Radiologie interventionnelle : enjeux et responsabilités

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Radiologie interventionnelle : enjeux et responsabilités
Radiologie interventionnelle : enjeux et responsabilités
Fiche n° 1 : Contexte et activité de contrôle de la division de Lille de l’ASN
> Définition
L'imagerie médicale est une discipline qui a considérablement évolué au cours des dernières années et est
maintenant largement utilisée lors d’interventions thérapeutiques. L'imagerie d'intervention, ainsi nommée,
peut se définir comme « le domaine d'activité médicale regroupant toutes les procédures diagnostiques et
thérapeutiques effectuées sous contrôle d'imagerie : radiologie, échographie, scanner, IRM, isotopes ». C'est
une discipline complexe mettant en œuvre des techniques pointues et nécessitant de multiples opérateurs
(radiologues, cardiologues, chirurgiens, anesthésistes, manipulateurs, infirmiers…).
Radiologie interventionnelle et actes radioguidés
Définition du Groupe permanent d’experts dans le domaine des expositions médicales (placé auprès de l’ASN).
Ensemble des actes médicaux invasifs diagnostiques et/ou thérapeutiques ainsi que les actes chirurgicaux
utilisant des rayonnements ionisants à visée de guidage per-procédure, y compris le contrôle.
> Matériel utilisé
La radiologie interventionnelle fait le plus souvent appel à des générateurs de rayons X, fixes ou mobiles,
munis d’un amplificateur de luminance ou d’un capteur plan. Des appareils de nouvelles générations, type
« O Arm », prennent la forme d’un arceau fermé. Certains actes sont également réalisés sous scanner.
L'évolution des techniques chirurgicales, associée aux progrès en matière d’imagerie et à la facilité
d'obtention des images, concourt à l’augmentation du nombre de ces actes interventionnels.
Hormis les scanners, soumis à autorisation, les générateurs utilisés en radiologie interventionnelle sont à ce
jour soumis à déclaration au titre du code de la santé publique. L’activité de radiologie interventionnelle
n’est pas, quant à elle, soumise à autorisation par les agences régionales de santé (ARS), exception faite
des activités très spécialisées de neuroradiologie et de cardiologie interventionnelles.
> Actes réalisés
Les actes effectués grâce aux méthodes de guidage par imagerie offrent des possibilités immenses : d'un
guidage de cathéter sous échographie, sous amplificateur de brillance ou sous scanner, à un traitement in
situ d'une lésion hémorragique ou tumorale, d'une sténose d'une artère coronaire, d'un angiome du
cerveau...
Dans certains cas, la radiologie interventionnelle représente une alternative au traitement chirurgical, mais
le plus souvent les deux techniques se complètent. En l'état actuel des possibilités médicales, la radiologie
interventionnelle concerne plusieurs domaines comme :
• la radiologie vasculaire (pose de chambre implantable, de stent…) ;
• la neuroradiologie (embolisation…) ;
• la cardiologie (coronarographie, cathétérisme cardiaque…) ;
• la radiologie ostéo-articulaire (infiltration ou ponction intra-articulaire sous scopie) ;
• la radiologie des appareils digestif et uro-génital (drainage des voies biliaires…), de l’abdomen et du
thorax, etc…
Les actes de radiologie interventionnelle et les techniques
utilisées sont donc très diversifiés. Ils sont mis en œuvre soit
dans des structures dédiées, soit dans des salles non dédiées
avec des appareils de radiologie couramment utilisés dans les
mêmes locaux (salles des blocs opératoires).
Les temps d’exposition sont également très variables, selon
les types d’intervention mais également en fonction des
pratiques et de l’expérience des opérateurs.
La problématique de radioprotection
touche non seulement les professionnels,
principalement les praticiens avec des
expositions qui peuvent être significatives
au niveau des mains, de la tête et des
yeux, mais aussi les patients, en
particulier lors des actes longs ou
itératifs.
ASN Division de Lille – 18 septembre 2014 – radiologie interventionnelle : enjeux et responsabilités
Fiche n°1 : Contexte et activité de contrôle de la Division ASN de Lille – page 1 sur 2
> Obligations et responsabilités en radioprotection
Les activités nucléaires contrôlées par l'ASN doivent être exercées dans le respect de principes
fondamentaux inscrits dans le code de l'environnement ou le code de la santé publique. Ce sont, en
complément du principe de responsabilité, les principes d'optimisation, de justification et de limitation, dont
l'ASN vérifie l’application réglementaire.
> Activité de contrôle de la division de Lille de l’ASN
Le contrôle des activités nucléaires exercé par l'ASN recouvre plusieurs aspects : examen et analyse de
dossiers soumis par les exploitants, réunion technique, inspection, analyse des événements significatifs…
L'inspection représente l'une des activités de contrôle essentielle de l'ASN. Plus de 850 inspections sont
ainsi réalisées chaque année dans les installations nucléaires et le transport de matières radioactives,
auxquelles s'ajoutent plus de 1 150 inspections dans les secteurs médical, industriel et de la recherche.
Sur ces 1150 inspections, 12% concernent les activités de radiologie interventionnelle et d’actes
radioguidés. Ce domaine d’activité est identifié comme prioritaire par l’ASN depuis 2010.
En raison des enjeux de radioprotection pour les travailleurs et les patients, l’ASN maintient, pour les
prochaines années, la radiologie interventionnelle et les actes radioguidés comme thématique
prioritaire d’inspection.
La division de Lille, en lien avec la direction des rayonnements ionisants et de la santé (DIS), s’assure que
les règles de sécurité relevant de la réglementation sont respectées par l’utilisateur ou le détenteur de
sources de rayonnements ionisants. Pour ce faire, la division inspecte et fait procéder par des organismes
agréés à des contrôles de radioprotection chez les différents utilisateurs de rayonnements ionisants
(hôpitaux, centres de radiologie).
En savoir plus –www.asn.fr
Consultation en ligne des lettres de
suite d’inspection
A l’issue de chaque inspection, la division adresse à l’établissement
une « lettre de suite » qui mentionne les écarts à la réglementation
relevés et les formalise par des demandes d’actions correctives ou
des demandes de compléments d’information.
Les installations et les activités utilisant les
rayonnements ionisants dans les secteurs médical,
industriel et de la recherche dans la région NordPas-de-Calais sont au nombre de :
- 12 services de radiothérapie ;
- 2 services de curiethérapie ;
- 17 services de médecine nucléaire ;
- 85 appareils de scanographie ;
- 65
établissements
de
radiologie
interventionnelle ;
- environ 3000 appareils de radiodiagnostic
médical et dentaire ;
- environ 1500 équipements industriels ;
- 30 laboratoires de recherche.
Cartographie des sites concernés par l’activité de radiologie interventionnelle
Chiffres clés – Région Nord Pas-de-Calais
> De l’ordre de 90 inspections par an en moyenne pour le nucléaire de proximité
> 65 établissements dont 13 pratiquent la cardiologie interventionnelle et 1 la neuroradiologie interventionnelle
> 6 à 14 inspections par an depuis 2010 soit 35 inspections, aussi bien en neuroradiologie interventionnelle, en
cardiologie interventionnelle, au bloc opératoire, qu’en radiologie
> A minima 8 inspections par an à compter de 2015, tant que la thématique d’inspection est jugée prioritaire par
l’ASN
ASN Division de Lille – 18 septembre 2014 – radiologie interventionnelle : enjeux et responsabilités
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