Un boulanger invente le distributeur automatique de pain frais

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Un boulanger invente le distributeur automatique de pain frais
Un boulanger invente le distributeur automatique de pain frais
Installée à Paris, sa machine vend des baguettes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.
THÉA OLLIVIER
DISTRIBUTION Depuis quelques
semaines, une nouvelle génération
de distributeurs automatiques a fait
son apparition à Paris. Installée
tout près du parc des ButtesChaumont, la machine propose,
24 heures sur 24 et sept jours sur
sept, du pain frais, vendu un euro
la baguette. Cent vingt baguettes
artisanales, précuites pendant dix
minutes, sont placées pour
soixante-douze heures maximum
dans la partie réfrigérée du distributeur. La fin de cuisson se fait au
rythme de la demande, pendant
dix autres minutes. Elles ne peuvent alors pas être conservées plus
de cinq heures, afin de garantir aux
consommateurs du pain chaud.
À l'origine de cette première sans le coût de l'assemblage, la
mondiale, aussi originale que les machine
revient
déjà
à
distributeurs automatiques de 30000 euros. Il faut ensuite
maillots de bain et lunettes placés compter deux cent cinquante
à l'entrée des piscines, se trouve heures de montage.
Jean-Louis Hecht. Ce boulanger
La machine, dont le premier
quinquagénaire a réussi à marier exemplaire commercial est en
la distribution automatique, prin- service depuis janvier en Moselle,
cipalement industrielle, et la bou- dans l'autre boulangerie appartelangerie artisanale.
nant à Jean-Louis Hecht, permet
Tout a commencé en 2001, naturellement de faire gonfler les
quand cet entrepreneur a réalisé ventes, grâce à son amplitude hole premier prototype de son raire. «C'est aussi un fort vecteur
distributeur, en collaboration de promotion qui ne fait pas d'omavec un lycée technique de Mosel- bre à la boulangerie, assure Jeanle. Il a avancé «petits pas à petits Louis Hecht. Au contraire, cette
pas» vers une machine brevetée innovation est un service qui compuis assemblée par l'entreprise plète le métier de boulanger mais
d'équipement industriel portugai- > qui ne le remplacera jamais. »
se Mecondielle. L'investissement
Selon lui, elle va devenir indisest énorme pour ce boulanger : pensable, en France comme à
l'étranger, du fait de la qualité du
produit offert et de la rentabilité
économique extraordinaire : les
profits sont de 30% supérieurs à
ceux du magasin, selon l'entrepreneur.
Une solution pour
les villages sans commerce
À Paris, le distributeur écoule déjà
80 baguettes par jour, et JeanLouis Hecht compte bien aller
plus loin. L'entrepreneur souhaite
« exploiter au maximum » son idée
et ne compte pas revendre son
brevet. Il voit grand et aimerait
s'étendre en rachetant plusieurs
boulangeries qu'il équiperait de
machines, adossées à la façade.
Le boulanger a d'autres ambitions pour son distributeur auto-
matique. Un bureau d'étude installé au Portugal travaille sur une
version indépendante de tout
commerce, qui serait installée
dans des endroits isolés, comme
des petits villages, des lieux touristiques ou de passage.
Avec le design facilement reconnaissable de sa machine, JeanLouis Hecht songe même à la
création d'une chaîne, qui essaimerait dans les régions désertes de
tout commerce, afin de permettre
à chaque personne d'avoir sa
baguette fraîche traditionnelle
tous les jours. Il estime enfin que
son invention dispose d'un potentiel international, en Europe ou
aux États-Unis où les consommateurs sont friands de French baguette, m
Jean-Louis Hecht,
devant son distributeur
automatique de pain
frais, installé
à proximité du parc
des Buttes-Chaumont
à Paris. SÉBASTIEN
SORIANO/LE FIGARO