CLAUDE D. GIGUÈRE!

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CLAUDE D. GIGUÈRE!
À TOI, LE GRAND BÂTISSEUR : TOUTE NOTRE RECONNAISSANCE… CLAUDE D. GIGUÈRE!
LA PETITE HISTOIRE…
Tu nous arrives, ici, en août 2004 avec la certitude de servir notre
école pendant au moins cinq ans. Tu te souviens de la réaction des
membres du personnel? On n’y croyait pas! Nous assistions depuis
quelques années au jeu des portes tournantes. Avec le temps,
notre espoir nourri de sécurité et de durée, s’est concrétisé. Au
cours de la dernière décennie, c’est ici, chez nous à la polyvalente,
que tu as consacré toutes tes années sans décompte de
temps…aucun! Nous en savons quelque chose : tu nous
accompagnais au fil des jours et des soirées, à l’école et dans
chacune des 13 communautés du Haut-Saint-François pour la mise
en place de projets locaux. Contre vents et marées, ensemble,
nous avons bâti un projet dont nous sommes éminemment fiers!
Et tu y es pour beaucoup dans cette fierté…
Dès 2004, l’équipe école voulait un portrait chiffré de notre réalité au plan de la réussite et de
l’abandon scolaires. Suite à une solide étude s’échelonnant sur dix années, nous avons publié les
résultats de notre recherche. Face aux données implacables sur le décrochage scolaire, nous
avons décidé d’agir. Pendant qu’une équipe s’affairait au suivi de la recherche, les membres du
Conseil d’école 2004-2005 lançaient le concept embryonnaire de Cité-école. Un mouvement
passionné prenait vie et forme! Un «enfant», d’ici, non conçu en haut lieu, afficherait un nom. Il
serait porteur d’avenir pour nos jeunes, et il appellerait à de multiples partenariats sociaux et
éducatifs. Au fil des mois et des ans, sa croissance et son efficacité justifieraient sa pertinence
…Le moment venu, il volerait de ses propres ailes. À terme, toi, le directeur, pourrait relever de
nouveaux défis : en septembre 2014, tu assumeras la direction de l’enseignement professionnel à
Coaticook. Nous savions tous, dès lors, que tu venais de clore un chapitre de dix ans dans
l’histoire de la polyvalente Louis-Saint-Laurent, le double du temps escompté! Pour nous, il est
temps, une décennie plus tard, d’exprimer notre RECONNAISSANCE à ce grand bâtisseur de la
CITÉ à notre polyvalente.
ET NAÎT LE PROJET CITÉ-ÉCOLE
Le projet de CITÉ-ÉCOLE était impensable, dans son contenu, au quotidien, sans ta présence
inspirante. Tu as su incarner l’âme et la confiance autour de l’ossature de départ. Tu as accueilli
avec enthousiasme les nombreux enseignants à l’affût de cette créativité nouvelle. Et ce, dans la
plus totale liberté d’adhésion. C’est ce qui fait ta grandeur de bâtisseur, Claude! Visionnaire, tu
as su accompagner toutes les initiatives prometteuses liées à la réussite de nos élèves :
approches citoyennes, famille-communauté, associés parents, jeunes, enseignants du primaire et
du secondaire, directions d’écoles, les municipalités et organismes communautaires. Au
quotidien, cela s’appelle bourses-reconnaissance, bénévolat de nos jeunes dans leurs
communautés, remise des bulletins dans les villages ciblés, le parlement au secondaire, Cité sans
frontières et voyages humanitaires, un site rajeuni, témoin d’une culture nouvelle, liens étroits et
continus avec les journaux communautaires et organismes sociaux, les maisons de jeunes, le tout
sous la gouverne d’un Conseil Persévérance et Réussite très engagé et créateur! Toujours et
partout, tu seras notre ambassadeur et défenseur inconditionnel du projet. Dans tous nos
cheminements et partenariats, tu étais là, à l’écoute et prêt à nous soutenir à plus d’un point de
vue. La RECONNAISSANCE, tu ne l’as jamais escamotée. Tu l’as même vue comme une dimension
essentielle du projet éducatif. «Est-ce que la réussite de nos élèves commande une telle
initiative?», question qui balisait ton approbation eu égard à la pertinence de chacune des
actions à venir sur le terrain. Nous partions de si loin en termes de persévérance scolaire et de
diplomation. La côte à gravir s’avérait abrupte. Il fallait juguler l’hémorragie de décrochage
scolaire en 2004. Nous étions prêts pour le défi…toi aussi! Cela a marché et cela marche encore!
