Quoi de neuf sur « Cocaïne-Crack
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Quoi de neuf sur « Cocaïne-Crack
Quoi de neuf sur « Cocaïne-Crack » Dr Dupuy Gaël Espace Murger, Service de Psychiatrie Hôpital Fernand Widal, AP-HP Espace Murger • Henri Murger (1822-1861) • Scènes de la vie de Bohème Espace Murger Quoi de neuf sur « Cocaïne-Crack » • • • • • Généralités Epidémiologie Clinique (Etude « Psycho-coke ») Traitements (Etude « STUC ») Conclusions Cocaïne Inhibiteur du DAT : favorise maintien dopamine dans les synapses Sniffée (IV, Fumée): effet de 1er passage hépatique 70%, effet en quelques minutes. La demi-vie de la cocaïne est d'environ 90 minutes Crack ou free-base Cocaïne + bicarbonate de soude ou ammoniaque IV, fumé: absence d’effet de 1er passage intestinal et hépatique: effet cérébral en quelques secondes Cumulative incidence of cocaine use 20 15 10 5 C ol om bi U a M ni e te xi d c St o a B te el s gi u Fr m G anc er m e an y N et he Ital rla y nd Sp s U ain kr ai ne Is Le rae ba l no So Ni n ut ge h ria A fri c Ja a pa N ew Ch n Ze ina al an d 0 Toward a Global View of Alcohol, Tobacco, Cannabis, and Cocaine Use: Findings from the WHO World Mental Health Surveys. Degenhardt et al. 2008. PLoS Medicine 5 (7): e141. Tendances relatives à la prévalence au cours de la dernière année de la consommation de cocaïne chez les jeunes adultes (15–34 ans) mesurées au moyen d’enquêtes en population générale Rapport annuel 2008 OEDT En France Rapport OFDT 2012 L’expérimentation de cocaïne en 2010 : - 17 ans: 3,0 % (3,3 % garçons contre 2,7% filles) - 18 à 64 ans: 3,8 % La consommation au cours de l’année : - 18-64 ans: 0,9 % (0,6 % en 2005) En France Psychoactive substance use during pregnancy: a review. Lamy S, Thibaut F. 2010. Encephale 36(1):33-8. (extrapolations…) • • • • • Tabac : 20-30% Alcool : 15% Cannabis : 3-10% Cocaïne : 0,5-3% Opiacés : 0,1-0,3% • Polyconsommations +++ : effets spécifiques … ? Cocaïne Clinique d’un psychostimulant Accélération • Psychique Euphorie, bien être, sensation de toute puissance, hypervigilance, idées de grandeur, agressivité, labilité de l’humeur, comportement stéréotypé, anomalies perceptives, illusions auditives, visuelles ou tactiles, hallucinations avec orientation le plus souvent conservée, idées délirantes • Physique tachycardie, arythmie, hypertension artérielle, sueurs, nausées/vomissements, perte de poids, mydriase, agitation psychomotrice, faiblesse musculaire, douleur thoracique, convulsions Modalités d’usage • Usage intermittent sans dépendance: rare • Schéma le plus fréquent: – Usage initialement intermittent – Escalade: augmentation de l’usage de fortes doses – Pas forcement usage quotidien, plutôt usage de fortes doses, toutes les 15 min, quelques jours par mois, jusqu’à épuisement des finances (crackbingeing) – Usage fréquent d’alcool, de benzodiazépines ou d’opiacés pour moduler les effets de descente – Alcool = 1er produit utilisé lors de la consommation aigue Modalités d’usage • 2 modalités particulières: – Ivresses mixtes : cocaïne + alcool cocaéthylène : T1/2 allongée, Toxicité cardiaque majorée – Speed-ball: héroïne + cocaïne Diagnostic • Dépendance – Tolérance – Sevrage à l’arrêt (anxieux, irritable, déprimé, fatigué) ou reprise de la drogue l’éviter – Perte de contrôle sur la qté – Plusieurs tentatives infructueuses d’arrêt – > 2 h / jour – Réduction d’autres activités – Poursuite malgré dommages Complications • Psychiques: Épisodes psychotiques, Abus lors d’épisodes maniaques, Attaque de panique, troubles anxieux, Épisodes dépressifs à l’arrêt, Troubles du sommeil • Troubles induits par la cocaïne: Intoxication (+/- perturbations sensorielles), Sevrage, Confusion liée à l’intoxication, Trouble psychotique avec idées délirantes, Trouble de l’humeur (début lors intoxication ou sevrage), Trouble anxieux • Complications physiques: Décès (overdose, mortalité cardiaques et états de mal épileptiques), Locales: perforations, ulcères, Infectieuses: voie