2,4% Etudiants de dernière année 195 87,9% 9,7% 2,4% Région Niveau de formation Moyen Catégorie Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
9 Les étudiants de dernière année sont très optimistes quant à leurs chances sur le marché du travail. 88% d’entre eux sont confiants dans leur profil, contre 68% chez les jeunes sans emploi. Les étudiants de dernière année, comme nous venons de le voir, sont aussi les plus confiants au sujet de leur préparation pour entrer sur le marché du travail. Les jeunes sans emploi sont plus pessimistes en ce qui concerne leurs chances sur ce marché. 5. Les jeunes et la crise économique 5.1. Opinion des jeunes quant à l’impact de la crise sur le marché du travail et sur leur situation personnelle 9 Les jeunes sont très conscients du fait que leur situation sur le marché du travail est durement affectée par la crise économique. Près de 9 jeunes sur 10 sont convaincus que la crise économique a eu une influence sur le nombre d’emplois disponibles, et 60% craignent aussi d’être personnellement touchés. 9 Bien que près de 87% des jeunes soient convaincus que la crise économique a eu une influence sur le nombre d’emplois disponibles pour les jeunes, à peine 60% pensent qu’ils ont ou auront des difficultés pour trouver du travail (cf. Tableau 22). Ces résultats montrent que les jeunes sont plus optimistes au sujet de leurs propres perspectives qu’au sujet du marché du travail en général. 11 Tableau 22: Pensez-vous que vous avez actuellement ou aurez dans l’avenir des difficultés pour
trouver un emploi en raison de la situation économique ?
Total Région Nombre Oui Non Je ne sais pas 1.001 59,7% 38,4% 1,9% Bruxelles 135 64,9% 32,4% 2,7% Flandre 529 53,4% 45,1% 1,5% Wallonie 338 67,6% 30,3% 2,1% Faible 96 65,2% 34,0% 0,8% 491 61,8% 36,0% 2,1% Elevé 413 51,3% 46,9% 1,9% Jeunes sans emploi 225 73,8% 21,8% 4,4% Jeunes actifs occupés 581 54,6% 44,5% 0,8% Etudiants de dernière année 195 58,7% 39,3% 2,0% Niveau de formation Moyen Catégorie Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
9 Le degré d’optimisme des jeunes varie fortement en fonction des caractéristiques de leur profil. Ainsi, les jeunes peu qualifiés craignent davantage que les jeunes hautement qualifiés d’être frappés personnellement par la crise économique. Les étudiants sont à nouveau les plus optimistes en la matière (c’est au sein de ce groupe que l’on observe le plus faible pourcentage de répondants qui pensent que la crise a eu un effet sur le nombre d’emplois disponibles pour les jeunes), par opposition aux jeunes sans emploi qui sont plutôt pessimistes (les ¾ d’entre eux estiment qu’ils ont ou auront des difficultés pour trouver du travail en raison de la crise économique). Moins de 60% des étudiants de dernière année et des jeunes actifs occupés pensent qu’ils sont (pourraient être) touchés par la crise économique, contre 74% parmi les jeunes sans emploi. 9 Le Graphique 25 montre que 16% des jeunes actifs occupés craignent de perdre leur emploi en raison de la crise économique. Cela confirme le grand optimisme des jeunes. C’est en Flandre que ce pourcentage est le plus bas (7%) et à Bruxelles qu’il est le plus élevé (37%). 12 Graphique 25 : Pourcentage de jeunes actifs occupés qui craignent de perdre leur emploi en raison
de la crise économique
50%
40%
36,8%
30%
20%
27,3%
15,7%
10%
7,1%
0%
Total (N=581)
Bruxelles (N=51)
Flandre (N=358)
Wallonie (N=172)
Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
5.2. Les jeunes adaptent leurs attentes et leur comportement en raison de la crise 9 La crise économique a fortement modifié le comportement des jeunes sur le marché du travail. Ainsi, les jeunes sont, en raison de la crise, davantage prêts qu’auparavant à revoir à la baisse leurs attentes relatives à un emploi. Comme on peut le voir au Tableau 19, plus de 3 jeunes sur 4 sont prêts à accepter un autre emploi que celui pour lequel ils ont étudié. Le pourcentage de jeunes qui sont dans cette disposition d’esprit a fortement augmenté par rapport à celui qu’on enregistrait dans des études similaires réalisées en 2000. La crise économique a très probablement joué un grand rôle dans cette évolution. 62% des jeunes indiquent aussi qu’ils sont effectivement prêts à attendre moins d’un emploi en raison de la crise économique. 9 Ce sont les étudiants de dernière année qui sont le moins prêts à faire des concessions pour trouver un emploi. 59,2% des étudiants de dernière année déclarent être prêts à adapter leurs attentes en raison de la crise économique. Les jeunes sans emploi, en revanche, sont les plus disposés à faire des concessions. Ils sont aussi les plus disposés à adapter leurs attentes dans le contexte de la crise actuelle (74%). Ces résultats correspondent, comme on pouvait s’y attendre, aux constats concernant la manière dont les deux groupes évaluent leurs chances sur le marché du travail. Ainsi, les étudiants de dernière année sont les plus confiants dans leur préparation pour entrer sur le marché du travail et sont les moins disposés à faire des concessions pour trouver un emploi ou à adapter leurs attentes en raison de la crise. 13 Tableau 19 : Etes-vous prêt(e) à accepter un autre emploi que celui pour lequel vous avez étudié ?
Total Nombre Oui Non Je ne sais pas 1.001 76,1% 23,0% 0,9% Bruxelles 135 75,1% 23,8% 1,1% Flandre 529 77,8% 21,8% 0,4% Wallonie 338 73,9% 24,6% 1,5% Faible 96 74,8% 25,2% 0,0% 491 80,4% 18,8% 0,8% Elevé 413 68,1% 30,9% 1,0% Jeunes sans emploi 225 87,3% 12,3% 0,4% Jeunes actifs occupés 581 71,7% 27,3% 1,0% Etudiants de dernière année 195 76,6% 22,6% 0,8% Région Niveau de formation Moyen Catégorie Source : IDEA Consult sur base de l’enquête
9 La crise économique a un impact non seulement sur les attentes des jeunes, mais aussi sur leur cursus d’études. Plus de la moitié des jeunes a même décidé ou envisage encore de prolonger ses études ou de suivre une formation complémentaire vu le contexte de crise actuel. C’est surtout le cas pour les jeunes peu qualifiés et les jeunes sans emploi. On peut donc en conclure que les jeunes mettent à profit la crise économique pour améliorer leurs chances sur le marché du travail en suivant des formations complémentaires. 9 Les jeunes ont des avis partagés quant à l’évolution future du marché du travail. Un peu plus de la moitié d’entre eux prévoient que la situation sur ce marché va s’améliorer en 2010. 40% pensent toutefois que cela ne sera pas le cas. Mais, comme nous l’avons indiqué plus haut, les jeunes, et en particulier les étudiants de dernière année, ont davantage confiance dans leur profil, leurs chances et leurs perspectives que dans le marché du travail en général. L’étude montre aussi qu’ils sont très conscients de la situation et réagissent en adaptant leur comportement ou leurs attentes. Ainsi, ils s’adaptent à la situation actuelle sur le marché du travail en décidant entre autres de prolonger leurs études ou de suivre des formations complémentaires. 14