ASSURER SA PÉRENNITÉ
Il fallait consolider le tout et assurer la pérennité de toutes ces actions dans le temps. Le projet
étant ce qu’il est, nous avions besoin de voir plus loin et vérifier dans le temps l’efficacité de
toute cette bénéfique aventure. En 2008, avec l’aide d’un partenaire du C.L.S.C., tu as consacré
des centaines d’heures à la préparation d’un projet exhaustif dans le cadre du LABORATOIRE
RURAL, au ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire. Tu étais à la
recherche de fonds qui viendraient consolider, évaluer et soutenir sur le terrain toutes les
initiatives. Et ça a marché aussi! Cette subvention permettait l’embauche d’une ressource
communautaire qui assurerait, sur le terrain, le suivi rigoureux des diverses activités, tant à
l’école que dans les 13 communautés. Pendant cinq ans, des chercheurs de l’Université de
Sherbrooke documentaient et évaluaient, au fil du temps, nos projets. Une nouvelle culture
naissait avec les années. Ainsi, notre taux de décrochage scolaire est passé de 40 % à 10 % en dix
ans; celui de la diplomation, après 7 ans, a grimpé! Les chercheurs ont confirmé que la confiance
et la reconnaissance, au-delà des projets, étaient des facteurs explicatifs de la réussite éducative
de nos jeunes.(document officiel déposé en décembre 2014.) Même Madame Marois, alors
première ministre du Québec, en février 2014, a confirmé à l’Assemblée Nationale du Québec
l’originalité et la pertinence de notre projet de Cité-école.
DIX ANS PLUS TARD, TOUTE RECONNAISSANCE
Tu étais FIER de cette nouvelle école bâtie en solidarité avec tous les membres de ton personnel.
D’ailleurs, les visiteurs de l’étranger qui venaient baigner dans le projet relevaient cette fierté…
éloquente! À un moment donné, il y avait tant d’initiatives de la base que tu laissais
ALLER…émerveillé par ces nombreux projets en harmonie avec notre projet collectif. En
éducation, rien n’est jamais acquis. Tout est toujours à reconquérir, à réajuster… Tu savais dire
merci, au nom des jeunes, tu savais reconnaître nos réussites… Tu savais trop bien, qu’en
définitive, ce sont les parents, les enseignants, les élèves qui bâtissent une école… Tu le savais si
bien, oui, et nous aussi d’ailleurs, que la qualité d’une école et le succès de ses élèves sont
associés au «leadership de sa direction et à sa capacité de rallier son personnel autour d’objectifs
clairs et partagés.» (M. Proulx, Le Devoir, 19 décembre 2015). Mais encore faut-il qu’il dispose
d’un large espace de liberté. Tu as su déléguer et nous reconnaître dans nos générosités. Tu as su
reconnaître les valeurs que nous mettions en place, bien au-delà des projets-terrain. Cette petite
tape dans le dos, tout en paroles et gestes concrets devait s’avérer hautement efficace! Tu as su
être là, aussi, dans les moments fragiles et difficiles… Tu es un grand bâtisseur qui n’oublie pas
ces petits gestes simples et touchants qui définissent les leaders au temps d’aujourd’hui.
L’ANIMA d’un projet nous habite avant la matière à construire. Il nous faut un soutien, un
accompagnateur complice au fil des jours… qui ne juge pas… qui se fait l’œil présent, mais qui a
le cœur et la main tendus, invitant au dépassement de soi. Nous, «faiseurs et faiseuses d’écoles»,
artisans de l’ombre de la Cité-école Louis-Saint-Laurent, c’est à notre tour de te dire… MERCI
D’AVOIR ÉTÉ LÀ, CLAUDE-D. GIGUÈRE!