d’administration, VIH, VHC, abcès, lymphangites, septicémies, endocardites, Cardiovasculaires: angor, infarctus, AV cérébraux et rénaux • Sevrage: Pas de syndrome de sevrage physique?, Descente: agitation, dépression, anorexie, craving, 2e phase: diminution du craving, fatigue, hypersomnie, hyperphagie, 3e phase: symptômes d’allure dépressive, réapparition du craving Les symptômes psychotiques transitoires • Sont très fréquents (jusqu’à 80% Smith et al 2009) • Associés à une importante morbidité – 61% des passages aux urgences des usagers de cocaïne (Pavarin et al 2011) – 1er motif de consultation des usagers de cocaïne dans les services d’urgence psychiatrique (Dossche et Rubinstein 1999) – 2e motif de consultation des usagers de cocaïne aux urgences générales après les douleurs thoraciques (Tueth 1993, Brody et al 1990) Schizophrénie: Comorbidité 1% de la population générale Étude CATIE : 36% des patients inclus avaient consommé de la cocaïne / 5 dernières années (Liebermann et al 2005) Addictions: Usage de cocaïne au moins une fois dans la vie: 3% Et chez nous? PSYCHOCOKE « étude non interventionnelle » • Choix de la SAPS-CIP: Scale for the Assessment of Positive Symptoms – Cocaine Induced Psychosis • Construit à partir de la SAPS (N. Andreasen 1984) - items commentaire des actes, hallucinations de conversation - items du trouble du cours de la pensée + items symptômes physiques avant l’usage • Sensible au changement ?? Méthodologie • 2008, objectif 100 patients • Cocaïne produit principal ou secondaire • 120 patients consécutifs de l’Espace Murger (N=56) et de l’association EGO (STEP) (N=64) • Faisabilité : – – – – Pas de refus de participer 4 exclus pour symptômes psychotiques 11 retraits de consentement (trop long) Analyse sur 105 sujets Résultats • Hallucinations : 4 items • Délires : 8 items • Troubles du comportement : 4 items • 86.5% score ≥ 2 à au moins 1 des items h. au d h. itiv vis es ue h. lle s h. tac ol tile i. fac s pa tiv ra es d. noï de d d. e s p de é gr ché an d. de u r d. elig r i s d. om eux de at ré iqu d. de d. fére e vo d'in nc l d flu e m vm h e en l é a ce ts té p rit st roa en ua ér éo gre sée lis at mo ty ss p io n dif és ivité de co , r la mp itue co t s ls ns ex om ue m l at io n Proportion de sujets ayant un score ≥ 2 pour chaque item 55 58 42 44 32 30 23 28 15 13 65 48 41 25 13 6 Résultats • Hallucinations • Délires • Troubles du comportement • 0 absent – 5 extrêmement sévère [0-15] • Score total 6.4 ± 4 points Résultats • Analyse univariée • Seuls 3 facteurs associés à un score total élevé (HAL + DEL + CPT) – dépendance à la cocaïne – usage plus fréquent dans la semaine précédente – voie intraveineuse • Inclus dans une régression linéaire Score total au questionnaire SAPS-CIP Dépendance à la cocaïne Modalités d’usage la semaine précédente Usage intraveineux Dépendance Abus 0 Pas plus d’1 jour 2-3 jours 4-5 jours 6-7 jours Oui Non N Moyenne Ecarttype Test univarié 92 13 3 10 7 5 4 4 3 4 4 3 ANOVA F(1ddl)=4.6 0.034 0.237 0.009 F(4ddl)=2.7 0.030 0.238 0.009 F(1ddl)=12 <0.001 32 15 45 18 87 5 6 7 9 6 3 4 3 3 3 p Bêta p (régression linéaire) 0.001 0.319 Résultats des tests d’association du score total SAPS-CIP et de la dépendance à la cocaïne, fréquence d’usage la semaine précédente, et administration intraveineuse (analyse univariée et régression linéaire). Le modèle obtenu à l’issue de la régression linéaire est significatif (R=0.49, R²=0.24, ANOVA F(3ddl)= 11 ; p=<0.001). Sensibilité au changement ? • Méthodologie 52 patients de Murger en suivi prospectif traitement habituel 16 patients à 3 semaines SAPS-CIP portant sur la semaine précédente Résultats • 16 sujets • H 9 (53%) • Score SAPS-CIP Âge 41 ± 9 ans Entrée 6 ±4 points [0-12] 3 semaines 3.9 ±4 points [0-12] Wilcoxon Z = –3.3, p < 0.001 Corrélation Delta SAPS-CIP – Delta dose [0-4] Spearman ρ = 0.576; p < 0.020 R²= 0.49 Conclusion • SAPS-CIP – Symptômes psychotiques transitoires 85.6% – Sensible au changement – Relation effet-dose et avec la voie d’administration Complications principales de l’exposition à la cocaïne en cours de grossesse: Centre de référence sur les agents tératogènes (www.lecrat.org) (majorées par la prise concomitante d’autres substances) • La cocaïne passe le placenta. • Toxicité: effet vasoconstricteur très puissant, diminution flux placentaire, effet anorexigène • Sur la mère : - hématome rétroplacentaire x5 - pré-éclampsie et éclampsie - infarctus du myocarde - rupture utérine Complications principales de l’exposition à la cocaïne en cours de grossesse: Centre de référence sur les agents tératogènes (www.lecrat.org) (majorées par la prise concomitante d’autres substances) • Sur le fœtus et le nouveau-né : - Retards de croissance in utero x2 - Prématurité x3 (accidents obstétricaux : HRP, rupture prématurée de membranes)* - Anomalies rythme cardiaque fœtal - Syndrome de manque chez le nouveau-né - Taux de mort subite du nourrisson élevé (15%) - Malformations : les résultats des études sont très controversés La cocaïne passe dans le lait maternel Nouveaux Traitements dans la Dépendance à la Cocaïne Cocaïne Thérapeutique • Conception des soins dans la durée : Combinaison concomitante ou séquentielle de différentes approches • Différentes modalités: hospitalier/ambulatoire, individuel/groupe, pharmacologique/psychothérapique (TCC) • Réduction des risques, traitement des complications, accompagnement vers sevrage et abstinence Traitement pharmacologique de la Dépendance à la Cocaïne • Pas de traitement pharmacologique actuellement validé • Multiples études en cours ClinicalTrials.gov 37 studies found for:"cocaine" AND "dependence" AND "Pharmacological treatment" - Provigil (Modafinil) Topamax (Topiramate) Ondansetron Disulfiram Citalopram Bupropion Dextro-amphetamine (atomoxetine) - Levodopa/carbidopa - N-Acetylcysteine - Naltrexone Baclofen Amantadine Selegiline Ritanserin Carbamazepine Varenicline Aripiprazole Quetiapine - Gepirone New treatments for cocaine dependence: a focused review. Karila L, Gorelick D, Weinstein A, Noble F, Benyamina A, Coscas S, Blecha L, Lowenstein W, Martinot JL, Reynaud M, Lépine JP. Int J Neuropsychopharmacol. 2008 May;11(3):425-38. Criblage systématique Molécules Prometteuses… Tout médicaments psychotropes Confirme l’inefficacité de (Carbamazépine, Valproate,Neuroleptiques classiques,Olanzapine) • Mécanismes d’action complexes et multiples (anti-craving) GABA (Topiramate, Baclofen, Tiagabine, Vigabatrin) GLUTAMATE (N-Acetylcysteine) Dopaminergique (Disulfiram (inhibition DBH)) Sérotonine (Ondansetron (5-HT3 receptor antagonist)) Opiacés (Naltrexone) • Stratégie de substitution (agonist replacement agents) Agonistes Dopaminergiques (Damphetamine, Levodopa, Modafinil) Agoniste partiel dopaminergique (Aripiprazole (effet sérotoninergique)) IMAO (selegiline) Efficacy of Psychostimulant Drugs for Cocaine Dependence (Review) Castells X, Casas M, Pérez-Mañá C, Roncero C, Vidal X, Capellà D Cochrane Database Syst Rev. 2010 Feb 17 Sixteen studies have been included, which have enrolled 1,345 patients. Seven drugs investigated: - bupropion, - dexamphetamine, - methylphenidate, - modafinil, - mazindol, - methamphetamine - selegiline, • did not reduce cocaine use (SMD 0.11, 95%CI: -0.07 to 0.29), • showed a trend over improving sustained cocaine abstinence (RR 1.41, 95%CI: 0.98 to 2.02, p=0.07) • did not improve retention in treatment (RR 0.97, 95%CI:0.89 to 1.05). Discussion • Une effervescence d’étude • Pas de stratégie validée – Groupes inhomogènes? – Association de Traitements? – Autres pistes? Cocaine Vaccine for the Treatment of Cocaine Dependence in Methadone Maintained Patients: A Randomized Double-Blind Placebo-Controlled Efficacy Trial Arch Gen Psychiatry. 2009 October ; 66(10): 1116–1123. Bridget A. Martell, MD, MA1, Frank M. Orson, MD2, James Poling, PhD3, Ellen Mitchell, RN3, Roger D. Rossen, MD2, Tracie Gardner, PhD4, and Thomas R. Kosten, MD4 1 Yale University School of Medicine, Department of Medicine, New Haven CT and Veterans Administration CT Healthcare System, West Haven CT 2 Baylor College of Medicine, Departments of Medicine and Immunology, Houston, TX, and Michael E. DeBakey VA Medical Center 3 Yale University School of Medicine, Dept. of Psychiatry New Haven CT and Veterans Administration CT Healthcare System, West Haven CT 4 Baylor College of Medicine, Menninger Department of Psychiatry and Behavioral Sciences and Michael E. DeBakey VA Medical Center, Houston, TX 5x1 Injection / 2 semaines Efficacité jugée à 8 semaines (Tx Ig G significatifs) Can you vaccinate against substance abuse? Kosten TR, Domingo CB. Expert Opin Biol Ther. 2013 Apr 18. Vaccines are being developed against substance abuse and most progress has been made with anti-cocaine, nicotine and opiate vaccines. These haptenated vaccines share a common problem in that only about one-third of those vaccinated get a sufficiently robust antibody titer to enable them to effectively block drug use. Pharmacokinetic mechanism of keeping abused drugs in the bloodstream and not allowing them entry into the brain or other organs, these vaccines have very few side effects compared to other blockers used in addictions treatment Reducing the desire for cocaine with subthalamic nucleus deep brain stimulation. Rouaud T, Lardeux S, Panayotis N, Paleressompoulle D, Cador M, Baunez C Proc Natl Acad Sci U S A. 2010 Jan 19;107(3):1196-200. Deep brain stimulation (DBS) is a reversible technique that is currently used for the treatment of Parkinson disease and may be suitable for the treatment of psychiatric disorders. In rats, we propose DBS of the subthalamic nucleus (STN) as a possible treatment for cocaine addiction to be further tested in human studies. These findings suggest that STN DBS mimics an inactivation of the STN on motivational processes. To find a treatment that reduces the craving for the drug without diminishing the motivation for naturally rewarding activities. Reducing the desire for cocaine with subthalamic nucleus deep brain stimulation. Rouaud T, Lardeux S, Panayotis N, Paleressompoulle D, Cador M, Baunez C Proc Natl Acad Sci U S A. 2010 Jan 19;107(3):1196-200 Motivation (efforts pour récompense) . Préférence de place STUC « Etude pilote de Stimulation cérébrale profonde chez des Usagers de Cocaïne présentant une dépendance et des complications sévères » Investigateur coordonnateur : Promoteur : Dr Luc MALLET Adresse : Centre d’Investigations Cliniques (CIC) Bâtiment ICM, Hôpital PitiéSalpêtrière 47, bd de l’Hôpital 75013 PARIS Tél: 01 57 27 43 93 Fax: 01 57 27 40 40 E-mail : [email protected] Assistance Publique – Hôpitaux de Paris AP-HP/ DRCD, Hôpital Saint-Louis 1, avenue Claude Vellefaux – 75010 Paris Référents projet : Moufia DABBECH Karine GOUDE Tél: 01 44 84 17 37 Fax: 01 44 84 17 99 E-mail : [email protected] [email protected] Coordination de l’étude : Unité de Recherche Clinique Pitié Salpêtrière - Charles Foix 47-83 Boulevard de l’Hôpital 75013 PARIS Attaché de Recherche Clinique : Ahmed BACHA Tél : 01 42 16 16 77 - Fax : 01 42 16 16 26 [email protected] AMBULATOIRE HEBERGEMENT ET HOSPITALISATIONS SEQUENTIELLES M-2 Sélection M0 M1,5 M2 Phase randomisée en insu Chirurgie M3,5 1ère période Crossover (1mois) 2ème période Crossover (1mois) après un washout de 15 jours M4,5 AMBULATOIRE APRES AVIS DU COMITE DE SECURITE M1 M6 M7 M8 M9 0 Fin de la phase randomisée en insu Crossover 2x24h Critères d’éligibilité X Note d’information paraphée et Consentement écrit X Cs anesthésique X et bilan vasculaire Imagerie cérébrale IRM (<2ans) Randomisation X Cs psychiatrique (Evaluation en insu) X X X X X X X X X X Niveau de consommation X X X X X X X X X X Epreuve de craving X X X X X X X X X X Cs neurochirurgicale X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X Réglage paramètres de stimulation X Cs neurologique X Prélèvement urinaire X Prélèvement capillaire X X X X X X Conclusions • Drogue illicite dont l’usage augmente le plus en France • Fréquence et morbidité des symptômes psychotiques transitoires • Pas de traitement pharmacologique • Autres psychostimulants « Cocaïne-like »: Les Cathinones